28 novembre 2010

L’Autralien way of life

Nous voici en Australie !
Un continent mythique grand comme les Etats-Unis, plus grand que l’Europe, quatorze fois plus grand que la France et peuplé de seulement 21 millions d’habitants !
L’Australie est le pays le plus urbanisé au monde: 90% de la population vivent en ville.
C’est dire le peu de monde dans les régions reculées de l’Outback !


Bonne surprise à l’aéroport de Sydney : le passage à la douane & services vétérinaires se fait en quelques minutes sans fouille des bagages ni interrogatoire.
Le chocolat que Stéphane transportait précieusement est sauvé !

L’Australie est un pays où rien n’est gratuit : le sens du commerce y est très développé, tout se vend !
De la location du trolley à bagages à l’aéroport (3 dollars !) à l’escalade du mythique Harbour Bridge de la baie de Sydney à 200 dollars en passant par les 3h de climatisation à 1 dollar dans notre chambre de backpacker …. tout se monnaye, c’est le capitalisme poussé à l’extrême.

L’éventail des activités loisirs proposé est impressionnant, il y a des tours pour tout ! nous ne savons plus où donner de la tête ! D’ailleurs, nous reviendrons de l’office du tourisme avec plusieurs kilos de prospectus.
Ceux qui ont de l’argent pourront aisément le dépenser, les autres (les voyageurs « tour du mondistes » qui sont passés par la Polynésie) devront faire attention …
Les tours sont chers, voire très chers : 274 dollars pour deux plongées dans une épave, 650 dollars pour une virée de plusieurs jours sur des îles paradisiaques …
Cher certes mais l’organisation est toujours très professionnelle : pas de mauvaises surprises !


Nous sommes en Australie pour sept semaines.
Etant donné la taille du pays, nous avons ciblé l’Est et le Sud du pays, régions les plus peuplées et offrant des paysages variés.
Après quelques jours passés à Sydney afin d’organiser notre séjour australien, nous nous envolerons (via Jet Star, la compagnie low cost de Quantas) vers Cairns au Nord-Est de l’Australie.



Puis nous descendrons la côte Est en bus …
En effet, la durée de notre séjour s’avère trop courte pour acheter une voiture (ou un van) et trop longue pour louer une voiture.
Nous avons choisi la compagnie Greyhound Australia (souvenirs souvenirs pour Stéphane qui a fait le tour des USA en bus Greyhound au moment de ses 18 ans): les bus vont partout, ils sont fréquents et le pass permet une bonne souplesse (changement de date facile des parcours).

Lors de notre séjour, nous dormirons dans les hôtels backpackers : il s’agit d’auberges de jeunesse mais en plus haut de gamme (et également beaucoup plus chers que les AJ françaises). Ces hôtels sont fréquentés par des jeunes de moins de 25 ans et entretenus pas des jeunes moyennant la gratuité du logement.
Nous éviterons les gigantesques backpackers logeant plusieurs centaines de jeunes qui festoient toute la nuit (ex : Gulligans Backpacker de Cairns).

Nous dormirons également autant que possible en camping: à 20 ou 25 dollars la nuit pour deux personnes, le camping australien offre une cuisine complète (avec micro-onde, bouilloire et grille pain !), une laundry et de l’eau chaude aux douches.


L’Australie est le royaume des backpackers … personnes voyageant sac au dos … en fait, il s’agit surtout de jeunes anglais et allemands entre 18 et 25 ans voyageant et travaillant pendant un an ou deux ans à travers l’Australie … les français sont rares sauf à Sydney …
L’Australie offre aux jeunes de moins de 30 ans, la possibilité d’obtenir un visa d’un an permettant de travailler pendant une année (500 000 jeunes par an sont concernés), visa extensible à 2 ans (mais pour cela, il faut travailler au moins 3 mois dans une ferme).
Ce système génial a permis de créer une véritable richesse économique … les backpackers sont partout : ils se comptent par milliers et le pays en attire toujours plus chaque année.

Nous éviterons les restaurants: les australiens mangent comme les anglais, c’est-à-dire mal ! Comme les hôtels et campings ont des cuisines, nous cuisinerons nous même.
Deux chaînes de supermarchés (Coles et Woolworth) sont présentes partout: nous y achèterons les produits MDD et premiers prix (les fameux emballages tout blanc); les fruits et légumes y sont très chers (comme au R.Uni).
La nourriture australienne est fortement industrialisée: pas un aliment transformé sans son additif ou son conservateur (même le lait !), le règne de la malbouffe !


Puisque les vacances d’été en Australie débutent à la mi-décembre, nous devons prévoir nos hébergements à l’avance car les stations huppées de la côte (Byron-Bay, Surfeurs Paradise : le nom est tout un programme !) sont prises d’assaut au moment des fêtes.
Ainsi, une nuit de camping à Byron-Bay nous coûtera 64 dollars, un record !
A Sydney lors de la nuit de la Saint Sylvestre, nous ne dormirons pas : ce sera la fête toute la nuit !
Petite explication de texte … pour dormir à Sydney entre Noël et le Jour de l’An dans une auberge de jeunesse ou une chambre de l’hôtel Formule 1, il faut débourser 130 à 150 euros la nuit (contre 40 à 60 euros habituellement) et surtout rester 10 nuits minimum ; autant dire que c’est hors de prix et pourtant déjà tout complet …
Pour le réveillon du 31 Décembre, Sydney attend près de 1,5 million de visiteurs … le délire …


Ce qui nous surprend à Sydney, c’est la jeunesse des habitants : mais où sont les vieux ?
Surprenant également de voir tous ces sportifs dans la rue.
A tout moment de la journée, les habitants font du sport : jogging (à la sortie des bureaux, à la pause déjeuner…), natation, musculation et fitness (une salle de fitness au centre de Sydney est ouverte 24h/24) et bien sûr du surf.
Au centre financier de Sydney, les employés en costards-cravate côtoient les joggeurs dans une atmosphère très friendly.


C’est la douche pendant les quelques jours que nous passons à Sydney. A défaut de surfer, c’est une météo idéale pour faire les musées :

-      Le musée de Sydney : évoque la courte histoire de la ville et sa compétition avec Melbourne afin de devenir la capitale de l’Australie. Ce sera finalement Camberra à cause de sa situation géographique (à mi-chemin entre Sydney et Melbourne). Une salle est consacrée aux aborigènes : depuis l’arrivée des anglais, leur nombre a dégringolé ; ils ont été victimes de maladies.

-      Le musée du Hyde Parc Barracks dans l’ancien centre de rétention des immigrants. Une exposition très instructive relate le mode de vie des bagnards, leurs activités au bagne. A voir la prison mobile : un camion dans lequel étaient emprisonnés les bagnards en fin de journée.

-      Le musée Susannah : visite un peu désuette de quatre maisons construites il y a 170 ans dans le port de Sydney, maisons qui sont maintenant entourées d’immeubles récents.

Contrairement aux villes européennes, Sydney est une ville jeune qui s’est fortement développée au 20ème siècle. Lors de son expansion, la ville a gardé peu de traces de son passé et encore moins de témoignage des civilisations aborigènes.


A Sydney, il ne faut pas manquer les icônes que sont le Sydney Opéra House et le pont Sydney Harbour Bridge.
Le pont a été terminé en 1932. Il n’est pas esthétiquement réussi (grosse passerelle métallique), une autoroute urbaine le traverse. Ce pont est le support des feux d’artifices de fin d’année.

