13 février 2011

Les pagodes de Bagan


Nous choisissons de descendre la rivière Ayeyarwady en « slow boat » : départ à 5h du matin de Mandalay et arrivée à 22h à Bagan, soit environ 150 km en 17 h (quand tout va bien : pas de pannes de bateau, pas de bancs de sable).
Dans le rafiot, il y a une majorité de birmans : ce sont des villageois qui s’arrêteront dans l’un des nombreux villages qui bordent la rivière.
Il y a aussi des touristes plutôt du genre voyageurs longue durée & routards.
Les autres touristes sont dans le bateau rapide qui fait le même parcours mais deux fois plus vite (et 3 fois plus cher – 36$ contre 10$).

Nous sommes heureux d’avoir choisi la croisière version lente : tout au long de la journée, nous observons l’intense activité de la rivière.
Nous sommes assis près de nos sacs sur des chaises plastiques : ce n’est pas le grand confort mais les birmans à côté de nous sont assis à même le sol. Nous sommes gênés pas cette différence de traitement … ils nous expliquent qu’ils payent 2$ le trajet contre 10$ pour nous et n’ont pas droit aux chaises !

Même si nous voyageons en compagnie de birmans, nous ne pouvons pas discuter avec eux à cause de la barrière de la langue.
Quasi aucun passager birman présent sur le bateau ne parle l’anglais sauf une jeune femme de 39 ans (elle en fait 10 ans de moins) qui vend des couvertures. Elle a envie de parler en anglais et évidemment de vendre ses produits. Nous discuterons avec elle plus d’une heure sans toutefois alourdir notre sac d’une inutile couverture.
Cette femme élève seule son fils de 15 ans ayant perdu son mari d’un cancer du foie. Elle habite un village à 2h de Bagan. Deux fois par semaine, elle se rend en bus à Mandalay pour ensuite descendre le fleuve en bateau (17 h de trajet) et essayer de vendre ses couvertures aux touristes. Que d’efforts en temps et en argent pour ne gagner que quelques sous : il lui faut vendre au moins 2 couvertures pour absorber ses coûts de trajet et commencer à gagner de l’argent…

La journée s’écoule tranquillement au rythme des escales au sein des nombreux villages au bord de l’eau.
Le ferry permet d’approvisionner en vivres des villages éloignés de tout.
L’arrivée du bateau est un évènement pour les villageois : sur le quai, les femmes et enfants sont tous là, les hommes déchargent les sacs via une mince passerelle avec une dextérité étonnante.
L’activité sur les rives est intense : femmes ou enfants se lavent, élevage d’animaux, pêcheurs…

Nous avons un superbe lever du soleil au niveau de Sagaing entre deux ponts métalliques : le pont construit par les anciens colonisateurs Britanniques et le nouveau pont construit par les « colonisateurs » Chinois.
Le coucher du soleil a lieu quelques kilomètres avant Bagan. A cet endroit, le cours de la rivière s’est élargi et les rayons du soleil déclinant se reflètent sur l’eau, un beau spectacle !



Bagan est un site religieux majeur qui concentre plus de 3000 pagodes datant du 11 et 13ème siècle.
Il n’est pas nécessaire d’être un historien ou un expert en architecture pour apprécier la beauté des lieux.

Au cours de notre séjour à Bagan, nous découvrons les temples à vélo (le moyen idéal pour circuler ici). C’est un vrai plaisir que de se balader de temple en temple, perdus dans une jungle aride, une végétation qui met en valeur les pagodes en briques rouges.

Le site est si vaste (42 km²) que nous ne rencontrons que peu de touristes au cours de la journée.
Les marchands de souvenirs sont malheureusement trop présents (jusqu’à l’entrée des pagodes !) et trop collants.
Nous veillons à nous protéger du soleil caniculaire (plus de 35°C au cœur de l’après-midi).

Nous sommes surpris par le bon état général des pagodes malgré leur ancienneté : certaines ont été restaurées, d’autres ont une structure qui défie le temps.
Les façades des temples sont soit en brique rouge soit couvertes de stucs.

Le meilleur moment pour admirer les temples (et les photographier), c’est entre 16 et 18h.

Nous allons en voir des pagodes en 2 jours !
-      les formes classiques : Shwezigone (1060) et sa cloche centrale dorée.
-      les monumentales : Thatbyinnyu (1144), le plus haut du site avec ses deux énormes cubes superposés (67m de haut) ; et Dhammayangyi (12ème siècle), le plus massif du site en forme de pyramide.
-      les sculptées : Ananda (1091) en forme de croix grecque parfaite et ses superbes sculptures
-      avec des bouddhas à l’intérieur qui occupent presque tout l’espace (attention la claustrophobie): Manuba (1059) avec ses 3 grands bouddhas assis et Shinpinthalyaung avec son bouddha couché.
-      avec des terrasses idéales pour les couchers du soleil : Shwegugyi et surtout Shwesandaw (5 terrasses et 4 escaliers).

D’en haut, le panorama est fabuleux : succession de stûpas en briques émergeant de la végétation.
Le spectacle est encore plus beau lorsque les pagodes sont éclairées par les derniers rayons de soleil.

Ananda Ok Kyaung et Kubyauk-Gyi Myinkaba ont des peintures murales encore bien conservées. Elles représentent la vie du Bouddha Gautama, les évènements liés au bouddhisme ou des motifs floraux.

Nous passons un séjour agréable à Bagan. Nous prenons le temps. Christophe aurait bien voulu rester un jour de plus à faire du vélo au milieu des temples (notamment pour voir Sulamani, Mahabodi et Gawdawpalin).
Notre hôtel est dans le village touristique (comme tous les hôtels budget).

Près du centre historique, nous avons déniché un restaurant végétarien délicieux. Il est tenu par une famille adorable, dont une jeune fille qui travaille dans la capitale administrative.
Elle nous raconte sa vie au travail, ses envies de voyage (il est quasi impossible de sortir du pays à cause du coût démesuré du passeport et du visa de sortie), l’organisation sociale de la société birmane…
Une conversation très instructive même si nous ressentons de sa part la peur de répondre aux questions d’ordre politique. Tout juste nous avouera t elle que le PIB du pays décroît, nous l’avions deviné !
La junte militaire fait régner un climat de méfiance dans le pays : des espions surveillent la population, les rassemblements de plus de 5 personnes sont interdits…
Dans ses conditions, les gens que nous rencontrons ne se confient pas ou à mots cachés.

1 commentaire:

  1. Merci à vous 2 pour ces superbes photos et récits sur le Myanmar/Birmanie, si authentique et hors du temps ! Tout cela me confirme que je ne me suis pas trompée dans mon choix ! Mon circuit est arrêté et je lis, je lis... pour pouvoir profiter de tout dans quelques mois. Je pense que va suivre votre visite incontournable au Lac Inlay avec ses pêcheurs au filet caractéristique et son habitat sur pilotis ! Vous êtes magnifiques tous les 2 avec cheveux longs et allure de 'play-boy'!
    La découverte du monde vous réussit ! A la rapide prochaine...avec bien des bisous d'Edith

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