26 avril 2011

La grande muraille

Ne visiter que Beijing (Pékin) en Chine et de surcroît en seulement une semaine est vraiment limite pour appréhender ce continent de 1,3 milliard d’habitants.

Ce séjour est volontairement court afin de satisfaire nos 2 aspirations contradictoires : Christophe qui souhaitait revoir la famille de son amie d’école Shumin (elle rentre en France cet été après 5 ans passés à Pékin) et Stéphane qui ne voulait pas s’éterniser en Chine (les chinois ne sont pas trop sa tasse de thé…).
Il est tout de même intéressant de mieux connaître un pays qui devrait devenir la 1ère puissance mondiale dans une dizaine d’année d’après les experts.

S’il est vrai que Hong-Kong est riche, nous n’avons pas retrouvé cette richesse chez les habitants de Beijing : la majorité d’entre eux forme une classe moyenne intermédiaire ni pauvre, ni riche.
Par contre, les marques de luxe sont bien présentes et certaines berlines feraient envie à bien des européens. Mais qui achète ? Les centres commerciaux haut de gamme sont vides : par exemple, le centre « La Place » à 50 m de notre logement était en permanence désert.


Lors de nos trekkings urbains, nous avons tout loisir d’observer les mœurs particulières des pékinois âgés (plus de 40 ans) dans les lieux publics.
Ils crachent sans même regarder si quelqu’un est proche d’eux.
Ils parlent fort, surtout au téléphone portable. Ils n’attendent pas que les passagers descendent du bus pour y monter et n’hésitent pas à monter dans le métro même si celui-ci est archibondé.
Au volant d’une voiture, c’est le jeu du rapport de force avec les piétons : ils s’arrêtent au dernier moment voire ne s’arrêtent pas du tout (le piéton qui tient à sa vie stoppera) ; en tournant, ils passent à quelques centimètres du piéton…
Les pékinois manquent singulièrement de savoir vivre et de politesse !


Nous sommes accueillis par Shumin d’origine chinoise, son mari Fred et leurs deux filles : Eléonore 8 ans et Victoria 6 ans (dont Christophe est le parrain).
La famille vit au cœur de Beijing à proximité du principal quartier d’affaires (où travaille Shumin) dans un vaste appartement d’une résidence confortable (parc, piscine intérieure, salle de gym). Nous partageons leur façon de vivre (mix de la culture chinoise et française version aisée) pendant une petite semaine.
L’appartement est meublé dans le style chinois mais la bibliothèque est remplie de « classiques » français. Il faut dire que Fred et Shumin sont passionnés de littérature française.
Le chèque universel n’existe pas mais c’est le règne des services à domicile (cours de piano et répétiteur pour les filles ; manucure et massage pour madame ; sans oublier l’équipe des femmes de ménage). Fred adore cuisiner, la famille mange donc principalement français (à notre grand soulagement). Nous aurons l’occasion de manger Chinois lors d’une soirée organisée par Shumin et au restaurant. C’est simple, tous les plats sont servis en même temps au centre de la table. Ce sera l’occasion de quelques découvertes culinaires.
Nous sommes vraiment aidés par nos hôtes : Fred nous guide pendant la semaine (lorsqu’il ne donne pas des cours de français à l’université) et nous retrouvons toute la famille pendant le week-end prolongé du 1er mai.


Beijing est une ville très étendue de plus de 17 millions d’habitants. Se déplacer d’un quartier à un autre à pied peut être très long…
C’est pourquoi nous avons utilisé le métro (pas cher mais tristounet, ambiance Europe de l’Est), le vélo (les pistes cyclables sont nombreuses mais il faut faire attention aux multiples obstacles qui surviennent à tout moment) et le taxi (les chauffeurs ne comprennent pas l’anglais, c’est donc au petit bonheur la chance !).
Avec plus de 4,5 millions de voitures (pour 17 millions d’habitants), autant dire que cela roule beaucoup à Beijing. Maintenant, pour acheter une voiture, le pékinois doit payer un droit à circuler, l’équivalent de la plaque de nos taxis parisiens.
A vélo, la pollution agresse fortement les bronches, avis aux asthmatiques.

Comme Paris sous l’époque Haussman, Beijing a été métamorphosé ces dernières décennies : les quartiers populaires (les Hutongs) ont été progressivement rasés et remplacés par des tours de béton et de verre. Les habitants de ces quartiers n’ont eu qu’un mois pour déménager dans des HLM en périphérie.

Aujourd’hui, le centre ville de Beijing est formé de routes à 2 ou 3 voies, d’alignements d’immeubles construits ces 20 dernières années ; c’est devenu une ville moderne qui reflète la croissance effrénée de la Chine mais triste ayant perdu de son âme et de sa chaleur humaine.

Néanmoins, certaines réalisations récentes sont audacieuses et réussies : par exemple, l’Opéra de Beijing (une sorte d’œuf en verre sortant de l’eau, une réalisation de l’architecte français Paul Andreu et emblème de la ville).
La forme originale en carré inversé de la tour de la télévision est un vrai défi à l’apesanteur.
Certaines réalisations olympiques sont-elles aussi très originales : la piscine « cube d’eau » recouverte d’une peau bleutée ou le stade « nid d’oiseau » et son armature métallique.