Par contre, l’opéra est une réussite architecturale indéniable, l’œuvre d’un architecte danois. Terminé en 1973, il représente deux casques : le revêtement extérieur en carrelage blanc a tendance à jaunir au soleil …
Les toits des bâtiments en angle sont du plus bel effet.
Au moment de notre passage, l’opéra ne programmait que des pièces de théâtre : l’orchestre était en déplacement à Melbourne.


22 novembre 2010

Sale temps sur les îles paradisiaques


Plutôt que le bateau, nous avons choisi de nous rendre en avion (pass de la compagnie locale Air Calédonie) à l’île des Pins et à l’île de Lifou. Bien nous en a pris : tous les départs bateau ont été annulés en dernière minute à cause d’une tempête de vent et de pluie. La note informant de l’annulation des bateaux vaut d’ailleurs le détour : 3 lignes = 3 fautes d’orthographe !

Sur le tapis roulant des bagages à l’aéroport, des valises plus ou moins récentes, beaucoup de glacières ainsi que quelques poubelles (après tout pourquoi investir dans une malle Louis Vuitton !).

Par contre, le temps n’a pas été folichon sur les îles, même pas bon du tout ! pluie et nuages quasiment toute la semaine et un peu de soleil en fin de séjour à Lifou. Ces conditions ne sont pas idéales pour apprécier le côté paradisiaque de ces îles.


L’île des Pins est une petite île avec peu de relief : idéal pour y faire du vélo … enfin surtout quand il ne pleut pas ! Téméraires et attentifs à notre budget, nous louons des VTT pour les deux jours.

L’île des Pins, nommée ainsi à cause des pins colonnaires très nombreux, est probablement l’un des plus beaux endroits du Pacifique sud. A ne pas manquer même lors d’un séjour de courte durée en Nouvelle Calédonie.
L’île est restée relativement sauvage (peu d’habitations : seulement 2 400 habitants) et elle est dotée de superbes plages au Nord et au Sud.
Il vaut mieux éviter d’y aller en fin de semaine car c’est la destination privilégiée des habitants de Nouméa.

Nous avons particulièrement aimé la baie de Kuto (où se trouvait notre camping) : deux superbes plages de sable blanc bordées de cocotiers, plages séparées par un rocher tabou (interdiction d’y grimper). A côté de la plage, le poste de gendarmerie local dont le cadre féérique ferait rêver n’importe quel gendarme métropolitain.

Au Nord, la baie d’Oro est une superbe piscine naturelle protégée de l’océan par les récifs de coraux.
Autour de la piscine, les fameux pins colonnaires renforcent le côté sauvage de cet endroit magnifique.
Le contraste est saisissant entre l’océan pacifique déchainé contre les récifs et la sérénité de la piscine à seulement quelques mètres de l’océan.
Le bassin est le lieu idéal pour observer en snorkeling un grand nombre de poissons : ils attendent le plancton apporté par l’océan en marée montante. C’est l’un de nos meilleurs spot de snorkeling comparable au jardin de corail à Bora Bora en Polynésie.

Nous avons trouvé l’hôtel idéal pour un voyage de noces : Le Méridien de l’île des Pins.
Situé près de la baie d’Oro, sur une presqu’île, les bungalows sont entourés d’une nature sauvage et préservée, un vrai paradis pour la modique somme de 700 euros la nuit (nous consulter pour les réductions :-) … il faudra tout de même encore débourser 300 euros la nuit !).


Un peu de culture aussi ! nous visitons le cimetière des déportés, témoignage de la déportation de parisiens suite à l’insurrection au 19ème siècle, cimetière entretenu par la Ville de Paris.

Nous arpentons également les vestiges d’un bagne de 1870. C’est amusant de réaliser qu’il y a 140 ans, la France envoyait ses bagnards sur une île qui est maintenant visitée par des touristes au portefeuille garni (prix du billet Aller/Retour Paris-Nouméa environ 2 000 euros, distance et monopole d’Air France oblige !)

Christophe, en prévention d’une défaillance dentaire s’est rendu au dispensaire de l’île ! Assez dépaysant, au milieu de la brousse, il a été soigné par un dentiste d’Avignon, en remplacement depuis 2 mois et qui ne rêve que de s’installer … un accueil fort chaleureux, des soins très professionnels et en plus c’est gratuit !

Question pratique, nous avons rencontré les plus grandes difficultés à manger des repas variés et bons : l’île des Pins n’a que deux magasins qui offrent un choix très limité de produits frais (les approvisionnements en bateaux sont épisodiques) à des tarifs très élevés (le record de cherté est battu par rapport à la Polynésie !).
Sans brûleur à gaz (ou plus précisément sans bouteille à gaz), nous sommes condamnés à la salade et aux sandwichs.


Notre dernière escale à Lifou durera quatre jours.
Lifou est la plus grande des trois îles de la Loyauté ; sa superficie est équivalente à la Martinique mais avec beaucoup moins d’habitants que cette dernière !
Nous avions hésité avec Maré, plus sauvage. Ouvéa avait été exclue car il s’agit d’un long banc de sable apparemment assez similaire à Rangiroa, île polynésienne que nous avions récemment visitée.
Ce qui frappe vu d’avion, c’est la forêt qui recouvre la quasi-totalité de Lifou.

Au cours de notre séjour, nous ferons du snorkeling au jardin de corail (encore de très beaux coraux), nous admirerons la falaise de Jokin (Nord de l’île ; les patates de corail y sont démesurément hautes) et nous camperons sur la plus belle des plages que nous ayons visitée : la plage de Luengoni.
C’est une grande plage de sable blanc sauvage avec un rocher corallien qui émerge de l’eau turquoise du lagon, très carte postale !
Et nous apercevrons des tortues marines près du rivage ...

Près de la plage de Luengoni, nous nagerons dans un lac d’eau douce souterrain : étrange sensation que de nager dans l’obscurité avec une torche et le silence d’une grotte.

Nous nous so
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mmes aussi rendus au marché dominical. Au milieu des étals traditionnels de fruits, légumes, poissons … nous tombons nez à nez avec un sac rempli de « roussettes », les chauves souris locales … il s’agit d’un mets de fête pour les kanaks, au même titre que le cochon d’inde au Pérou …

Nous partageons tous ces bons moments avec Maud que nous avons retrouvée le soir même de notre arrivée à Lifou : dîners au feu de bois, snorkeling, autostops…
Nous ferons également la rencontre de Florence et Stanislas dit Stan, un couple de français, ex consultants en organisation … habitants à … Levallois … décidemment que le monde est petit ! … ils font également un tour du monde mais d’Est en Ouest … nouvelle occasion d’échanger des tuyaux pour le reste de notre périple (Cf. la rencontre d’Irène et Frank sur l’île de Pâques).

Nos déplacements à Lifou se feront exclusivement par le stop. Cela marche très bien (maximum 10-15 minutes d’attente) et cela permet de rencontrer des gens intéressants : beaucoup d’enseignants (ou de femmes de profs), touristes, femmes de gendarmes …
Mode de déplacement très convivial et … économique.


Notre séjour en Nouvelle Calédonie s’achève avec Lifou.

Nous avons été vraiment charmés par les paysages paradisiaques et sauvages de Grande terre et des îles voisines.
Les plages désertes et préservées sont conformes à l’image que nous nous faisions des îles du Pacifique sud. L’accueil a été correct sans plus.

Question pratique, la vie est chère en Nouvelle Calédonie : hôtels, restaurants …
La majorité des produits alimentaires est importée curieusement de Métropole (les produits d’Australie et de Nouvelle Zélande sont rares).
Les prestations proposées par les hôtels sont également très chères (transfert aéroport, location de vélos…).

