4 novembre 2010

Îles polynésiennes : Huanine, Bora-Bora et Rangiroa

Nous avons pris un pass de la compagnie Air Tahiti afin de nous rendre vers deux autres îles de l’archipel de la société : Huanine et Bora-Bora ainsi qu’une île de l’archipel des touamotu : Rangiroa.
La compagnie aérienne Air Tahiti, détenue à 40% par le gouvernement polynésien, détient le monopole vers les îles de Polynésie et pratique donc des tarifs exhorbitants ! Il faut dire qu’elle est le premier employeur de la Polynésie avec 3000 employés.
Heureusement le service à bord de ses petits avions (avion à hélices de 66 places maximum) est correct. Chaque vol sera l’occasion de savourer un verre de jus d’ananas, spécialité locale (Cf. Moorea).
Les meilleures places sont au niveau de la rangée de gauche vers l’avant : les îles sont visibles du hublot.



Huanine, notre nouvelle escale est située à moins de 30 minutes de vol de Tahiti.
C’est notre île préférée car à l’écart du tourisme de masse (le seul complexe hôtelier, le Sofitel, est à l’abandon depuis 8 ans). Huanine est en fait deux îles reliées par un pont : l’aéroport et le principal village, Faré, sont situés sur l’île du Nord. Nous résidons sur l’île du Sud (Huanine Iti) beaucoup plus sauvage et dotée de belles plages.
L’île compte 6 000 habitants ; ici tout le monde se connaît et se salue en se croisant sur les routes : une atmosphère très conviviale et agréable pour le visiteur.

Nous résidons dans un camping de l’île du Sud : le confort est sommaire (pas d’eau chaude) mais le lieu est paradisiaque.
La propriétaire, une polynésienne de caractère, a disposé des plantes et fleurs à divers endroits du camping, féérique au réveil !
Comme à Mooréa, le camping jouxte une plage de sable fin ombragée par les cocotiers, une crique à l’abri du vent.
Le lagon est étendu et nous y verrons les polynésiens y pêcher le poisson au harpon ou au filet traditionnel. Ou encore chasser le crabe à la nuit tombée sur la plage.

Le rythme de vie est calme et tranquille sur l’île. Lever à 5 heures, coucher à 20 heures.
C’est une « prison dorée » : les habitants ont suffisamment de quoi vivre sur l’île mais n’ont pas assez d’argent pour voyager. Certains ne sont jamais allés à Tahiti !

Nous faisons connaissance avec Manou, fils de la propriétaire du camping, lycéen polynésien : il apprend à l’école (« la maison familiale ») la pêche et les tâches agricoles. Ses connaissances musicales nous surprennent (Eminem, Mika…) : le folklore polynésien est passé de mode chez les jeunes !
Avec lui, nous passons la soirée à jouer à un jeu dérivé du jeu de dames : les pions sont remplacés par des coquillages. Il a gagné toutes les parties contre Stéphane mais une seule contre Christophe !


Le lendemain, afin de mieux connaître l’île, nous en faisons le tour en scooter de location.
C’est une première pour Stéphane qui connaît bien le vélo mais pas vraiment les deux roues motorisés.
A deux sur un 50 cm3, on roulera à la vitesse de croisière de 40 km avec une pointe à 50 km ! Pas de quoi inquiéter Stéphane pour sa première sortie autorisée en « mobylette ».

Il est très agréable de rouler sur l’unique route déserte en ce dimanche : de découvrir les plages sauvages, les criques cachées, les massifs montagneux à la végétation exubérante.
Nous passons au village Faré : les préparatifs de la course de pirogue Hawaiki Nui (course réunissant 150 participants en pirogue traditionnelle de 6 places) sont en cours. La course doit partir de Huanine dans quelques jours et s’achever à Bora-Bora.
Nous passons ensuite devant les Maraes au bord de l’eau au nord de l’île.
L’étape des anguilles géantes est incontournable. Il s’agit de nourrir ces animaux (un mètre de longueur) qui se reposent paresseusement dans une rivière d’un village, un peu attrape touriste …

Nous terminons notre journée par la visite d’une plantation de vanille, un nouveau débouché de l’agriculture polynésienne.
La vanille est le fruit d’une orchidée. Protégée des oiseaux par un grillage géant, la plante exige de la lumière et de l’humidité pour se développer : un plant donne des fleurs 3 ans après avoir été planté. L’éclosion des fleurs est manuelle (un certain doigté est nécessaire). Ensuite, 9 mois sont nécessaires pour obtenir les gousses et, après 4 mois de séchage, l’agriculteur obtient de belles gousses de vanille très riche en vanilline, un régal pour les nez et le palais !

