13 octobre 2010

La faune de la Péninsule Valdez

Nous arrivons à la ville de Puerto Madryn, porte d’entrée de la Péninsule Valdez, au terme d’une bonne nuit de bus (les bienfaits du Cama).
Nous ne sommes pas très emballés par cette ville très touristique sans charme aux larges avenues désertes.
Nous trouvons difficilement un hôtel: la saison a commencé et les hôtels disponibles sont trop chers ou sales. Nous nous rabattons sur un dortoir de quatre lits dans un hôtel médiocre.
Mais cette recherche nous aura permis de rencontrer Laetitia et Pierrick, un jeune couple sportif de Montpellier avec lequel nous allons louer une voiture afin d’explorer plus longuement la Péninsule Valdez.

Nous partons le lendemain : le ciel est bien dégagé, une luminosité idéale pour l’observation des baleines.
Nous verrons les premiers spécimens au large d’une plage à l’entrée de la péninsule : le spectacle en bateau promet d’être magnifique.

Nous commençons notre visite du parc de la Péninsule Valdez par le très instructif « centre de visiteurs ».
Nous y verrons un impressionnant squelette de baleine : des os au niveau de la queue indique que la baleine était pourvue il y a bien longtemps de pattes arrières.
Le plus gros spécimen de baleines identifié pesait 50 tonnes et mesurait 16 mètres !

Nous pique-niquons sur une plage oubliée des touristes où nous assistons au retour au port de pêcheurs de coquilles Saint-Jacques … à cause des marées, il n’y a pas d’embarcadère ; la pêche du jour puis le bateau sont ramenés sur la plage à l’aide d’un vieux tracteur tout rouillé … spectacle assez surprenant ….


La Péninsule Valdez est une excroissance naturelle de près de 100 km de largeur et 60 km de longueur. Cette réserve naturelle, classée par l’Unesco, est le lieu d’observation privilégié de milliers d’animaux, en migration ici du fait du courant marin chaud provenant du Brésil.

Il faut rouler longtemps sur des pistes en pierres (attention à la carrosserie de la voiture de location !) afin d’atteindre les postes d’observations situés aux extrémités Nord et Est de cette langue de terre. De part et d’autre de la route, se succèdent les élevages de moutons.
Nous verrons deux énormes étendues de 25 mètres de profondeur (le point le plus bas en Argentine) : ce sont de petites salinas exploitées au 19ème siècle.

Nous arrivons en milieu d’après-midi à la seule ville de la Péninsule : Puerto Pyramide (car située à proximité d’une falaise de forme pyramidale), une charmante bourgade pleine de vie et point de départ des sorties d’observation des baleines en bateau, un moment fort de notre voyage !

L’observation des baleines en bateau est un véritable business … 6 compagnies se partagent le marché … les sorties s’enchaînent toutes les deux heures de 8h du matin à 6h du soir sans interruption … différents types de bateaux sont proposés : zodiacs, catamarans …

Nous embarquons sur un zodiac pouvant accueillir environ 50 passagers … il sera rempli aux deux tiers et mis à l’eau avec un tracteur.
A peine avions nous quitté le rivage que les premières baleines apparaissent à quelques centaines de mètres du bateau.
Nous attendons silencieux, et soudain, nous voyons la tête puis le corps massif d’une baleine sortir de l’eau à quelques mètres de notre frêle embarcation. Après un court moment de stupéfaction, c’est le délire dans le bateau !

La baleine tournera autour de nous et sortira sa tête de l’eau comme pour mieux nous observer.
Puis, l’impressionnante queue du cétacé sort de l’eau : l’animal plonge dans les eaux profondes et s’éloigne de nous.

Le spectacle est impressionnant ! nous avons de la chance de pouvoir observer de près cet animal gigantesque (10-15 mètres de long), c’est un moment unique de notre voyage.

Les baleines restent plusieurs mois dans la Péninsule Valdez afin d’y accoucher (après 12 mois de gestation) et d’y élever leurs petits (baleineau de 2 tonnes).
Nous verrons une mère avec son baleineau étroitement collé à elle : ce dernier reste jusqu’à un an avec sa maman et se nourrit de plusieurs centaines de litres de lait maternel.
La baleine adulte, elle, avale jusqu’à 1 tonne de plancton par jour.

La baleine sort de l’eau tous les 20-30 mètres afin de respirer (et de rejeter de fines gouttelettes d’eau) : nous pouvons voir la tête du cétacé attaquée par les cormorans, tête pourvue de coquillages gris.

Nous observons également le jeu de séduction des baleines en groupe (la queue reste plusieurs secondes hors de l’eau et à la verticale) et moment rare, une baleine faire un saut (l’animal sort complètement de l’eau et y replonge dans une gerbe d’écume).

Notre guide est vraiment super … il communique son enthousiasme comme si cela était pour lui aussi sa première sortie … il répond aux nombreuses questions que nous ne manquons pas de poser … nous réalisons que c’est assez agréable de vendre du rêve toute la journée …

Après deux heures d’observation, nous revenons sur la plage émerveillés par le show des baleines !