C’est dans les hutongs que nous retrouvons une ambiance de quartier vivante et chaleureuse : le Pékin authentique.
Aujourd’hui, il ne reste que quelques hutongs transformés en zone protégée dans le quartier des lacs au Nord Est de la tour de la cloche. Il est agréable d’y flâner, d’y rencontrer des grands-mères en train de discuter entre elles, des gamins jouer ou des vendeurs proposer fruits et légumes.
Un hutong est constitué de demeures traditionnelles (Siheyuan). Nous en visiterons une restaurée en compagnie d’une charmante guide chinoise. Une Siheyuan est formée de 4 maisons (une pour chaque membre de la famille) réunies autour d’une cour centrale. Une sorte de « ryad » marocain mais sans étage (toutes les ouvertures donnent sur la cour, aucune vers l’extérieur). La disposition et la répartition des maisons ne doit rien au hasard mais respecte toute une logique « fengshui » (en accord avec les éléments terrestres) :
-      Au Nord (ouverture au Sud !), qui représente l’eau, la maison des parents, toujours accessible avec une marche de plus que les trois autres maisons ;
-      A l’Est, symbole du bois, réside le fils ;
-      A l’Ouest, illustrant le métal, demeure la fille (à l’époque des Siheyuan, la politique de l’enfant unique n’existait pas encore) ;
-      Au Sud, le feu brûle pour les invités. Le meuble le plus surprenant est le canapé-table utilisé pour prendre le thé (sorte de canapé très volumineux où deux personnes peuvent s’asseoir et même s’allonger pour savourer le thé sur une table basse disposée au milieu) ;
-      Côté pratique, la cuisine est au Nord-Est, les toilettes au Sud-Ouest et l’entrée au Sud-Est ;
-      Sans oublier au centre le bassin à poisson porte bonheur (et prévenir les risques d’incendie).

Enfin la couleur est uniformément grise ; les autres couleurs plus « chaudes » (jaune, vert, bleu) étant réservées aux résidences de l’empereur. Peu d’initiatives possibles pour les architectes de l’époque !

Nous visitons la plus importante des résidences : la Cité Interdite au cœur de Beijing.
La cité jouxte la place Tian’Anmen. De part et d’autre de cette place d’une grande superficie, s’élèvent des monuments à l’architecture massive à la « soviétique » ainsi que le Mausolée de Mao. Tous les touristes se font tirer le portrait devant la photo de Mao et sont filmés par les innombrables caméras de sécurité (jusqu’à 6 au niveau d’un poteau !) installées par les autorités. Beijing est probablement la ville qui a le plus grand nombre de caméras au monde.
La présence policière est également très importante aux abords de la place Tian’Anmen : est-ce la crainte de nouvelles manifestations (plusieurs milliers de morts en 1989 après l’intervention de l’armée) ?



La superficie de la Cité Interdite est importante (beaucoup de marche à pied en une journée de visite !) et nous avons été surpris d’apprendre que la construction de l’ensemble n’a duré que 6 ans, mais il est vrai, avec beaucoup de main d’œuvre (jusqu’à 200 000 ouvriers).
La beauté des palais, classés patrimoine de l’Unesco, tient à l’harmonie des bâtiments, leur relative simplicité architecturale, l’espace entre les palais (grande place) et les couleurs : marbre blanc des balustrades, murs rouge, tuiles des toits orangées.
Nous avons de la chance : c’est plein soleil lors de notre visite !
Il n’est malheureusement pas possible d’entrer dans les palais : il faut se tordre le coup aux barrières, se coller contre la vitre et jouer des coudes avec les visiteurs chinois très nombreux et indisciplinés pour espérer voir quelque chose. Et comme les intérieurs ne sont pas éclairés ni mis en valeur, nous abandonnons vite.
Une curiosité derrière le palais de l’Harmonie Préservée : une dalle de marbre sculptée et posée au milieu de l’escalier. Longue de 17 m et pesant plus de 250 t, cette dalle a été acheminée par plus de 20 000 ouvriers en un mois : ils ont fait glisser la dalle sur une piste de glace formée en hiver par l’arrosage de la voie (un trajet de plusieurs km).

Autre balade agréable (sans être transcendante) : le temple du Ciel, patrimoine mondial de l’Unesco.
Cela semble être un lieu de promenade favori des pékinois : l’ambiance est populaire et bon enfant. Dans un grand parc planté de cyprès plusieurs fois centenaires, des danseurs valsent au son d’une musique rauque, des adultes s’amusent aux cerfs-volants.
Nous visitons la salle des prières de l’empereur, c’est une belle rotonde de bois équilibrée aux tuiles bleues.
L’autel du ciel ou l’Empereur venait rendre compte au Ciel de sa gestion est un bel édifice circulaire en marbre blanc. Malheureusement, il y a trop de monde pour pouvoir réellement profiter des lieux.


Nous visitons le centre d’art 798. C’est une ancienne usine qui a été judicieusement réaménagée en un ensemble de galeries dédiées à l’art contemporain. La plupart des tableaux et sculptures sont impressionnants, surprenants mais difficilement exposables dans son salon ou jardin.
La balade est fort agréable et reposante. A côté des galeries d’art, de nombreuses sculptures ont été disposées à l’extérieur, donnant un aspect ludique au lieu. Espérons que les restaurants et micro magasins branchés qui fleurissent ça et là n’auront pas raison des artistes.


Nous sommes à Pékin, le week-end du 1er mai, période fort chargée. Shumin a néanmoins réussi à nous réserver un spectacle dans une maison de thé traditionnelle. C’est une sorte de condensé de différentes formes de chants et danses. Intéressant mais un peu trop piège à touristes à notre goût. Nous retiendrons surtout la prestation des ombres chinoises.


