Elle est séparée du continent par un bras de mer (une traversée de 30 minutes en bac).
L'histoire de l'île est caractérisée par l'isolement de sa population vis à vis du continent, isolement qui serait à l'origine de traditions et particularités locales fortes (dixit le guide).
L'île est réputée pour sa pluie : 300 jours par an, est-ce un record ?
Nous aurons une première journée ensoleillée (vive le réchauffement climatique!) et une deuxième journée sous un crachin à rendre le Finistère jaloux.
Nous arrivons à la ville d'Ancud en soirée sous un froid de canard (un froid humide). Nous trouvons sans trop de difficulté une charmante hospedaje (une maison en bois comme toutes les maisons de l'île, tenue par une mère de famille dynamique et organisée). Ce sera l'occasion de savourer notre deuxième meilleur petit déjeuner depuis le début de notre périple (après celui de Valparaiso ... un autre port ... coïncidence ou hospitalité habituelle ?)
Ancud est une charmante ville installée dans une jolie baie ; le paysage fait immanquablement penser à la Bretagne : la côte vallonnée, les rochers et leurs algues, les prairies bien vertes...
Les maisons multicolores en bois sont alignées le long des rues tranquilles, certaines d'entre elles sont recouvertes de tuiles en bois.
La ville est sur la route de passage vers le Cap Horn, d'où les importantes fortifications dont le Fort San Antonio, le dernier occupé par les Espagnols. En effet, Ancud (et Chiloe dans son ensemble) restera loyal aux Espagnols jusqu'en janvier 1826 alors que le Chili sera indépendant en volonté dès 1810 (rappelez-vous les fêtes du bicentenaire à Santiago, le 18 septembre 2010) et dans les faits en 1821.
Ancud s'est fortement développée au 19ème siècle grâce au commerce maritime ... son activité a décliné à partir de la construction du canal de Panama (achevé en 1914).
Ce déclin s'est accentué au 20ème siècle avec l'essor de Puerto Montt (port d'en face situé sur le continent et relié au reste du pays par chemin de fer).Ancud a été la capitale de la Province Chiloé de 1767 à 1982, depuis elle a cédée sa place à Castro ...
Ancud est un port : nous allons donc manger du poisson !
C'est un plat que nous avions délaissé depuis notre turista en Bolivie avec l'épisode de la truite de Copacabana.
Nous dégustons donc au dîner la spécialité locale : le Curanto. Il s'agit d'un mélange de coquillages (énormes moules, palourdes), de porc, de poulet et de pomme de terre. C'est gastronomiquement discutable ... mais c'est très bourratif, de quoi remplir l'estomac du marin affamé (surtout que, Christophe n'aimant pas les fruits de mer, Stéphane bénéficie d'une double part !).
Nous mangeons aussi, au déjeuner suivant, une autre spécialité du cru : le Kutanto : il s'agit de tranches de saumon servies avec une épaisse couche de fromage fondu (le fromage en Amérique du Sud qui n'a pas de goût) avec des saucisses et des pommes de terre, très bourratif ...
La pomme de terre vient d'Amérique du Sud mais plus précisément de l'île Chiloe ! (d'ailleurs on rencontre des restaurants entièrement dédiés à la pomme de terre sous toute ses formes ... un peu comme le maïs au Pérou). Par ailleurs, le sud de l'ile est spécialisé en élevage de saumon d'où le Kutanto.
Le lendemain, nous nous rendons en bus à la nouvelle capitale de la Province : Castro. Nous traversons des paysages de vertes prairies et d'arbustes jaunes : tous les genêts sont en fleurs !
La ville de Castro est plus animée et touristique qu'Ancud.
La cathédrale San Francisco vaut le détour : c'est la première fois que nous visitons une église tout en bois (enfin presque, il n'a pas échappé à la curiosité de Christophe que les piliers de la nef sont en pierre recouverts de bois). Son aspect extérieur est assez défraichi : la peinture jaune et bleue du clocher est attaquée par la mousse.
Par contre, l'intérieur tout en bois verni (pilier, sol, mur, toit) est sobre et beau.
Depuis sa première construction au 17ème siècle, l'église a été incendiée et reconstruite cinq fois en bois : c'est de l'entêtement !
Cette cathédrale comme quatorze autres églises de l'île est classée au patrimoine mondial de l'Unesco.
