27 mars 2011

A la rencontre des ethnies du Nord du Laos

La région Nord du Laos est enclavée et difficile d’accès par le bus : les pistes de terre qui s’enfoncent dans la forêt sont impraticables au moment de la saison des pluies.
Le meilleur moyen (et le plus sympa aussi !) est de remonter en bateau le Mékong puis la rivière Nam Ou : c’est ce que nous allons faire de Luang Prabang jusqu’à Phongsaly au Nord du pays, soit plus de 400 km de bateau en 3 jours.



1ère journée en bâteau.
C’est une pirogue à fond plat avec des sièges d’avion qui nous attend à l’embarcadère de Luang Prabang ; pas très esthétiques ces sièges gris mais bien confortables !
Après avoir remonté rapidement les 35 km du Mékong, nous quittons le fleuve mythique pour son affluent : la rivière Nam Ou.

Nous étions déjà la veille à l’intersection entre les deux cours d’eau.
En effet, à cet endroit se trouvent les grottes de Pak Ou. Il s’agit de deux trous dans la falaise calcaire qui surplombe le Mékong : ces grottes abritent des centaines de statues de Bouddhas (jusqu’à 6000) de toutes tailles, de tous matériaux. Les statues ont été déposées sur les rochers par les fidèles lors des fêtes religieuses.
La grotte la plus proche du fleuve est plus impressionnante que l’autre, sans doute parce que les Bouddhas se devinent dans la pénombre avec en arrière plan une très belle vue sur le Mékong.
Malheureusement, l’affluence touristique trop importante ne permet pas de profiter pleinement de la sérénité des lieux…


Notre bateau entre dans la rivière Nam Ou : les rives plus proches nous permettent d’admirer l’activité intense des pêcheurs et des orpailleuses : situées généralement aux courbes de la rivière, nous les voyons utiliser des grands tamis en bois afin de rechercher le métal précieux.
Nous traversons de splendides paysages : les montagnes se succèdent, la vallée de la rivière est parfois très encaissée.
Cette navigation est vraiment plus belle que sur le Mékong !

Mais, du fait du faible débit de la Nam Ou (fin de la période sèche), le bateau remonte des rapides de plus en plus accidentés. Nous admirons la dextérité du chauffeur qui parvient à éviter les rochers (à certains endroits, la rivière n’est profonde que de quelques centimètres !) et à remonter les rapides sans que le bateau ne tourne.
Seul problème : à cause des rapides, l’eau entre par vagues dans le bateau et comme nous sommes à l’avant, nous sommes bien arrosés ! La météo n’étant pas terrible (froid et vent), nous arrivons frigorifiés à Nong Khiaw.
Le temps de retirer de l’argent à un hôtel qui se commissionne grassement au passage (cela nous apprendra à ne pas anticiper nos besoins en argent !) et nous repartons en milieu d’après-midi pour Muang Ngoi.

Muang Ngoi est un village isolé qui surplombe le lit de la rivière : à cet endroit, la Nam Ou est entourée de montagnes en forme de pics, très beau !
Le village n’est accessible qu’en bateau : pas de véhicule à moteur mais une simple route parallèle à la rivière où se sont regroupées les maisons des villageois. Les enfants jouent dans les jardins ou sur la chaussée au milieu des poules, chiens et cochons.
L’atmosphère est sereine, agréable, une ambiance du bout du monde qui nous séduit : nous posons notre sac ici pour 24 heures !
Et en plus, nous logeons dans des bungalows avec douche chaude au gaz : c’est du luxe ici car les autres guesthouses ne proposent que de l’eau chauffée au solaire, et, étant donné la météo…
Autre bonne surprise : un restaurant propose un buffet « All you can eat ! » pour 1,5€ : le petit déjeuner avec purée de pomme de terre aux oignons et pancakes à la banane à volonté est pantagruélique !

A l’extrémité de la rue, nous visitons le temple Bouddhiste du village. Nous sommes surpris de voir des villageoises remonter de la rivière vers le temple en portant des sacs de sable de 25 kg !
La notion du travail ici est bien différente de celle en Europe : les femmes travaillent dur dans les champs alors que les hommes restent à la maison et s’occupent des enfants…

A l’arrière du village de Muang Ngoi, un sentier nous conduit vers une grotte, profonde mais sans grand intérêt. Plus loin, nous traversons des terrasses de rizières. Le vert tendre des champs contraste avec la forêt sombre des montagnes en arrière plan.
Notre balade se poursuit dans un village traditionnel avec encore beaucoup d’enfants et d’animaux.
Deux adolescents s’éloignent avec des fusils à plomb : nous les suivons discrètement. Mais la chasse n’est pas très fructueuse : les oiseaux et petits gibiers sont rares…
C’est une belle journée de plein air dans la campagne et la forêt.