Un matin, alors que Shumin potasse son code (elle prépare enfin le permis de conduire !), Fred donne ses cours de français et Stéphane travaille le blog, Christophe accompagne les filles à l’école où est organisée une demi-journée « spectacle-sport ».
Eleonore et Victoria vont à l’école Fang Chao Di (respectivement à l’équivalent du CE1 et CM1). Il s’agit d’une école chinoise mais c’est la première a être ouverte aux enfants étrangers (elle reçoit à ce titre la visite annuelle du président !). La demi-journée commence par une parade des élèves des différentes classes (tous déguisés), deux chorégraphies de danse, le lever du drapeau chinois au son de l’hymne national, un discours promotionnel sur l’école et la mise en avant des vertus du sport.
Au final, les épreuves sportives consistent essentiellement à courir un 100m. En effet, difficile de faire participer tous les élèves (ça grouille dans tous les sens) en si peu de temps. Immersion intéressante auprès de ces enfants chinois et internationaux privilégiés qui représentent l’avenir de la Chine.


Nous terminons notre séjour à Beijing par une balade familiale à la Grande Muraille (encore un patrimoine de l’Unesco).
Quelques chiffres (merci le guide et Shumin !) : 200 ans pour la construction par une armée de 300 000 hommes, une longueur de 6 700 km (la seule réalisation humaine visible de l’espace), une largeur de 6 m et une hauteur moyenne de 8 m.
La Grande Muraille a été édifiée par plusieurs empereurs afin de protéger la Chine des invasions Mongols et autres tribus du Nord. En réalité, l’ouvrage est plus un outil de communication (par des signaux de feux au niveau des tours) et d’échanges économiques (libre circulation des marchands d’est en ouest) qu’un rôle militaire dissuasif.

A une cinquantaine de km au Nord de Beijing, nous visitons un des morceaux de la muraille (plusieurs centaines de mètres quand même) : le Juyongguan.
Ce n’est pas la Grande Muraille comme nous l’imaginions : beaucoup de monde pour la grimpette et au sommet, la vue pas très glamour sur le parking et l’autoroute.
Heureusement qu’en début d’après-midi, nous allons voir un autre tronçon de muraille sauvage (l’herbe pousse sur le chemin de terre, des morceaux de mur sont tombés car non entretenus) et préservé du tourisme de masse.
Et là, le charme agit : la muraille de pierre grise ondule au gré des collines sur plusieurs kilomètres, c’est beau !


Le coût du séjour touristique à Beijing.
Le coût du séjour dans la capitale chinoise n’est pas élevé sans doute à cause de la sous-évaluation du Yuan.
Les transports (métro et bus) sont très abordables : 0,2 € par trajet de métro seulement ! Mais à ce prix, il faut accepter d’être écrasé et de visionner des pubs par les fenêtres. En effet, à notre grande surprise, entre deux stations de métro, alors que la rame roule à 30-50 km/heure, nous découvrons à travers les fenêtres, un film publicitaire projeté sur les murs du tunnel … il faut le voir pour le croire.
Les taxis sont également peu chers : 8 à 10 € pour 30 à 45 minutes de trajet.
Stéphane s’est goinfré de bons yoghourts en pots de grès disponibles dans les bouis-bouis : cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas mangé de laitages, à des prix très abordables (0,3 à 0,5 € le pot de 180g.). Merci à Danone d’avoir introduit le yoghourt en Chine !
Les restaurants ne sont pas ruineux ; la problématique est de savoir ce que l’on a dans son assiette…
Le canard laqué, grande spécialité pékinoise, coûte entier 10 € dans un bon restaurant ; c’est très bon mais peu copieux.
Nous avons eu la chance de voir le cérémonial de cuisson du canard au feu de bois et sa découpe soigneuse devant les convives. Le canard se mange enroulé dans une crêpe accompagné de concombre et d’une sauce au Satay; la peau croustillante de l’animal est un vrai délice.


Au moment du nouvel an chinois en Europe, la Chine nous vend de nombreux objets de pacotilles.
Il est possible de les acheter au gigantesque marché aux puces de Panjayuan de Beijing. C’est un grand déballage d’objets très variés (de l’ancien neuf, des souvenirs en tocs) dans une ambiance bon enfant. Evidemment de nombreux touristes mais aussi des chinois. Les locaux y achètent, entre autre, des noix (après une rude et longue sélection) qu’ils utilisent pour se détendre en les manipulant avec les mains.
Il faut marchander dur (réduire au moins de 2/3 le prix) car les vendeurs sont redoutables. Même Stéphane a presque craqué pour une carafe en cuivre destinée à réchauffer le vin…


Ainsi s’achève notre séjour en Chine.
Un pays qui bouge économiquement mais qui régresse sur le plan des libertés individuelles.
Le régime chinois, plus que jamais totalitaire, tolère de moins en moins la liberté d’expression.
Il musèle les journalistes trop indépendants, emprisonne des milliers de dissidents dans des camps de rééducation et exécute jusqu’à 8000 personnes par an.
Plus la puissance chinoise s’accroît (économique et militaire) et plus les occidentaux ferment les yeux…

Nous avons été indirectement victime de la censure chinoise : il nous a été impossible d’accéder à notre blog au cours de notre séjour à Beijing (la plate-forme Blogger de Google est bloquée).
Comme en Birmanie !


