13 septembre 2010

Le NOA, suite et fin...

Nous poursuivons notre périple dans le NOA (Nord Ouest de l'Argentine) en direction du sud.

La ville de Salta est notre nouvelle étape.
Salta est la plus grande ville du nord ouest du pays, 400 000 habitants, ancien carrefour commercial entre le continent et l'océan.

Malgré sa taille, Salta est une ville agréable à visiter, l'altitude y est peu élevée (les températures sont clémentes en soirée!).
C'est aussi une très belle ville, son architecture coloniale bien conservée fait penser à la ville de Sucre en Bolivie.

Nous trouvons, près du centre ville, un charmant hôtel à l'ambiance bohême. Notre chambre est située au fond d'une cour gravillonnée. Les murs sont peints de couleurs vives, la télévision est dans le jardin, la cuisine et les toilettes sont d'époque... Voilà une belle étape!

Beaucoup de monde au niveau de la place centrale de Salta (grande place dotée de tous les bâtiments traditionnels : la mairie, le musée historique, les banques et la cathédrale).
Ce lundi est le jour de la célébration de la vierge des miracles.
De nombreux stands ont été dressés sur un côté de la place, une messe sur le parvis de la cathédrale rassemble beaucoup d'habitants. Nous constatons de nouveau l'importance de la religion catholique en Amérique Latine.

Nous observons les belles maisons coloniales des rues adjacentes. Les entrées des demeures bourgeoises sont majestueuses avec les hauts plafonds, les portes en bois finement sculptées, les vitraux ...

Notre banque HSBC se trouve dans le quartier financier. Nous allons y rester presqu'une heure!
Ne parvenant pas à y retirer tout l'argent que nous souhaitions au distributeur automatique, nous entrons dans le corner HSBC Premier de l'agence.
La moquette est rouge et épaisse, la télévision écran plat débite les dernières news financières... mais le téléphone, lui, ne permet pas d'appeler à l'étranger.
Scène comique que de voir trois banquiers derrière un téléphone qui ne fonctionne pas...
Nous ne regrettons pas d'avoir choisi cette banque. HSBC est présent dans la quasi totalité des pays que nous traversons et ne nous fait pas payer de frais aux distributeurs (même ceux des autres banques!).
Par contre, en cas de problème, il est préférable de se débrouiller tout seul...

Nous reprenons la route vers le sud, et quelle route!
Les premiers kilomètres sont assez classiques, nous traversons des villages où nous voyons de nombreux chevaux. Puis soudainement, la vallée se resserre, les montagnes se font plus hautes et les couleurs plus vives (jaune, ocre, orange ...).
Nous entrons dans la Quebrada de Las Conchas probablement le plus bel endroit du NOA.

Le paysage est grandiose, nous ne savons plus où donner de la tête tant il y a de choses à voir à droite et à gauche. La nature se permet tout ici : es rochers ont des formes étranges (la gorge et sa luette, un crapaud, un champignon...). Un étroit passage dans la falaise (mais avec une hauteur vertigineuse) permet d'accéder à un amphithéâtre. Nous traversons un oasis puis ensuite un désert de sable, puis une petite forêt... quel paysage varié!
Partout, les couleurs sont éclatantes.

A peine remis de ce beau spectacle, nous entrons dans le village de Cafayate (prononcer cafa-chate), l'une de nos plus agréable étape en Argentine.
Ce village de 12 000 habitants est blotti au milieu des vignes. Les vins blancs produits ici sont les meilleurs du pays.
Dans le bus, nous faisons la connaissance avec une famille de Normandie (lui est argentin, elle est normande). Le couple et leurs deux enfants en bas âge ont décidé de quitter la France afin de vivre à Cafayate pour une durée indéterminée : 6 mois, un an ou plus... Ils louent une maison au village. Il a prévu de travailler en tant que menuisier.
Nous saluons cette attitude courageuse et peu commune chez les européens.

Cafayate est un village calme et agréable à visiter : les habitants jouent au babyfoot sur la place principale, d'autres se prélassent sur les terrasses aux alentours.
Nous sommes frappés et séduits par les devantures commerciales et les enseignes rétro style années 50-60, comme si le temps s'était arrêté ici ...
Nous goûtons une glace au vin blanc (délicieuse) et au vin rouge au glacier près de l'hôtel.

