28 septembre 2010

Retard du blog (Actualisé)

Suite au vol de notre ordinateur en Argentine, la réactualisation du blog prend du retard...
Patience, nous devrions publier des posts très prochainement.


Voilà, nous avons un nouvel ordinateur tout beau (tout blanc) !

Il a été acheté en France (via un site internet), envoyé à Mar del Plata (station balnéaire près de Buenos Aires).
La récupération des colis à la poste est un moment d'anthologie : la loi argentine taxe à 50% de leurs valeurs les objets entrants au pays.
Par force de négociations, nous avons réduit cette taxe de 50% (vive la corruption des fonctionnaires argentins!).

Le prix final de l'ordinateur (tous frais inclus : transport, taxe) est équivalent au prix auquel nous l'aurions payé en Argentine, mais le clavier est Azerty!


Nous tenons à remercier : 

Edith qui a passé du temps (et toute son affection) à faire les colis, se renseigner auprès de la poste, suivre l'envoi des paquets...
Betty qui a réceptionné les colis à la poste de Mar del Plata et qui a négocié avec talent auprès des douaniers,
Emanuel qui nous a aidé à organiser l'envoi.

23 septembre 2010

La croisiere s'amuse en Patagonie

Le ferry est le mode de transport le plus simple vers le sud de la Patagonie. Il est possible de se déplacer en voiture/bus mais c'est compliqué : une piste récemment terminée "la Carretera Australe" (la prolongation de la panaméricaine) permet d'accéder au sud de la Patagonie moyennant de multiples passages en bacs, de ponts... c'est l'aventure!


Pour nous rendre à la Laguna San Rafaël, nous avons choisi de voyager en bateau avec la compagnie de ferry Navimag.
Cette compagnie a divisé son ferry en deux : la partie supérieure est réservée aux touristes (cabines, restaurant, pub et ponts d'observation) alors que, dans la partie inférieure, s'accumulent camions (marchandises diverses, animaux : boeufs, chevaux...) et voitures ... ainsi que des dortoirs pour les chauffeurs. Une bonne idée que de transporter les touristes et gagner ainsi plus d'argent. Car notre croisière de 5 jours n'est pas gratuite, plus de 300 dollars en cabine de 4 lits sans fenêtre.
Par chance, ce n'est pas encore la haute saison touristique et nous sommes surclassés en cabine de 2 lits avec fenêtre, le luxe ! La salle de bain restant commune ...


Nous entrons donc de bonne humeur dans le bateau : le confort est sommaire, la décoration est minimaliste (quelques posters aux murs, la cuisine est plus cantine que restaurant ; le pub est l'endroit le plus agréable avec ses canapés profonds en imitation cuir). Mais c'est propre, chauffé et l'accueil de l'équipage est bon.
Au niveau de la nourriture (point très important pour nous français), c'est copieux et correct, beaucoup de fruits mais il faut aimer les patates sous toutes ses formes (au moins une fois par jour) ! En cinq jours, nous ne mangerons aucun légumes, que des féculents ...


Notre itinéraire est en pointillés couleur rouge
Notre ferry se nomme Evangelista, un beau nom pour un bateau !
Sa vitesse de croisière est de 20 km/h. La visite de la cabine de contrôle (possible sauf lors des manoeuvres compliquées) est très instructive, surtout lorsque le commandant (un petit homme vif) pilote le bateau avec son second : babord, tribord, babord ... grande concentration des chefs ...


Nous voyageons avec 130 passagers, en grande majorité des chiliens dont 35 membres d'un club du 3ème âge de Santiago.
Nous aurons l'occasion d'avoir une conversation émouvante avec un couple de personnes agées : c'est leur premier grand voyage en dehors de Santiago, là où ils vivent (ils ont environ 70 ans), un grand moment pour eux !
La moyenne d'âge est donc élevée. C'est sans doute pour cela que l'atmosphère est conviviale, bon enfant.
En soirée, Stéphane jouera à son premier Bingo : c'est un loto avec comme lots des casquettes et des verres apéritifs. Nous sommes rapidement identifiés comme étant les français, les parisiens.


Lors de la première journée de croisière, nous descendons le golfe et arrivons à Puerto Chacabuco. La balade en bateau est agréable, le temps est couvert mais il est possible d'apercevoir les chaines de montagnes enneigées en arrière plan.
Nous effectuons une escale à Puerto Chacabuco : pendant que le ferry décharge ses camions de marchandises, nous nous rendons à la ville de Coyhaique.
Lors de ce trajet de 2 heures de bus, nous sommes littéralement assommés par notre charmante guide accompagnatrice: elle ne cessera pas de parler pendant 2 heures !
Cela ne nous empèchera pas d'admirer le paysage de Patagonie : une région vallonnée, verte dépourvue d'arbre (un gigantesque incendie a tout brûlé il y a quelques années).
Nous faisons également la connaissance d'une étudiante suissesse en anthropologie, en route vers un village de pêcheurs perdu en Patagonie profonde pour un stage de fin d'étude de 5 mois : bon courage !
Coyhaique est une petite cité sans charme ni intérêts particuliers si ce n'est d'avoir de bons cybercafé.
Derrière la chaine de montagnes qui entoure la ville, c'est l'Argentine ! Ceci nous rappelle à quel point le Chili est un pays "étroit".


Le lendemain, à 10 heures du matin, nous arrivons enfin à la Laguna San Rafaël : arrivée saluée par un hourra spontané des chiliens sur le pont qui chantent ensuite le chant patriotique, Viva Chile !

Nous nous demandons souvent d'où viennent les noms ... ici on parle de Laguna St Rafaël tout simplement parce que le glacier fut découvert le jour de la St Rafaël !
Le majestueux glacier à une longueur de 45 km, il est encadré par une haute chaine montagneuse.
Il est impressionnant de voir les blocs de glaces de plusieurs mètres de hauteur flotter au niveau de la lagune, icebergs d'une couleur bleue claire (quel contraste avec la couleur grise de l'eau de la lagune) et aux formes variées.
Cette beauté a été unanimement reconnue puisque, depuis 1979, le glacier est inscrit à la réserve mondiale de la biosphère par l'Unesco.


Nous nous approchons à quelques dizaines de mètres du glacier en barque de 20 passagers.
Tout au long du trajet, nous entendons des bruits plus ou moins forts : ce sont les blocs de glace qui heurtent notre frêle embarcation. Nous trinquons face au glacier sous un ciel sombre : whisky et neige éternelle dans nos verres !


En fin de journée lorsque nous remontons la rivière, nous admirons un superbe coucher de soleil, sans doute le plus beau depuis le début de notre voyage : les couleurs sont intenses (bleu, orange, rouge), c'est féerique !


Lors du quatrième jour, nous nous arrêtons de nouveau à Puerto Chacabuco, l'occasion pour Stéphane de visiter ce petit port : les petites maisons en bois sont alignées les unes à côté des autres comme pour mieux lutter contre les éléments hostiles (le vent, le froid ...).
C'est une visite assez tristounette, il faut aimer l'isolement pour vivre ici ...
Christophe, de son côté, s'est inscrit à l'excursion d'environ 3h pour visiter Puerto Aysen qui se situe à quelques encablures de Puerto Chacabuco. Rien d'extraordinaire non plus.


Lors du retour à Puerto Montt, nous passons devant de magnifiques fjords, montagnes qui plongent abruptement dans l'eau.
Le vent souffle très fort, la pluie tombe par rafale. Nous atteignons notre terminus en milieu de journée.


Cette croisière a été très reposante. Nous garderons en mémoire les moments agréables passés à naviguer entre les montagnes, les fjords de Patagonie. Nous connaissons également mieux les chiliens, mais nous aurons l'occasion d'en parler prochainement ...


Nous reprenons nos sacs et nous prenons la direction l'Ile Chiloe proche (près de 3 heures de bus quand même !).

21 septembre 2010

La région des lacs : escale à Pucon

Au petit matin, lorsque le bus de la compagnie Jac (excellent service : oreiller, couverture, petit-dej...) arrive à Pucon, le brouillard est opaque et l'air frais.
Mais rapidement, les nuages se dissipent et j'apercois, non loin de là, le volcan Villarica, superbe dôme enneige de plus de 2 800 mètres de hauteur. De la fumee s'echappe du cône, c'est du souffre toxique.

Pucon est une petite ville tres agreable : construite autour de quelques rues, avec des maisons en bois comme on peut en trouver en Suede (si j'en crois les photos de mon Ikea parisien), et aussi beaucoup de magasins de fringues et de restaurants pour touristes (mais ceux-ci sont rares en cette période de l'année).
L'environnement est magnifique: de vertes prairies parcourues par des rivieres, des maisons en bois, et, tout autour, des montagnes et des lacs. Un vrai depaysement par rapport à tous les paysages (arides, secs) que nous avons vus ces derniers mois !
Comme me le confirmera Charlotte, une habitante de Fecamp que j'ai rencontree au terminal de bus, la region de Pucon ressemble beaucoup à la Normandie mais avec des maisons de bois sur pilotis et des volcans en plus.

Au programme aujourd'hui, plus de cinquante kilometres de VTT avec Charlotte dans cette belle campagne autour de Pucon.
Après plus de deux heures de montee et descente sur une piste, nous atteignons un grand lac desert et entoure de montagnes. Nous y dejeunons au soleil sur la plage de sable noir.
Le retour sera plus difficile : la selle du VTT est très (trop) dure pour nos fesses et pour ne rien arranger, le vent souffle contre nous ...

