Cette ville est notre bonne surprise du Pérou.
Isolée des autres agglomérations (infrastructure routière en mauvais état) et située dans une région pauvre (les terres sont difficilement cultivables), Ayacucho mérite le déplacement.
Cette cité est calme (loin du vacarme de Lima), belle (bâtiments coloniaux, églises), elle a du caractère et des traditions.
Ayacucho est l’une des plus anciennes villes du Pérou.
Ayacucho signifie « terre des morts ». Les Incas durent lutter longtemps afin de vaincre les ethnies Chanca et Pocra et lorsqu’ils y parvinrent, ils dévastèrent totalement leur population.
Ayacucho a été également le siège d’une bataille entre les troupes espagnoles et l’armée libératrice du Pérou, le 9 Décembre 1924, qui scella l’indépendance du pays.
Enfin, c’est ici que fut créé le groupe terroriste Sentier Lumineux avec l’appui de la paysannerie locale.
La ville est peu fréquentée par les touristes du fait de son isolement et c’est tant mieux !
Le syndicat du tourisme est le plus professionnel de tous ceux rencontrés jusqu’alors : bon accueil, amabilité …
Notre regret sera de ne pas être resté plus longtemps à Ayacucho afin d’y randonner dans les montagnes environnantes.
Nous commençons notre visite par la Plaza de Armas, très belle place entourée de montagnes : beaux bâtiments coloniaux sobres et homogènes, cathédrale massive dotée de plusieurs grands retables en bois doré.
Nous parcourons les rues, les habitants profitent du soleil, l’atmosphère est tranquille et plaisante.
Nous passons devant plusieurs églises (parmi les 37 temples que compte la ville) malheureusement fermées par manque de moyens.
Au marché artisanal, nous nous régalons…
Nous achetons églises en céramiques (posées sur le toit des maisons, elles chassent les maux et attirent la chance), retables, photophore … Un gros paquet à envoyer en France !
En fin de journée, nous assistons à des combats de coq en périphérie d’Ayacucho. Il s’agit de la finale nationale : pas de paris officiels mais chaude ambiance garantie.
Le combat de coq est une institution au Pérou (comme en Equateur) au même titre que le PMU chez nous.
Dans l’arène, le public est plutôt familial et jeune (voire très jeune : enfants, bébés…).
Le combat ne dure pas très longtemps : dix minutes de préparation et rarement plus d’une minute de combat.
Les coqs sont amenés au cœur de l’arène par leurs propriétaires respectifs, l’un à droite – derecha- l’autre à gauche - izquierda.
Une lame tranchante est alors fixée sur l’une des pattes et le combat peut alors commencer sous l’œil attentif du jury.
En général, les animaux s’observent en roucoulant.
Puis un coq se jette soudainement sur l’autre crête hérissée.
Le combat est violent et s’achève par la mort ou la fuite d’un combattant, mort par coup de patte ou de bec.
Au fur et à mesure de la soirée, l’ambiance s’électrise, la bière Cristal (la cerveza de los peruanos) coule à flots, les cris fusent dans la foule…
Il existe aussi des combats de coq sans lame où les coqs se tuent à coups de becs et pattes uniquement … affrontements plus longs (10 à 20 minutes).
Le lendemain, nous reprenons le bus pour un trajet de 20 heures … le plus long depuis le début de notre voyage.
La vitesse de notre bus est très réduite du fait de la piste accidentée et poussiéreuse.
Cela nous permet d’admirer de très beaux paysages au cœur du Pérou.
Du bus, nous assistons aux scènes de la vie agricole : élevage de porcs, vaches, moutons, battage du grain sur drap, labourage manuel des champs avec bœufs.
Nous constatons la rudesse du travail de ces paysans : la terre est pauvre, les champs sont parfois très pentus.
En fin de journée, la région devient encore plus montagneuse, nous observons au loin les premiers pics enneigés.
Après une courte halte à Andahuaylas, nous prenons le bus pour Cuzco. Cette fois-ci, la nuit est plus calme et réparatrice.
Hello les aventuriers,
RépondreSupprimerce parcours en bus à travers les Andes rappelle de bons souvenirs. On s'y replonge avec délectation.
Partageant le même attrait pour les chemins de traverse "low cost", nous pouvons déjà imaginer le futur périple qui s’annonce pour rejoindre le Machu Picchu...
Besos
Florian