Lors de notre 2ème journée en bateau, nous remontons en 6 heures la Nam Ou jusqu’au village de Muang Khua.
Les paysages sont toujours aussi beaux et variés et nous sommes plus au sec à l’arrière du bateau. Pas de touriste avec nous mais que des laotiens qui montent ou descendent au gré des escales du bateau. A divers endroits, nous croisons des radeaux de bambous immobilisés et pourvus de moteur à hélices : celles-ci tournent sous l’action de l’eau et permettent de fournir de l’électricité au village proche. Astucieux et 100% écolo.
Muang Khua est également une simple escale technique tant le bourg manque d’intérêt. De plus, la pluie et le froid ne nous incitent pas à découvrir ce village !

Notre 3ème et dernière journée en bateau nous conduit en 7 heures à Hatsa, port situé à une vingtaine de km de Phongsaly, notre destination finale.
Cette portion de rivière est encore plus belle que les autres car plus sauvage : plus nous montons vers le Nord, moins il y a d’habitations et de villages. La Nam Ou est encore plus indomptable que les jours précédents et il faut deux conducteurs pour manœuvrer notre bateau !
Malheureusement, nous constatons les ravages de la déforestation incontrôlée : culture sur brûlis par les paysans laotiens et exploitation de bois rares par les vietnamiens. Des pans de montagnes sont dénudés…

Nous arrivons à Hatsa en fin d’après-midi. Nous attendons la navette près du marché (une pancarte indique que le marché a été reconstruit avec l’aide financière de la France…) mais celle-ci ne vient pas.
Christophe s’impatiente et décide de prendre les choses en main : plusieurs laotiens attendent également mais aucun ne prend l’initiative de commander un tuk-tuk. Ils attendent que d’autres le fassent à leur place ! curieuse notion du temps ou l’art de perdre son temps…
Nous négocions avec le chauffeur tuk-tuk le trajet vers Phongsaly pour un prix exhorbitant, mais nous n’avons guère le choix… quatre autres laotiens nous emboitent le pas et nous voilà partis alors que la nuit tombe.

Phongsaly est située à l'extrême Nord du Laos. Cette ville est le chef-lieu de la province du même nom, province la plus isolée du pays et entourée sur les trois côtés par la Chine et le Vietnam.
D’ailleurs, la présence chinoise est marquée ici : les chinois gèrent les hôtels et restaurants.
Située au sommet d’une montagne, la ville est froide au sens propre (10-15°C et forte humidité) comme au sens figuré : les bâtiments sont laids, les rues tristes, les habitants indifférents à notre passage. Notre hôtel est glauque et sale : le genre de bâtiment bunker que l’on rencontre dans les pays d’Europe de l’Est.
La restauration est médiocre : les 2-3 restaurants de Phongsaly servent la même nourriture (fried rice…) dans des salles repoussantes.
Heureusement, nous faisons la connaissance d’Isabelle et de Jean-Pierre !
Originaires de Besançon (Pontarlier précisément), ils font comme nous un tour du monde depuis 7 mois et ont traversé plusieurs pays que nous avons visités. Nous passons la soirée à discuter de nos aventures, de regarder photos et films et à refaire le monde !

Pourquoi donc avoir été à Phongsaly? parce que cette ville est la base idéale pour découvrir quelques unes des 20 minorités ethniques que comptent la province.
D’ailleurs, dès le lendemain de notre arrivée, nous visitons le village de Phounoy à une vingtaine de kilomètres de Phongsaly. Nous traversons des plantations de théiers adossées aux versants des collines. Les feuilles de thé fraîchement coupées sèchent sur de grandes toiles au bord du chemin.
Nous étions partis à pied sans aucune notion de la distance à parcourir, heureusement un pick-up nous a spontanément véhiculé jusqu’au village via un sentier complètement cabossé ! Nos chauffeurs sont une délégation du ministère du tourisme en visite dans la province. Quelle chance ! Nous avons droit au traditionnel thé d’accueil, nous n’échappons pas au lao lao (alcool de riz) et bénéficions d’une visite guidée…

Le village est fier de détenir des théiers vieux de 400 ans ! L’arbre étant grand, nous voyons des gamins dans les branches en train de cueillir les feuilles ; le thé vert ou noir sera vendu sous le millésime « 400 ans ».
L’ethnie Phounoy est d’origine tibéto-birmane. Les femmes portent un costume traditionnel noir brodé d’or et de guêtres de coton pour se protéger des sangsues.