Notre escapade nous permet également d’aller à la rencontre des artisans locaux … ils se comptent malheureusement sur les doigts d’une main. Nous faisons la connaissance de Nicolas Julien, un français né à Huanine, qui avec son père, peint des toiles avec la terre de l’île. Simple mais ça fait son effet. Nous rencontrons également un couple breton/corse (mélange explosif) établi depuis plusieurs années sur l’île, qui perpétue les pareos de Polynésie fait main. Les motifs sont assez naifs. Il faut savoir que désormais tous les pareos en vente en Polynésie sont fabriqués en Indonésie et design en Polynésie (subtilité de l’étiquette qui ne berne personne !).

Avec regret, nous quittons Huanine pour une île mondialement connue : Bora-Bora, surnommée la « Perle du Pacifique ».




Bora-Bora est la seule île de l’archipel des Sociétés (avec Tahiti) à être reliée en avion avec l’archipel des Tuamotu, c’est donc pour nous une étape nécessaire mais que nous écourterons à 24 heures, pour cause de tourisme de masse et de coût de la vie prohibitif.
Si Huanine est un peu la Bretagne, Bora-Bora est la côte d’azur de Saint Tropez, flamboyante et chère, très chère ! du sandwich à 7 euros à la chambre double à 70 euros. Il n’y a pas de routards à Bora Bora !
Il est vrai que les visiteurs en lune de miel (la majorité des touristes venant à Bora Bora) ne comptent pas leurs sous.
Certes, le lagon de l’île est magnifique, sans doute le plus beau de tous : une très vaste étendue d’eau limpide et turquoise entourée de motus, l’un des rares lagons où il est possible de se baigner sans craindre de rochers ou de coraux aux pieds.
Malheureusement, les complexes hôteliers sont omniprésents sur l’île ; toutes les chaînes d’hôtels de luxe sont là (Hilton, Intercontinental, Sofitel …), pas une plage sans les fameux bungalows. Adepte de nature sauvage, de tranquillité, passez votre chemin !

Etant donné le peu de temps sur l’île, il nous faut optimiser !
Nous avons réussi à emprunter le kayak de la pension (économie non négligeable puisqu’un kayak se loue 25 euros pour une demi-journée) et nous partons vers le jardin de corail proche d’un motu au large. Sur notre droite, le complexe hôtelier de l’Intercontinental : des bungalows pas trop moches mais trop proches les uns des autres, pas beaucoup d’intimité …

Les coraux et la faune sont superbes à observer en snorkeling : les poissons ne sont pas nombreux mais les espèces sont très variées.
Avec le gilet de sauvetage, pas d’efforts à faire pour flotter : nous y restons deux fois une heure !

Au retour, nous profitons d’un très beau coucher de soleil sur le lagon, encore un beau moment dont nous ne nous lassons pas …

Le lendemain, nous quittons Bora-Bora et changeons d’archipel : direction les îles Tuamotu et Rangiroa.


Vue d’avion, l’île de Rangiroa est très étendue : l’atoll a la superficie de Tahiti !
Il est étrange de penser que le sol que nous foulons est en fait une ancienne barrière de corail qui s’est progressivement agrandie.
D’ailleurs, la couleur du sol est grise-blanche et la végétation qui pousse sur l’île est restreinte (cocotiers pour la production de coprah et quelques arbustes).
L’eau du robinet de Rangiroa provient en partie de la pluie mais aussi de forages vers la « nappe phréatique », pas très potable et plutôt odorante (odeur de vase).

Nous sommes à Rangiroa pour plonger !
Aussitôt arrivés à la pension (excellent accueil de Frédérique, d’origine canadienne qui sera aux petits soins pour nous pendant tout le séjour), nous nous dirigeons vers la passe de Tiputa, un spot de plongée mondialement connu.