Plus de 100 000 visiteurs viennent chaque année en Nouvelle Calédonie, ce chiffre devrait s’accroître ces prochaines années car nombreux sont les touristes qui tombent sous le charme de l’île et en deviennent des visiteurs réguliers.

Le tourisme ne représente pour l’instant que 4% du PIB de la Nouvelle Calédonie. La principale richesse étant le Nickel. Contrairement à la Polynésie, nous n’avons pas eu l’impression d’évoluer dans des îles sur-construites et uniquement dédiées au tourisme mais plutôt dans un paradis qui ne demande qu’à être découvert …








- Statut : ancien territoire français d’outre-mer (entre 1946 et 1999), la Nouvelle-Calédonie est devenue en 1999 une collectivité territoriale française à statut particulier : collectivité sui generis d'Outre-mer, qui compte 3 provinces et 33 communes.
- Superficie : 18 575 km².
- Population : 246 000 habitants (estimation 2009) d’origine mélanésienne, européenne, polynésienne et asiatique.
- Chef-lieu : Nouméa.
- Langues : le français est la langue officielle et l´on compte plus de 30 dialectes mélanésiens.
- Monnaie : le franc pacifique.
- Religions : catholicisme en majorité (60 %), protestantisme (35 %).
- Site inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco : les lagons (diversité récifale et écosystèmes).


14 novembre 2010

Escale au caillou


Nous arrivons en cours de matinée à l’aéroport de Tontouta à une trentaine de kilomètres au Nord de Nouméa.

Dès notre arrivée à l’aéroport, nous sommes surpris par la documentation touristique abondante et de qualité remise par l’agence de tourisme locale.
Nous passons avec succès l’interrogatoire sommaire à la douane (avez-vous de la terre aux piquets de la tente ? je vous prends l’oignon !). Nous louons pour une semaine une Twingo blanche sans clim toute cabossée à un tarif très attractif auprès de l’opérateur local, Point Rouge.

Notre programme est le suivant: une semaine du tour de l’île principale, le fameux « Caillou », en voiture puis une semaine sur les îles « satellites »: l’Ile aux Pins et l’Ile de Lifou, le tout en campings.
En effet, le camping est un mode d’hébergement très répandu ici. C’est économique (certains campings sont gratuits) et ils sont généralement très bien situés (bord de mer…).

Nous avons eu toutes les difficultés à trouver une tente correcte en Argentine. Buenos Aires manque cruellement de Décathlon ! D’ailleurs, nous avons appris que Décathlon a essayé de s’implanter dans les années 2000 mais il a été découragé par les taxes à l’importation et surtout la dévaluation de la monnaie suite à la crise financière argentine.

La tente enfin achetée (60 €) est dite « basique » par le vendeur : pas d’artifices inutiles, poids léger (2,6kg), assez spacieuse (3 places) et compacte.
A l’usage, cette tente s’est révélée être une catastrophe : piquets si fins qu’ils se tordent, fermetures éclairs qui lâchent, arceaux qui se cassent … A chaque montage, une mauvaise surprise !
Heureusement que nous avons pu racheter une nouvelle tente à bon prix (30 €) à Maud, une française qui n’en aura plus besoin dans la suite de son périple. Encore une tente d’origine chinoise mais celle-ci est plus costaud et grande (tente familiale de 4 places) : nous ferons l’Australie avec.

Autre déconvenue, le brûleur : celui que nous avions acheté en Argentine n’est pas utilisable en Nouvelle Calédonie car la France, pour se démarquer, a sa propre norme !
Nous achetons donc un nouveau brûleur normes françaises (celui qui perce la bouteille de gaz) ; mais ensuite, impossible de trouver des bouteilles de gaz ! Ce brûleur ne sera utilisé que quelques jours avant d’être renvoyé en France. Rien de mieux que le feu de bois pour cuire, il suffit juste d’un briquet et d’un peu de patience !


Nouvelle Calédonie est le nom donné par l’explorateur britannique James Colnett qui a nommé ainsi l’île en référence à l’Ecosse (dont l’ancien nom était Calédonie).
Contrairement à la Polynésie, la Nouvelle Calédonie n’est pas d’origine volcanique : il s’agit d’une région qui s’est détachée de l’Australie par les mouvements des plaques tectoniques.
Les deux tiers de la population sont concentrés dans la région de Nouméa. Ailleurs, la densité de population est faible ce qui renforce le côté sauvage de l’île.


Il faut être prudent sur les routes calédoniennes : comme c’est souvent le cas, les insulaires ont tendance à rouler beaucoup plus vite que les continentaux. Ici, la vitesse limite sur les routes est de 110 km/h (au lieu de 90 km/h chez nous).
Sans compter que les calédoniens boivent beaucoup d’alcool (surtout les week-ends).
Cocktail explosif !
Le titre du journal local à notre arrivée était : « 2 accidents de la route : 4 morts ».
La vérité est que la Nouvelle Calédonie détient le triste record mondial du taux de mortalité brute d’accident de la route.
C’est donc crispé au volant de notre voiture que nous commençons notre visite de l’île !



Nous débutons notre « tour » par la côte Ouest.
Cette région est la plus riche de l’île (industries, élevages de bovins …), la plus occidentalisée aussi : beaucoup de caldoches vivent ici.
La côte Est plus difficile d’accès (les routes transversales sont récentes) est plus sauvage et tropicale (pluviométrie élevée) : les Kanaks y sont majoritaires.


Nous nous rendons au marché dominical mensuel de Farino, la plus petite ville de Nouvelle Calédonie. Quatre petites villes voisines les unes des autres organisent à tour de rôle le marché dominical d’où une périodicité mensuelle. Nous y rencontrons sans le savoir, Madame la Maire, qui anime le stand de dégustation des confitures locales et accessoirement nous donne des informations touristiques.
Très variées et bonnes ces confitures : banane papaye, coco courge … et toutes élaborées par les habitants du village.
Le point de vue sur la côte est magnifique du belvédère de la mairie : nous nous rendons compte de la taille du lagon, le plus important au monde en termes de superficie (patrimoine mondial de l’Unesco).

Après cette escale gastronomique, nous nous rendons à la case du « Petit Couli » à Sarraméa et faisons la connaissance avec le grand chef kanak de la région.
La case est lieu de rassemblement de la tribu lors d’évènements importants. C’est une hutte simple de 4-5 mètres de haut, maintenue par un pilier central et au toit de chaume (feuilles de cocotier). Au sommet de la case, est accroché la Chouchoute, le coquillage emblème de l’île, qui servait à appeler les membres de la tribu lors de réunions.
La case est entourée de grands pins colonnaires, arbres majestueux plus hauts que larges, spécifiques de la Nouvelle Calédonie et en particulier de l’île des Pins.

Dans un exposé passionné, le chef nous explique que la terre appartenait à ses ancêtres. Cette terre est sa propriété. Calmement mais sans un sourire au visage, il nous affirme que les caldoches ne sont pas chez eux et que l’île devra être rapidement indépendante.

