27 octobre 2010

L’homme oiseau

Après le culte des moais et avant l’implantation de la religion chrétienne sur l’île, les habitants ont développé le culte de l’homme oiseau entre le 17ème et le 19ème siècle.

Le principe de ce cérémonial est le suivant : chaque tribu désigne un homme rusé et sportif (le « serviteur »). Son rôle est de trouver et de rapporter à la nage l’œuf d’un oiseau (frégate).
Le serviteur doit nager vers un îlot (le Motu Nui, entouré d’une mer dangereuse et de requins, ce n’est pas un parcours de santé !), attendre des jours voire des semaines et rechercher le premier œuf, revenir à la nage sur terre, grimper une falaise haute de 300 mètres l’œuf attaché sur son front et le donner intact à son chef de tribu qui devenait ainsi l’homme oiseau de l’année.
L’homme oiseau est le chef de l’île pour l’année. Ce nouveau statut s’accompagne également de contraintes : cils et sourcils rasés, interdiction de se laver pendant un an …

Le culte de l’homme oiseau se déroule au niveau du superbe site d’Orango (près du village d’Hanga Roa) : à l’extrémité du cratère du volcan Rano Kau ;
Imaginez un cratère parfaitement rond et profond de 200 mètres : au fond, de multiples petits lacs sont recouverts de joncs et forment un superbe patchwork de couleurs.
Au fond du cratère, une brèche dans la montagne s’ouvre vers l’océan Pacifique.
C’est à cet endroit que se trouve le village d’Orango : un site d’une beauté exceptionnelle d’où nous dominons le cratère mais aussi l’océan Pacifique et l’île Motu Nui balayé par les vagues.
Nous restons plus d’une heure à contempler l’immensité de l’océan seuls (peu de touristes à cette période de la journée). Nous découvrons également les pétroglyphes d’homme oiseau réalisés sur des rochers en équilibre au-dessus du vide.

C’est lors de ce moment fort que nous nous rendons compte de notre isolement, sur une petite île perdue au milieu du plus grand des océans.

Ce sentiment de vulnérabilité, nous le ressentirons de nouveau le jour suivant lors de l’ascension du point culminant de l’île (511 mètres) : le volcan Terevaka vieux de 300 000 ans. Après 2h30 de marche (une montée qui n’en finit pas), nous parvenons au sommet du volcan : la vue à 360° de l’île de Pâques entourée de toute part par l’océan est magnifique ! Comme souvent, nous serons accompagnés lors de notre ascension par un chien errant (celui là Christophe n’a pas voulu l’emmener même si compagnie fort agréable).

Au pied du volcan se trouve le site de l’ahu Akivi, considéré comme à part des autres sites. En effet, les 7 superbes moais redressés sont les seuls de l’île à être face à la mer et ne pas se trouver à côté d’un village. La légende orale raconte qu’il ne s’agit non pas de la représentation d’ancêtres du village puisque inexistants mais plutôt une commémoration des  «sept marins » envoyés de Polynésie qui auraient découverts l’île …

Nous terminerons la journée dans une grotte. Il s’agit d’une coulée de lave qui, en se solidifiant, a formé une grotte longue d’une cinquantaine de mètres.
Cette caverne était utilisée par les pascuiens pour le stockage de nourriture.
La marche se fait le dos courbé la lampe à la main. A l’extrémité de la grotte, deux ouvertures communiquent vers la mer déchaînée qui attaque les rochers, un beau spectacle.


C’est la fin du week-end et nous quittons déjà avec regret l’île de Pâques au terme d’un séjour d’une semaine.
Nous avons beaucoup aimé le côté sauvage de cette petite île encore préservée du tourisme de masse. Les grandes chaînes hôtelières n’ont pas encore investi Hang Roa, le flot de touristes est encore contenu, mais pour combien de temps ?

Nous avons été séduits pas la qualité de vie, farniente et cool de l’île, un avant-goût de Polynésie.

Nous avons sympathisé avec certains habitants mais aussi avec des clients du camping, que nous reverrons avec plaisir une fois rentrés en France.

Nous avons visionné le film « Rapa Nui » de Kevin Costner qui nous a bien aidé à mieux appréhender les légendes de cette île mystérieuse.

Notre avion s’envole vers une nouvelle destination, Tahiti et la Polynésie française.
Allons-nous enfin pouvoir nous baigner ?







- Superficie : 173 km².
- Statut : territoire du Chili.
- Habitants : près de 3 800 habitants, dont près de la moitié sont des Chiliens du continent.
- Chef-lieu : Hanga Roa.
- Langues : espagnol (langue officielle), pascuan (dialecte polynésien), français.
- Monnaie : peso chilien.
- Ethnies : Pascuans, Français, Polynésiens.


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