Nous sommes à la gare dès 6h30 du matin (heureusement elle est à seulement 5 minutes à pied de notre hôtel) pour embarquer dans le « Ferrocarril Central Andino », train très spécial : il ne circule que deux fois par mois et grimpe jusqu’à 4 818 mètres !
C’est le train le plus haut d’Amérique et le deuxième le plus haut du monde. Il couvre 332 kilomètres en traversant 69 tunnels, 58 ponts et 6 zig-zags. Sa construction dura plus de 38 ans (1870-1908) et mobilisa environ 10 000 personnes.
Notre souci permanent d’être économe et de respecter notre budget (Christophe est contrôleur de gestion et Stéphane lui contrôle le budget!) nous a poussé à opter pour un wagon « classique » au détriment d’un wagon « touristique » (à priori destiné à des « gringos » comme nous).
L’intérieur du wagon a un côté rétro : banquettes en velours couleur verte, fenêtres qui se rabattent …
Les passagers sont en majorité péruviens et quelques touristes français (les économes comme nous). A l’étranger, on nous surnomme parfois « les r² » (les radins râleurs lol).
Notre voyage va durer 12 heures avec petit déjeuner et déjeuner inclus.
Voilà, le train s’élance lentement, la locomotive au fuel fait retentir ses sirènes, nous sommes presque au Far West !
Nous quittons l’agglomération de Lima et sa brume persistante en moins d’une heure.
Au fur et à mesure de la montée du train, les paysages sont de plus en plus arides. Nous traversons vallées et ravins escarpés.
Nous entrons dans de nombreux tunnels (69 au long du parcours !).
La compagnie de chemin de fer train utilise l’ingénieux système du zig zag : grosso modo, il s’agit à intervalles réguliers de faire reculer le train sur des rails secondaires pour lui permettre de monter plus rapidement et diminuer le nombre de boucles nécessaires à l’ascension de la montagne.
La conduite de ce train à la dizaine de wagons mobilise un nombre très élevé de personnes: conducteurs, serveurs pour les repas, cheminots (Adeco) pour orienter l’aiguillage manuel des voies …
En fin de matinée, nous atteignons le point culminant du train, Ticlio, 4 818 m : nous y voyons un superbe plateau andin désertique. Un troupeau de lamas s’y repose, silence ambiant...
Il fait froid, le mal de tête est proche ; d’ailleurs notre voisin – jeune gamin péruvien -est victime du mal de l’altitude, il va vomir son petit déjeuner.
Le train poursuit son chemin, il perd de l’altitude.
Nous nous habituons à son rythme lent et régulier, à la sirène de la locomotive.
En fin d’après-midi, panne de lumière dans notre wagon.
Nous terminerons ce beau voyage à la lueur des lampes torches, cela accentue le côté rétro de cette journée.
En soirée, nous arrivons à Huancayo, terminus du train.
Cette bourgade de province est peu intéressante pour y séjourner.
Le train ne repartant à Lima que dans 3 jours, deux options se présentent à nous pour aller à Cuzco, porte d’entrée du Machu Picchu :
- la plus simple et confortable : prendre un bus pour Lima (12h) puis Cuzco (22h) mais cela signifie revenir en arrière …
- la plus compliquée et pénible : prendre un bus pour Ayacucho (12h), puis Andahuaylas (10h) puis Cuzco (10h), soit plus de 30 heures de bus sur des pistes … mais nous allons de l’avant.
Le bus pour Ayacucho part dans 10 minutes … Nous devons choisir notre parcours immédiatement ! Au pied levé, nous choisissons l’option Ayacucho plutôt que Lima, poussés par l’envie de découvrir une nouvelle ville.
La nuit en bus entre Huancayo et Ayacucho est … terrible.
Derniers arrivés dans le bus = les moins bonnes places pour nous, à l’arrière, au dessus des roues et près des toilettes.
Nous sommes ballottés dans tous les sens, comme nos voisins californiens, impossible de dormir !
Nous arrivons à Ayacucho vers 5 heures du matin et tentons de trouver le sommeil dans les bancs du terminal de la compagnie de bus Movil, heureusement ouvert, mais glacial.
Vers 7 heures, nous décidons de séjourner à Ayacucho et nous trouvons un hôtel proche du centre. La chambre est sombre mais calme ; sieste jusqu’à midi.
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