16 septembre 2010

Santiago, Valparaiso : célébration du bicentenaire

Ce samedi matin, tout est fermé à Santiago.
Le Chili fête le bicentenaire de la déclaration de son indépendance ce week-end. C'est l'occasion pour sortir les drapeaux bleu, blanc et rouge et de se rassembler afin d'écouter des concerts, voire défiler l'armée où tout simplement manger dans la foule (les fondas).

La ferveur populaire ne se manifeste pas dans les rues comme à Lima mais lors d'évènements bien précis.
Nous assisterons à différentes manifestations du bicentenaire dont :
- le concert "Fiesta Bicentenaria" dans le grand stade national de Santiago; au côté du Président du Chili ainsi que plus de 40 000 spectateurs nous écoutons de la musique traditionnelle chilienne reprise en coeur par les spectateurs. Impensable en France.  
- le spectacle "Pura Energia y Puro Chili", une sorte de sons et lumières retraçant le passé, le présent (tremblement de terre de février et les 33 mineurs bloqués) et le futur du Chili au niveau des façades du Palais du Gouvernement (l'Elysée de Santiago); 2 heures d'attente debout compressés pour 1h de spectacle mais cela valait le coup.

Tous les commerces et la plupart des restaurants sont fermés quatre jours (du vendredi au lundi qui sont fériés pour l'occasion), du jamais vu ! Pas très pratique pour faire les courses (et pour nous, de racheter le matériel volé).
Et comme de nombreux chiliens sont partis en week-end à la campagne, la ville est déserte et perd un peu de son intérêt.
La ville de Santiago n'a pas vraiment de charme, alors, Santiago déserté ...

Santiago est une mégalopole de 6 millions d'habitants dont la population s'accroît d'années en années.
Cette surconcentration contraste avec la désertification de certaines régions (nord et sud du Chili) et est à l'origine d'embouteillages chroniques au centre ville.

Le centre ville "historique" est formé de grands immeubles de style classique (à la Rockfeller dans Manhattan) et de quelques maisons coloniales.
Nous logeons au sein de l'une de ses maisons coloniales, qui a été fort bien restaurée et transformée en une immense auberge de jeunesse pour backpackers du monde entier: La Casa Roja.

Le reste de Santiago n'a pas de réelle homogénéité architecturale. Seul le quartier de la Providencia (le quartier des affaires) au nord est intéressant. Il est constitué de hautes tours aux formes audacieuses, c'est une "Défense" bis en plus vert (jardins et points d'eau).

Autre centre d'intérêt : la colline San Cristobal au coeur d'un grand parc urbain.
Nous sommes montés, via le funiculaire, en haut de cette colline : très belle vue d'ensemble de la ville et de ses différents quartiers. Le smog bien présent montre une pollution importante qui ne peut s'évacuer à cause des montagnes qui entourent Santiago.

Le métro de Santiago, construit avec l'aide de sociétés françaises, est performant, propre et innovant : ses tarifs ne sont pas modulés en fonction de la distance mais en selon des horaires de la journée (basse, moyenne et haute fréquentation)... idée intéressante à reprendre en France ...

Nous rachèterons, à Santiago, le matériel volé en Argentine, à l'exception de l'ordinateur car nous ne parvenons pas à nous familiariser avec le clavier Qwerty espagnol (et notamment l'usage de l'accent), les habitudes ont la vie dure ...

Du point de vue commercial, il manque dans cette ville un Darty et un Décathlon ! 
L'électronique n'est vendu que par des grandes surfaces généralistes similaires aux "Galeries Lafayette" (la bande des 4 : Replay, Falabella, Paris, Johnson) : le choix est limité et les prix sont élevés ...
Néanmoins, Stéphane a retrouvé le même appareil photo que celui qui lui a été volé (Panasonic TZ6) à un prix très attractif, les miracles sont possibles !



Le lendemain, nous consacrons une journée à la visite de Valparaiso.
Située à une centaine de kilomètres à l'ouest de Santiago, Valaparaiso est une grande ville de 300 000 habitants qui borde l'océan Pacifique.

Valparaiso a longtemps été le plus grand port de l'Amérique Latine, des milliers de marins ont transité dans les bas quartiers de cette ville comptoir.
Pablo Neruda, le grand poète Chilien y avait une maison.

En 1914, c'est l'ouverture du Canal de Panama : il est désormais possible d'éviter le passage du Cap Horn (transit entre l'Europe et le Pacifique).
Depuis cette date, la ville vit dans une sorte de léthargie.
Mais, en faveur d'une politique commerciale dynamique, le port se réveille car il est devenu zone franche.
Pour s'en rendre compte, il suffit de regarder le ballet fascinant des cinq énormes grues qui chargent et déchargent des centaines de conteneurs.

Les quartiers de Valparaiso au niveau de la baie sont constitués d'immeubles (certaines tours récentes sont très laides) qui témoignent de la splendeur passée de la ville : la bourse, le port...
Mais c'est au niveau des collines "cerros" qui entourent la ville que se trouve le Valparaiso pittoresque, les rues qui montent, les points de vue sur la baie aux détours des places, les trolleys qui montent les collines sans discontinuer. Valaparaiso compte 45 cerros, nous ne pourrons évidemment pas tous les visiter même si ce n'est pas l'envie qui nous en manque.

Nous visitons les cerros Conception et Alegre : nous y voyons des maisons du 19ème siècle avec, aux murs,  de la tôle métallique peinte de couleurs vives. La rue Pierre Loti est une succession de ces maisons colorées.

Non loin de là, nous déjeunons français au restaurant "le Filou de Montpellier": au menu, carpaccio d'autruche, boeuf bourguignon et profiterolles (très décevant ce dessert) avec comme musique d´ambiance, du Charles Aznavour et Edith Piaf. Le patron est arrivé à Valparaiso il y a une dizaine d'années et se plaît bien ici. Il n'ouvre son restaurant que le midi et il affiche quasi complet. Afin de distinguer les clients chiliens des francais ou européens, c'est très simple... les chiliens savourent le boeuf bourguignon au Coca et à la bière!

Nous décidons de visiter la baie en bateau. Cette balade d'une demi-heure, très agréable au soleil, permet d'avoir une vue d'ensemble de Valparaiso et de sa ville voisine, Villa Del Mar.
En ce week-end de célébration du bicentenaire, les navires de guerre sont nombreux ; nous voyons même un sous-marin à moitié immergé.

Nous poursuivons par la visite du musée à ciel ouvert au niveau du cerro Bellavista : c'est un parcours urbain de découverte de fresques murales plus ou moins réussies (certaines sont là pour cacher la misère...). C'est surtout l'occasion de déambuler dans un quartier authentique de la ville sans hordes de touristes.

En fin de journée, nous nous rendons au panorama du cerro Artillera en empruntant le plus ancien trolley de la ville (cet ascenseur date de 1893). La vue sur le port et les cerros de Valparaiso est superbe au soleil couchant : le soleil décline lentement derrière nous (lueurs orangées sur Villa del Mar) puis des milliers de lumières de l'éclairage urbain s'allument, c'est certainement notre plus beau moment à Valparaiso!


Depuis la Bolivie, le volet de fermeture de l'appareil photo de Christophe ne se ferme plus.
Il y a vraisemblablement du sable dans le mécanisme ... et ce type de problème n'est pas couvert par la garantie (appareil photo acheté en Equateur il y a moins de trois mois).
Christophe doit donc rester deux jours de plus à Santiago afin de pouvoir récupérer son appareil photo réparé (bloc optique changé). Pendant ce temps, Stéphane prend le bus en direction de Pucon plus au sud.

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