A l’arrivée des navigateurs européens, la Nouvelle Calédonie était répartie entre différentes tribus kanaks.
A la fin du 19ème siècle, la France a annexé l’île et le territoire est devenu un centre de détention (plus de 100 000 bagnards y seront détenus).
Lorsque les bagnards ont purgé leurs peines, ils ont reçu de l’administration un arpent de terre (geste intéressé : éviter qu’ils retournent en France): les caldoches sont les descendants des bagnards qui sont restés sur l’île. Ces arpents de terre ont été expropriés aux kanaks sans aucune rétribution.
Dans les années 80 suite aux « évènements », les accords de Matignon puis de Nouméa ont été signés.
Ils comportent notamment le paiement aux kanaks de ces terres autrefois expropriées ainsi que l’organisation en 2014 d’un référendum afin de déterminer l’avenir de l’île.

Du point de vue démographique, les kanaks représentent 44% de la population, 34% sont des caldoches et des européens (les « zoreils ») et les 22% restants sont originaires de Polynésie ou du Vanuatu. Le résultat du scrutin s’annonce incertain.
Déjà une atmosphère tendue est perceptible à certains endroits de l’île : affrontement entre tribus sur la côte Est, caillassage de voitures, vols fréquents …

De notre côté, nous avons trouvé les kanaks rencontrés très accueillants mais peu souriants. A l’inverse des Polynésiens les kanaks fréquentent peu les caldoches ou « zoreils » et les mariages mixtes sont très rares.


Nous poursuivons notre visite vers Bourail. Cette ville n’est pas très intéressante, c’est la côte proche qui vaut le déplacement.
Nous campons à quelques mètres de la plage de Poe, superbe plage de sable clair. Le soir même, nous profitons d’un très beau coucher de soleil.
Ce sera farniente au bord de la plage pendant deux jours !
Christophe a décidé d’aller découvrir « les patates » de corail du lagon mais il a oublié ô combien ce dernier est étendu ! Il lui faudra marcher/nager plus de 2km dans l’eau soit environ 1h avant d’atteindre son objectif !
Nous trouverons quand même le temps de nous balader sur la côte rocheuse proche ! La baie des Tortues (petite plage avec un magnifique amphithéâtre de pins colonnaires), le rocher Bonhomme, la roche percée…


Plus au Nord, nous arrivons à la ville de Voh, dont le Cœur est mondialement connu depuis qu’il est en photo de couverture du livre de Yann Arthus Bertrand « la terre vue du ciel ».
Nous n’avons pas les moyens financiers de Yann ! c’est par la marche (colline proche) que nous allons tenter de voir cette curiosité naturelle. Nous apercevons un tout petit cœur ! mangrove verte claire entourée de végétation verte foncée.

Voh et surtout la ville voisine de Koné sont en pleine expansion depuis que se construit une nouvelle usine de traitement de nickel.
La Nouvelle Calédonie détient 80% des réserves mondiales de nickel. Ce métal est utilisé dans la fabrication de l’acier inoxydable dont la demande (notamment chinoise) s’accroît ces dernières années.
Exploitée par une société canadienne, cette usine emploie pour sa construction plus de 5 000 personnes d’où l’explosion des prix de l’immobilier …
Mais, lorsque l’usine sera terminée, il ne restera qu’environ 1 000 salariés, ce sera la fin de la bulle spéculative.


Nous prenons la route transversale d’une cinquantaine de kilomètres afin de passer au versant Est de l’île.
Le cœur de la Nouvelle Calédonie est formé de hautes montagnes boisées : végétation tropicale avec beaucoup de fleurs dont les superbes flamboyants (arbres aux fleurs rouge orangées).

Lors d’une pause à une aire de repos, nous rencontrons Maud, un médecin française qui vient d’achever ses longues études et qui réalise un de ses rêves, un tour du monde de 6 mois.
Stéphane et Maud sont persuadés de s’être déjà rencontrés … mais où … mais oui ! rencontre lors d’une randonnée pluvieuse mémorable de 6h dans le parc du Mont Fitz Roy en Argentine. Ce jour-là, Christophe avait judicieusement déclaré forfait et était resté au chaud.
Rendez-vous est pris pour se revoir dans une semaine sur l’île de Lifou !


Nous sommes sous le charme de la côte Est plus sauvage.
Notre passage à la ville d’Hienghène sera sans doute notre meilleur moment sur l’île.
Le cadre naturel est exceptionnel : au sud, les falaises Linderaliques qui sortent de l’eau sont magnifiques. Au large, les îlots sont paradisiaques et, dans les terres, la végétation tropicale est abondante.
Deux îlots représentant une poule et un sphinx sont assez connus et souvent utilisés pour évoquer la Nouvelle Calédonie au même titre que le « Cœur de Voh » ou le « centre Djibaou ».

Nous nous arrêtons au camping de Babou (du nom de son propriétaire) : le camping est ombragé et il est situé sur une belle plage avec, en arrière plan, les falaises d’Hienghène. Une agréable escale de deux jours.
Le Wifi nous permet d’appeler la France où les températures dégringolent …

Pendant que Christophe part en plongée, Stéphane se rend à l’îlot Hienga pour une initiation botanique très instructive (nombreuses plantes médicinales) et du snorkeling au dessus des eaux poissonneuses de l’îlot.
En plongée ou tout simplement en snorkeling, c’est un régal pour les yeux ! Les coraux sont magnifiques et en excellent état : de couleurs vives (bleu électrique, rouge ou orange…) et de formes variées (coraux solides ou mous, fines branches ou massifs).
Les poissons sont abondants : le gros poisson perroquet consommateur de coraux, le poisson chat qui fouille avec ses tentacules le sable à la recherche de petits crustacés, le poisson chirurgien muni d’un dangereux scalpel à l’avant, le poisson au long bec jaune et noir qui se nourrit d’algues …


Plus nous descendons la côte Est et plus nous sommes surpris par le côté désertique de cette zone de l’île : peu d’habitants, pas ou peu de voitures …
Nous traversons une gigantesque carrière d’exploitation de nickel qui semble abandonnée car déserte. Du sommet de la montagne, nous avons une vue étendue sur la région, photo !

Nous décidons de ne pas nous arrêter à Canala suite aux affrontements récents et prenons la transversale Sud pour retourner vers la côte Ouest et Nouméa. L’évitement de Canala ne nous permettra pas de tester la fameuse route alternée … sur environ 15 km, la route ne comporte plus qu’une voie … les voitures circulent du Nord vers le Sud aux heures paires et du Sud vers le Nord aux heures impaires …


Nouméa est la plus grande ville française d’Océanie avec plus de 160 000 habitants (essentiellement des caldoches et des européens). La ville s’est beaucoup développée ces dernières années : en témoigne les immeubles neufs et hôtels en bord de mer.
Il faut dire que Nouméa offre une bonne qualité de vie : deux belles plages (l’Anse Vata et la Baie des Citronniers - Stéphane s’y exercera à la planche voile pendant que Christophe y pratiquera son jogging dominical, trop souvent oublié), une grande marina, un marché au bord de la mer, un complexe de cinémas … c’est une atmosphère de vacances toute l’année ! …
Ville ô combien bien plus agréable que Papeete sur l’île de Tahiti en Polynésie.

Nous logeons dans l’auberge de jeunesse de la ville au sommet d’une colline avec une très belle vue sur la marina.
Le bâtiment a été conçu dès sa construction pour être dédié à une auberge de jeunesse … après quasi 6 mois de voyage, c’est pour nous un modèle du genre … côté jour/repas/fête bien distinct du côté nuit où toutes les chambres/dortoirs ont une vue sur la marina … cuisine semi-professionnelle avec une chambre froide où chacun à son casier (adieu les pots de confiture finis avant l’heure) … salle à manger avec chacun son casier et ses couverts … laverie avec séchoirs et fers à repasser … bref l’auberge de jeunesse affiche complet tous les soirs !!