Nous passons la soirée dans un bon resto de la ville à déguster des fruits de mer et boire un bon vin rouge choisi par Laetitia. Christophe n’aura jamais mangé autant de noix de Saint Jacques de sa vie …


Au cours de la journée du lendemain, nous explorons la côte Est de la Péninsule.
Les lions de mer sont très nombreux, même espèce que sur les îles Galapagos.
Nous voyons nos premiers phoques : l’animal est plus trapu (cou court) que le lion de mer mais aussi plus attachant (son cri rauque fait penser au bruit d’oiseaux).

La Péninsule Valdez est le seul endroit terrestre où il est possible d’observer les éléphants de mer. Nous en voyons plusieurs spécimens nager dans l’océan ou lézarder au soleil.
Le mâle a un nez en forme de trompe, il n’est pas très beau. Son grognement est plus puissant que celui des lions de mer.
Il peut avoir un harem de 40 femelles (le veinard !) qu’il défend vigoureusement : nous serons le témoin d’un combat entre deux mâles.

Nous voyons également beaucoup d’oiseaux au cours de la journée : des cormorans, des autruches et quelques pingouins.
Nous rentrons en soirée à Puerto Madryn et terminons la soirée dans un bon resto à vins de la ville, hip ! Nous descendrons 3 bouteilles à quatre …


Le lendemain, nous laissons Laetitia et Pierrick à Puerto Madryn et décidons de reprendre la voiture de location pour visiter les pingouins à quelques 180 km au sud de Puerto Madryn.
Punta Tombo est un cap rocheux : une réserve naturelle qui abrite la plus importante colonie de pingouins au monde. Depuis plusieurs décennies, les animaux reviennent fidèlement à cet endroit chaque année afin de préparer le nid (chaque famille a son nid qui est utilisé tous les ans) et pondre (jusqu’à deux œufs par femelle).
Le pingouin est un oiseau de petite taille (4-5 kg) qui peut vivre jusqu’à 25 ans.

La route est longue mais cette visite vaut le déplacement : le sentier traverse la zone de couvaison. Devant et derrière nous, des centaines de terriers.
Le mâle debout à l’entrée garde le nid tandis que la femelle couve.
Nous nous approchons à quelques centimètres de l’animal. Son pelage élégant, noir et blanc, brille au soleil. Il marche (rapidement) en se dandinant à droite puis à gauche : démarche irrésistible !
Au bord de la mer, les mâles pêchent en plongeant dans l’eau.


Nous ne pourrons malheureusement pas rester toute la journée dans ce parc. En effet, nous n’avons quasiment plus d’essence dans le réservoir !
En cours de matinée, lorsque nous avons quitté Trelew (la dernière grande ville avant la pampa), notre réservoir était au quart rempli. Mais, la jauge de notre voiture (une Volkswagen GOL, un modèle issu d’un croisement incertain entre une Golf et une Polo) a dégringolé en cours de route.
Stéphane aurait du prendre de l’essence à Trelew… une erreur d’appréciation (les distances sont grandes en Patagonie…).

Punta Tombo est un endroit très isolé : pas de station d’essence à moins de 100 km à la ronde. Et les voitures de location qui sont dans le parking sont récentes et munies d’un dispositif empêchant le soutirage de l’essence.
Heureusement, une famille Argentine vient à notre secours et nous revend 4 litres d’essence retrouvés dans le coffre de leur vieille Renault 18.
Il nous faut atteindre la station d’essence de Trelew, soit 120 km de route avec 4 litres d’essence plus la réserve.
Pari gagné ! au prix d’une conduite souple, lente (nous avons eu le temps d’admirer le paysage !) en débrayant dans les descentes ... une conduite économique et écologique !


Remis de nos émotions, nous quittons Puerto Madryn en soirée en direction de Mar del Plata, station balnéaire de 700 000 habitants. C’est un peu le Deauville de Buenos Aires (beaucoup d’argentins viennent y séjourner en été).


Le surlendemain, nous rejoignons Buenos Aires au terme de 5 heures de bus en « Cama Suite » : le fauteuil du bus s’allonge complètement, le luxe pour dormir !

4 commentaires:

  1. Happy birthday Séphane : enjoy this year and have a lot of fun with kisses de Tantine

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  2. Coucou Christophe!
    Quelle chance d'avoir pu voir les baleines! ça devait être magique.
    Gros bisous & à bientôt!
    la Vanouche

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  3. Coucou les amis,
    Le couple sportif fan de vino tinto vous envoie des bisous de Bariloche ou nous faisons notre premier wwoofing. Il fait encore frais dans les montagnes mais la vie a la ferme est tres agreable: on mange que des produits frais bio, et demain on va faire une visite avec des petits du coin! On espere que vous vous regalez en Polynesie et que tout va bien.

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  4. Dîtes : ça commence à être un peu 'longuet' cette faune !
    Des photos, des vidéos et -accessoirement- des posts... sont réclamés ! Depuis le temps...
    Allez : au boulot !
    Biz de Tantine

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