8 avril 2011

Hanoi : une capitale asiatique authentique

Hanoi est la capitale administrative du Vietnam, c’est une ville de 3 millions d’habitants, plus petite qu'Ho Chi Minh (ex Saigon) au Sud (le poumon économique du pays) mais dont l’animation permanente en fait une ville profondément humaine et attachante, une ville authentiquement asiatique.
L’agglomération est très étendue mais le centre historique se parcourt facilement à pied : c’est le top pour les trekkeurs urbains que nous sommes, le spectacle est dans la rue !

Lorsque nous arrivons à 5h30 du matin, Hanoi est encore endormie : il y a peu de monde dans les rues encore silencieuses.
Cela ne va pas durer : dès 8 h, la circulation de scooters se densifie, les restaurateurs installent les tables et tabourets plastiques sur les trottoirs, les vendeuses de fruits ou de soupes circulent dans les rues en quête de clients…

Dans notre imaginaire, les déplacements urbains en Asie se faisaient en vélos et pousse-pousse.
Progrès oblige, aujourd’hui les pousse-pousse sont réservés aux touristes (il s’agit d’ailleurs de compagnies et non de « cyclo chauffeurs » indépendants comme en Birmanie) et les vélos ont quasiment disparus : remplacés par des scooters japonais.
Des milliers, des millions de scooters sillonnent les rues d’Hanoi ! (les trottoirs aussi quand la rue est à sens unique ou trop engorgée). Il n’est pas rare de voir les vietnamiens faire leur course (pains, fleurs, clés, jouets…) sans même descendre de leur scooter.
Leur nombre est impressionnant aux carrefours, aux feux rouges… et pourtant il y a peu d’accidents.
Stéphane a roulé à bord d’un scooter aux heures de pointe : il s’agit de zigzaguer entre les scooters, le camion de benne à ordures, les voitures et les piétons !. Cette expérience de la ville est à ne pas manquer mais il faut avoir le cœur bien accroché et faire confiance au conducteur !

Hanoi est une ville bruyante, le bruit de la circulation (les scooters et voitures klaxonnent sans arrêt) est assourdissant et il est parfois couvert par le bruit des télés et radios que les commerçants ouvrent à fond. Et la nuit, ce sont les chiens et les coqs qui prennent le relais !
Nous avons fini par trouver une chambre à petit prix sans fenêtre (donc moins de bruit) dans un hôtel central et relativement propre.


 
Le centre historique d’Hanoi est relativement peu étendu et se visite aisément à pied.
Le quartier à ne pas manquer est celui des 36 rues au Nord du lac Hoam Kiem.
Il s’agit d’un dédale de rues à l’urbanisme surprenant (les styles architecturaux de différentes époques cohabitent joyeusement) : chaque rue représente un métier ou une activité.
Nous avons aimé la rue des jouets (très colorée), ou la rue des bambous (alignement de troncs de bambous) ou encore la rue des lampions chinois dont la couleur rouge se reflète au soleil.
Une fois de plus, c’est l’effervescence qui règne dans les rues de ce quartier populaire surtout au moment du déjeuner sur le trottoir à la bonne franquette.
Concernant les achats, il n’y a pas de très bonnes affaires : nous sommes déçus par les vêtements surchargés de dessins et logos de marques (de la mauvaise contrefaçon genre le tee-shirt Hermès).

A l’Est du lac central, nous parcourons le quartier de l’Opéra (une élégante petite copie du Palais Garnier datant de 1911) et ses avenues larges et ombragées dans le plus pur style colonial français.
La façade blanche du Palace Métropole Sofitel est un brillant exemple de ce style, une architecture élégante qui contraste avec le blockhaus stalinien de l’hôtel de ville proche.

Nous gardons un souvenir mitigé des musées de la ville : ils sont vieillots et manquent d’information pour guider les visiteurs.
Le thème du musée de la Révolution est très mal exploité : les différentes salles montrent des objets et photos qui concernent la genèse et l’expansion du mouvement communiste sans les remettre dans le contexte historique, dommage…

Autre musée décevant : celui consacré au dirigeant Ho Chi Minh, un musée terne sans aucune explication. D’ailleurs les visiteurs parcourent les salles à la vitesse grand V !

Nous avons tenté de nous rendre au Mausolée Ho Chi Minh mais nous avons été découragés par la gigantesque file d’attente devant le bloc de béton (la dépouille du dirigeant y est entreposée contre sa volonté) ; nous avons mal choisi le jour (un dimanche ensoleillé) et l’heure (fin de matinée). Oncle Ho fait encore l’objet d’une vénération populaire de la part des vietnamiens.
Nous nous rabattons sur sa maison qui se visite aussi mais qui ne présente pas grand intérêt.

La prison de Hoa Lo mérite le détour. Ce centre pénitentiaire a été construit par les français en 1896 pour y emprisonner les révolutionnaires. La visite permet de se rendre compte des très mauvaises conditions de vie des détenus enchaînés en permanence dans de minuscules cellules, sans compter l’hygiène déplorable cause de décès par maladie (décompte annuel macabre affiché dans une des salles). Les Français auraient utilisé la torture à l’huile bouillante pour faire parler les détenus récalcitrants, pas glorieux…
Par la suite, cette prison a accueilli les pilotes américains prisonniers au moment de la guerre du Vietnam dont l’ex-candidat à la présidentielle américaine John McCain.

Une prison pleine de soldats américains au cœur d’Hanoi, c’est une idée intelligente des dirigeants vietnamiens qui a permis de protéger la ville des bombardements américains et de préserver son patrimoine historique.





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