En fin de journée, nous nous reposons dans l'auberge Ecole à proximite du centre. La maison, tout en bois, est chaleureuse : le vieux poele à l'entree rechauffe le salon mais aussi les chambres à l'etage, le restaurant vegetarien sert de genereuses portions de quiches lorraines aux legumes, l'epais duvet du lit est d'un confort...
Le credo des proprietaires d'origine belge : le respect de l'environnement. Ainsi, dans la salle de bain, un panneau nous invite à limiter notre consommation d'eau a la douche ou de prendre notre douche avec un(e) ami(e) !


Le lendemain, je me rends en bus au Parc National de Huerquehue a une trentaine de kilometres de Pucon. Carte en mains, je commence le sentier des lacs "Los Lagos", une balade de plus cinq heures qui débute par une epaisse foret de pins et de bambous.



Le lac Tiquilco est visible depuis un belvedere : c'est un beau lac de montagne entoure de coniferes.
Puis, c'est le debut d'une montee de deux heures vers les lacs d'altitude.
Sur le chemin, j'admire deux cascades dont l'une est haute de plusieurs dizaines de metres.
Le ciel est clair et permet d'avoir une vue degagee sur le lac Tiquilco et, en arriere plan, le volcan Villarica : le panorama est superbe.

Au fur et à mesure de la montee, la neige se fait de plus en plus presente, et, lorsque j'arrive au sommet du mont, le sentier est totalement recouvert d'une epaisse couche de neige : la marche est de plus en plus difficile tant je glisse.
Il y a presque deux metres de profondeur de neige en dehors du sentier !
Et pourtant, je reste en tee-shirt tant le soleil est fort ...

Au detour du sentier, je decouvre le lac Chico, superbe lac partiellement recouvert de neige : c'est le plus beau des trois lacs.
A proximite, le lac Verde est lui tout blanc!
Le lac El Toro lui est entoure d'une foret d'Araucarias de 20-30 metres de hauteur.
C'est un arbre tres spécifique de cette region du Chili. Surnomme "desespoir des singes", les feuilles de ce pin sont des ecailles triangulaires tranchantes vertes. On en trouve maintenant en France dans les jardins botaniques.

Le sentier est coupe a cause de la neige. Je dejeune alors dans la neige puis je retourne tranquillement vers l'entree du parc où m'attend le bus de 17 heures.

Le soir meme, je quitte Pucon : mon bus transite par la ville de Temuco et arrive au petit matin a Puerto Montt. Je retrouve Christophe au terminal de bus, nous sommes pret à embarquer pour une croisière vers la Laguna St Rafael.

16 septembre 2010

Santiago, Valparaiso : célébration du bicentenaire

Ce samedi matin, tout est fermé à Santiago.
Le Chili fête le bicentenaire de la déclaration de son indépendance ce week-end. C'est l'occasion pour sortir les drapeaux bleu, blanc et rouge et de se rassembler afin d'écouter des concerts, voire défiler l'armée où tout simplement manger dans la foule (les fondas).

La ferveur populaire ne se manifeste pas dans les rues comme à Lima mais lors d'évènements bien précis.
Nous assisterons à différentes manifestations du bicentenaire dont :
- le concert "Fiesta Bicentenaria" dans le grand stade national de Santiago; au côté du Président du Chili ainsi que plus de 40 000 spectateurs nous écoutons de la musique traditionnelle chilienne reprise en coeur par les spectateurs. Impensable en France.  
- le spectacle "Pura Energia y Puro Chili", une sorte de sons et lumières retraçant le passé, le présent (tremblement de terre de février et les 33 mineurs bloqués) et le futur du Chili au niveau des façades du Palais du Gouvernement (l'Elysée de Santiago); 2 heures d'attente debout compressés pour 1h de spectacle mais cela valait le coup.

Tous les commerces et la plupart des restaurants sont fermés quatre jours (du vendredi au lundi qui sont fériés pour l'occasion), du jamais vu ! Pas très pratique pour faire les courses (et pour nous, de racheter le matériel volé).
Et comme de nombreux chiliens sont partis en week-end à la campagne, la ville est déserte et perd un peu de son intérêt.
La ville de Santiago n'a pas vraiment de charme, alors, Santiago déserté ...

Santiago est une mégalopole de 6 millions d'habitants dont la population s'accroît d'années en années.
Cette surconcentration contraste avec la désertification de certaines régions (nord et sud du Chili) et est à l'origine d'embouteillages chroniques au centre ville.

Le centre ville "historique" est formé de grands immeubles de style classique (à la Rockfeller dans Manhattan) et de quelques maisons coloniales.
Nous logeons au sein de l'une de ses maisons coloniales, qui a été fort bien restaurée et transformée en une immense auberge de jeunesse pour backpackers du monde entier: La Casa Roja.

Le reste de Santiago n'a pas de réelle homogénéité architecturale. Seul le quartier de la Providencia (le quartier des affaires) au nord est intéressant. Il est constitué de hautes tours aux formes audacieuses, c'est une "Défense" bis en plus vert (jardins et points d'eau).

Autre centre d'intérêt : la colline San Cristobal au coeur d'un grand parc urbain.
Nous sommes montés, via le funiculaire, en haut de cette colline : très belle vue d'ensemble de la ville et de ses différents quartiers. Le smog bien présent montre une pollution importante qui ne peut s'évacuer à cause des montagnes qui entourent Santiago.

Le métro de Santiago, construit avec l'aide de sociétés françaises, est performant, propre et innovant : ses tarifs ne sont pas modulés en fonction de la distance mais en selon des horaires de la journée (basse, moyenne et haute fréquentation)... idée intéressante à reprendre en France ...

Nous rachèterons, à Santiago, le matériel volé en Argentine, à l'exception de l'ordinateur car nous ne parvenons pas à nous familiariser avec le clavier Qwerty espagnol (et notamment l'usage de l'accent), les habitudes ont la vie dure ...

Du point de vue commercial, il manque dans cette ville un Darty et un Décathlon ! 
L'électronique n'est vendu que par des grandes surfaces généralistes similaires aux "Galeries Lafayette" (la bande des 4 : Replay, Falabella, Paris, Johnson) : le choix est limité et les prix sont élevés ...
Néanmoins, Stéphane a retrouvé le même appareil photo que celui qui lui a été volé (Panasonic TZ6) à un prix très attractif, les miracles sont possibles !



Le lendemain, nous consacrons une journée à la visite de Valparaiso.
Située à une centaine de kilomètres à l'ouest de Santiago, Valaparaiso est une grande ville de 300 000 habitants qui borde l'océan Pacifique.

Valparaiso a longtemps été le plus grand port de l'Amérique Latine, des milliers de marins ont transité dans les bas quartiers de cette ville comptoir.
Pablo Neruda, le grand poète Chilien y avait une maison.

En 1914, c'est l'ouverture du Canal de Panama : il est désormais possible d'éviter le passage du Cap Horn (transit entre l'Europe et le Pacifique).
Depuis cette date, la ville vit dans une sorte de léthargie.
Mais, en faveur d'une politique commerciale dynamique, le port se réveille car il est devenu zone franche.
Pour s'en rendre compte, il suffit de regarder le ballet fascinant des cinq énormes grues qui chargent et déchargent des centaines de conteneurs.

Les quartiers de Valparaiso au niveau de la baie sont constitués d'immeubles (certaines tours récentes sont très laides) qui témoignent de la splendeur passée de la ville : la bourse, le port...
Mais c'est au niveau des collines "cerros" qui entourent la ville que se trouve le Valparaiso pittoresque, les rues qui montent, les points de vue sur la baie aux détours des places, les trolleys qui montent les collines sans discontinuer. Valaparaiso compte 45 cerros, nous ne pourrons évidemment pas tous les visiter même si ce n'est pas l'envie qui nous en manque.

Nous visitons les cerros Conception et Alegre : nous y voyons des maisons du 19ème siècle avec, aux murs,  de la tôle métallique peinte de couleurs vives. La rue Pierre Loti est une succession de ces maisons colorées.

Non loin de là, nous déjeunons français au restaurant "le Filou de Montpellier": au menu, carpaccio d'autruche, boeuf bourguignon et profiterolles (très décevant ce dessert) avec comme musique d´ambiance, du Charles Aznavour et Edith Piaf. Le patron est arrivé à Valparaiso il y a une dizaine d'années et se plaît bien ici. Il n'ouvre son restaurant que le midi et il affiche quasi complet. Afin de distinguer les clients chiliens des francais ou européens, c'est très simple... les chiliens savourent le boeuf bourguignon au Coca et à la bière!

Nous décidons de visiter la baie en bateau. Cette balade d'une demi-heure, très agréable au soleil, permet d'avoir une vue d'ensemble de Valparaiso et de sa ville voisine, Villa Del Mar.
En ce week-end de célébration du bicentenaire, les navires de guerre sont nombreux ; nous voyons même un sous-marin à moitié immergé.

Nous poursuivons par la visite du musée à ciel ouvert au niveau du cerro Bellavista : c'est un parcours urbain de découverte de fresques murales plus ou moins réussies (certaines sont là pour cacher la misère...). C'est surtout l'occasion de déambuler dans un quartier authentique de la ville sans hordes de touristes.

En fin de journée, nous nous rendons au panorama du cerro Artillera en empruntant le plus ancien trolley de la ville (cet ascenseur date de 1893). La vue sur le port et les cerros de Valparaiso est superbe au soleil couchant : le soleil décline lentement derrière nous (lueurs orangées sur Villa del Mar) puis des milliers de lumières de l'éclairage urbain s'allument, c'est certainement notre plus beau moment à Valparaiso!


