22 février 2011

Birmanie : bilan et impressions




Seulement deux semaines pour découvrir la Birmanie, un pays rajouté in-extrémis à notre parcours !

Nous y serions volontiers restés plus longtemps. En voici le bilan :

Nous avons aimé :
- L’accueil, la spontanéité, la gentillesse dénuée d’intérêts des habitants,
- Le coucher de soleil au pont U Bein,
- Les nombreuses pagodes et stupas de Bagan,
- Le tour du lac Inle : sérénité et esthétisme au rendez-vous.


Nous avons moins aimé :
- La pollution, odeurs et bruits de Rangoon,
- Les crachats liés à la consommation de Bétel,
- L’état déplorable des routes.


Et nous?
Nous avons souffert du manque d’hygiène de certains restaurants de Rangoon et Mandalay (soupe chinoise avariée ?).
Résultats : intoxication alimentaire pour Christophe (diagnostic d’un docteur birman de Mandalay) et diarrhée à répétition pour Stéphane.
Nous avons récupéré lors de notre étape de 4 jours au lac Inle.


Au moment de la 2nde guerre mondiale, la Birmanie était un pays riche, prospère et alphabétisé, 1er producteur mondial de riz.
Dès son accession à l’indépendance en 1948, le pays a été repris en main par l’armée et, depuis, son économie décline.
Aujourd’hui, la Birmanie est l’un des pays les plus pauvres de la planète (au 13ème rang mondial). Sa richesse intérieure est équivalente au chiffre d’affaires d’une entreprise moyenne du CAC40.

L’unique stratégie de la junte militaire est de garder le pouvoir à tout prix.
Ainsi, l’armée représente 45% du budget de l’état (soit 5% du PIB contre moins de 1% pour l’éducation). L’appui financier de la Chine ainsi que de certaines multinationales (Total ou Alcatel par exemple) permet à la junte de garder la mainmise sur la population et de faire régner un climat de terreur et de délations.
Il n’y a pas de démocratie en Birmanie. La politique est un sujet tabou (il est impossible d’aborder le sujet avec la population par crainte de représailles). Les médias sont muselés, les opposants sont emprisonnés dans les geôles birmanes après des jugements sommaires.

La seule réponse des occidentaux aux manquements répétés aux droits de l’homme est l’embargo des produits birmans et l’interruption des relations économiques avec la Birmanie.

Cette politique ne règle pas les problèmes : la Birmanie s’isole davantage, la population s’appauvrit et souffre, la Chine en profite pour étendre davantage son influence (construction d’une route –la seule en bon état du pays !- permettant de relier la Chine au golfe du Bengale ; surexploitation des richesses naturelles en teck, minerais, gaz, pétrole… La forêt de tecks birmans est en train de disparaître).

Les infrastructures sont en piteux état (routes à une seule voie défoncée) et l’énergie manque : la vie s’arrête après 18h au coucher du soleil à cause des coupures de courant (les riches particuliers et hôtels s’organisent avec des générateurs nombreux à Rangoon).
Malgré la scolarisation obligatoire, les enfants sont dans la rue ou travaillent dans les restaurants.
Ils ne parlent pas l’anglais contrairement à leurs ainés qui ont bénéficié du système éducatif anglais et qui ont voyagé.
Un couple de radiologistes parisiens, en vacances, nous affirmera que la Birmanie est dépourvue de scanners !

Le salaire moyen journalier birman est de 1000 kyats (0,85 euro). Avec l’augmentation des prix du pétrole et du coût de la vie, les habitants n’ont plus assez d’argent pour survivre (400 kyats pour le transport par ex). D’où la révolte populaire de 2007 initiée par les moines et réprimée par les armes.
Depuis, la junte a accordé une augmentation des salaires et mis en place un système de coupons (transport, nourriture).


Dans ce contexte, faut-il aller en Birmanie et indirectement soutenir financièrement le régime dictatorial ?
Nous pensons qu’il est important d’aller dans ce pays afin de pouvoir ensuite témoigner de ce que nous avons vu, ce que nous faisons maintenant dans ce blog.
Comment aider les gens sur place ? pas en évoquant les sujets politiques mais en discutant avec eux, en communiquant. Les birmans s’intéressent aux touristes, au mode de vie à l’extérieur.

Le touriste responsable évitera de donner son argent aux entreprises nationalisées ou aux généraux en retraite (qui détiennent un grand nombre de société privées). Pas toujours facile de savoir à qui appartiennent un hôtel, un magasin ou un restaurant.
Nous avons privilégié les petites structures familiales : les guesthouses, les restaurants familiaux, les petits commerces… Et, lorsque c’était possible, nous avons évité de payer le droit d’entrée aux sites archéologiques (par ex. à Mandalay).

