23 septembre 2010

La croisiere s'amuse en Patagonie

Le ferry est le mode de transport le plus simple vers le sud de la Patagonie. Il est possible de se déplacer en voiture/bus mais c'est compliqué : une piste récemment terminée "la Carretera Australe" (la prolongation de la panaméricaine) permet d'accéder au sud de la Patagonie moyennant de multiples passages en bacs, de ponts... c'est l'aventure!


Pour nous rendre à la Laguna San Rafaël, nous avons choisi de voyager en bateau avec la compagnie de ferry Navimag.
Cette compagnie a divisé son ferry en deux : la partie supérieure est réservée aux touristes (cabines, restaurant, pub et ponts d'observation) alors que, dans la partie inférieure, s'accumulent camions (marchandises diverses, animaux : boeufs, chevaux...) et voitures ... ainsi que des dortoirs pour les chauffeurs. Une bonne idée que de transporter les touristes et gagner ainsi plus d'argent. Car notre croisière de 5 jours n'est pas gratuite, plus de 300 dollars en cabine de 4 lits sans fenêtre.
Par chance, ce n'est pas encore la haute saison touristique et nous sommes surclassés en cabine de 2 lits avec fenêtre, le luxe ! La salle de bain restant commune ...


Nous entrons donc de bonne humeur dans le bateau : le confort est sommaire, la décoration est minimaliste (quelques posters aux murs, la cuisine est plus cantine que restaurant ; le pub est l'endroit le plus agréable avec ses canapés profonds en imitation cuir). Mais c'est propre, chauffé et l'accueil de l'équipage est bon.
Au niveau de la nourriture (point très important pour nous français), c'est copieux et correct, beaucoup de fruits mais il faut aimer les patates sous toutes ses formes (au moins une fois par jour) ! En cinq jours, nous ne mangerons aucun légumes, que des féculents ...


Notre itinéraire est en pointillés couleur rouge
Notre ferry se nomme Evangelista, un beau nom pour un bateau !
Sa vitesse de croisière est de 20 km/h. La visite de la cabine de contrôle (possible sauf lors des manoeuvres compliquées) est très instructive, surtout lorsque le commandant (un petit homme vif) pilote le bateau avec son second : babord, tribord, babord ... grande concentration des chefs ...


Nous voyageons avec 130 passagers, en grande majorité des chiliens dont 35 membres d'un club du 3ème âge de Santiago.
Nous aurons l'occasion d'avoir une conversation émouvante avec un couple de personnes agées : c'est leur premier grand voyage en dehors de Santiago, là où ils vivent (ils ont environ 70 ans), un grand moment pour eux !
La moyenne d'âge est donc élevée. C'est sans doute pour cela que l'atmosphère est conviviale, bon enfant.
En soirée, Stéphane jouera à son premier Bingo : c'est un loto avec comme lots des casquettes et des verres apéritifs. Nous sommes rapidement identifiés comme étant les français, les parisiens.


Lors de la première journée de croisière, nous descendons le golfe et arrivons à Puerto Chacabuco. La balade en bateau est agréable, le temps est couvert mais il est possible d'apercevoir les chaines de montagnes enneigées en arrière plan.
Nous effectuons une escale à Puerto Chacabuco : pendant que le ferry décharge ses camions de marchandises, nous nous rendons à la ville de Coyhaique.
Lors de ce trajet de 2 heures de bus, nous sommes littéralement assommés par notre charmante guide accompagnatrice: elle ne cessera pas de parler pendant 2 heures !
Cela ne nous empèchera pas d'admirer le paysage de Patagonie : une région vallonnée, verte dépourvue d'arbre (un gigantesque incendie a tout brûlé il y a quelques années).
Nous faisons également la connaissance d'une étudiante suissesse en anthropologie, en route vers un village de pêcheurs perdu en Patagonie profonde pour un stage de fin d'étude de 5 mois : bon courage !
Coyhaique est une petite cité sans charme ni intérêts particuliers si ce n'est d'avoir de bons cybercafé.
Derrière la chaine de montagnes qui entoure la ville, c'est l'Argentine ! Ceci nous rappelle à quel point le Chili est un pays "étroit".


Le lendemain, à 10 heures du matin, nous arrivons enfin à la Laguna San Rafaël : arrivée saluée par un hourra spontané des chiliens sur le pont qui chantent ensuite le chant patriotique, Viva Chile !

Nous nous demandons souvent d'où viennent les noms ... ici on parle de Laguna St Rafaël tout simplement parce que le glacier fut découvert le jour de la St Rafaël !
Le majestueux glacier à une longueur de 45 km, il est encadré par une haute chaine montagneuse.
Il est impressionnant de voir les blocs de glaces de plusieurs mètres de hauteur flotter au niveau de la lagune, icebergs d'une couleur bleue claire (quel contraste avec la couleur grise de l'eau de la lagune) et aux formes variées.
Cette beauté a été unanimement reconnue puisque, depuis 1979, le glacier est inscrit à la réserve mondiale de la biosphère par l'Unesco.


Nous nous approchons à quelques dizaines de mètres du glacier en barque de 20 passagers.
Tout au long du trajet, nous entendons des bruits plus ou moins forts : ce sont les blocs de glace qui heurtent notre frêle embarcation. Nous trinquons face au glacier sous un ciel sombre : whisky et neige éternelle dans nos verres !


En fin de journée lorsque nous remontons la rivière, nous admirons un superbe coucher de soleil, sans doute le plus beau depuis le début de notre voyage : les couleurs sont intenses (bleu, orange, rouge), c'est féerique !


Lors du quatrième jour, nous nous arrêtons de nouveau à Puerto Chacabuco, l'occasion pour Stéphane de visiter ce petit port : les petites maisons en bois sont alignées les unes à côté des autres comme pour mieux lutter contre les éléments hostiles (le vent, le froid ...).
C'est une visite assez tristounette, il faut aimer l'isolement pour vivre ici ...
Christophe, de son côté, s'est inscrit à l'excursion d'environ 3h pour visiter Puerto Aysen qui se situe à quelques encablures de Puerto Chacabuco. Rien d'extraordinaire non plus.


Lors du retour à Puerto Montt, nous passons devant de magnifiques fjords, montagnes qui plongent abruptement dans l'eau.
Le vent souffle très fort, la pluie tombe par rafale. Nous atteignons notre terminus en milieu de journée.


Cette croisière a été très reposante. Nous garderons en mémoire les moments agréables passés à naviguer entre les montagnes, les fjords de Patagonie. Nous connaissons également mieux les chiliens, mais nous aurons l'occasion d'en parler prochainement ...


Nous reprenons nos sacs et nous prenons la direction l'Ile Chiloe proche (près de 3 heures de bus quand même !).

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