Nous aurions bien aimé avoir cette protection lors de notre randonnée dans la jungle de deux jours avec Isabelle et JP. Ces bestioles s’attaquent à nos pieds, passent à travers la chaussette et pompent notre sang. Alerté par notre guide, nous scrutons anxieusement nos pieds toutes les 5 minutes.
Ce trek, organisé par l’office de tourisme de Phongsaly (50% de la recette ira au village), a pour but de découvrir la minorité Akha dans un village perdu dans les montagnes.
Après une journée de marche dans la forêt dense, nous arrivons en fin d’après-midi au village.
Celui-ci est constitué d’une vingtaine de maisons en bois sur pilotis perchées sur une colline de terre.
Stéphane est ravi de revoir les animaux de la ferme : poules, truies et ses porcelets, chiens cohabitent joyeusement ! Les enfants jouent avec des coqs dociles. Les hommes sont assis et nous dévisagent à distance. Les visiteurs ne sont pas fréquents ici…

A la tombée de la nuit, les femmes rentrent des champs la hotte chargée de bois ou d’outils (pioche). Elles portent une tenue noire sobre finement brodée ainsi qu’une coiffe de forme carrée. Ces villageoises sont coquettes : au cou, de beaux colliers de grandes pièces d’argent françaises, vestiges de la colonisation.
Stéphane est invité à partager le thé avec une famille : les enfants sont émerveillés par les photos de famille sur l’iPhone.

Après le dîner (de la bonne cuisine locale ; notre voisin fume de l’opium !) et la douche nocturne à la fontaine du village (beaucoup de spectateurs curieux lorsque Stéphane a enlevé ses lentilles de contact !), nous sommes massés par des villageoises de 12 à 30 ans. Ce pseudo-massage est très douloureux surtout pour les pieds qui sont écrasés et malaxés.
La nuit fut courte : dès 3 h du matin, les coqs du village commencent à chanter. Cela commence par un coq (sans doute le chef) suivi des autres. Ils sont nombreux les coqs ici !
Et, vers 6 h, la radio se met à rugir : d’abord une voix monocorde qui lit un texte puis une musique aux accents soviétiques retentit. Quoi de mieux qu’un réveil militaire pour commencer la journée !

Après le petit-déjeuner, nous retournons à Phongsaly.
C’est une expérience intéressante que de rencontrer des populations isolées à la culture différente. Mais quelle frustration que de ne pas pouvoir communiquer avec les habitants !


Nos derniers jours au Laos sont des journées de transit : retour à Muang Khua en bateau et départ en bus vers le Vietnam.
Isabelle et Jean-Pierre descendent vers le Sud du pays : nous les quittons avec regret.
Il nous faut plus de 5 h pour parcourir les 100 km de route qui nous séparent de la frontière vietnamienne. Nous empruntons une route en construction, des travaux effectués avec l’aide des vietnamiens.

Notre petit bus est archi rempli de pousses de bambous (un commerce lucratif vers le Vietnam !), de gros sacs et… d’un scooter sur l’allée centrale. Une passagère transportera même de la viande de buffle fraichement tranchée dans deux sacs plastiques au dessus de nos têtes !
Mais la bonne humeur est de mise dans le bus car le passage à la frontière est rapide et sans bakchich ! Cette frontière vers Dien Bien Phu n’est ouverte que depuis peu aux touristes étrangers, il s’agit de ne pas les décourager.




22 mars 2011

La ville royale de Luang-Prabang

Vientiane, ville de 200 000 habitants, est certainement la capitale la plus calme que nous ayons traversée : peu de monde dans les rues, une circulation automobile fluide, c’est une atmosphère de ville de province endormie qui tranche avec la frénésie des capitales asiatiques voisines.

Cette ambiance est finalement le véritable attrait de cette capitale qui n’offre que peu de points d’intérêts. Le pouvoir communiste en place a tout fait pour éviter l’exode rural ce qui explique la faible expansion de la ville.


L’architecture des temples de Vientiane est assez particulière : les édifices sont élancés et le toit est constitué de plusieurs décrochements successifs (jusqu’à 5 pour le Wat Haysok).
Certaines façades sont très (trop) chargées en dorures, sculptures et peintures.
Autour du temple, se trouvent les logements des moines ainsi que des stûpas (stèle funéraire).

Près du Wat Mixay, nous visitons une école élémentaire : dans les classes, les élèves en uniforme blanc et noir travaillent les maths dans un brouhaha assourdissant. Au dessus du tableau noir, sont affichés les portraits du Président et du Premier Ministre (les têtes des 2 hommes sont sinistres et tranchent avec l’ambiance joyeuse de la classe).