Justement, notre hôtel est tenu par de jeunes argentins. Si la chambre est assez classique, le jardin (avec sa pergola, son barbecue) a beaucoup de charme.
L'atmosphère calme et silencieuse donne envie de se relaxer, de ne rien faire... Cet hötel est certainement l'une de nos meilleures étapes depuis le début de notre voyage.

La journée du lendemain sera une journée de transit.
Lorsque nous quittons Cafayate, les vignes sont vite remplacées par un paysage de montagnes arides (cactus...).
Puis notre bus monte un col, et, à partir de là, le paysage change radicalement : nous traversons une forêt dense (une véritable jungle) puis des prairies et champs de cannes à sucre. Nous sommes entrés dans La vallée fertile, verte à cause de la forte pluviométrie de cette région (les nuages sont retenus par les montagnes).

Nous arrivons à Tucuman, ville sans grand intérêt touristique (cité en pleine crise économique à cause de la baisse des cours du sucre).
Nous trouvons un nouveau bourriquet ! (le premier ayant été volé à Jujuy) : il est un peu plus gros que notre premier mulet, sans doute la bonne nourriture du pays ...

Nous traversons, au cours de l'après-midi, des exploitations agricoles de blé, de mais, d'élevage ...
Notre route à travers la "Beauce" d'Argentine est monotone mais nous profitons pleinement du confort de notre bus cama avec WiFi !

Nous arrivons à la ville de Rioja en fin de journée, l'accueil est très décontracté au terminal de bus.
Par contre, le seul hôtel dans notre budget est cher et plutôt insalubre. Rioja est une ville jeune (nombreux étudiants) mais manque d'infrastructures touristiques.


Le lendemain, notre bus matinal nous dépose avec nos sacs à l'entrée du parc de Talampaya au milieu du désert.
Nous sommes seulement quatre dans le van lorsque la visite du parc commence. 
Notre véhicule entre dans une gorge étroite et profonde de plusieurs kilomètres. Nous sommes frappés et émerveillés par les formes les plus variées des rochers attaqués par l'érosion du vent et de l'eau, mais aussi, par les couleurs orangées des falaises. Le rocher du moine à une forme pour le moins extraordinaire. 
Nous croisons des autruches et de grands condors. L'impression surréaliste de cet endroit est renforcée par les dessins très anciens retrouvés sur des rochers à même le sol mais aussi par le silence qui règne dans ce parc (pas de touristes). Silence que nous troublons en criant : notre cri retenti trois fois, cet écho lié à l'étroitesse de la gorge.

Nous avons sympathisé avec nos voisines dans le van : Julia et Alicia, deux habitantes de Buenos Aires sont en vacances "dans la campagne". 
En début d'après-midi, nous partageons leur voiture de location avec chauffeur et partons visiter le deuxième parc situé presque en face du premier (et pourtant très différent) : le parc de Ischigualasto ou Vallee de la Luna.
L'entrée est chère mais la visite vaut le coup : nous nous arrêtons à plusieurs endroits du parc. 
De surprises en surprises : ici, un énorme rocher qui ressemble à la silhouette d'une personne endormie ; là, des boules de pierre noires ; plus loin, un lit de torrent formé de petits monts gris (il s'agit de volcans souterrains) et le bouquet final : un énorme champignon (plusieurs mètres de hauteur) devant une falaise ocre.
Et partout, ce sable gris qui fait penser au sol lunaire des clichés de la Nasa.

Nous passons la soirée dans le village de Saint Augustin de la Valle Fertil, un bourg calme qui mérite le détour, comme Cafayate.

Le lendemain (lever à 3 heures du matin !), nous rejoignons Mendoza après 5 heures de bus.
Mendoza est la troisième ville d'Argentine avec plus d'un million d'habitants. C'est une ville moderne et très européenne dans le style (nous nous croyons en Espagne) mais qui présente peu d'intérêt touristique. Nous nous promenons dans le centre ville puis dans le grand bois au nord de la ville (réplique du Bois de Boulogne avec ses courts de tennis, ses lacs artificiels, ses restaurants branchés).
La région viticole produit plus de 90% des vins du pays.

Nous quittons l'Argentine par un mini bus (dont les amortisseurs sont très sensibles aux défauts de la route...) de nuit.
Le passage de la frontière chilienne est long (2 heures : rayons X et fouille des bagages) mais néanmoins, nous arrivons vers 4 heures du matin au terminal terrestre de bus de Santiago.
Nous nous endormons, comme des SDF, sur les bancs de la gare déserte en cours de nettoyage par les équipes de l'entretien.

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