- Superficie : 9 596 961 km² (17 fois et demi la taille de la France).
- Population : 1,3 milliards d'habitants (23 fois la population de la France) (estimation 2008).
- Capitale : Beijing (Pékin).
- Nature du régime : dictature démocratique populaire socialiste.
- Chef de l’État : Hu Jintao (depuis mars 2003).
- Langue : mandarin (putonghua, langue commune officielle), 8 dialectes principaux avec leurs variantes.
- Ethnies : 56, avec chacune sa langue. Han (92 %), Zhuang, Hui, Uygur, Miao, Yi, Tibétains, Ouïgours...
- Monnaie : le yuan (en abrégé : ¥).
- Salaire moyen : 27 000 ¥ (270 €).
- Espérance de vie moyenne : 72,8 ans.
- Analphabétisme : 8 %.
- Sites inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco : Grande Muraille (1987) ; mausolée du premier empereur Qin (1987) ; palais impériaux des dynasties Ming et Qing à Beijing et à Shenyang (1987, 2004) ; monts Huangshan (1990) ; région d'intérêt panoramique et historique de la vallée de Jiuzhaigou (1992) ; résidence de montagne et temples avoisinants à Chengde (1994) ; paysage panoramique du mont Emei, incluant le paysage panoramique du grand Bouddha de Leshan (1996) ; huit jardins classiques de Suzhou (1997, 2000) ; vieille ville de Lijiang (1997) ; vieille ville de Pingyao (1997) ; palais d'Été, Jardin impérial de Beijing (1998) ; temple du Ciel, autel sacrificiel impérial à Beijing (1998) ; sculptures rupestres de Dazu (1999) ; mont Qingcheng (Qingcheng Shan) et système d'irrigation de Dujiangyan (2000) ; tombes impériales des dynasties Ming et Qing (2000, 2003, 2004 - uniquement à Beijing) ; grottes de Yungang (2001) ; centre historique de Macao (2005) ; Diaolou et villages de Kaiping (2007) ; sanctuaires du grand panda du Sichuan (2006) ; aires protégées des trois fleuves parallèles au Yunnan (2003).
 


19 avril 2011

Hong-Kong, la 7ème puissance mondiale

Hong-Kong (HK) est une métropole que l’on peut diviser en 4 parties :

- l’île de HK qui est aussi le centre historique et aujourd’hui le centre des affaires (la City ou « le Central »).
- la presqu’île de Kowloon, séparée de l’île par un mince bras de mer (qui se rétrécit au fur et à mesure de l’extension artificielle de l’île) ; c’est un centre commercial à ciel ouvert, une forêt de néons !
- les nouveaux territoires, espaces envahis par des cités dortoirs (70% des habitants de HK y vivent).
- les îles (plus de 260) dont certaines sont sauvages et calmes.


Avant d’arriver à HK, nous imaginions une métropole bruyante, surpeuplée, des gratte-ciel plus ou moins décrépis et pleins d’électronique.
Cette vision est en partie réalité : le territoire de HK est très peuplé - 7 millions d’habitants dans une superficie d’environ 10 fois Paris - et a une densité parmi les plus importantes au monde : jusqu’à 43000 habitants au km² à Kowloon ! En milieu d’après-midi, le quartier du Central est envahi par une véritable marée humaine.
Et contrairement à ce que nous imaginions, la population est très majoritairement chinoise (95%). Les européens et américains sont minoritaires. Les indiens et les philippins sont également présents : les « maids » philippines gardent les enfants, promènent les chiens ou font les courses.
Il semble que la communauté des expatriés français (comme Ludivine et Nicolas) a tendance à s’accroître fortement. Il faut dire que c’est le plein emploi ici : 4% de chômage seulement.
HK est devenu le nouveau Londres !

C’est l’apogée du capitalisme à HK.
Ici, tout est prétexte à vendre : la ville a probablement la plus forte concentration au monde de centres commerciaux, des plus basiques aux plus luxueux, dans le métro, sous les buildings, dans les rues (marché permanent dans des rues piétonnières)…
Les grandes marques de luxe ont plusieurs magasins à HK, des magasins gigantesques à l’image de celui de Louis Vuitton sur l’île de HK ou de Chanel à Kowloon.
La publicité est très présente : les annonceurs débordent d’imagination pour utiliser de nouveaux supports publicitaires. Les bus et les tramways à deux étages sont de grands panneaux publicitaires sur roues. Les arrêts de bus sont entièrement sponsorisés par des marques… vous préférez descendre à l’arrêt Longchamp ou Hermès ? Les télés dans le métro, les bus ou dans les halls d’accueil des immeubles diffusent pub sur pub.

HK est une ville riche : c’est la 7ème puissance économique mondiale. Les habitants roulent en voiture haut de gamme, portent des vêtements de marque, utilisent des téléphones dernier cri.
Après avoir parcouru pendant plus de 3 mois l’Asie du Sud-Est, HK est un autre monde, un choc.


La ville est organisée à l’anglo-saxonne : l’efficacité prime, pas de mauvaises surprises ; c’est comme en Australie mais en plus poussé.
Tout d’abord, l’obsession de la propreté : tout est désinfecté plusieurs fois dans la journée : les claviers téléphoniques, les poignées des portes, le plastique transparent qui recouvre les boutons des ascenseurs… D’ailleurs, pour donner l’exemple, les distributeurs de gel bactéricide sont dans tous les lieux publics.

HK est probablement la ville la plus propre au monde : nous n’avons jamais vu un métro aussi propre ! le sol, les murs et le plafond brillent (désinfectés eux-aussi ?). Il ne vaut mieux pas manger dans le métro, ni jeter des papiers au sol sous peine de forte amende. Les rues aussi fréquentées soient-elles sont également propres, pas de risque de marcher dans une crotte de chien !
Certains habitants ont si peur des microbes qu’ils portent des masques chirurgicaux au visage et des gants aux mains.