Lors de notre escale à Nouméa, nous visitons deux centres consacrés à la culture kanak : le musée de la Nouvelle Calédonie et le centre culturel Tjibaou.
Le musée de Nouvelle Calédonie expose des collections d’art kanak et océanique : la visite est peu intéressante.

Le centre culturel Tjibaou lui vaut le détour à cause de son architecture audacieuse : il reprend la forme d’un village traditionnel kanak avec des cases en acier, verre et bois dressées vers le ciel comme inachevées. Très belle analogie avec les cases traditionnelles kanaks.
D’ailleurs, le centre culturel comporte également trois vraies cases qui illustrent les différences d’architectures suivant les régions … comme évoquée précédemment la case ronde s’organise toujours autour d’un pilier central de 4 ou 5 mètres de hauteur et d’un toit en feuille de cocotiers … mais au Nord les murs sont en pierre, au Sud en bois tressés et sur les îles le toit se prolonge jusqu’au sol … il existe également d’autres différences plus subtiles et non immédiatement perceptibles par le touriste de métropole.

Mais ici encore, le centre culturel est une coquille vide : hormis une exposition d’art contemporain et de photos de cannibalisme, il n’y a pas grand-chose à voir …
La culture kanak assez sommaire vaut-elle deux musées ? dont l’un a coûté plus de 50 millions d’euros …
Ces visites nous ont permis de nous rendre compte de la proximité des kanaks avec la Papouasie Nouvelle Guinée : peuple relativement sauvage, sans culture écrite et jusqu’à une période récente cannibale.


Nous terminons notre séjour à Nouméa par une séance de cinéma : « les petits mouchoirs » une comédie bien française avec des acteurs bien de chez nous. Merci Edith pour cette recommandation !




4 novembre 2010

Îles polynésiennes : Huanine, Bora-Bora et Rangiroa

Nous avons pris un pass de la compagnie Air Tahiti afin de nous rendre vers deux autres îles de l’archipel de la société : Huanine et Bora-Bora ainsi qu’une île de l’archipel des touamotu : Rangiroa.
La compagnie aérienne Air Tahiti, détenue à 40% par le gouvernement polynésien, détient le monopole vers les îles de Polynésie et pratique donc des tarifs exhorbitants ! Il faut dire qu’elle est le premier employeur de la Polynésie avec 3000 employés.
Heureusement le service à bord de ses petits avions (avion à hélices de 66 places maximum) est correct. Chaque vol sera l’occasion de savourer un verre de jus d’ananas, spécialité locale (Cf. Moorea).
Les meilleures places sont au niveau de la rangée de gauche vers l’avant : les îles sont visibles du hublot.



Huanine, notre nouvelle escale est située à moins de 30 minutes de vol de Tahiti.
C’est notre île préférée car à l’écart du tourisme de masse (le seul complexe hôtelier, le Sofitel, est à l’abandon depuis 8 ans). Huanine est en fait deux îles reliées par un pont : l’aéroport et le principal village, Faré, sont situés sur l’île du Nord. Nous résidons sur l’île du Sud (Huanine Iti) beaucoup plus sauvage et dotée de belles plages.
L’île compte 6 000 habitants ; ici tout le monde se connaît et se salue en se croisant sur les routes : une atmosphère très conviviale et agréable pour le visiteur.

Nous résidons dans un camping de l’île du Sud : le confort est sommaire (pas d’eau chaude) mais le lieu est paradisiaque.
La propriétaire, une polynésienne de caractère, a disposé des plantes et fleurs à divers endroits du camping, féérique au réveil !
Comme à Mooréa, le camping jouxte une plage de sable fin ombragée par les cocotiers, une crique à l’abri du vent.
Le lagon est étendu et nous y verrons les polynésiens y pêcher le poisson au harpon ou au filet traditionnel. Ou encore chasser le crabe à la nuit tombée sur la plage.

Le rythme de vie est calme et tranquille sur l’île. Lever à 5 heures, coucher à 20 heures.
C’est une « prison dorée » : les habitants ont suffisamment de quoi vivre sur l’île mais n’ont pas assez d’argent pour voyager. Certains ne sont jamais allés à Tahiti !

Nous faisons connaissance avec Manou, fils de la propriétaire du camping, lycéen polynésien : il apprend à l’école (« la maison familiale ») la pêche et les tâches agricoles. Ses connaissances musicales nous surprennent (Eminem, Mika…) : le folklore polynésien est passé de mode chez les jeunes !
Avec lui, nous passons la soirée à jouer à un jeu dérivé du jeu de dames : les pions sont remplacés par des coquillages. Il a gagné toutes les parties contre Stéphane mais une seule contre Christophe !


Le lendemain, afin de mieux connaître l’île, nous en faisons le tour en scooter de location.
C’est une première pour Stéphane qui connaît bien le vélo mais pas vraiment les deux roues motorisés.
A deux sur un 50 cm3, on roulera à la vitesse de croisière de 40 km avec une pointe à 50 km ! Pas de quoi inquiéter Stéphane pour sa première sortie autorisée en « mobylette ».

Il est très agréable de rouler sur l’unique route déserte en ce dimanche : de découvrir les plages sauvages, les criques cachées, les massifs montagneux à la végétation exubérante.
Nous passons au village Faré : les préparatifs de la course de pirogue Hawaiki Nui (course réunissant 150 participants en pirogue traditionnelle de 6 places) sont en cours. La course doit partir de Huanine dans quelques jours et s’achever à Bora-Bora.
Nous passons ensuite devant les Maraes au bord de l’eau au nord de l’île.
L’étape des anguilles géantes est incontournable. Il s’agit de nourrir ces animaux (un mètre de longueur) qui se reposent paresseusement dans une rivière d’un village, un peu attrape touriste …

Nous terminons notre journée par la visite d’une plantation de vanille, un nouveau débouché de l’agriculture polynésienne.
La vanille est le fruit d’une orchidée. Protégée des oiseaux par un grillage géant, la plante exige de la lumière et de l’humidité pour se développer : un plant donne des fleurs 3 ans après avoir été planté. L’éclosion des fleurs est manuelle (un certain doigté est nécessaire). Ensuite, 9 mois sont nécessaires pour obtenir les gousses et, après 4 mois de séchage, l’agriculteur obtient de belles gousses de vanille très riche en vanilline, un régal pour les nez et le palais !

Notre escapade nous permet également d’aller à la rencontre des artisans locaux … ils se comptent malheureusement sur les doigts d’une main. Nous faisons la connaissance de Nicolas Julien, un français né à Huanine, qui avec son père, peint des toiles avec la terre de l’île. Simple mais ça fait son effet. Nous rencontrons également un couple breton/corse (mélange explosif) établi depuis plusieurs années sur l’île, qui perpétue les pareos de Polynésie fait main. Les motifs sont assez naifs. Il faut savoir que désormais tous les pareos en vente en Polynésie sont fabriqués en Indonésie et design en Polynésie (subtilité de l’étiquette qui ne berne personne !).

Avec regret, nous quittons Huanine pour une île mondialement connue : Bora-Bora, surnommée la « Perle du Pacifique ».