Depuis la Bolivie, le volet de fermeture de l'appareil photo de Christophe ne se ferme plus.
Il y a vraisemblablement du sable dans le mécanisme ... et ce type de problème n'est pas couvert par la garantie (appareil photo acheté en Equateur il y a moins de trois mois).
Christophe doit donc rester deux jours de plus à Santiago afin de pouvoir récupérer son appareil photo réparé (bloc optique changé). Pendant ce temps, Stéphane prend le bus en direction de Pucon plus au sud.

13 septembre 2010

Le NOA, suite et fin...

Nous poursuivons notre périple dans le NOA (Nord Ouest de l'Argentine) en direction du sud.

La ville de Salta est notre nouvelle étape.
Salta est la plus grande ville du nord ouest du pays, 400 000 habitants, ancien carrefour commercial entre le continent et l'océan.

Malgré sa taille, Salta est une ville agréable à visiter, l'altitude y est peu élevée (les températures sont clémentes en soirée!).
C'est aussi une très belle ville, son architecture coloniale bien conservée fait penser à la ville de Sucre en Bolivie.

Nous trouvons, près du centre ville, un charmant hôtel à l'ambiance bohême. Notre chambre est située au fond d'une cour gravillonnée. Les murs sont peints de couleurs vives, la télévision est dans le jardin, la cuisine et les toilettes sont d'époque... Voilà une belle étape!

Beaucoup de monde au niveau de la place centrale de Salta (grande place dotée de tous les bâtiments traditionnels : la mairie, le musée historique, les banques et la cathédrale).
Ce lundi est le jour de la célébration de la vierge des miracles.
De nombreux stands ont été dressés sur un côté de la place, une messe sur le parvis de la cathédrale rassemble beaucoup d'habitants. Nous constatons de nouveau l'importance de la religion catholique en Amérique Latine.

Nous observons les belles maisons coloniales des rues adjacentes. Les entrées des demeures bourgeoises sont majestueuses avec les hauts plafonds, les portes en bois finement sculptées, les vitraux ...

Notre banque HSBC se trouve dans le quartier financier. Nous allons y rester presqu'une heure!
Ne parvenant pas à y retirer tout l'argent que nous souhaitions au distributeur automatique, nous entrons dans le corner HSBC Premier de l'agence.
La moquette est rouge et épaisse, la télévision écran plat débite les dernières news financières... mais le téléphone, lui, ne permet pas d'appeler à l'étranger.
Scène comique que de voir trois banquiers derrière un téléphone qui ne fonctionne pas...
Nous ne regrettons pas d'avoir choisi cette banque. HSBC est présent dans la quasi totalité des pays que nous traversons et ne nous fait pas payer de frais aux distributeurs (même ceux des autres banques!).
Par contre, en cas de problème, il est préférable de se débrouiller tout seul...

Nous reprenons la route vers le sud, et quelle route!
Les premiers kilomètres sont assez classiques, nous traversons des villages où nous voyons de nombreux chevaux. Puis soudainement, la vallée se resserre, les montagnes se font plus hautes et les couleurs plus vives (jaune, ocre, orange ...).
Nous entrons dans la Quebrada de Las Conchas probablement le plus bel endroit du NOA.

Le paysage est grandiose, nous ne savons plus où donner de la tête tant il y a de choses à voir à droite et à gauche. La nature se permet tout ici : es rochers ont des formes étranges (la gorge et sa luette, un crapaud, un champignon...). Un étroit passage dans la falaise (mais avec une hauteur vertigineuse) permet d'accéder à un amphithéâtre. Nous traversons un oasis puis ensuite un désert de sable, puis une petite forêt... quel paysage varié!
Partout, les couleurs sont éclatantes.

A peine remis de ce beau spectacle, nous entrons dans le village de Cafayate (prononcer cafa-chate), l'une de nos plus agréable étape en Argentine.
Ce village de 12 000 habitants est blotti au milieu des vignes. Les vins blancs produits ici sont les meilleurs du pays.
Dans le bus, nous faisons la connaissance avec une famille de Normandie (lui est argentin, elle est normande). Le couple et leurs deux enfants en bas âge ont décidé de quitter la France afin de vivre à Cafayate pour une durée indéterminée : 6 mois, un an ou plus... Ils louent une maison au village. Il a prévu de travailler en tant que menuisier.
Nous saluons cette attitude courageuse et peu commune chez les européens.

Cafayate est un village calme et agréable à visiter : les habitants jouent au babyfoot sur la place principale, d'autres se prélassent sur les terrasses aux alentours.
Nous sommes frappés et séduits par les devantures commerciales et les enseignes rétro style années 50-60, comme si le temps s'était arrêté ici ...
Nous goûtons une glace au vin blanc (délicieuse) et au vin rouge au glacier près de l'hôtel.

Justement, notre hôtel est tenu par de jeunes argentins. Si la chambre est assez classique, le jardin (avec sa pergola, son barbecue) a beaucoup de charme.
L'atmosphère calme et silencieuse donne envie de se relaxer, de ne rien faire... Cet hötel est certainement l'une de nos meilleures étapes depuis le début de notre voyage.

La journée du lendemain sera une journée de transit.
Lorsque nous quittons Cafayate, les vignes sont vite remplacées par un paysage de montagnes arides (cactus...).
Puis notre bus monte un col, et, à partir de là, le paysage change radicalement : nous traversons une forêt dense (une véritable jungle) puis des prairies et champs de cannes à sucre. Nous sommes entrés dans La vallée fertile, verte à cause de la forte pluviométrie de cette région (les nuages sont retenus par les montagnes).

Nous arrivons à Tucuman, ville sans grand intérêt touristique (cité en pleine crise économique à cause de la baisse des cours du sucre).
Nous trouvons un nouveau bourriquet ! (le premier ayant été volé à Jujuy) : il est un peu plus gros que notre premier mulet, sans doute la bonne nourriture du pays ...

Nous traversons, au cours de l'après-midi, des exploitations agricoles de blé, de mais, d'élevage ...
Notre route à travers la "Beauce" d'Argentine est monotone mais nous profitons pleinement du confort de notre bus cama avec WiFi !

Nous arrivons à la ville de Rioja en fin de journée, l'accueil est très décontracté au terminal de bus.
Par contre, le seul hôtel dans notre budget est cher et plutôt insalubre. Rioja est une ville jeune (nombreux étudiants) mais manque d'infrastructures touristiques.


Le lendemain, notre bus matinal nous dépose avec nos sacs à l'entrée du parc de Talampaya au milieu du désert.
Nous sommes seulement quatre dans le van lorsque la visite du parc commence. 
Notre véhicule entre dans une gorge étroite et profonde de plusieurs kilomètres. Nous sommes frappés et émerveillés par les formes les plus variées des rochers attaqués par l'érosion du vent et de l'eau, mais aussi, par les couleurs orangées des falaises. Le rocher du moine à une forme pour le moins extraordinaire. 
Nous croisons des autruches et de grands condors. L'impression surréaliste de cet endroit est renforcée par les dessins très anciens retrouvés sur des rochers à même le sol mais aussi par le silence qui règne dans ce parc (pas de touristes). Silence que nous troublons en criant : notre cri retenti trois fois, cet écho lié à l'étroitesse de la gorge.

Nous avons sympathisé avec nos voisines dans le van : Julia et Alicia, deux habitantes de Buenos Aires sont en vacances "dans la campagne". 
En début d'après-midi, nous partageons leur voiture de location avec chauffeur et partons visiter le deuxième parc situé presque en face du premier (et pourtant très différent) : le parc de Ischigualasto ou Vallee de la Luna.
L'entrée est chère mais la visite vaut le coup : nous nous arrêtons à plusieurs endroits du parc. 
De surprises en surprises : ici, un énorme rocher qui ressemble à la silhouette d'une personne endormie ; là, des boules de pierre noires ; plus loin, un lit de torrent formé de petits monts gris (il s'agit de volcans souterrains) et le bouquet final : un énorme champignon (plusieurs mètres de hauteur) devant une falaise ocre.
Et partout, ce sable gris qui fait penser au sol lunaire des clichés de la Nasa.

Nous passons la soirée dans le village de Saint Augustin de la Valle Fertil, un bourg calme qui mérite le détour, comme Cafayate.

Le lendemain (lever à 3 heures du matin !), nous rejoignons Mendoza après 5 heures de bus.
Mendoza est la troisième ville d'Argentine avec plus d'un million d'habitants. C'est une ville moderne et très européenne dans le style (nous nous croyons en Espagne) mais qui présente peu d'intérêt touristique. Nous nous promenons dans le centre ville puis dans le grand bois au nord de la ville (réplique du Bois de Boulogne avec ses courts de tennis, ses lacs artificiels, ses restaurants branchés).
La région viticole produit plus de 90% des vins du pays.

Nous quittons l'Argentine par un mini bus (dont les amortisseurs sont très sensibles aux défauts de la route...) de nuit.
Le passage de la frontière chilienne est long (2 heures : rayons X et fouille des bagages) mais néanmoins, nous arrivons vers 4 heures du matin au terminal terrestre de bus de Santiago.
Nous nous endormons, comme des SDF, sur les bancs de la gare déserte en cours de nettoyage par les équipes de l'entretien.

12 septembre 2010

Ennuis à Jujuy

Jujuy est une grosse ville de 200 000 habitants sans aucun intérêt touristique.
Nous décidons de nous y arrêter pour dormir et de repartir le lendemain vers Salta.

La ville est dépourvue d'hôtels "moyen de gamme", car il n'y a pas de touristes ...
Aussi, nous trouvons, via notre guide, un hôtel-residential qui a l'avantage d'être situé prés de la gare de bus.
Les chambres sont sombres, les matelas sont emprisonnés dans des alèses en plastique, les toilettes glauques... Pas terrible l'hôtel!
Et, nous nous rendons vite compte que la clientèle de l'hôtel est très particulière. Alors que nous consultons nos emails dans le hall de réception, nous voyons défiler des couples sans bagage ... c'est notre première nuit dans un hôtel de passe!

