21 août 2010

Pérou : bilan et impressions


Au moment de quitter le Pérou après plusieurs semaines de voyage, voici le bilan de nos impressions concernant ce pays.

Nous avons aimé :

-    La Cordillère Blanche, le Machu Picchu et la vallée des incas, Arequipa et son ambiance, Ayacucho et ses traditions.
-    L’accueil et la disponibilité des péruviens notamment dans les régions touristiques.
-    La grande variété des paysages (magnifiques chaîne andine) comme en Equateur.


Nous avons moins aimé :

-    La côte nord du Pérou (Chiclayo, Piura)
-    Le bruit dans les villes ! L’utilisation à outrance du klaxon (cf. ci-dessus), les camions ou bus bruyants, les bateleurs qui hurlent, une réelle cacophonie.
-    La pollution en ville jusque dans les lieux les plus reculés (cf. ci-dessus).
-    La forte présence touristique dans le sud du Pérou notamment à Cuzco, Puno.


Et nous ?

Le Pérou étant un pays très riche en sites naturels et culturels, les cinq semaines sont passées très vite ! Notre planning était très dense : heureusement, les quelques jours de repos à Arequipa nous ont permis de recharger nos batteries. Le moral est bon.

Nos trois treks se sont bien passés : notre sensibilité vis-à-vis de l’altitude s’est atténuée avec une bonne préparation et… de bons matés au coca.

Hormis le problème de santé mineur de Stéphane et les pertes d’objets (casque hi-fi pour Stéphane, petits matériels pour Christophe), nous n’avons pas rencontré de difficultés majeures lors de notre séjour au Pérou.

Nous avons encore du mal à nous faire aux douches froides ou aux hôtels à la propreté douteuse.
Par contre, nous nous habituons aux voyages de nuit en bus : vive le duvet de la tête au pied !

Nous commençons donc notre séjour en Bolivie dans les meilleures conditions !


Nos observations concernant le Pérou.

Notre séjour de plus d’un mois au Pérou nous laisse une impression très positive de ce pays.
Comme en Equateur, les paysages y sont très variés : montagnes au centre (superbe Cordillère blanche), bords de mer arides (désert de Nazca), vallées plus au sud (magnifique vallée de incas) puis l’amazonie (que nous n’avons pas explorée) et le lac Titicaca.

Par rapport à l’Equateur, la richesse culturelle du Pérou est bien plus importante, témoignage des anciennes civilisations : Inca bien sûr mais aussi Chimo, Moche, Nazca ou plus récemment Espagnole.
D’où l’importance du tourisme, particulièrement au sud de Lima.
Les visiteurs sont majoritairement français ; nos compatriotes adeptes de tourisme culturel plutôt que de farniente à la plage, c’est réconfortant !

Comme en Equateur, nous avons été frappés par le dynamisme de la société péruvienne, une énergie qui manque en France …
Bien entendu, le Pérou est un pays en voie de développement, beaucoup de péruviens vivent pauvrement.
Le salaire moyen est faible. Patricia, l’infirmière de la clinique de Lima travaille 48 heures par semaine (soit 6 jours/7) pour un salaire de 900 soles (moins de 150 euros).

Mais ici, les gens se battent et chacun semble trouver sa place dans la société : beaucoup de petits métiers (cireurs de chaussures, vente de confiseries…) sont inconnus en Europe occidentale.

Contrairement à l’Equateur, la société de consommation est davantage développée au Pérou, signe que le niveau de vie y est plus élevé.
Par exemple, pas de supermarchés en Equateur, les grandes marques sont absentes (hormis bien sûr Coca).
Les chaînes d’hyper à capitaux péruviens Plaza Vea ou Metro n’ont rien à envier à Carrefour ou Auchan.