Bora-Bora est la seule île de l’archipel des Sociétés (avec Tahiti) à être reliée en avion avec l’archipel des Tuamotu, c’est donc pour nous une étape nécessaire mais que nous écourterons à 24 heures, pour cause de tourisme de masse et de coût de la vie prohibitif.
Si Huanine est un peu la Bretagne, Bora-Bora est la côte d’azur de Saint Tropez, flamboyante et chère, très chère ! du sandwich à 7 euros à la chambre double à 70 euros. Il n’y a pas de routards à Bora Bora !
Il est vrai que les visiteurs en lune de miel (la majorité des touristes venant à Bora Bora) ne comptent pas leurs sous.
Certes, le lagon de l’île est magnifique, sans doute le plus beau de tous : une très vaste étendue d’eau limpide et turquoise entourée de motus, l’un des rares lagons où il est possible de se baigner sans craindre de rochers ou de coraux aux pieds.
Malheureusement, les complexes hôteliers sont omniprésents sur l’île ; toutes les chaînes d’hôtels de luxe sont là (Hilton, Intercontinental, Sofitel …), pas une plage sans les fameux bungalows. Adepte de nature sauvage, de tranquillité, passez votre chemin !

Etant donné le peu de temps sur l’île, il nous faut optimiser !
Nous avons réussi à emprunter le kayak de la pension (économie non négligeable puisqu’un kayak se loue 25 euros pour une demi-journée) et nous partons vers le jardin de corail proche d’un motu au large. Sur notre droite, le complexe hôtelier de l’Intercontinental : des bungalows pas trop moches mais trop proches les uns des autres, pas beaucoup d’intimité …

Les coraux et la faune sont superbes à observer en snorkeling : les poissons ne sont pas nombreux mais les espèces sont très variées.
Avec le gilet de sauvetage, pas d’efforts à faire pour flotter : nous y restons deux fois une heure !

Au retour, nous profitons d’un très beau coucher de soleil sur le lagon, encore un beau moment dont nous ne nous lassons pas …

Le lendemain, nous quittons Bora-Bora et changeons d’archipel : direction les îles Tuamotu et Rangiroa.


Vue d’avion, l’île de Rangiroa est très étendue : l’atoll a la superficie de Tahiti !
Il est étrange de penser que le sol que nous foulons est en fait une ancienne barrière de corail qui s’est progressivement agrandie.
D’ailleurs, la couleur du sol est grise-blanche et la végétation qui pousse sur l’île est restreinte (cocotiers pour la production de coprah et quelques arbustes).
L’eau du robinet de Rangiroa provient en partie de la pluie mais aussi de forages vers la « nappe phréatique », pas très potable et plutôt odorante (odeur de vase).

Nous sommes à Rangiroa pour plonger !
Aussitôt arrivés à la pension (excellent accueil de Frédérique, d’origine canadienne qui sera aux petits soins pour nous pendant tout le séjour), nous nous dirigeons vers la passe de Tiputa, un spot de plongée mondialement connu.

Le zodiaque nous dépose au large de la passe entre deux motus et nous commençons la descente vers une cage (avec de la nourriture) située à une vingtaine de mètres de profondeur.
C’est le grand bleu : du bleu partout ! Au dessous de nous, plusieurs requins de grande taille tournent autour de la cage ; le spectacle est impressionnant. Dommage que l’équipement de Stéphane ne soit pas bien adapté à sa morphologie et va l’obliger à remonter 3 fois en surface …

La plongée se termine en apothéose vers les récifs : les coraux sont superbes (les plus beaux depuis le début de notre voyage : en très bon état, c’est une profusion de couleurs) et nous nous approcherons de dauphins et d’une tortue marine … L’agilité du dauphin est étonnante : l’animal se dresse à la verticale dans l’eau en quelques secondes. Ces rencontres resteront gravées dans nos mémoires !

Le lendemain, la deuxième plongée à la passe de Tiputa est moins spectaculaire mais beaucoup plus plaisante (l’équipement de Stéphane est au top cette fois-ci) : nous évoluons à côté des coraux et leurs centaines de poissons différents. Et un dauphin nous tiendra compagnie quelques minutes …
Rangiroa est le seul endroit au monde où il est possible de s’approcher de dauphins sauvages et même de les toucher …

Lors de notre dernière journée à Rangiroa, nous visitons une ferme perlière.
Les perles de Polynésie ont une renommée internationale. Malheureusement, la filière est victime de la concurrence asiatique (perles plus ou moins trafiquées) et de nombreuses fermes ont mis la clé sous la porte ces dernières années.
La ferme que nous visitons a réduit ses effectifs de 80 à 25 salariés en quelques mois.
Le process d’obtention de la perle est très intéressant et complexe : il s’agit de greffer une sorte de bille en corail dans une huître âgée de 3 ans. La bille s’entoure de nacre et est récoltée quelques années plus tard.
La valeur de la perle est liée à sa taille, à sa forme et à ses imperfections. Sur place, il faut compter environ 100 euros pour l’achat d’une perle demi ronde de 10 mm de diamètre avec des imperfections sur une seule face (catégorie B pour les spécialistes).
A ce prix, il vaut mieux faire attention à sa  perle et éviter le contact avec le parfum au risque de perdre la nacre…



Notre séjour de 12 jours en Polynésie se termine par notre retour à Tahiti.
Notre avion décolle pour la Nouvelle Calédonie avec la petite compagnie Aircalin (Air CALédonie Internationale).
Curiosité du changement d’horaire : nous décollons de Papeete le vendredi 12 novembre et nous atterrissons à Nouméa le samedi 13 novembre. Un jour de moins à vivre !
Désormais, lorsque nous appelons en Europe, nous avons plusieurs heures (10 heures exactement) d’avance sur le vieux continent.





- Statut : collectivité territoriale d'outre-mer.
- Superficie : à peine 4 167 km² de terres émergées, dont près d’un tiers pour Tahiti. Le tout réparti en 118 îles (dont 67 habitées) et 5 archipels : les îles de la Société, Tuamotu, Gambier, Marquises et Australes. Le territoire maritime est aussi vaste que l’Europe occidentale !
- Population : 259 700 habitants dont près de 85 % à Tahiti et sa voisine Moorea.
- Capitale : Papeete, sur l’île de Tahiti. Si la ville ne compte officiellement que 26 000 habitants (estimation 2007), sa zone urbaine regroupe 65 % des habitants du territoire !
- Densité : 65 hab./km².
- Ethnies : 78 % des habitants de la Polynésie française sont Polynésiens, 12 % d’ascendance asiatique (surtout Chinois) et 10 % Français (répartis en Français locaux 6 %, et métropolitains expatriés 4 %).
- Religions : majorités protestante et catholique.
- Langues : le français est la langue officielle, et le reo maohi, la langue tahitienne, très parlée en Polynésie.
- Monnaie : franc pacifique.
- Régime : démocratie parlementaire. La Polynésie française forme un pays d’outre-mer (POM) disposant d’une très large autonomie, fruit d’un statut plusieurs fois redéfini ces vingt dernières années.

1 novembre 2010

Tahiti, un mythe vieillissant

Notre avion arrive tardivement (23 heures) à Papeete.

A l'entrée de l'aéroport, nous sommes accueillis par un groupe de trois musiciens polynésiens qui chantent et jouent une sorte de guitare au son cristallin, un son qui rappelle les îles ; C’est très touristique comme accueil mais plaisant.

Nous sommes heureux de lire et d'entendre du français après plusieurs mois passés en langue espagnole. L’accent local est aigu et s’apparente à celui des antillais.
Première surprise au distributeur de billets : la monnaie locale n'est pas l'Euro mais le Franc Pacifique (ou encore CFP); 1 € = plus de 120 CFP.