Le lendemain, nous nous rendons à la gare de bus de Jujuy, située dans un quartier populaire encombré.
Nous n'avons pas assez d'argent pour payer le bus, il nous faut trouver un distributeur de cash.
Jujuy n'a pas d'hôtels mais aussi pas de banques!
Nous décidons de nous séparer : pendant que Stéphane se dirige au centre ville (20 minutes de marche soutenue) en quête d'argent, Christophe garde nos quatre sacs à dos.
Grosse erreur ...
Le petit sac à dos de Stéphane est remplacé par un sac à dos noir quasi identique au nez et à la barbe de Christophe.
Nous perdons ainsi notre ordinateur (le super netbook Asus de Florian et Armelle) et toutes les photos prises en Bolivie (ainsi que d'autres documents plus personnels), l'appareil photo de Stéphane ainsi que ses lunettes correctrices de soleil ... sans oublier notre fidèle mascotte Bourriquet (Igor pour l'Amérique du Sud) !
Heureusement que Stéphane avait conservé son passeport sur lui ...

La police arrive très rapidement et nous emmène vers le commissariat le plus proche.
Nous y faisons une déclaration de vol en tentant de nous remémorer les objets présents dans le sac, l'officier de police est très compréhensif (la déclaration de vol sera refaite deux fois pour cause d'objets oubliés).
Il est à noter que bien sûr aucun policier ne parle anglais : l'Amérique du Sud est un continent où il est indispensable d'avoir des connaissances en Espagnol...

Nous décidons de chambouler notre planning et de rester une journée de plus dans cette "belle ville" de Jujuy afin de tenter de trouver nos biens au marché noir près de la gare de bus.
Mais c'est chercher une aiguille dans une meule de foin tant les vendeurs sont nombreux ...

En épilogue de cette mesaventure, nous effectuerons des sauvegardes hebdomadaires de nos photos, nos papiers d'identité seront quasi en permanence sur nous et nos bagages seront systematiquement attachés lors d'une pause prolongée.


Au cours des jours qui suivront, notre moral sera en berne ...
Notre voyage est ponctué de moments très forts, de visites de superbes endroits mais aussi de moments plus difficiles ...
Il faut faire face et se dire qu'un voyage comme celui-ci est une expérience unique dans une vie, expérience qu'il ne faut pas gâcher à cause de soucis matériels.

Qu'il est difficile de rédiger le blog avec les ordinateurs en clavier Qwerty d'Argentine et du Chili ! (enfin du monde entier sauf la France lol).
Il n'y aura peut-être pas tous les accents aux "e", "u", "a" pendant quelques temps dans nos posts, jusqu'à avoir un nouvel ordinateur.
De même, nous ne mettrons plus en ligne de photos ne pouvant pas actuellement les compresser.


Nous profitons de ce post pour remercier Apple, inventeur de l'Iphone et IpodTouch.
Ces appareils se révèlent indispensables, notamment lors des moments difficiles (rares) de notre voyage.
Ce sont de véritables couteaux Suisse! il nous permettent de téléphoner (via Skype), de lire et d'écrire les mails, de se géolocaliser, de consulter les dictionnaires linguistiques (pour une somme dérisoire), de lire les guides touristiques scannés, d'avoir les news de France (via les applications des journaux Le Point, Nouvel'Obs ...), sans compter les fonctions basiques (baladeur musical, appareil photo, jeux ...).

10 septembre 2010

Le NOA, l'Argentine originelle

Plutôt que de descendre la côte chilienne jusqu'au sud, nous avons choisi, après le désert d'Atacama, de rejoindre l'Argentine et de découvrir les régions du Nord Ouest Argentin (NOA) jusqu'au niveau de Santiago (nous repasserons alors la frontière vers le Chili).


Le vendredi 10 septembre, nous quittons le désert d'Atacama pour un voyage de 10 heures de bus vers le village de Purmamarca en Argentine.
Nous voyageons avec la compagnie Argentine Andesmar : le bus est confortable, le personnel est très professionnel, le passage de la frontière Argentine (une douane perdue dans les montagnes) se passe sans problème.

Lors du trajet, nous traversons de superbes paysages montagneux désertiques, une grande saline blanche (la troisième après celle de Uyuni en Bolivie et Atacama au Chili), des vallées larges ou encaissées, une sorte de Sud-Lipez bis.
Le spectacle de notre bus panoramique est superbe, nous ne nous en lassons pas!

Notre bus nous dépose à Purmamarca, un village très touristique (beaucoup de stands d'artisanat) assez chic et dont les rues ont un certain cachet (les maisons ont une architecture classique qui rappelle les demeures des villes de la Touraine). La petite église blanche à côté d'un arbre multicentenaire a beaucoup de charme.
Notre chambre isolée est située face à un camping : silence, calme et sérénité, un bon début en Argentine!

Au dîner, Stéphane se délecte d'un excellent steak de boeuf tendre et goûteux ; la viande d'Argentine est incontestablement la meilleure du monde!

Le lendemain, nous visitons le village mais aussi, et surtout, la vallée aux rochers colorés de Pumamarca, patrimoine mondial de l'UNESCO. Les rochers sont colorés en beige, violet en passant par le jaune, l'ocre... il y aurait sept couleurs differentes ! un trés beau tableau naturel photogénique que l'on surnomme la vallée des peintres ...

Plus au nord, la ville de Tilcara (étoile filante en Quechua) est plus populaire. 
Le principal centre d'intérêt de cette ville est une forteresse restaurée de l'époque précolombienne, le Pucara de Tilcara.
C'est un ensemble d'habitations très bien restauré (avec les explications de l'université locale), en pierre ocre, toit de bois de cactus. Certaines portes sont si étroites que même Stéphane a des difficultés pour entrer dans les maisons! La balade entre les maisons et les cactus est très agréable, beau panorama de la vallée.

Nous nous rendons ensuite brièvement à Humahuaca dans un bus brinquebaluant (le passage de la 1ère vitesse est une épreuve pour le chauffeur presque aussi âgé que le bus...). Située au nord de l'Argentine, Humahuaca est dotée d'une place de caractère avec son hôtel de ville de style colonial (murs blancs boursouflés), sa belle église et son monument de 1950 dédié à l'indépendance (une statue en bronze sur un promontoire rocheux).
Malheureusement pour Christophe, pas de souvenirs à acheter ici, c'est la fin de la saison et les artisans d'origine indienne sont partis !

Nous arrivons a Jujuy en fin de journée via un bus complètement bourré! Il n'y a plus de place dans la soute, nos gros sacs voyagent dans la cabine avec nous. 
Nous sommes impressionnés par le nombre de bagages que peuvent prendre les argentins ...

6 septembre 2010

Atacama, le désert le plus aride au monde

San Pedro d'Atacama est un village d'environ 5 000 habitants situé au coeur du désert le plus aride au monde (pluviométrie quasi inexistante à cause de la chaîne andine d'un côté et du courant marin Humboldt de l'autre).
Il y fait chaud le jour ( 30-40ºC) et froid la nuit (0ºC voire moins).
Cette région est stratégiquement très importante pour le Chili : le sous-sol est riche en minerais (cuivre) et en salpêtre.

D'après d'anciens visiteurs, San Pedro d'Atacama était, il y a quelques années, une agréable étape pour les voyageurs en quête d'aventures dans le désert et les salinas proches.
Aujourd'hui, tout cela a bien changé ...
Certes, le village a un certain charme : maisons basses en adobes, charmante place centrale avec sa petite église blanche, drapeaux chiliens à chaque porte, pancartes publicitaires en bois ...
Mais on se croirait dans un décor de film de western où tout est fait pour soutirer de l'argent aux touristes : la rue Caracoles (= rue principale) est une succession de restaurants touristiques chers, d'agences de tourisme, d'hôtels ...
La ville est dépourvue de commerces de base (boulangerie, primeurs...).
En déambulant dans les rues nous avons l'impression de voir plus de touristes que d'habitants ...

Circonstance aggravante, l'accueil de la plupart des commerçants est déplorable.
Par exemple, une loueuse de vélo qui nous regarde à peine, une commerçante qui fait éclater sa bulle de chewing-gum devant nous ou encore un commerçant qui préfère répondre au téléphone plutôt que de nous servir.
Nous avons également observé le manque d'initiative de certains commerçants : le prix d'une prestation s'accroît en quelques heures après un coup de fil au patron ...
Bien entendu, aucun de ces commerçants ne maîtrise l'anglais, langue maternelle de la plupart des touristes ici ...
Cette attitude désagréable est-elle un comportement habituel chez les chiliens ? Est-elle liée à notre apparence vestimentaire "routard" (routard = pauvre). A suivre ...

Heureusement, il y a des exceptions, l'agence Terra Extrême en est une : les guides sont très compétents, ils prennent le temps de montrer les choses sur le terrain et au niveau de l'accueil en agence, rien à redire.

San Pedro d'Atacama est une destination touristique qui monte : en témoigne l'augmentation démographique exponentielle du village qui compte aujourd´hui 5 000 habitants contre moins de 2 000 habitants en 2002, date du dernier recensement (cf. panneau à l'entrée de la ville) ; l'accueil ne devrait pas s'améliorer ...


Vous l'aurez compris, nous n'avons pas vraiment aimé le village mais qu'avons nous fait lors de notre séjour de quatre jours ?