Comme dans les pays anglo-saxons, tout est sécurisé : sirène aux feux rouges (pour les personnes malvoyantes), chemins de randonnée bétonnés (afin de ne pas se fouler la cheville), éclairés la nuit et munis de bornes d’appel d’urgence, panneaux d’interdiction (avec indication du montant de l’amende) dans les lieux publics…


Autre caractéristique de HK : ici, tout est speed, tout le monde court, il n’y a pas de temps à perdre ! Ici plus qu’ailleurs, le temps c’est de l’argent. Aller vite pour gagner plus d’argent et pour certains survivre. Une surexcitation ambiante qui déroute les voyageurs que nous sommes.
Nous nous rappelons encore de la nervosité de l’employée de Cathay Pacific à l’aéroport qui s’exprime comme un automate, ne pouvant rester assise plus de quelques secondes sur son siège.
Ou encore les chauffeurs de taxi qui, à peine après avoir entendu l’intitulé, s’élancent sans un mot vers la destination demandée.

HK est une ville qui ne laisse pas indifférent. Elle préfigure ce que sera en partie notre environnement urbain dans quelques années, une expérience vraiment intéressante pour les trekkeurs urbains que nous sommes.


Lors de notre séjour à HK, nous sommes accueillis par Ludivine (cousine de Stéphane) et son mari Nicolas; un excellent accueil dans la bonne humeur et la simplicité qui a fortement contribué à la réussite de notre séjour.
Ils vivent à HK depuis plus d’un an après avoir séjourné 8 ans à Londres : ils apprécient le style de vie à l’anglo-saxonne ce qui rappelle à Christophe bien des souvenirs, nostalgie quand tu nous tiens…

Ludivine et Nicolas travaillent dans la City (le quartier d’affaires) et habitent dans une des innombrables tours d’habitations qui ont poussé sur les flancs du mont Victoria.
Pour rentrer du travail, il suffit de prendre un escalator couvert de 800 mètres de long (le plus long au monde), qui traverse plusieurs quartiers sympas (Soho et ses pubs, le quartier des marchés…).
Leur appartement au 34ème étage d’une tour (qui compte 47 étages et seulement 660 appartements) est magnifique : un salon spacieux avec une superbe vue sur la city et la baie, une belle cuisine fonctionnelle aux meubles laqués rouges et inox, une salle de bain comme nous aurions aimé en avoir plus souvent dans les hôtels que nous avons fréquentés.

Pendant presque 10 jours, nous avons partagé avec eux leur vie d’expatrié à des milliers de kilomètres de l’Europe. Un mode de vie qui n’est finalement pas si différent de celui de la France. Par exemple, le supermarché « Wellcome » proche est bien fourni en fromages, pains, céréales et autres fruits. Les équipements sportifs (piscine, foot pour Nicolas) sont facilement accessibles.
Pour voir des films français, il reste la solution des DVD ou des films pirates.

Nous visiterons en partie HK avec Alex et Franco, en escale de 3 jours à HK avant de rejoindre l’Australie.
Merci à Alex de nous avoir apporté du Morbier, du Comté Suisse et surtout un excellent chocolat (un délice pour nos estomacs en manque !). Nous passerons avec eux un séjour dans la bonne humeur en profitant de l’expertise animalière d’Alex et de l’organisation rigoureuse de Franco.


Il y a finalement beaucoup de sites à visiter à HK. D’ailleurs le tourisme représente une grande part des revenus de la ville.
Pour se déplacer, c’est très simple : il faut acheter une carte (Octopus : cette carte est très pratique car elle peut être utilisée comme porte monnaie électronique dans la plupart des commerces, les taxis…) et utiliser les métros, tramways ou bus. Les transports en communs vont partout, sont propres et modernes : le métro de HK est ce qui se fait de mieux dans le monde ! L’airport express (comme son nom l’indique conduit les voyageurs vers l’aéroport) a le look d’un vaisseau spatial silencieux, moquette au sol, télé aux murs et free Wifi : le top !


L’île de Hong-Kong.
La partie la plus intéressante est la City : le quartier d’affaires regroupe les plus grands et plus beaux buildings d’Asie.
Nous avons bien aimé la tour Bank of China, une tour effilée et cubique. Intérieurement, la tour est austère voire triste (granit gris au plafond). Nous sommes montés au 43ème étage : de là, la vue est belle sur la baie. Il est possible de se rendre compte des travaux gigantesques d’endiguement successifs de l’île, plusieurs centaines de mètres gagnés sur la mer…

Autres belles tours : les tours Lippo (avec leurs excroissances bizarres sur les côtés), la tour noire et incisée de la City Bank et, bien sûr, la tour HSBC construite selon les règles du Feng Shui (orientation du bâtiment, rez-de-chaussée ouvert, escalator qui monte dans la banque pour accélérer les entrées d’argent dans l’établissement) : la tour (trop) massive a été construite par M. Pei, l’architecte de la Pyramide du Louvre.
Notre banque HSBC (Hong-kong Shangaï Bank Corporation) a son siège social ici ; elle est même émettrice des billets HK$.

Pour visiter le quartier de la City, il suffit d’emprunter les passerelles aériennes couvertes qui relient les différentes tours, c’est très pratique.

Autre moyen : monter au sommet du Mont Victoria (Victoria Peak) via un funiculaire pseudo rétro.
De là-haut, après avoir passé l’étape des magasins touristiques, il est possible d’observer un panorama étendu sur la city et la baie, une vue bluffante surtout la nuit !
Vers 19h, les gratte ciel s’illuminent et se parent d’habits de lumières aux couleurs de l’arc en ciel, certains utilisent des faisceaux lasers. HK by night est un spectacle urbain de toute beauté qu’il est également possible d’admirer de l’autre côté de la baie au niveau de la presqu’île de Kowloon : chaque soir vers 20h, il se tient un magnifique spectacle de sons et lumières.

