Situé à environ 200 km au nord d’Arequipa (soit 5h de bus), le canyon de Colca est le deuxième canyon le plus profond au monde. Cela tombe bien, nous prévoyons de descendre en bas mais aussi surtout de remonter, soit plus de 1 000 mètres de dénivelé !
Cette fois-ci, nous avons décidé d’organiser les deux jours de trek nous même sans recourir au service d’une agence (Cf. les treks de Santa Cruz et de Salkantay). Nous pourrons dormir dans un refuge/hôtel donc pas besoin de tente, mulet …
Départ d’Arequipa à 1 heure du mat afin d’arriver au petit matin au lieu dit « Cruz del Condor » aux abords du canyon : c’est un observatoire de condors.
Ces volatiles se lèvent tôt (8-9h) et profitent des courants d’air chaud de cet endroit.
Nous y arriverons vers 7 heures, avant les centaines de touristes qui sont passés par une agence, mais en même temps que deux fonctionnaires de la ville voisine de Chivay chargés de collecter la taxe d’entrée de 35 soles, on n’y échappera pas ! Les locaux, comme Juan qui nous accompagne, payent moitié prix !
En attendant les condors, nous observons le magnifique paysage devant nous.
Ce canyon est davantage une vallée encaissée et profonde qu’un large canyon.
Nous devinons, au fur et à mesure que le soleil se lève, le versant opposé du canyon et ses multiples terrasses (ce canyon est habité).
Les colibris s’alimentent aux fleurs blanches de cactus, l’endroit est calme… va-t-on s’endormir ?
Non, les condors arrivent ! le vol est majestueux avec les larges ailes dépliées. Paresseux, ils planent au dessus de nos têtes.
Noir avec une rayure blanche ou marron, les condors ont une petite tête !
Le temps de les voir et de les photographier (pas évident de cadrer un condor en mouvement) et nous repartons vers notre destination finale : le village de Cabanaconde, le bourg le plus reculé du canyon.
Sur les recommandations de français rencontrées précédemment (Audrey, Olivier et Marie pour ne pas les citer) et l’insistance de Stéphane (bienvenue avec du recul), nous avons choisi de faire le trajet du trek dans le sens opposé de celui des agences. Avantages : nous pourrons pleinement profiter de l’oasis et dormir chez l’habitant mais la remontée sera plus longue et plus difficile …
Nous mettons deux heures trente minutes pour descendre, en plein « cagnard », le canyon.
En bas, c’est l’oasis de Sangalle qui nous attend : imaginez une piscine d’eau avec cascades entourée d’arbres et de gazon, c’est l’Eden !
Nous y rencontrons un sympathique couple originaire de Caen avec lequel nous discutons vacances et voyages, les pieds dans l’eau.
Mais l’heure est venue de partir car le soleil se couche tôt dans le canyon.
Il nous faut rejoindre le village de San Juan de Chuccho à près de quatre heures de marche.
Le chemin monte … nous rêvons de piscine lors de cette difficile montée en pleine digestion et sous un soleil chaud.
Nous traversons le village désert de Malata et sa charmante petite église.
Arrivés à Cosnirhua vers 17 h, le soleil s’est couché.
Il nous reste encore une heure de sentier avant notre terminus.
Nous continuons la marche à la lampe frontale (celle de Stéphane car la lampe de Christophe a la fâcheuse tendance à se mettre en marche dans le sac, donc piles HS) et la lampe dynamo (celle de Christophe). Quant à Juan, vraisemblablement peu habitué à ce genre d’expédition, il n’en a tout simplement pas !
En pleine nuit, nous n’avons plus de notion d’espace et malgré notre vitesse de marche qui s’est réduite, nous perdons le sentier !
Perdus dans la forêt sombre, pas de panique ! il faut rester groupés et avancer vers une direction que l’on suppose être la bonne.
Une quinzaine de minutes plus tard, Christophe et son ouie fine entend l’aboiement d’un chien en contrebas : c’est une ferme isolée.
Nous trouvons péniblement le chemin d’accès et nous sommes accueillis par des chiens bien nerveux dont les yeux brillent dans la pénombre.
Après un moment d’amusement, le fermier nous accompagne gentiment au village proche de son domicile et nous arrivons enfin chez notre hôtesse Gloria pour l’heure de la soupe à 19h30 !
Le lendemain à 6 h du mat, nous commençons la remontée vers Cabanaconde.
Une bonne grimpette que nous ferons en moins de 3 h (durée normale : 4 h selon les guides et agences) le paysage est magnifique.
Nous courons et nous attrapons in extremis le bus pour la ville de Chivay.
Intérêts de Chivay : ses restaurants touristiques (buffet à volonté pour un prix bien négocié par Stéphane) et ses bains chauds (38°C): idéal pour reposer ses jambes.
Parmi les cinq piscines, l’employé d’accueil nous avoue gêné que deux d’entre elles sont réservées aux locaux, les autres, pour les touristes ! Quant à Juan, il se fait passer pour notre guide et ne paye pas l’entrée !
La route de retour vers Arequipa est magnifique.
Nous traversons une pampa désertique où paissent troupeaux de lamas et d’alpagas.
Après un séjour de plus d’une semaine, nous quittons à regret Arequipa, ville importante mais à taille humaine. Nous disons au revoir à notre ami péruvien Juan qui a passé les trois derniers jours avec nous. Avec le recul, nous ne savons pas s’il a apprécié la randonnée. Il doit penser qu’ils sont fous ces français !
Nous nous dirigeons maintenant vers les bords du lac Titicaca, à Puno.
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