Le premier jour, après une bonne grasse matinée et quelques coups de fils vers la France (merci à l'inventeur de Skype), nous enfourchons des VTT loués en direction la Vallée de la Mort à quelques kilomètres de San Pedro.
C'est le désert, il y fait très chaud, vraiment très chaud ...
Nous trouvons l'entrée de la vallée : un petit canyon qui débouche sur une haute dune de sable (30-40 m). La couleur ocre de la pierre est superbe au soleil. En arrière-plan, le majestueux volcan Licancabur.
Nous déjeunons à l'ombre de rochers à même le sable. Nous avons été suivis par trois chiens errants qui nous regardent manger. Ils nous quitteront peu après lors de la descente sur la route du retour.
Nous reprenons nos vélos et parcourons la vallée de la mort : d´un côté, la dune où s'entraînent deux jeunes (sandboard : descente de la dune en surf - version estivale du snowboard) et de l'autre, la barre de rochers ocre et aride, un spectacle impressionnant!

Le lendemain, nous partons de bonne heure (3 heures du matin) en direction des Geysers del Tatio (2 heures de route). Nous arrivons sur un plateau désertique à 4 300 mètres d'altitude juste avant le lever du soleil.

Les geysers ne sont visibles que lorsque la température extérieure est basse (la vapeur d'eau forme alors un beau voile) ; et, en effet, ce matin là, la température est réellement fraîche : -10ºC. Nous sommes gelés malgré l'empilement des couches de vêtements ; heureusement que les geysers nous réchauffent les mains ...
Nous circulons, en groupe, entre les geysers et les marmites d'eau bouillante. Les couleurs rouges, vertes et bleues donnent du relief aux "baignoires" : ce sont les minéraux qui colorent la pierre.
Puis les premiers rayons du soleil apparaissent : le panorama d'ensemble de la vallée est impressionnant; geysers au premier plan, montagnes en fond.
Nous petit-déjeunons de cakes et de chocolats chauds à proximité de jets de vapeur. Cadre peu ordinaire pour un petit déjeuner!

Lorsque le soleil s'est bien levé et que la température est remontée de quelques degrés, nous nous dirigeons vers un bassin naturel d'eau chaude. Nous faisons trempette dans une eau de 30ºC environ.

Sur la route du retour, notre guide nous montre une plante protégée du parc : ressemblant à une mousse géante verte, elle pousse par dessus les rochers.
Elle secrète une substance collante utilisée pour ses propriétés médicinales.


L'après midi même, nous reprenons nos VTT pour visiter la Vallée de la Luna à 15 kilomètres de San Pedro.
La visite commence par une excursion dans une grotte longue de 20 mètres : le plafond est bas, c'est éprouvant pour les grands et, finalement, il y a peu de choses à voir.
Nous entrons ensuite dans le canyon : les couleurs orangées des rochers contrastent avec le sable gris ; les rochers sont des pics acérés.
C'est lorsque nous sortons du canyon que nous nous retrouvons dans un paysage grandiose et désertique qui fait penser au paysage lunaire tel que l'on peut l'imaginer : une large étendue de sable gris avec rochers blancs, absence de végétation, chaîne montagneuse en arrière plan : une impression d'immensité!
Nous vivrons un superbe coucher du soleil (en compagnie de dizaines de touristes) au coeur de cette vallée : beau spectacle que de voir le volcan Licancabur rougir puis disparaître.
La roue arrière du vélo de Stéphane est crevée, nous rentrons rapidement au village, entre deux gonflettes de chambre à air, avant que la nuit noire ne tombe (nos vélos sont bien entendu dépourvus de phares ... et nous avions insisté auprès de la commerçante afin d'avoir une pompe et un kit de réparation!).


Nous nous séparerons le dernier jour : Christophe part visiter les Lagunas Altiplanicas y Salar de Atacama (les trois jours du trek au Salar de Uyuni et Sud Lipez ne lui ont pas suffit!), pendant ce temps, Stéphane se passionne (qui l'aurait cru ?) pour les ruines de Pukara de Quitor.

Le tour des Lagunas Altiplanicas y Salar de Atacama commence par la visite du village de Toconao ... toutes les maisons sont construites non pas en adobe (argile) comme le reste de la région mais en pierre d'origine volcanique : la Liparita. 
Le village est aussi célèbre pour le clocher de son église : il ne se trouve pas sur le toit de l'église mais au milieu de la place principale à quelques mètres de l'église comme s'il avait été oublié par l'architecte lors de la construction ... En fait, il s'agit d'un clocher-tour ou d'un campanile ; c'est un peu la Tour de Pise du Chili sauf qu'elle ne penche pas.
Mais Toconao ou plutôt ses alentours réserve une autre surprise de taille : la Vallée de Jerez. Il s'agit d'un petit oasis incroyable coincé entre les dunes du désert et une carrière de Liparita où coule une rivière au milieu de milliers d'arbres fruitiers. 
Nous avons envie d'y rester toute la journée mais nous poursuivons vers le Salar de Atacama, plus précisement la laguna de Chaxa ... 

Le Salar de Atacama est le cinquième plus grand du monde : il couvre une superficie de 3 000 km2, on se sent tout petit dans cet immensité. Il est cependant moins impressionnant que celui du Salar de Uyuni sans doute parce qu'il est beaucoup moins blanc et moins lisse. En effet, par manque de pluie dans la région, il s'agit plus d'un mélange de terre et de sel ...
Le Salar de Atacama comprend également une réserve de flamands roses.

Le tour se termine par Las Lagunas de Miscanti y Menique ; les anglais diraient "last but not least", évidemment ce n'est pas nos premiers lacs de la cordillère des andes mais l'effet est toujours aussi sensationnel. 
Pour résumer, cette journée a été agréable lorsque l'on dispose de temps même si les lieux visités sont moins impressionnants que le Salar de Uyuni ...

Stéphane, lui, a été en vélo au Pukara de Quitor, une forteresse construite sur les flancs d'une montagne au 12ème siècle. Le village est très bien conservé car enseveli sous le sable pendant des décennies. Très beau panorama de la vallée du haut de la montagne.
La ballade se poursuit en VTT vers un passage étroit créé par l'érosion de la montagne, le Gargantua del Diablo. Les pics acérés font en effet penser aux dents du diable, une région désertique et assez peu avenante...

En fin de journée, nous nous rendons au centre spatial SPACE à quelques kilomètres de San Pedro.
Et, pendant plus de 2 heures, en compagnie de l'astronaute Alain Maury et de sa femme, ainsi qu'une trentaine d'autres francais (sans doute la quasi totalité des francais présents ce jour là à San Pedro) nous apprenons à comprendre et à lire le ciel, à rechercher les constellations du zodiaque, à retrouver l'orientation sud en s'aidant de 6 étoiles.
A l'extérieur dans le jardin, une dizaine de télescopes nous attendent. Ils sont pointés vers les planètes et galaxies proches.
Nous apprenons également comment séduire son partenaire par la lecture du ciel, et c'est finalement très simple ...
L'exposé est passionnant et nous éprouvons un grand plaisir à entendre parler la langue de Molière, à s'exprimer l'esprit et l´humour francais (l'astronaute a beaucoup d'humour).
En 2012, un grand projet de 66 télescopes sera mis en place dans la vallée réputée pour son ciel d'une grande pureté.

La Bolivie : bilan et impressions



Voici le bilan de notre (trop) court séjour en Bolivie :

Nous avons aimé :

-    La variété et la beauté des paysages de ce pays et en particulier le Sud Lipez, le Salar du Uyuni et l’Île du soleil.
-    La très agréable et dynamique ville de Sucre.
-    La visite marquante des mines de Potosi.
-    L’activité bouillonnante des marchés de La Paz.


Nous avons moins aimé :

-    Le contact parfois difficile avec les boliviens : les habitants sont plus « rustres » qu’au Pérou et le contact avec certains hôteliers ou commerçants n’a pas été très bon. Heureusement, nous gardons un excellent souvenir de notre rencontre avec le guide du couvent de Potosi.

-    L’affluence de touristes et en tête les français ! Naïvement, nous pensions que la rentrée scolaire et l’absence de présence inca limiteraient les hordes de touristes… Cela n’a pas été le cas même si leur nombre a diminué (mais c’était encore trop ! nous avons tendance à oublier que nous sommes aussi des touristes lol).
-    Et quelques détails : l’hygiène douteuse de certains restaurants (notre première turista !), l’état de délabrement des bus boliviens, pour Christophe, le poulet (à tous les repas et à toutes les sauces !), des droits d’entrée à certains lieux touristiques qui sont discutables et qui ont tendance à se multiplier. Par exemple une ancienne route à La Paz qui devient un parc national !


Et nous ?

Nous avons été émerveillés et surpris par la Bolivie : émerveillés par les paysages boliviens (montagnes, plateaux mais aussi le lac Titicaca) et surpris par le délire urbain de La Paz.

Nous avons souffert du froid (en particulier Christophe) mais il est difficile de faire autrement étant donné l’altitude !

A notre arrivée en Bolivie, nous avons ressenti un coup de fatigue à cause de la turista, et probablement aussi, à cause de notre suractivité au Pérou (Machu Picchu …).
L’étape de plusieurs jours à Sucre nous a permis de nous reposer !

Le moral reste bon ; nous n’avons pas de nostalgie de la France même si Christophe aimerait bien davantage de variétés dans nos repas (il rêve du fromage bien de chez nous !) et souffre un peu du manque de confort de certains hôtels (pas de chauffage, douche froide …).
Pour nous réchauffer (au sens propre comme au sens figuré), nous avons testé nos premières bouteilles de vin (marques Kolberg et Santa Catalina), vins corrects pour le prix (moins de 2 euros) … nous attendons avec impatience le Chili pour le vin et l’Argentine pour la viande ….