Lorsque nous sommes descendus du Mont Victoria via le sentier pédestre, nous avons été « scotchés » par la vue sur la City : c’est comme si nous étions sur un balcon et, à nos pieds, la forêt de buildings. Nous nous rendons compte du nombre très élevé d’immeubles d’habitations.

Nous avons été assez déçu de notre excursion d’une journée au Sud de l’île : les villes de Stanley et Repulse Bay sont très construites et touristiques ; le charme s’est envolé avec le béton.


La presqu’île de Kowloon
Si l’extrémité Sud de la presqu’île aligne des buildings, des hôtels chics (dont le Shangri La où dormiront Alex et Franco) et des centres commerciaux luxueux, il suffit de remonter de quelques centaines de mètres l’avenue (ou plutôt l’autoroute) centrale Nathan Road pour se retrouver dans des quartiers populaires et surpeuplés.
Kowloon est connu pour ses logements pas chers. D’ailleurs, nous avons testé une nuit dans une tour de 17 étages avec, à chaque étage, une guesthouse. Expérience peu concluante : la chambre était glauque et bruyante et les escaliers de secours sont utilisés comme poubelle.

Kowloon et surtout Nathan Road impressionne par sa forêt de néons accrochés aux immeubles (masquant leur délabrement) au dessus des routes et piétons.
C’est l’épanouissement du commerce sous toutes ses formes, un patchwork sans fin de boutiques, restaurants, hôtels noyés sous les néons criards et colorés.
Route bondée, trottoirs saturés de piétons, il faut aimer le bruit pour vivre ici !
A proximité, les marchés de Temple Street et le Lady Market sont des fourres tout où nous n’avons pas trouvé grand-chose, que des pacotilles « Made in China ».
L’étendue du marché aux poissons (Fish Market : pour regarder, pas pour manger) confirme que les asiatiques comptent sur les poissons rouges pour leur porter bonheur. Drôle de voir les sacs plastiques de poissons accrochés aux devantures des magasins.
Nous passons devant le marché aux fleurs, beau mais assez traditionnel à l’exception des orchidées qui sont d’une beauté et variété à vous couper le souffle.
Plus atypique : le marché aux oiseaux (Bird Market) est lui aussi très coloré et bruyant.

Nous avons la chance de visiter le quartier au moment de la tenue d’un salon de l’alimentaire : du pain béni pour Stéphane qui déguste de stands en stands les dernières nouveautés des industries agro-alimentaires asiatiques : pas évident de savoir ce que l’on mange mais c’est souvent bon !


Les îles d’Hong-Kong
Nous avons été en ferry à l’île de Lantau : c’est la plus grande des îles de HK qui possède l’aéroport international, le Disneyland local mais aussi un temple bouddhique et son Bouddha géant.
Il est difficile de manquer cette belle statue de bronze (34 m de hauteur) érigée au sommet d’une colline. Le grand centre commercial qui jouxte le monastère est également immanquable… (genre la « vallée village » près de Paris).
Après avoir visité le monastère, nous sommes descendus à pied vers l’aéroport afin d’accueillir Alex et Franco, une belle balade dans la forêt de pins.
Nous avons également visité l’île de Cheung Chau à 10km de HK (1h de ferry).
Beaucoup trop de monde sur les quais, week-end Pascal oblige… Le port de pêche est animé et coloré au soleil. Après un déjeuner poisson et crevettes (Alex et Stéphane ont testé le poisson au fromage à leur grande déconvenue), nous avons traversé le village pour une baignade trempette sur la plage elle-aussi bien encombrée.


Les nouveaux territoires
Nous avons décidé de découvrir un aspect méconnu du HK, celui des plages paradisiaques (et presque sauvages).


Après 2h de métro et bus, nous voici sur un sentier de randonnée goudronné (le MacLehose Trail) en direction du village de Ham Tin. Nous y arrivons la nuit tombée ; nous avons juste le temps d’installer la tente de location sur la plage, de dîner au restaurant et de nous coucher.
Au petit matin, nous sommes réveillés par le soleil: nous avons dormi (avec une dizaine d’autres tentes) sur une belle plage de sable blanc comme on peut en rencontrer dans les Landes, les montagnes en plus.
La mer est étonnamment limpide malgré la force des vagues, et, vers midi, les tons bleutés font très carte postale. Christophe va s’y baigner à plusieurs reprises au cours de la journée.

Au retour vers Pak Tam Cheung, il y a beaucoup de monde sur le sentier (c’est normal : c’est Pâques). Néanmoins, il est agréable de pouvoir se baigner dans un cadre préservé à quelques dizaines de minutes d’une des villes les plus peuplées au monde ; KH ville de contrastes !


La santé à Hong Kong
Notre visite à Hong Kong n’aurait pas été complète si nous n’avions pas testé le système de santé local.
Victime d’une infection mineure au niveau du bras droit, Stéphane se rend à l’hôpital Caritas tenu par les bonnes sœurs : très sympathique mais peu efficace car, par manque de place, il est redirigé vers une clinique privée de la City.
La tour de la clinique ne paye pas de mine avec les boutiques de Chanel, Vertu et Armani au rez-de-chaussée. La clientèle très haut de gamme de la salle d’attente est accrochée à leurs Blackberry, Iphone… L’opération chirurgicale se déroule vite et bien et Stéphane ressort peu après de l’immeuble avec le bras intact et 450 € de moins au portefeuille.


Le coût du séjour touristique à Hong-Kong.
A l’exception du logement (minimum 15€ la chambre double dans un taudis), HK est une ville abordable à condition de ne pas fréquenter les restaurants hauts de gamme et de ne pas claquer sa carte visa dans le centre commercial voisin.