Ce qui caractérise le tourisme en Birmanie, c’est l’authenticité.
Le pays ne s’est ouvert au tourisme qu’en 1996 et du fait de l’isolement, les birmans sont d’une innocence touchante. Engager une conversation, se faire inviter est très facile en ville comme à la campagne.
Cette authenticité attire les français : c’est le 1er contingent des visiteurs (nous avons rencontré beaucoup de parisiens de 50 ans et plus ; la Birmanie est en vogue dans les salons parisiens…).

Le coût du séjour touristique en Birmanie.
La Birmanie n’est pas un pays cher pour le touriste routard qui sort des circuits organisés.
Attention néanmoins au prix des transports qui ont tendance à flamber avec l’augmentation du prix du pétrole. Il vaut mieux prévoir suffisamment de cash avant d’entrer dans le pays (la CB est inutile en Birmanie).
Notre budget moyen par jour et par personne est d’environ 20 euros (avec un transport avion).

Quelques exemples de prix (au change 1$ = 850 kyats ; ne pas payer en euros sauf si le taux de change est appliqué) :
Nuit d’hôtel, la chambre double : à partir de 15 $ / 11 euros (le standing de l’hôtel thaïlandais est supérieur à prix équivalent).
Taxi, une course d’une heure : 18 $ / 13 euros.
Avion, desserte des principales villes : 60 – 80 $ / 44 – 60 euros
Pas de low cost en Birmanie, d’où les prix élevés par rapport à la Thaïlande. Air Asia dessert Rangoon à partir de Bangkok à des tarifs imbattables (dès 60 $ TTC AS).
Restaurants : en restauration touristique, le plat est à environ 2000 kyats / 1,7 euro.
Dans la rue, il est possible de manger (soupe, plat avec œuf) pour 1000 kyats / 0,85 euro.
La viande et les produits laitiers sont chers. C’est également le cas des fruits importés (pommes, poires) et curieusement, des pommes de terre. Il faut goûter le poisson du lac Inle !
Pagodes : entrées entre 5 et 10 $ / 3,5 – 7 euros.

L’artisanat est très intéressant en Birmanie car pas encore totalement industrialisé.
Les objets ne manquent pas (nous avons ramené plusieurs kilos de souvenirs !) : laque à Bagan, marionnettes à Mandalay, ombrelles, soie et tissus au lac Inle, aquarelles à Migun.
Les birmans travaillent très bien le bois et les métaux précieux.

La Birmanie est le pays rêvé pour les photographes ! Les habitants se laissent photographier très facilement (montrer la photo une fois prise fait toujours plaisir) et les occasions de prendre des photos ne manquent pas (le mode de vie d’un autre temps à la campagne…). Dommage que les « polaroids » n’existent plus pour pouvoir offrir la photo…
Les couleurs sont magnifiques avec l’ensoleillement (14 jours de ciel bleu sur 15 !), les couchers du soleil au bord de l’eau ont quelque chose d’irréel (le gris du ciel et de l’eau calme n’en font qu’un).
Le lac Inle est un grand spot pour les photographes !
Seul bémol : les panoramas sont quelconques à cause de la brume.


- Nom officiel : République de l'Union du Myanmar.
- Superficie : 676 577 km².
- Population : 51 millions d'habitants (estimation).
- Densité : 70,6 hab./km².
- Régime politique : dictature militaire depuis 1962.
- Capitale : Naypyidaw (depuis 2006).
- Chef de l'État et du gouvernement : Thein Sein (février 2011).
- Religion officielle : bouddhisme Theravāda.
- Langues : birman, anglais, langues et dialectes des diverses minorités ethniques.
- Monnaie : le kyat.

2 commentaires:

  1. Salut,
    Contente d'avoir de vos nouvelles sur le blog. J'ai lu avec beaucoup d'intérêt vos 2 posts sur la Thailande et la Birmanie. J'ai donc la réponse aux questions de mon mail, vous cassez pas à répondre, on y est maintenant (en Thailande). La Birmanie m'a fait tellement envie que je commence à me demander quand nous allons pouvoir l'inscrire dans "nos petites vacances" des années à venir !! pour la Thailande... vous êtes en ce moment au Laos... vous devez deviner qu'après le Laos... c'est bien pale. Demain nous partons "pour les iles", nous devrions retrouver "de la couleur".
    Bonne route, encore 3 mois bande de veinards !!

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  2. L'Asie est un très beau continent... Nous avons ressenti ce même enchantement avec tes parents lors de notre périple Vietnam-Laos-Cambodge....C'est bon de le partager avec toi Stéphane...au téléphone.... et à travers vos récits détaillés .
    Merci à vous deux ! Gros bisous. Soso

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