Contrairement à notre volonté, nous n’avons toujours pas eu l’occasion de se loger chez l’habitant (via les offices de tourisme ou le site internet couchsurfing). Pourquoi ? par manque de temps, de préparation …


Nos observations concernant la Bolivie.

Notre séjour en Bolivie aura été court (seulement 2 semaines) et il nous est difficile d’avoir une connaissance précise du mode de vie des boliviens.

Néanmoins, les observations que nous avions formulées à l’encontre des péruviens (voir le dernier post au Pérou) s’appliquent globalement à la Bolivie.


Le niveau de vie des boliviens est sensiblement plus faible que celui du Pérou et se rapproche de celui de l’Equateur.
Le commerce et le tissu industriel y sont moins développés qu’au Pérou ou Chili mais nous n’avons pas visité les régions riches de l’est du pays.

Il existe de grandes disparités entre les régions du pays : les régions riches et en forte croissance économique (+15% de croissance à Santa Cruz et Cochabamba) des plaines de l’est du pays contrastent avec les régions andines qui pâtissent notamment de la chute des cours de l’étain.

De ce fait, les régions riches sont régulièrement en conflit avec le pouvoir politique de La Paz (orienté à gauche) et recherchent l’autonomie (via le référendum).
Ces divisions affaiblissent la Bolivie.

Nous avons constaté à plusieurs reprises que les boliviens revendiquent et manifestent souvent, comme en France !
Par exemple : une manifestation vue à Sucre, le long conflit de Potosi auquel nous avons heureusement échappé ; notre planning aurait difficilement encaissé un black out de 15 jours !.
D’après le site du ministère des affaires étrangères français, il est d'usage en Bolivie de bloquer les routes ou les accès aux villes en cas de grèves, comme nos chauffeurs routiers !

La Bolivie est un petit pays comparé à ces voisins (tout de même deux fois la superficie de la France pour seulement 10 millions d’habitants !) qui a été historiquement victime de la richesse de son sous-sol :
- surexploitation des richesses minières par les espagnols (qui considéraient la Bolivie comme leur plus importante colonie : 10 ans d’une guerre acharnée auront été nécessaire pour l’indépendance)
- plus d’accès à l’océan suite à la guerre perdue contre le Chili (exploitation du salpêtre)
- terres perdues en amazonie suite à la guerre contre le Brésil (exploitation des réserves pétrolières).

Au lendemain de son indépendance (vers 1825 pour ceux qui n’ont pas visité avec nous la « casa de la libertad » à Sucre), la Bolivie aurait pu fusionner avec l’Argentine voire avec le Pérou : c’était le rêve de Simon Bolivar (former une grande nation sud américaine) qui ne se réalisera pas pour cause de d’égoïsme et de repli sur soi des nations.

Les conséquences ont été immédiates : affaiblissement économique de ces pays, ingérence économique de nations étrangères (compagnies pétrolières…), instabilité politique (alternance de régime démocratique et militaire).


Du point de vue touristique, la Bolivie se visite principalement pour ses paysages variés.
Hormis le site inca majeur de Tiwanaku au bord du lac Titicaca (que nous n’avons pas visité faute de temps et sans doute de peur d’être déçu après l’inoubliable Machu Picchu), la richesse culturelle de la Bolivie se limite aux bâtiments coloniaux espagnols.

Et voici notre traditionnel chapitre pratique,
le coût de la vie pour les visiteurs :
Amis radins, la Bolivie est le pays le moins cher d’Amérique du Sud !
Il est possible de vivre correctement avec un budget d’environ 15-20 € / jour / personne.

Quelques exemples de prix :
Nuit d’hôtel : à partir de 50 bolivianos, en moyenne 80 bolivianos / 9 euros
Repas : avec menu hors resto touristique, 10 bolivianos / 1 euro
Bus : 8 h en économique, 70 bolivianos / 8 euros
Taxi : 15 minutes de course pour 4 bolivianos / 0,5 euro
Musée : entrée à 10 ou 15 bolivianos / 1 à 1,7 euro

En terme de nourriture au supermarché, les prix sont environ 4 à 6 fois moins chers qu’en France. Cela va changer au Chili …
Lorsque cela est possible, il faut acheter ses souvenirs (notamment les textiles) en Bolivie et non pas au Pérou ni au Chili !
En ce qui nous concerne, nous avions déjà fait le plein de souvenirs au Pérou, nous avons donc été très raisonnables.


FICHE D'IDENTITE DE LA BOLIVIE - Chiffres de 2009

- Population : 9,8 millions d´habitants.
- Superficie : 1 098 581 km² (soit 2 fois la France).
- Densité : 9 hab./km² (en France, 110 hab./km²).
- Capitale : Sucre est la capitale constitutionnelle. La Paz est le siège du gouvernement.
- Espérance de vie : 67 ans.
- Langues : espagnol (officielle), quechua, aymara et guarani.
- Monnaie : boliviano (1 euro = 9,1 bolivianos en 07/2010).
- Régime : démocratie présidentielle (élections tous les 5 ans). 
- Président de la République : Evo Morales (élu en décembre 2005).
- Richesse : meilleur taux de croissance du continent en 2008 (+3%).
- Religion : catholique (95 %).
- Sites inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco : la ville de Potosí (1987), les missions jésuites de Chiquitos (1990), la ville historique de Sucre (1991), le fort de Samaipata (1998), le parc national Noel Kempff Mercado (2000), le centre spirituel et politique de la culture tiwanaku (2000).



La Bolivie est divisée en cinq régions bien distinctes :

- L'Altiplano : ce haut plateau (au-dessus de 3 000 m) est entouré par deux chaînes montagneuses. À l'est de l'Altiplano, la cordillère Royale : 500 km de long, 30 km de large, 300 pics à plus de 5 000 m ! Les plus beaux : l'Illampu, le Huáyna Potosí et l'Illimani (qui domine la ville de La Paz). À l'ouest, la cordillère Occidentale et ses sommets volcaniques tels que le Sajama (6 500 m), les Payachatas ou le Licancabur (ce beau volcan derrière la Laguna Verde).
- Les Yungas : c'est au nord-est de La Paz que se trouve cette région où les Andes épousent l'Amazonie. C'est cette région d'une végétation abondante.
- Les vallées : entre 1 500 et 2 500 m, les vallées se caractérisent par un climat doux et une végétation verdoyante. Ses terres fertiles font de cette région le grenier de la Bolivie.
- Le Chaco : riche en pétrole, cette zone sèche et plate s'étend sur le coin sud-est de l'Oriente. Du fait de sa faible densité en population, on y trouve un échantillon de variétés rares de la faune et de la flore.
- El Oriente : il s'agit de l'Oriente proprement dit. Cette région occupe 67 % de sa surface. Zone de plaines torrides, d'une végétation luxuriante, elle constitue aujourd'hui le principal espoir économique du pays (Santa Cruz est devenue la locomotive du progrès bolivien).

3 septembre 2010

Salar de Uyuni et Sud Lipez : Mas bonito !

Le temps passe vite et il nous faut quitter la très agréable ville de Sucre car le programme au Chili et Argentine est chargé et notre avion décolle de Buenos Aires le 24 octobre !

Vers 7 h, notre bus quitte Sucre pour Potosi (3 heures de route).
Puis, nous repartons aussitôt en direction d’Uyuni au sud de la Bolivie (6 heures de route).
Nous avons eu la bonne idée de voyager en journée : nous traversons de splendides paysages montagneux.
Nous passons de plaines désertiques de sable blanc ou de rocailles à des vallées plus encaissées.
Les rochers, de couleur noire, sont d’origine volcanique.
En arrière plan, nous observons des hauts sommets enneigés.

Les cactus sont omniprésents sur les flancs des montagnes : cette région est sèche et aride. Mais, avant d’arriver à Uyuni, nous traversons une vallée recouverte d’une fine couche de neige… Il va falloir sortir sa polaire !

Uyuni est situé sur un immense plateau désertique à 3 700 m d’altitude : seuls de maigres buissons parviennent à survivre au froid et aux vents violents qui balaient cette plaine.
A l’entrée de la ville, ces buissons sont recouverts de centaines de sacs plastiques : pas très positif pour l’image d’Uyuni …

En descendant du bus, nous sommes surpris pas le vent violent et le froid.
La ville ressemble à un point de non retour : des rues droites sans fin, des trains rouillés et abandonnés en périphérie de la ville, une statue à la mode soviétique plantée près de la gare. Le temps s’est arrêté ici !
Amateurs d’architectures et de belles façades, passez votre chemin. Uyuni n’est pas pour plaire !

Nous y resterons qu’une soirée, le temps de trouver l’agence pour le tour des prochains jours au Salar de Uyuni et Sud Lipez.
Nous tentons l’auberge de jeunesse de la ville : mais celle-ci n’a rien à voir par rapport à l’AJ de Sucre. La chambre est sombre et humide, sans prise électrique (comment recharger nos batteries ?) et avec de l’eau chaude qu’à certaines heures de la journée (douche limitée à 5 minutes).
L’eau est une denrée rare dans le désert, nous apprendrons plus tard que l’approvisionnement en eau courante d’Uyuni ne se fait que le matin entre 7h et 11h.

Nous décidons de changer d’hôtel et trouvons, à proximité de la gare, un logement convenable (par rapport à ce que l’on peut trouver ici) avec douche chaude et chambre spacieuse (lit avec plusieurs couvertures, la chambre n’est pas chauffée …) dans l’hôtel Avenida.
Le guide de Routard compare cet hôtel à « Prison Break » ! Il s’agit en effet d’un long couloir avec une double rangée de cellules … pardon, de chambres de chaque côté.
Comme dans tous les hôtels des environs, la douche est électrique : c’est une sorte de gros pommeau plastique blanc fixé au plafond, plus le débit de l’eau est fort, plus la douche est froide.