Les transports (métro et bus) sont 30 à 40% moins cher qu’à Paris.
Dans les supermarchés, il faut éviter les produits importés comme les laitages, les céréales, certains fruits.
Il est possible de déjeuner pour moins de 6 € au restaurant populaire.
A noter que les Mac Donalds de Hong-Kong sont les moins chers au monde (le menu Big Mac est à 1,8 €) : c’est le bon côté de la sous-évaluation du Yuan.

Et le shopping !
A nous promener dans cette ville centre commercial à ciel ouvert, il fallait bien que l’on cède à la fièvre acheteuse ambiante.
Sur les conseils avisés du geek de l’équipe (Stéphane pour ne pas le citer), nous avons chacun acheté une tablette Ipad 1 à un prix très intéressant car non taxé. Ce joujou est idéal pour montrer les photos au retour du voyage !
Nous voulions également investir dans un appareil photo reflex numérique (pour compléter notre panoplie de routard). Les prix nous semblaient intéressants, l’écart favorable augmentant avec le prix de l’appareil (+/- 20 à 30%).
Après une journée de repérage, la visite d’une vingtaine d’échoppes, nous avions trouvé le modèle de nos rêves à un prix « Canon » au niveau de Nathan Road. Mais il ne faut pas rêver : le menu de réglage de l’appareil est uniquement écrit en… japonais !
La morale de l’histoire : toujours faire fonctionner l’objet convoité avant de donner sa carte bancaire.
Au final, à modèle équivalent (i.e. multi-langues), les prix sont très proches (+/- 10%) de ceux pratiqués sur internet en France, la garantie en moins.


- Statut : ancien territoire britannique, Hong Kong est depuis le 1er juillet 1997 une région administrative spéciale (RAS) de la Chine (comme Macao), régie par la Loi fondamentale qui est « censée » garantir le maintien de son système économique, judiciaire et social pendant 50 ans.
- Géographie : un archipel de 260 îles, avec une île principale (Hong Kong Island, 80 km²) et une péninsule (Kowloon, 50 km² prolongée par les Nouveaux Territoires (70 % de la superficie). La superficie totale est à peu près de 1 100 km², soit environ 10 fois Paris.
- Population : 6,9 millions d'habitants, dont 95 % de Chinois (1,6 % de Philippins, 1,3 % d'Indonésiens). 70 % de la population vit dans les Nouveaux Territoires et à Kowloon, où l'on trouve l'une des plus grandes densités de population au monde.
- Monnaie : le Hong Kong dollar (1€ = 11 HK$ au 1er/04/2011).
- Langues : le chinois (mandarin et cantonais) et l'anglais.
- Religions : bouddhisme, taoïsme, confucianisme et croyances traditionnelles largement majoritaires ; 10 % de chrétiens.
- Économie : 7e puissance financière mondiale (la 2e en Asie), 2e source d'investissements en Asie, 2e exportateur de textile au monde ; 4,4 % de chômage.



Toutes nos photos de HK sont ici !

18 avril 2011

La galère du visa chinois

Nous avions été prévenus à l’avance par des routards de la difficulté d’obtenir le visa pour la Chine.
Nous étions loin de nous douter du parcours de combattant que représenterait l’obtention de ce sésame couleur verte.
En général, les visas s’obtiennent plus ou moins rapidement à la frontière des pays.
Pour le Vietnam, nous avions été au consulat au Laos et obtenu avec le sourire (et quelques dollars) le visa assez rapidement.

Pour la Chine, nous nous sommes rendus à l’ambassade chinoise d’Hanoi munis de tous les papiers réclamés, c’est-à-dire beaucoup : le certificat de travail (que nous avons demandé à nos employeurs respectifs – les chômeurs ne semblent pas les bienvenus en Chine !), la lettre d’invitation en chinois et la copie du passeport de notre hôtesse (car nous logerons chez une amie chinoise de Christophe et non à l’hôtel), la copie de notre passeport, l’attestation d’assurance (à traduire en mandarin), l’impression de notre billet d’avion (sans doute pour vérifier notre date de retour !) et enfin notre parcours détaillé.
Nous avons été reçu par une fonctionnaire peu enclin à la négociation : elle est catégorique, l’ambassade ne délivre pas de visa de tourisme aux étrangers en dehors de leur pays d’origine.
Comme le visa chinois n’a que 3 mois de validité à partir de sa date d’émission, il n’était pas possible de le faire en France avant notre départ.
La seule solution qui nous reste est d’aller à Hong-Kong en avion et d’obtenir le visa une fois sur place. Cela n’était pas prévu dans nos plans (nous avions prévu initialement de nous rendre en train à Hong-Kong) ni dans notre budget (220 € le billet d’avion aller simple sur Vietnam Airlines).


Hong-Kong est un territoire chinois (depuis sa rétrocession par les britanniques en 1997) qui bénéficie d’un statut spécial : il n’est pas nécessaire d’avoir un visa pour y entrer.
Dès notre arrivée le lundi 18 avril, notre première préoccupation est d’obtenir au plus vite le visa chinois. Mais nous apprenons que, pour cause de fêtes de Pâques, les administrations sont fermées le vendredi et lundi de Pâques : nous ne pourrons avoir le visa que mardi. Or, notre avion décolle dimanche pour Pékin !
Les relations entre la France et la Chine se sont refroidies (visite du Dalaï Lama en France…) : il est désormais impossible aux touristes français d’obtenir le visa en express (24 ou 48 heures). Pour les français, c’est 4 jours ouvrés minimum, merci Sarko !