Les églises de Chiloe sont toutes construites suivant la même architecture : un porche avec des piliers, une façade en tuiles de bois, une nef en forme de hangar, un haut clocher qui sert de signalement aux marins et un intérieur tout en bois. Ce qui change c'est la couleur et la forme du porche. Nous aurons l'occasion d'en visiter une lors de notre passage à Chonchi (un village côtier proche de Castro).
A Chonchi, se rencontre une autre originalité de l'habitat local : les "maisons triangle". Il s'agit d'une maison au toit très pentu qui va du plancher au plafond avec une seule ouverture à l'avant ... Vu de dehors, l'espace de vie semble minuscule, nous n'avons pas pu le vérifier !
Les églises de Chiloe sont toutes construites suivant la même architecture : un porche avec des piliers, une façade en tuiles de bois, une nef en forme de hangar, un haut clocher qui sert de signalement aux marins et un intérieur tout en bois. Ce qui change c'est la couleur et la forme du porche. Nous aurons l'occasion d'en visiter une lors de notre passage à Chonchi (un village côtier proche de Castro).
A Chonchi, se rencontre une autre originalité de l'habitat local : les "maisons triangle". Il s'agit d'une maison au toit très pentu qui va du plancher au plafond avec une seule ouverture à l'avant ... Vu de dehors, l'espace de vie semble minuscule, nous n'avons pas pu le vérifier !
L'autre particularité de Castro sont les Palafitos : des maisons colorées de pêcheurs en bois sur pilotis. Singulière idée que de construire des maisons dans un endroit humide, sale et à l'odeur nauséabonde ... et pourtant ce n'est pas la place qui manque ! (nous ne sommes pas à Monaco). D'un point de vue moins pragmatique de visiteur, c'est assez charmant et photogénique.
Nous terminons notre découverte de l'île par le parc naturel de Chiloe situé à l'ouest près de Cucao. Nous sommes frappés par l'isolement et le silence de cet endroit sauvage qui fait irrésistiblement penser à l'Irlande.
Nous entrons dans une forêt vierge balisée par la Conaf, un parcours éducatif.
Puis, les pieds dans la boue et sous un crachin interminable, nous nous rendons à la plage. L'océan Pacifique est déchaîné ...
Notre escale à Chiloe (bien que de courte durée) a été reposante, un bon bol d'air iodé et revivifiant. Nous avons apprécié l'accueil des habitants, notamment à Ancud.
Mais nous n'avons pas été réellement dépaysés par rapport au Chili.
Après une escale dans un hôtel glauque de Puerto Montt, nous nous rendons, en avion (avec Skyairline) en Patagonie du sud.
Nous nous rappellerons de l'atterrissage mouvementé à l'escale de Coyhaique: notre Airbus A320 parvient difficilement à accrocher la piste à cause de vents violents. Le pilote posera la roue gauche de l'avion en premier !
Nous ne resterons que deux heures à Punto Arenas, la plus grande ville chilienne du sud, sans charme.
Et en plus, tout est fermé ce samedi après-midi !
Nous rejoignons Puerto Natales en fin de journée avec la plus ancienne compagnie de bus de Patagonie (les bus Fernandes). L'occasion de traverser les paysages plats et arides de cette région.
Puerto Natales est une petite cité du bout du monde, base idéale afin de préparer notre trek au parc Torres del Paine voisin. En effet, on y trouve un supermarché bien achalandé, des agences de locations de matériels, des agences touristiques, des compagnies de bus ...
Seul problème, nous sommes dimanche et la saison touristique n'a pas encore commencé : la plupart des magasins sont fermés et les bus tournent au ralenti ... Mais grâce à Internet, à l'ouverture de certaines agences en milieu d'après-midi et à nos deux cerveaux, nous organisons un séjour inoubliable dans le parc ...
Et c'est reparti ! Quel monde merveilleux, plein de surprises, toujours en avant, toujours plus haut et plus loin !
RépondreSupprimerBonne route, bises,
Véronique
Hola de la française et de l'espagnole aux 2 français que nous avons croisé à Puerto Montt, puis à Chiloe (ha, ces "chiquititos" devant leur assiette de fruits de mer !) et enfin à Torres del Paine (sauf que moi je marchais devant et ne vous ais pas reconnu ... oups, désolée).
RépondreSupprimerMerci de nous faire réver avec votre blog, et continuez à en prendre plein la vue !
Amicalement, Florence