Lors de la tournée des agences, nous découvrons que l’organisation du tour est assez rigide quelque soit l’agence.
6 personnes dans le 4x4 (deux passagers seront au milieu, pas pratique pour les photos … heureusement nous alternerons très fréquemment), parcours unique et chargé le 3ème jour (debout a 5h du matin et franchissement de la frontière en cours de matinée). Le tour de 4 jours que nous voulions faire n’est pas intéressant car la journée supplémentaire est consacrée à la grimpette (2h) du volcan Tunupa au bord du Salar.

Lorsque les jeeps ne sont pas complètement remplies, les agences s’échangent les clients.
De ce fait, les coûts sont optimisés et le tarif final est très raisonnable : 85 dollars

Nous changeons tous nos plans et décidons de faire un tour de 3 jours avec, en fin de parcours, le passage de la frontière Bolivie Chili.
Nous choisissons une agence qui nous paraît sérieuse : c’est toujours hasardeux de choisir une agence parmi des centaines d’autres tant leurs prestations sont identiques. Il reste alors le feeling et le détail qui fera la différence : notre agence a de bonnes cuisinières (c’est important de bien manger lorsqu’il fait froid !).

Quelle nuit froide dans notre hôtel sans chauffage mais avec un nombre élevé de couvertures ; record de température battu : 12 C.
Le plus difficile est de se lever au petit matin pour la douche chaude : il faut enfiler ses vêtements, aller voir le responsable de l’hôtel afin qu’il déverrouille le cadenas de la douche commune (pas de douche entre 21h et 7h du mat.) et attendre patiemment en grelottant devant le pommeau de douche que la température de l’eau devienne clémente.

Sans exagérer, nous verrons, lors de notre circuit de trois jours au Sud Lipez, les plus beaux paysages d’Amérique latine ! Pourquoi ?
Ce qui frappe le visiteur, c’est l’impression d’immensité : de larges étendues arides et sauvages sans présence humaine ; le Salar du Uyuni est immense comme deux départements français, du blanc à perte de vue !
C’est également une région très variée : le Salar bien sur mais aussi les volcans, les pics enneigés, les immenses vallées désertiques, les déserts, les geysers, les rochers au milieu du désert et les lacs ! et des couleurs magnifiques !
Les lacs colorés, à l’ombre de volcans qui offrent des paysages à couper le souffle.



Mais voici le récit de notre excursion dans le Salar de Uyuni et Sud Lipez :

C’est le grand départ ce 4 septembre en milieu de matinée : nous quittons Uyuni avec nos 5 litres d’eau chacun et nos appareils photo rechargés.
Nous sommes accompagnés d’un couple d’américain (Jaz et sa compagne) et d’un couple d’anglais (Nicola et Theo), entre 25 et 30 ans. Nous pratiquerons l’anglais pendant tout le circuit ! Christophe est aux anges, Stéphane découvre les subtilités de vocabulaire et d’accents entre l’ancien et le nouveau monde !
Nous allons bien nous entendre avec eux, sportifs, aimant les grands espaces, bon buveur de vin en soirée (même si le vin bolivien n’est pas des meilleurs …).

Premier arrêt en périphérie de la ville : le cimetière de trains.
Un spectacle de fin du monde !
Dans le désert, nous y voyons des locomotives à vapeur rouillées et ensablées (roues à moitié dans le sable) avec, à l’arrière, les wagons également rouillés : des wagons citernes portant encore le sigle d’une compagnie bolivienne…
L’ensemble est abandonné à proximité de la voie de chemin de fer reliant la Bolivie au Chili. Ces trains transportaient vers la côte les minerais dont regorgent le sous-sol bolivien (cuivre, argent…). Le développement du transport par camion, les guerres, l’épuisement des filons ont tué le transport ferroviaire.
Un lieu étrange, très touristique aussi (Stéphane a compté plus de 50 jeeps garées !) qui vaut vraiment le détour.

Nous partons en direction du Salar de Uyuni.
Petite escale touristique dans un village pour voir (plutôt qu’acheter tant c’est laid) de l’artisanat local. Les maisons sont construites en briques de sel : de couleur beige-gris veinées de stries noires.


Le Salar de Uyuni est une immense étendue de sel (12 500 km² : c’est visible de l’espace) et d’une épaisseur moyenne de 8 mètres. Situé à 3 700 mètres d’altitude, le Salar est le vestige d’un immense lac d’eau de mer préhistorique qui s’est depuis asséché.
Cette région représente un tiers des réserves mondiales de lithium, le constituant essentiel des batteries des voitures électriques de demain.

Notre 4 x 4 traverse de vastes étendues blanches.
Au bleu du ciel et au blanc du désert de sel s’ajoutent des images étonnantes : par effet de la réverbération, nous avons l’impression que les montagnes des alentours flottent dans les airs.
A certains endroits recouverts par une fine couche d’eau, le reflet du ciel sur le Salar donne une impression étrange d’imaginer voir l’infini car le bleu du ciel et son reflet ne font qu’une seule image.
Le sol est soit humide (la forte concentration en sel empêche l’évaporation de l’eau présente en profondeur) soit sec et craquelé (en forme hexagonale). Il vaut mieux porter des lunettes de soleil à fort indice de protection car la luminosité est très élevée.

Nous faisons une pause photo où nous imaginons des effets d’optiques aux résultats étonnants ! Bourriquet est notamment mis à contribution.

Nous déjeunons sur l’île Pescado (pêcheur): il s’agit d’un îlot rocailleux (rochers ocre) curieusement « planté » au milieu du Salar et pourvu de centaines de cactus géants aux formes étranges et atteignant jusqu’à 10 mètres de hauteur … soit des centaines d’années de « pousse » …
En bon français, nous escaladons l’île par l’arrière en évitant de payer les droits d’entrée ! Le panorama sur le Salar avec les cactus au premier plan est exceptionnel !



Après un repas avec de la viande de lama au menu (cela ressemble à la viande de porc avec plus d’os et de graisse … Christophe déteste et regrette la viande d Alpaga oh combien plus tendre), nous partons vers un endroit où sont extraits du sol des briques de sel : elles serviront à construire les maisons des environs.

Nous visitons le fameux « hotel de sal », hôtel en briques de sel situé en plein milieu du Salar … impressionnant … nous avons envie de le tester, mais malheureusement, afin d’éviter toute pollution du Salar, il s’agit désormais d’un musée ! Quelle frustration.

Elle ne durera pas longtemps puisque notre refuge de la nuit est lui aussi construit en briques de sel, avec du sel grossier au sol et des lits en sel ! Un bémol, notre cuisinière a oublié la salière !
Le refuge est adossé au flanc d’une montagne avec vue directe sur l’immensité du Salar.
Stéphane profite d’une pause après le thé pour escalader la montagne et jouir d’un superbe coucher de soleil sur les montagnes et ses cactus.
La nuit ne fut pas trop froide et au petit matin, un superbe lever de soleil sur le Salar, les montagnes prennent une teinte orangée, on ne s’en lasse pas !



Nous partons explorer le Sud Lipez.
Après une escale sans intérêt au paisible village de San Juan, nous traversons une large plaine de terre sans végétation. Nous recroisons la voie de chemin de fer Uyuni et Oruro.
Puis nous entrons dans le Salar de Chigana, encore une vaste étendue de sel avec au loin de hautes montagnes.

Nous traversons une vallée d’une belle couleur verte (touffes d’herbes).
Nous arrivons à une vaste étendue rocheuse au pied de deux volcans : les rochers d’origine volcanique (lave pétrifiée) ont des formes étranges et offrent des points de vue unique sur les environs.
Notre 4 x 4 monte à présent une montagne, et après avoir roulé le long de deux lacs asséchés (d’une belle couleur blanche), nous arrivons au lac Canapa.

Au pied d’un grand volcan, le lac d’une belle couleur bleue foncée est peuplé de centaines de flamants roses. Le rose du plumage contraste avec le bleu intense du lac, un mix de couleur à faire pâlir les photographes !

Au cours de l’après midi, nous passerons devant plusieurs lacs au couleurs différentes : le lac Hedionda d’une teinte bleu claire (les flamants très nombreux luttent contre le vent violent), le lac Honda, le lac Ramaditas et en fin de journée, le lac Colorada.

Nous traversons également un désert aride, le désert de Siloli. C’est une vaste étendue de sable balayée par un vent violent et encadrée par de montagnes orangées et blanches.
Plus loin, dans le désert, nous escaladons des rochers sculptés par le vent et aux formes étranges (des petites lamelles et grandes dalles de pierre posées les unes sur les autres).
C’est notamment le cas de l’arbre de pierre, une sorte de champignon de pierre haut de 3 mètres et que l’on retrouve dans un tableau de Dali.

La laguna Colorada est un grand lac à 4200 mètres d’altitude dont l’eau salée est d’une belle couleur marron à rouge (couleur liée aux sédiments rouges et aux pigments d’algues et de microorganismes).
C’est un superbe lac peuplé de centaines de flamants roses. Et en arrière plan, un grand volcan.
Quel meilleur endroit pour dormir!



Tous les touristes se retrouvent dans le même refuge, une grande bâtisse avec électricité et douche chaude (à condition de payer 10 bolivianos), le luxe !
Nous passons une soirée en musique avec la guitare et le chœur du groupe d’israéliens très en verve (le vin et la bière coulent à flots). Comme prévu, la nuit fut glaciale : -10°C à l’extérieur, 2°C à la fenêtre de notre chambre non chauffée.
Sac de couchage, deux couvertures, deux combinaisons thermiques et chaussettes au pied, nous n’avons pas eu froid !

