9 août 2010

Nazca ou le tourisme des lignes

Habitués au bus économico (premier prix), nous décidons de tester le semi cama (=semi-lit) sur le trajet de 12 heures entre Cuzco et Nazca : le siège s’incline davantage que d’habitude.
Franchement, la différence n’est pas flagrante (le bas du siège incliné vers le sol à tendance à nous pousser vers l’avant lorsque le bus freine) mais le prix lui est bien plus élevé !

Et comme la route est montagneuse, nous avons été de nouveau secoués au rythme des virages, nuit courte…
Néanmoins, nous avons trouvé un truc pour mieux dormir dans le bus : dormir dans son duvet ! plus froid au pied, ni à la tête et les affaires perso (passeport, portefeuille…) sont protégées

La région de Nazca est désertique : succession de montagnes de pierres arides comme si la mer s’était retirée précipitamment des lieux.

Nazca est une sorte de ville dortoir qui s’est développée grâce au tourisme « des lignes ».
Aussitôt arrivés, nous nous rendons à l’aéroport local. Dans l’aérogare, plusieurs compagnies aériennes … Stéphane y voit une occasion de faire jouer la concurrence afin de baisser les prix…

L’objectif est de pouvoir visualiser au mieux les lignes de Nazca : nous choisissons donc un avion quatre places sans barre (celle qui soutient les ailes et qui limite le champ de vision). Un Turbo Centurion II pour les experts, un avion pas tout neuf (usure des sièges et de l’habitacle).

Les prix sont similaires d’une compagnie à l’autre, pas de négociation possible. Stéphane est déçu. De plus, en moins de deux ans (date de notre version du guide de routard scanné), les prix ont doublé : de 40 à 80 dollars.
Suite à un accident d’avion l’année dernière, les autorités ont imposé la présence d’un copilote à côté du pilote, donc un siège passager en moins … mais cet argument ne justifie pas toute l’augmentation !

Après deux heures d’attente, nous décollons enfin.
L’appréhension de Christophe fait rapidement place à l’émerveillement : les figures se succèdent les unes après les autres. Le pilote fait quelques virages serrés afin de se rapprocher des lignes.

Nous verrons 12 figures évoquant des poissons, des oiseaux, des animaux, des plantes de l’Amazonie, des Andes et des côtes …
Le Colibri est superbe. Le singe également. Pas facile de photographier ces lignes même en zoomant : les photos ont le gris des rochers sans pouvoir distinguer la forme des lignes.
Dommage que nous ne puissions pas nous rapprocher davantage du sol, sans doute pour des raisons de sécurité…
Nous partageons l’avion avec Juan, un péruvien très sympa, sans doute un des rares locaux à avoir survolé les lignes ce jour là …Juan, originaire de Lima, a pris quelques jours de vacances pour découvrir son pays et visiter des membres de sa famille. Il doit se rendre à Arequipa, le week-end prochain pour les fêtes, nous échangeons nos mails pour essayer de le revoir.

La demi-heure de vol passe vite et déjà nous retournons à l’aéroport.
Atterrissage réussi, séance photo avec l’avion en arrière plan puis nous quittons la piste les images pleins la tête.

En fin d’après-midi, nous nous rendons chez Viktoria Nikitzki, ancienne collaboratrice de Maria Reiche (mathématicienne et institutrice allemande qui a consacré sa vie à l’étude des lignes de Nazca).
Viktoria, femme, de forte personnalité, nous explique la signification des lignes lors d’une conférence aussi passionnante que complexe.
Les dix-huit dessins d’animaux et les lignes géométriques ont été dessinés par la civilisation de Nazca entre l’an 300 et 900 dans l’objectif de suivre les saisons (solstices et équinoxes) et de maîtriser la notion du temps. Il s’agit en fait d’un gigantesque calendrier astronomique.

Viktoria (ici à gauche)

Les lignes géométriques permettaient aussi de mettre en évidence les nappes d’eau souterraines détectées par les anciens avec leurs instruments sensibles aux champs magnétiques.
D’ailleurs, Nazca compte également une série de 28 aqueducs circulaires, dits « Acueductos de Cantalloc », qui permettaient de recueillir non pas l’eau de pluie (puisque nous sommes au milieu d’une zone désertique) mais l’eau des nappes souterraines.

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