Les billets de 10 000 CFP que nous obtenons sont très kitchs (ils font penser aux billets de nos anciens francs, même couleur, même taille ; les pièces énormes déforment le porte-monnaie) et ils vont vite quitter notre portefeuille car… nous venons d'entrer dans le pays le plus cher au monde !
Le taxi qui nous amène à notre pension nous coûte 23 € pour moins de 10 minutes de course. Notre pension (la seule au centre de Papeete) est une habitation rafistolée (bâtie en tôle et contre plaqué) et deux lits dans un dortoir nous coûtent 43 €, un record ! Et à ce prix là, Christophe ne parviendra pas à dormir de la nuit, à cause des ronflements de son voisin allemand …

Tout est cher en Polynésie car la plupart des produits sont importés de France, Australie, Nouvelle-Zélande ou des USA. Tout est cher sauf la baguette, 0,50 € : un prix fixé par l'administration (le contrôle des prix fait notre bonheur, nous allons en manger du pain ces prochains jours!).

Des yoghourts sont fabriqués près de Tahiti avec du lait en poudre de Nouvelle-Zélande (15 € le pack de 16 yoghourts aux fruits: à ce prix, on savoure le dessert jusqu'à la dernière cuillère).
Il existe également la Charcuterie du Pacifique, la fabrique de jus de fruits de Mooréa ou la Brasserie de Tahiti, tous les autres produits alimentaires sont importés.

Le territoire polynésien vit essentiellement du tourisme. Mais cette ressource est en chute libre ces dernières années: de 270 000 visiteurs au début des années 90, les quatre archipels polynésiens n'ont reçu que 135 000 visiteurs en 2009.
Les raisons sont connues: la cherté du voyage (monopole aérien d'Air France= tarif avion très élevé, 1600€ minimum A/R auxquels il faut rajouter le coût des hôtels, 100 €/nuit minimum ...), la crise économique qui frappe davantage les destinations chères, les prestations qui laissent à désirer au regard du prix payé, le fait que l'on vient rarement plus d'une fois en Polynésie du fait de son éloignement géographique par rapport à l'Europe ou les USA, une dépendance à un seul type de tourisme (80% du tourisme correspond à des voyages de noce !) …

Chaque année, des hôtels ferment (Mooréa et le fantôme du Club Med, Huanine et son Sofitel en ruine), le Club Med a définitivement quitté Bora-Bora et la Polynésie, tout un symbole !

C'est une atmosphère particulière qui nous attend à Papeete : un certain fatalisme par rapport à cette crise du tourisme qui persiste mais aussi une inquiétude par rapport à l'arrivée massive de jeunes sur le marché du travail (le taux de natalité en Polynésie est élevé : 4 à 6 enfants par famille sont la norme ; 55% des polynésiens ont moins de 18 ans) : de futurs chômeurs.

L'économie polynésienne est une économie artificiellement subventionnée par la France et les aides financières obtenues sont détournées par les politiciens locaux.
Les polynésiens découvrent la société de consommation à l'occidentale et perdent leur culture, leur mode de vie : au lieu de vivre de la pêche ou de l'agriculture, ils touchent le RMI ou les allocations familiales...
Les germes de l'indépendance sont là, il suffit que la France coupe le robinet des subventions et tout pourrait arriver ...

Par contre, la Polynésie peut apparaitre comme le Paradis des fonctionnaires … nous y rencontrerons de nombreux fonctionnaires français : professeurs, gendarmes, personnel hospitalier, militaires …
Ils touchent de 2 à 3 fois leur salaire français (le coût de la vie ne justifie pas de tels écarts). Ils payent leurs billets d’avion moitié prix en raison de la « continuité territoriale ». Ils investissent/dépensent très peu lors de leur séjour ; au contraire, ils économisent un maximum car ils savent qu’au bout de quatre ans, ils devront céder la place aux suivants …

Hormis des fonctionnaires, nous rencontrerons aussi des français de toute origine : des militaires , des commerçants… Certains d’entre eux vivotent sans réelle perspective de vie. Assez étrange comme comportement…



S'étendant sur un territoire aussi vaste que l'Europe, la Polynésie compte quatre archipels :

l'archipel de la Société : ce sont des îles jeunes (les îles ont un volcan central éteint et sont entourées d'un récif de corail) et les plus peuplées. Nous visiterons Tahiti, Mooréa, Huanine et Bora-Bora,
l'archipel des Tuamotu : ce sont des îles « basses » ou atolls (le volcan central s'est enfoncé dans le lagon jusqu'à complètement disparaître ; il ne reste que la barrière de corail qui, avec l'accumulation de sables et sédiments, devient des îles habitables mais de faible élévation et donc sensible au cyclones). Nous visiterons Rangiroa,
l'archipel des Marquises : ce sont des îles jeunes car le volcan central est haut et la barrière de corail est inexistante. Nous n'irons pas aux Marquises car ces îles sont trop éloignées de Tahiti,
l'archipel des Australes : ce sont des îles peu habitées et encore peu visitées.




Tahiti est la plus grande île de tous les archipels, la plus peuplée également (elle concentre 80% de la population de la Polynésie).
Nous y séjournerons trois jours, le temps d'y effectuer les démarches administratives diverses (envoi de colis, achat de billets, achats divers) mais aussi de visiter l'île.

La capitale Papeete ressemble à une sous-préfecture française, endormie ce 1er Novembre... Tout est fermé (nous maudissons les jours fériés) et nous serons obligés de déjeuner dans un Mac Do, une première depuis le début de notre voyage. La ville est sale (partout des cafards, des rats) et les bâtiments manquent d'entretien : façades décrépies ...
Seule la Mairie récente et de style colonial, ainsi que le somptueux bâtiment du haut commissaire de la République méritent le déplacement.
Au célèbre marché de Papeete, seuls les fleuristes sont ouverts. Ils vendent de magnifiques compositions exotiques pour fleurir les tombes … ça change de nos chrysanthèmes …

Papeete étant désertée en ce jour férié, nous décidons de nous rendre à la plage : l'auto stop marche bien ici, 10 minutes d'attente suffisent et nous parvenons rapidement à la plage de la Pointe de Vénus, une belle plage de sable noir aux reflets argentés fréquentée par des familles polynésiennes et des militaires (une base de l’armée est proche).
L'eau du lagon est très chaude ! Nous profiterons d'un superbe coucher du soleil avec l’île de Mooréa en arrière-plan avant de nous rendre chez un couchsurfeur (notre premier en 4 mois et demi de voyage).

Arnaud est un expatrié français et infirmier dans le nouvel hôpital de Papeete. Nous sommes invités à dîner et à dormir chez lui, un bon moyen de connaître le mode de vie des expatriés, et c’est économique en plus ! Nous apprenons que la plupart des expatriés vivent sur la côte Ouest, plus urbanisée et plus chère. Lui par exemple loue un F3 en duplex d’environ 100m² dans un immeuble neuf d’un village de la côte Est de Tahiti, à environ 15 km de Papeete, pour environ 1 000 euros par mois. Que l’on vive à l’Est ou à l’Ouest, Papeete est désservie par la seule route côtière d’où d’énormes embouteillages matin et soir. Il faut compter une heure pour parcourir les 15 km qui sépare son logement du centre de Papeete. Incroyable on se croirait à Paris !