Sur les conseils avisés de Ludivine (cousine de Stéphane), nous confions alors notre passeport à une agence de voyages qui a des contacts privilégiés avec l’administration chinoise (le feeling est très important dans ce genre d’affaires), nous changeons notre billet d’avion et nous prolongeons notre séjour à Hong-Kong de 3 jours.

Et le 26 avril à 15h, nous l’avons enfin notre visa ! (notre avion décolle à 19h !)
Le voici (bientôt…) en photo.

17 avril 2011

Le Vietnam : bilan et impressions


Voici le bilan de notre quinzaine au Vietnam :

Nous avons aimé :
- Les paysages de rizières dans la région de Sapa ou de Ninh Bin,
- La Baie d’Halong et l’île de Cat Ba dans sa partie sauvage,
- La vie trépidante d’Hanoi où la vie se déroule dans la rue.


Nous avons moins aimé :
- Les villes vietnamiennes aux maisons toutes identiques (hautes et peu larges : maximum 3 mètres),
- Ninh Binh, une ville dangereuse à cause de son autoroute urbaine,
- La plupart des musées vietnamiens, vieillots et peu ludiques.

Et nous?
Nous nous sommes remis de notre chute de scooter mais nous avons quelques hésitations à reconduire des 2 roues. Et pourtant, il faudra bien prendre un scooter à Bali en mai, c’est le mode de transport idéal sur cette île.


Prévu pour durer 4 semaines, nous avons finalement raccourci notre séjour au Vietnam à 2 semaines pour deux raisons : le manque de temps (nous avons privilégié le Laos) et la mauvaise image des vietnamiens véhiculée par les routards.
Le vietnamien serait plus désagréable qu’un parisien et plus harcelant qu’un turc…

Tout compte fait, nous avons rencontré des gens plutôt souriants ayant de l’humour, dynamiques qui font bouger les choses et qui s’intéressent à leurs visiteurs (contrairement au Laos).
Bien entendu comme partout, nous avons parfois eu affaire à des gens désagréables. Certains vietnamiens se montrent parfois agressifs lorsqu’ils cherchent à vous vendre leur produit ou leur service à tout prix. Nous avons également constaté que les vietnamiens n’étaient pas très patients et que l’argent était important pour eux.
Nous gardons un bon souvenir de rencontres enrichissantes avec des habitants d’Hanoi ou de Sapa ; le Vietnam est bien un pays qui mérite le détour !

Contrairement au Laos, le Vietnam est un pays très peuplé : 86 millions d’habitants soit le 13ème pays au niveau mondial et une superficie de moitié inférieure à celle de la France.
Cela se ressent lorsque l’on parcourt les régions : il y a du monde partout, cela grouille comme dans une fourmilière. Dans les villes, la circulation est infernale et, dans les campagnes, il est rare d’être longtemps isolé.

Comme le Laos, le Vietnam est l’un des rares pays au monde à avoir à sa tête le parti communiste. Mais au début des années 90, celui-ci a renié sa doctrine et a ouvert son pays à l’économie de marché en encourageant les investissements étrangers et la libre entreprise, c’est le fameux « capitalisme d’état ».
Depuis cette date, le pays est en ébullition avec un taux de croissance moyen de 8% par an, un net recul de la pauvreté et l’émergence d’une classe moyenne.
Mais surtout, cela se construit de partout : routes, ponts, immeubles… il y a des chantiers à chaque coin de rues ! Nous n’avons jamais vu autant de travaux concentrés dans un pays. Certains vietnamiens construisent leurs maisons même la nuit !


Le coût du séjour touristique au Vietnam.
Le Vietnam n’est pas un pays cher : notre budget moyen par jour et par personne est d’environ 18 euros. Comme partout ailleurs, le coût du transport a augmenté en suivant le prix du carburant.

Quelques exemples de prix :
Nuit d’hôtel, la chambre double : de 200 à 250 000 dongs / 6 à 8 euros : le prix se négocie facilement en basse saison, la propreté n’est pas toujours top…
Bus : env. 50 000 dongs / 1,9 euro par heure.
Scooter : 100 000 dongs / 3,5 euros la journée, en automatique ou en manuel selon la ville.
Restaurants : le resto local dans la rue sert un bon plat copieux pour30000 dongs / 1 euro.
En restauration touristique, la note est multipliée par 3 ou 4.
Musées et autres lieux touristiques : 20 à 40 000 dongs / 0,6 à 1,2 euro.


Au Vietnam, tout se négocie (sauf les restaurants) mais il faut rester ferme dès lors que l’on s’est mis d’accord sur un prix car les vietnamiens ont une tendance maligne à revenir sur leur parole.

Au niveau de l’artisanat, les objets les plus intéressants comme la laque sont fabriqués en Chine…
Dans les campagnes, nous n’avons pas vu un artisanat très développé : petits objets (porte monnaie, colliers…) ou tissus.


- Population : 86 millions d'habitants.
- Superficie : 331 690 km².
- Capitale : Hanoi.
- Langues : vietnamien, langues des ethnies minoritaires (khmer, cham, thaï, sedang, miao-yao, chinois), anglais et français.
- Nature du régime : communiste, parti unique.
- Monnaie : dông (1 € = 29120 Dg le 1/03/11).
- Chef de l'État : Nguyễn Minh Triết.
- Religions : bouddhisme 50%, catholicisme 9%.
- Sites classés au Patrimoine de l’Unesco : la baie d'Along, la cité impériale et les tombeaux de Huế, la vieille ville de Hội An, le sanctuaire de Mỹ Sơn et le parc national de Phong-Nha-Ke Bang.