Par rapport aux société occidentales, les priorités des péruviens diffèrent : importance de la nourriture dans le budget familial, moindre importance du logement et des voyages (les péruviens quittent rarement leurs pays).
Le taux d’équipement en voitures est peu élevé et les voitures que nous avons vues sont en piteux état, bruyantes, très polluantes.
En cas de panne, les voitures sont réparées par le système D. L’ancienneté du parc automobile péruviens doit battre des records. Nous avons vu un 500 000 km au compteur d’un taxi !
Les péruviens se déplacent en taxi (omniprésents en ville) et en bus : les bus vont partout pour un prix modique.
Contrairement à l’Equateur, certains bus sont très confortables (Cama, Semi-cama, repas servi, oreiller et hôtesse en tailleur).
En ville, les maisons sont toutes construites de la même manière : une chape de béton, quatre piliers, une nouvelle chape, etc…
C’est d’autant moins esthétique que les maisons sont souvent inachevées (pas de peinture, crépi…) et non entretenues.
En campagne, les paysans utilisent des briques en terre séchées au soleil.

Les fonctions régaliennes de l’état semblent bien assurées.
La police est très présente, bien équipée (voitures récentes, armes neuves…) et très disponible pour les visiteurs.
Les écoles sont nombreuses, bien entretenues et l’éducation est une priorité du pays. Nous avons rencontré de nombreux écoliers en uniformes, comme à Cuba, l’influence du Che ?
Nous avons également vu des hôpitaux dans les villes visitées mais ceux-ci semblent peu performants (l’hygiène de certains centres de santé est déplorable, ex : Santa Theresa).
Les péruviens fréquentent les cliniques privées et l’accès à certains soins (de base chez nous) semble difficile : nous n’avons pas vu beaucoup de lunettes, encore moins d’appareils auditifs. De nombreux trentenaires portent des bagues aux dents …

Quelques remarques concernant la vie quotidienne au Pérou :
La conduite.
Les péruviens conduisent très nerveusement : accélération, freinage… et gare à la voiture qui ralentit ou s’arrête quelques secondes, cela klaxonne illico !
D’ailleurs, le klaxon est plus souvent utilisé par les taxis afin de démarcher le client que pour signaler un danger.
En ville et notamment au nord du Pérou, le vacarme des klaxons est assourdissant.
Le piéton doit être conscient qu’il n’est pas prioritaire lorsqu’il traverse la route : les voitures passent coûte que coûte !
Le port de la ceinture est rare. Les portes des véhicules en mauvais état peuvent s’ouvrir inopinément.

Le sport.
Les péruviens ne semblent pas très sportifs.
Il y a bien des stades (souvent en bon état) en ville pour les footballeurs mais ils sont déserts. En ville, peu de salles de remise en forme, peu de piscines…
De ce fait, le taux d’obésité des enfants péruviens est élevé, et ce, d’autant plus que les habitants sont petits.

L’alimentation.
Il faut dire que le régime alimentaire (qui lui s’est occidentalisé) favorise la prise de poids : les péruviens adorent le poulet braisé, avec des frites (patas) et des sauces (pour mieux digérer !).
Christophe ne gardera pas un souvenir impérissable de la cuisine péruvienne.
Peu originale (poulet, frites, riz sont les principaux aliments), grasse, pas ou peu de légumes et de fruits, pas de desserts…
Et comble pour Stéphane ! le chocolat noir en tablettes est introuvable !!! tout comme le chewing-gum…
Les marchés sont très importants au Pérou comme en Equateur. Ils permettent aux paysans de vendre leur production.
C’est également un lieu de rencontre : les multiples « bouis-bouis » étaient pris d’assaut lors des matchs de foot du Mondial.

Ecologie.
Comme dans bon nombre de pays en voie de développement, le respect de l’environnement n’est pas la priorité des péruviens. Les abords des villes et des routes (y compris dans certains sites protégés) sont jonchés de détritus et de bouteilles plastiques. Nous avons vu des péruviens jeter par la fenêtre du bus des emballages plastiques. En cas de contrôle antipollution, la majorité du parc auto partirait à la casse !
Les médias ne parlent pas de respect d’environnement. Le Pérou est au niveau de la France il y a quelques décennies.
Nous avons lu un article de presse intéressant dans lequel on explique que le Pérou espère pouvoir se comparer aux pays dit développés d’ici 10 ans.