Nous consacrons notre dernière journée à Tahiti à faire le tour de l'île en voiture de location (voiture partagée avec deux italiens et un allemand : clients de la pension).
La météo est maussade et propice à la découverte du musée vieillot de Tahiti, musée qui raconte l’histoire et le mode de vie en Polynésie.
Nous apprendrons que les îles polynésiennes ont été découvertes par les navigateurs anglais (Cook…) et c’est en 1880 que le roi polynésien Pomare V accepte la demande française d’annexion des territoires.
Henri Hito est un poète et cinéaste polynésien partisan de l’indépendance : une exposition lui est consacrée dans une annexe du musée.
Selon lui, la Polynésie française a été victime ces dernières décennies de trois cataclysmes : la surexploitation du phosphate de l’île (aux graves conséquences écologiques), le tournage du film « Les révoltés du Bounty » par la MGM (ce film a employé la quasi-totalité des habitants des îles en tant que figurants : les polynésiens entrent dans l’économie de marché et perdent leur identité) et les essais nucléaires de Mururoa (afflux de militaires, subventions françaises et assistanat de la population).

Notre tour de l’île se poursuit par la visite du Marae Arahurahu (vaste terre-plein rocheux avec des représentations du dieu Tiki, le Moai des polynésiens ; ce sont les lieux de culte et de rencontre des tribus).
Nous passons ensuite devant les grottes de Maraa rendue en partie inaccessible à cause d’éboulement de la montagne. Le musée Gauguin est encore plus vieillissant que celui de Tahiti. En plus, il ne comporte aucun tableau de Gauguin, un comble ! Il y a plus d’employés que de visiteurs.

Le jardin botanique retient davantage notre attention : assez étendu, il regroupe un grand nombre d’arbres dont un massif de bambous géants jaunes (de plusieurs mètres de hauteur) ou encore l’arbre du fruit miraculeux (la consommation de ce fruit enlève toute sensation d’acidité ou d’amertume pendant plusieurs heures).


La presqu’île de Tahiti nommée « Tahiti Iti » (= petit Tahiti) est plus sauvage et belle (moins de construction en bord de route) que « Tahiti Nui » (= grand Tahiti).
Nous passons au village de Teahupoo mondialement connu pour son spot de surf (vagues de plus de 5 mètres au niveau du récif de corail).

Nous terminons en fin d’après-midi notre « tour marathon » par une séance de brumisateur au niveau des trois cascades de Frarumai (bien petites par rapport aux chutes d’Iguaçu…) et par le trou du souffleur (à cet endroit, les eaux de l’océan s’engouffrent sous la route et ressortent en un jet puissant et sonore). Quatre chiots abandonnés nous attendaient à proximité du trou : Christophe a une envie très forte d’en adopter un, mais le voyage n’est pas fini …



Pour se rendre à l’île de Mooréa, située à seulement 20 km de Tahiti, il suffit de prendre un ferry climatisé. Du pont du bateau, Mooréa est une île au relief prononcé (les pics volcaniques sont hauts et accidentés) et entre la barrière de corail et la côte, nous voyons le très beau lagon à l’eau bleue claire, cadre enchanteur.
A l’arrivée à Mooréa, notre couchsurfeuse n’est pas présente au rendez-vous que nous avions fixé, un lapin.

Nous prenons un truck afin de nous rendre au camping (c’est moins cher et c’est nature !).
Le truck est un camion sur lequel a été posé un compartiment en bois pouvant accueillir plusieurs dizaines de passagers. Le confort est spartiate mais les nombreuses fenêtres permettent de voir le paysage.
Et nous ne serons pas déçus par le voyage. De l’unique route qui fait le tour de l’île, nous admirons le lagon et ses motus, les maisons dont certaines ont une tombe dans le jardin : les ancêtres sont enterrés dans le jardin, de cette manière, la terre reste propriété de la famille.
L’île est très belle mais également très (trop) construite : pas un pan de la mer qui ne soit construit. En théorie, la plage est publique ; dans les faits, elle est difficile d’accès et donc privatisée par les heureux propriétaires des maisons.
Les fleurs sont partout et de toutes les couleurs : blanche comme la fleur de Tiare (superbe fleur blanche emblème de la Polynésie), violette/orangée/rose/rouge comme la fleur de Bougainvillée …

Notre camping (camping Nelson) est situé au Nord-Est de Mooréa: un très bel emplacement au bord de la plage avec les motus au large. Le cadre est paradisiaque, dommage que l’accueil soit si mauvais (pas un sourire de la propriétaire et même un soupçon d’agressivité face aux questions insistantes de Christophe).

Pendant que Christophe se rend chez le médecin généraliste voisin afin de soigner un rhume persistant, Stéphane redécouvre le snorkeling dans le lagon face au camping. Une belle et chaude après-midi ensoleillée dans l’eau. Les coraux ne sont pas en bon état, par contre, les poissons eux sont nombreux et colorés, un véritable aquarium !

Le lendemain, avec un kayak loué, nous nous dirigeons vers un motu éloigné. L’eau du lagon est d’une limpidité et clarté exceptionnelle avec toujours des nuances de bleu (clair à foncé selon la profondeur).
A un endroit donné du lagon (un seul bateau de touristes à l’heure où nous arrivons), une dizaine de raies grises nous attendent. L’animal est impressionnant par sa largeur (jusqu’à 1 mètre) et pourtant, il est inoffensif (à condition d’éviter sa queue). Il évolue lentement par ondulation dans l’eau.
Les raies se laissent toucher, la peau de l’animal est douce comme du velours une éponge. Nous nous amusons à nager au dessus de l’animal.
A quelques mètres de là, plusieurs requins à pointes noires tournent : ils ont entendu les bateaux de touristes s’approcher et ils attendent que les poissons soient jetés des bateaux.
Des raies et requins nourris par l’homme, c’est un spectacle discutable : ces animaux ont perdu leur caractère sauvage.

Une heure après notre arrivée, plusieurs bateaux de touristes sont là ; nous changeons d’endroit et nous nous dirigeons plus au large entre deux motus. Nous accostons sur un îlot désert et paradisiaque … Nous remarquons de nombreuses tables à pique-nique … nous apprendrons par la suite que ces installations datent de l’époque où le Club Med était implanté à Mooréa (plage d’en face) et où les bateaux de croisière s’arrêtaient à Mooréa …

Après notre matinée de kayak, nous louons des VTT afin de découvrir, au cours de l’après-midi, le Nord de l’île : les baies de Cook et d’Opunahu sont magnifiques encerclées de montagnes boisées, montagnes que nous verrons encore mieux du belvédère (mais il nous faudra l’atteindre ce belvédère, la route n’en finit pas de monter entre les plantations d’ananas… et nos mollets tiraillent … nous finirons les derniers mètres à pied !).

Notre balade en VTT sera l’occasion de visiter l’usine de jus de fruits de Moorea (1er employeur et seule industrie de l’île). Visiter est un bien grand mot … en effet, sous prétexte des normes de qualité ISO 9000, l’usine ne se visite plus. A la place, nous aurons droit à une vidéo explicative et surtout à des dégustations au « shop » de l’usine. La dégustation commence par le pur jus d’ananas (100%), spécialité de Moorea et de l’usine, pour enchainer sur différents mélanges jus de fruits / alcool… Stéphane, qui a voulu goûter à tous, a la tête qui tourne au moment d’enfourcher son vélo !

Nous quittons Mooréa au petit matin : 3,30 heures le réveil sonne !
Personne sur la route déserte. Heureusement, notre truck finit par arriver (5h du matin au lieu du 4h annoncé sur le panneau d’affichage du camping) et nous attrapons sans encombre le premier ferry à 6 heures.
La vie sur les îles polynésiennes est calquée aux heures du soleil. Les commerces ouvrent vers 6 ou 7 heures et ferment à 18 heures, du petit magasin de quartier à l’hypermarché Carrefour de Papeete.