Le zodiaque nous dépose au large de la passe entre deux motus et nous commençons la descente vers une cage (avec de la nourriture) située à une vingtaine de mètres de profondeur.
C’est le grand bleu : du bleu partout ! Au dessous de nous, plusieurs requins de grande taille tournent autour de la cage ; le spectacle est impressionnant. Dommage que l’équipement de Stéphane ne soit pas bien adapté à sa morphologie et va l’obliger à remonter 3 fois en surface …

La plongée se termine en apothéose vers les récifs : les coraux sont superbes (les plus beaux depuis le début de notre voyage : en très bon état, c’est une profusion de couleurs) et nous nous approcherons de dauphins et d’une tortue marine … L’agilité du dauphin est étonnante : l’animal se dresse à la verticale dans l’eau en quelques secondes. Ces rencontres resteront gravées dans nos mémoires !

Le lendemain, la deuxième plongée à la passe de Tiputa est moins spectaculaire mais beaucoup plus plaisante (l’équipement de Stéphane est au top cette fois-ci) : nous évoluons à côté des coraux et leurs centaines de poissons différents. Et un dauphin nous tiendra compagnie quelques minutes …
Rangiroa est le seul endroit au monde où il est possible de s’approcher de dauphins sauvages et même de les toucher …

Lors de notre dernière journée à Rangiroa, nous visitons une ferme perlière.
Les perles de Polynésie ont une renommée internationale. Malheureusement, la filière est victime de la concurrence asiatique (perles plus ou moins trafiquées) et de nombreuses fermes ont mis la clé sous la porte ces dernières années.
La ferme que nous visitons a réduit ses effectifs de 80 à 25 salariés en quelques mois.
Le process d’obtention de la perle est très intéressant et complexe : il s’agit de greffer une sorte de bille en corail dans une huître âgée de 3 ans. La bille s’entoure de nacre et est récoltée quelques années plus tard.
La valeur de la perle est liée à sa taille, à sa forme et à ses imperfections. Sur place, il faut compter environ 100 euros pour l’achat d’une perle demi ronde de 10 mm de diamètre avec des imperfections sur une seule face (catégorie B pour les spécialistes).
A ce prix, il vaut mieux faire attention à sa  perle et éviter le contact avec le parfum au risque de perdre la nacre…



Notre séjour de 12 jours en Polynésie se termine par notre retour à Tahiti.
Notre avion décolle pour la Nouvelle Calédonie avec la petite compagnie Aircalin (Air CALédonie Internationale).
Curiosité du changement d’horaire : nous décollons de Papeete le vendredi 12 novembre et nous atterrissons à Nouméa le samedi 13 novembre. Un jour de moins à vivre !
Désormais, lorsque nous appelons en Europe, nous avons plusieurs heures (10 heures exactement) d’avance sur le vieux continent.





- Statut : collectivité territoriale d'outre-mer.
- Superficie : à peine 4 167 km² de terres émergées, dont près d’un tiers pour Tahiti. Le tout réparti en 118 îles (dont 67 habitées) et 5 archipels : les îles de la Société, Tuamotu, Gambier, Marquises et Australes. Le territoire maritime est aussi vaste que l’Europe occidentale !
- Population : 259 700 habitants dont près de 85 % à Tahiti et sa voisine Moorea.
- Capitale : Papeete, sur l’île de Tahiti. Si la ville ne compte officiellement que 26 000 habitants (estimation 2007), sa zone urbaine regroupe 65 % des habitants du territoire !
- Densité : 65 hab./km².
- Ethnies : 78 % des habitants de la Polynésie française sont Polynésiens, 12 % d’ascendance asiatique (surtout Chinois) et 10 % Français (répartis en Français locaux 6 %, et métropolitains expatriés 4 %).
- Religions : majorités protestante et catholique.
- Langues : le français est la langue officielle, et le reo maohi, la langue tahitienne, très parlée en Polynésie.
- Monnaie : franc pacifique.
- Régime : démocratie parlementaire. La Polynésie française forme un pays d’outre-mer (POM) disposant d’une très large autonomie, fruit d’un statut plusieurs fois redéfini ces vingt dernières années.

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