21 octobre 2010

Buenos Aires, Paris en Amérique Latine

Buenos Aires est une ville tentaculaire de près de 12 millions d’habitants mais le centre se visite assez facilement à condition de comprendre le sens de fonctionnement des bus et d’accepter d’être écrasés dans le métro aux heures de pointe.

Il règne dans cette capitale une atmosphère particulière, une certaine nostalgie de l’âge d’or passé lorsque la ville accueillait par centaines des immigrants venus d’Europe (en majorité italiens) et était une plate forme commerciale majeure du continent.
Témoignage de cette époque révolue : les vieux cafés (café Tortoni) ou anciennes boutiques (vieille pharmacie), les façades de belles demeures bourgeoises à la « Haussman » (les architectes locaux se sont beaucoup inspirés de Paris, la ville est d’ailleurs surnommée « le Paris de l’Amérique latine »), le métro tout en bois encore en circulation sur la ligne A.

Depuis, de grands buildings se sont construits près du port. Le quartier commerçant autour de l’obélisque s’est quadrillé de publicités lumineuses, le quartier des banques a des airs de « la City » de Londres.
La ville se tourne vers l’avenir sans renier son glorieux passé.

La moitié d’une semaine pour connaître Buenos Aires, c’est trop court.
Nous avons fait des choix : exit certains quartiers trop éloignés ou touristiques (le port, Palermo ou Belgrano…). Nous ferons malheureusement l’impasse sur les musées …
Notre hôtel étant situé près de San Telmo, nous allons rayonner autour de ce quartier.


Le quartier du centre qui concentre le pouvoir législatif sera le premier à être visité :

- La cathédrale, édifice assez quelconque qui abrite la tombe du Général San Martin (et ses deux gardiens potiches),
- La Casa Rosada, le palais présidentiel : bâtiment plus intéressant extérieurement qu’intérieurement (la visite du bureau de Christina et des pièces annexes ne nous laissera pas un souvenir impérissable …).
- La casa de Gabildo, une des rares demeures issues de l’époque coloniale espagnole ; au moment de l’indépendance, les argentins ont fait table rase du passé et ont détruit tous les bâtiments d’origine espagnole, afin de s’inspirer de l’architecture française, anglaise et italienne.

Plus loin, le Congrès National étonne avec sa coupole très haute et mince. Ce bâtiment abrite le parlement argentin : l’aile gauche du bâtiment est dédiée aux sénateurs alors que l’aile droite est occupée par les députés ! Nous visitons le Sénat. L’hémicycle présente une curiosité intéressante … les sièges sont équipés d’un contacteur qui permet de connaitre instantanément le nombre de présents (quorum atteint ou non pour les votes) et d’activer le système de vote qui lui se fait avec une carte et un code afin de s’assurer qu’il s’agit bien du sénateur qui vote … Ce système de contacteur fonctionne toujours actuellement dans les deux chambres mais a dû être adapté lors de l’élection du premier député handicapé en fauteuil roulant ! On notera également un lustre de deux tonnes.

Dans le quartier commerçant, à proximité de la belle et centrale Obélisque, le Théâtre Colon. Cet énorme opéra (l’un des plus grands au monde) est éternellement en travaux (il l’était déjà en 2005 lors de la première visite de Stéphane à Buenos Aires) et montre l’importance accordée à la culture et au divertissement.


Lors de notre séjour, nous irons au quartier de la Boca, berceau du prolétariat de la ville, en proie aux fréquentes inondations du fleuve voisin. Aujourd’hui, tout cela est bien loin. Le fleuve est vaseux et le quartier que nous visitons est hyper touristique jusqu’à en perdre son âme.
Certes, les maisons en tôles repeintes de couleurs criardes ont du charme ; certes, l’atmosphère bon enfant qui règne dans les rues est plaisante. Mais que de touristes et de commerçants qui invitent à une pseudo danse de tango ou à une photo avec un sosie de Maradona (dont le fameux stade de son équipe n’est pas loin).


Nous aurons un peu moins cette impression à San Telmo et à la Recoleta car le côté bohème persiste encore dans certains cafés et certaines boutiques de déco.

A la Recoleta, le cimetière vaut le détour. Surnommé le « Père lachaise » latin, il abrite la tombe d’Evita Peron ainsi que des tombes de familles aux noms bien européens. Chaque tombe est en soi un monument historique. Ce sera à la famille qui aura le tombeau le plus imposant, le plus sculpté … par contre, l’absence de fleurs est surprenante… comme si ce cimetière n’était réservé qu’aux touristes et n’était plus usité par les familles des défunts.

San Telmo est le quartier des antiquaires et du Tango, mais le fameux marché des antiquités ne se tient que le dimanche, et nous quittons avec regret Buenos Aires un dimanche très tôt.


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