Coût de la vie pour les visiteurs :
Le Pérou n’est pas un pays cher pour le touriste européen.
Une fois payé le prix du billet d’avion pour venir en Amérique latine, il peut vivre correctement avec un budget d’environ 25 € / jour / personne (à condition toutefois de faire attention).
Voici quelques exemples de prix :
Nuit d’hôtel : à partir de 30 soles , en moyenne 50 soles / 14 euros
Repas : avec menu hors resto touristique, 3 soles / 0,8 euro!
Bus : 8 h en économique, 50 soles / 14 euros
Taxi : 15 minutes de course pour 4 soles / 1,1 euro
Musée : entrée à 10 ou 15 soles / 2 à 4 euros
En terme de nourriture au supermarché, les prix sont environ 4 fois moins chers qu’en France.

En Equateur, les prix sont globalement plus élevés qu’au Pérou.
Ceci est lié à la dollarisation de l’économie équatorienne qui pousse les prix vers le haut sans possibilité de dévaluation de la monnaie.



FICHE D'IDENTITE DU PEROU

- Population : 29,5 millions d´habitants.
- Superficie : 1 285 220 km². Le 3eme plus grand pays d´amerique latine.
- Densité : 22 hab./km² (en France, 110 hab./km²).
- Capitale : Lima (8,1 millions d'habitants).
- Espérance de vie : 71 ans.
- Langues : espagnol (84%) et quechua (13%), aymara et 12 autres langues amazoniennes.
- Monnaie : nuevo sol (1 euro = 3,6 soles en 07/2010).
- Richesse : environ 38 % de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté. Le chômage atteint plus de 8 %.
- Régime : république constitutionnelle.
- Chef de l'État : Alan García Perez (social-démocrate), depuis le 28 juillet 2006.
- Religion : catholique (89 %).
- Sites inscrits au Patrimoine de l'Unesco : le sanctuaire historique de Machu Picchu (1983), la ville de Cuzco (1983), le parc national de Huascarán (1985), le site archéologique de Chavín (1985), la zone archéologique de Chan Chan (1986), le centre historique de Lima (1988 et 1991), les lignes et géoglyphes de Nazca (1994) et le centre historique de la ville d'Arequipa (2000)


Le pays est divisé en trois grandes zones, elles-mêmes divisées en 11 écorégions :
- la zone côtière le long du Pacifique. Elle regroupe la plupart des habitants dans de grandes villes comme Lima. La zone est humide l'hiver (brouillard) même s'il pleut très peu ( on parle de moins de 2 cm par an). Le paysage est désertique, entrecoupé de vallées fertiles autour de rivières qui descendent de la Sierra.
- la Sierra, zone montagneuse au milieu du pays. cette zone d'altitude moyenne de 3500 m est principalement composée de la Cordillère des Andes et des hauts plateaux vers la frontière avec la Bolivie (lac Titicaca). Le Nevado Huascarán, qui s'élève à 6 768 m dans la Cordillère Blanche, est le point culminant du pays.
- l'amazonie dont la ville principale, Iquitos, n'est accessible que par avion.

2 commentaires:

  1. Je croyais en savoir beaucoup sur le Pérou et pour causes.....Mais vous m'avez encore enrichie !
    Bravo à vous deux et merci : les commentaires,les photos et les vidéos sont très intéressants et superbes : un régal! Bisous .
    Soso

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  2. Je croyais avoir de bons acquis sur le Pérou et pour causes....mais vos précieux commentaires , vos photos magnifiques et vos vidéos sympa....m'ont encore enrichie ! Merci et bravo .
    Continuez à nous donner ce bon plaisir.
    Hasta luego .
    Las afecciones.
    Soso

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