La dernière journée du trek commence à 5 heures du matin par un petit déjeuner de pancakes.
Nous partons sous un froid glacial (le radiateur de la jeep peine !) en direction des Geysers Sol de Manana.
Notre premier geyser crache de la vapeur en permanence comme une cocotte minute : un geyser que nous traverserons héroïquement, photo à l’appui ! Nos habits en resteront imprégnés d’une odeur de souffre.

Puis, plus loin, nous traversons un parterre de geysers : ils sont moins puissants que le premier mais le reflet de la vapeur au lever du soleil est un spectacle inoubliable !

Les montagnes au sable gris et rochers blancs ajoutent une dimension « lunaire » à l’ensemble.

Après la vapeur, le bain bouillant !
Afin de nous réchauffer, nous plongeons dans une piscine naturelle d’eau chauffée à 38°C (température confirmée par la fameuse montre tour du monde). Quel plaisir que de stagner dans l’eau chaude, avec autour de nous les montagnes et une rivière où évoluent des flamants roses.
C’est si bon mais il faut sortir de l’eau et affronter le froid au moment de se rhabiller.

Nous reprenons le 4 x 4 et nous longeons le désert de Salavador Dali : une vaste étendue de sable avec des pierres aux multiples formes posées sur le sable. Les couleurs au soleil levant sont chaudes.
Salavador Dali n’a jamais été au Sud Lipez mais s’est largement inspiré de cette région dans certaines de ses peintures.

Nous terminons notre trek par la visite de la laguna Blanca, un lac de couleur blanche à cause de la forte concentration en minéraux (borax) de l’eau.
Juste derrière ce lac, la superbe laguna Verde devant le majestueux volcan Licancabur (5 900 mètres) …
La couleur vert émeraude de ce lac d’eau salée est due à la haute teneur en minéraux de magnésium de ses eaux.
Encore de belles photos à prendre !


Mais nous arrivons déjà à la frontière Bolivienne et il faut dire adieu à nos compagnons de treks, à Jimmy, notre excellent chauffeur de 4 x 4 (mais peu loquace en explications) et à Mariebelle, notre cuisinière.

Le poste de frontière bolivien est une simple cabane au sommet d’un col : nous n’aurons pas à y tamponner notre passeport car nous l’avions fait à Uyuni.

Nous prenons le mini-bus et nous engageons une longue descente vers la plaine et le désert d’Acatama soit un dénivelé de 2 000 m en 30 minutes.
Le poste frontière chilien est à l’entrée du village de San Pedro d’Acatama.
Les formalités d’entrée sont rapides et, après avoir passé nos sacs dans un détecteur rayon X (pour le cas où nous aurions des produits agricoles, grande crainte des autorités chiliennes), nous entrons au Chili sous un soleil de plomb.

1 septembre 2010

Sucre, la capitale blanche

Quelle surprise, en arrivant tardivement à Sucre, de découvrir l’auberge de jeunesse où nous avions choisi de dormir.
Excentrée par rapport au centre ville mais proche de la gare routière, cette AJ est davantage un hôtel qu’une auberge pour routard.
Certes, notre chambre est petite ; mais elle est propre et calme.
Les parties communes sont fort bien agencées : salle de bain spacieuse avec eau chaude (pas tiède) à volonté, grand séjour, belle cuisine ensoleillée et donnant sur le jardin (nous y mangerons quasiment à tous les repas lors de notre séjour de 4 jours, cela fait du bien de cuisiner soi-même !), salon avec canapé blanc et velours rouge (décoré selon les goûts de la proprio : une charmante vieille dame).
C’est l’un de nos hôtels préférés depuis notre arrivée en Amérique latine, pour un prix correct (10€ la chambre de deux).


Sucre est la capitale constitutionnelle de la Bolivie (le grand palais de justice en bordure du parc en témoigne) alors que La Paz en est la capitale politique.
La ville est très agréable à visiter : malgré son importance (plus de 230 000 habitants), le centre ville se parcours facilement, l’altitude basse (2 800 mètres) permet un climat doux (qui contraste avec les nuits froides de Potosi).
Nous ressentons ici un niveau de vie plus élevé des habitants : vêtements choisis et mode, forte concentration de motos, quelques belles voitures, cours de tennis …
C’est également une ville universitaire : plus de 30 000 étudiants. Nous les voyons partout et notamment en soirée au niveau de la place principale.

Pour tous ces atouts, nous resterons 4 jours à Sucre, le temps de visiter le patrimoine baroque et colonial de la ville mais aussi de préparer notre séjour au Chili et en Argentine.


Le centre ville, patrimoine mondial de l’Unesco, est préservé des immeubles en béton que l’on peut voir dans d’autres villes boliviennes. La blancheur des façades est typique de Sucre : l’utilisation du blanc (comme en Andalousie d’ailleurs) s’explique par l’ensoleillement important.
Il est agréable de flâner sur la place de l’église San Francisco (très belles arcades qui donnent un côté méditerranéen à la place) et les rues coloniales adjacentes. Nous observons de très beaux balcons en bois aux angles des rues.
Nous passons devant des églises à la façade baroque dont la blancheur contraste avec le ciel bleu : l’église San Miguel, l’église San Francisco, la cathédrale et sa tour carrée ornée de statues.

Nous admirons, du toit ondulant du couvent San Felipe de Neri, un fabuleux coucher du soleil mettant en relief les tours blanches de l’église et les toits rouges des maisons de la ville.

Nous entrons dans la belle cour à arcades de l’université de droit de la ville portant le sigle barbare de UMRPSFJC: c’est l’une des plus anciennes et prestigieuses universités latino-américaines fondée par les espagnols.

Cette université est accolée à la « Casa de la Libertad », grand musée historique du pays, que nous visiterons par la suite. A l’époque des espagnols, l’université et la maison de la liberté n’étaient qu’un seul et même ensemble tenu par des Jésuites.
Nous passons en revue l’histoire de la Bolivie, de la déclaration d’indépendance (le parchemin est exposé dans le musée) à l’époque contemporaine : succession de périodes démocratiques et de dictatures militaires.
Dans le musée, une chapelle dans laquelle a été signée la déclaration d’indépendance.

La Bolivie est une démocratie stable depuis une vingtaine d’années.

Dans une salle, sont exposés les portraits des différents présidents qui ont dirigé le pays ainsi que les souvenirs de certains d’entre eux.
L’actuel président, Evo Morales, est le 1er président d’origine indigène du continent.
La population d’origine indigène représente 65% de la population totale : la cohabitation est sans heurts avec les autres catégories de la population.

La guerre perdue contre le Chili en 1879 a profondément marqué le pays. La Bolivie ne digère toujours pas la perte de la région ouest qui lui donnait un accès vers l’océan Pacifique (à l’origine de cette guerre : la richesse de cette région en salpêtre et en minerais). Le drapeau national compte toujours dix étoiles, une étoile par région alors que le pays n’en n’a plus que neuf depuis plus d’un siècle !

Deux personnalités fondatrices de la Bolivie sont à l’honneur :
Le Maréchal Sucre (dont la ville porte le nom) qui a gagné la bataille d’Ayacucho en 1824 à l’origine de l’indépendance du Pérou et de la Bolivie.
Il dotera le pays d’une constitution proche de celle des Etats-Unis et le gouvernera pendant plusieurs années.
Simon Bolivar (dont le pays porte le nom) est à l’origine du soulèvement des habitants contre les colonisateurs espagnols : il sera président honorifique de la Bolivie.

Une femme, Juana Azurduy de Padilla, s’est illustrée lors de la guerre d’indépendance : un tableau la montre en train de diriger un bataillon, c’est la Jeanne d’Arc bolivienne.


Après ce panorama passionnant de l’histoire bolivienne, nous visitons le couvent (encore !) de la Recoleta, de l’ordre des Franciscains.
Visite express (en 40 minutes) et frustrante de ce beau couvent aux salles et cloîtres sobres.
Nous verrons un cèdre vieux de 1500 ans au tronc épais de plusieurs mètres (ici, le cèdre n’a pas d’aiguilles mais des feuilles similaires à celles des épicéas).
Les souvenirs ramenés par les pères franciscains lors de leurs missions en amazonie sont guère intéressants. Nous n’avons pas l’occasion de visiter les cellules des moines et comprendre leur mode de vie … nous restons un peu sur « notre faim ». Heureusement, le superbe cloître aux orangers est très photogénique.
Le couvent et la belle place voisine dominent la ville. Du mirador à arcades, rendez-vous des amoureux (cœurs dessinés aux murs), très beau panorama de Sucre la ville blanche aux tuiles rouges.


Une autre visite ne marquera pas notre séjour à Sucre : celle du «Castillo de la Glorieta», sorte de château d’un riche industriel de Potosi un peu mégalo.
Christophe appréciera le mélange audacieux d’architecture mauresque, classique, rococo… une sorte de condensé de voyages dans le temps, dans les civilisations… même si l’ensemble n’est pas très harmonieux.
Stéphane estime que cette demeure est très « tape à l’œil », vide de meubles, vide d’intérêt.

En face de ladite demeure, nous sommes le témoin d’une scène hallucinante : pendant plus d’une demie heure, trente élèves d’une école militaire arrosent un parterre de gazon desséché… avec des bouteilles d’eau.
Mais pourquoi ne pas utiliser le tuyau d’arrosage proche ?
Et à côté, une dizaine d’élèves s’ennuient ferme autour d’une table. Intense activité dans les écoles militaires de Bolivie !!!