Un peu à l’écart du centre ville, nous visitons le Wat That Luang, le monument religieux le plus important du Laos, l’équivalent de la pagode Shwedagon de Rangoon, l’ambiance et la beauté en moins.
En effet, le stûpa doré de presque 70 m de long qui contient un cheveu de Bouddha est isolé au milieu d’une pelouse, pas de fidèles mais seulement quelques touristes.
L’édifice bétonné par les français lors de sa restauration aurait besoin d’un coup de peinture…

Autre déception : le Patuxai, un arc de triomphe construit à l’image de celui de Paris mais dont la décoration s’inspire de la mythologie laotienne… En fait, le seul intérêt de ce bâtiment récent (1960) entièrement fait de béton (qui vieillit très mal) est la vue panoramique qu’il offre sur la ville et notamment sur les nouveaux bâtiments gouvernementaux.
Qui dit arc de triomphe, dit Champs Elysées : ici, c’est l’avenue Lan Xan qui relie le Patuxai au palais présidentiel.
Cette avenue concentre les banques du pays (dont la nouvelle banque franco-laotienne, filiale de la Bred) mais aussi le centre de coopération française : une grande médiathèque (avec pleins de magazines français, un bar et des salles de cours).

L’influence française se retrouve surtout dans la gastronomie avec la bonne baguette, le vin (des Bordeaux dans des cavistes français) et les restaurants tenus par des français expatriés.
Nous nous sommes régalés de salade niçoise (sans riz !), de steak de bœuf et de crème caramel au restaurant le Vendôme à proximité de notre guesthouse. Sans aucun doute, le meilleur restaurant français depuis 10 mois et ce, pour le prix dérisoire de 4,2 € le repas.

Avant de quitter Vientiane, Stéphane se rend au monastère Wat Sok Paluang. Au milieu d’un parc de cocotiers, se tient une cabane en bois. Au pied d’un pilotis, une marmite de décoction d’herbes aromatiques mijote et diffuse de la vapeur dans le sauna au 1er étage.
Au programme de l’après-midi : un sauna suivi d’une douche « à la casserole », d’un thé puis…d’un massage laotien d’une heure. Ce massage s’effectue par pression des doigts du masseur aux différentes parties du corps, des pressions en rapport avec les points d’acupuncture ; c’est une expérience hyper relaxante à ne pas manquer !










 


Nous quittons Vientiane en bus de nuit, pour gagner du temps mais au détriment de notre sommeil.
Une fois encore, nous nous faisons avoir : notre tuk-tuk arrive trop tardivement à la gare de bus et nos places sont changées. Nous sommes relégués au niveau des roues arrière du bus.
Il s’ensuit une nuit secouée ponctuée par les cris stridents d’un poulet bringuebalé dans la soute (à moins qu’il ne s’agisse d’un renard pris dans les roues –hypothèse de Stéphane qui aura bien amusé nos voisins de bus) : impossible de dormir !
Ce n’est qu’au petit matin, arrivé à Luang Prabang que nous nous endormons dans notre petite guesthouse.


Luang Prabang, 3ème ville du pays par sa taille est certainement la 1ère ville par sa beauté et son affluence touristique.
L’importance historique de la ville provenait de sa situation géographique, puisqu'elle occupait une position centrale pour le Bouddhisme et se situait en même temps sur la route de la soie.
En 1560, elle changea de nom pour devenir Luang Prabang du nom d'une statue de Bouddha rapportée du Cambodge.
A deux reprises, la ville a été la capitale du Laos avant de céder ce titre à Vientiane en 1946.



Le site naturel est beau : Luang Prabang s’étend sur une petite langue de terre avec, d’un côté le Mékong et de l’autre, une charmante rivière et ses nombreux jardins potagers sur les berges.
La ville est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1995.
Ce classement est mérité car Luang Prabang est une belle ville, une cohabitation de styles et d’architectures de différentes époques.
Il est très agréable de se promener dans le centre historique, de découvrir les maisons laotiennes traditionnelles en bois ou celles d’influences coloniales en pierre et bois, les demeures coloniales françaises (style des années 1920-30) avec des touches asiatiques…

Le classement par l’Unesco a permis de subventionner la remise en état des maisons et temples (la France a financé la remise en état de nombreuses ruelles, voilà où vont nos impôts !), une restauration réussie mais cet effet « protecteur » a contribué à augmenter le prix du foncier et donc à éloigner la population à la périphérie de la ville au profit des hôtels et guesthouses (dont le nombre est passé en 20 ans d’une vingtaine à près de 250).
Luang Prabang est presque devenue une ville musée aseptisée, un parc d’attraction bien propre et bien organisé et à la disposition des visiteurs qui s'y rendent et en repartiront en avion…

La chambre de notre guesthouse est envahie de moustiques attirés par l’odeur d’égout de la salle de bain : nous nous rendons compte qu’il suffit de mettre en marche de l’extracteur pour supprimer ces bestioles.

Impossible d’énumérer tous les temples que nous avons visités en 3 jours tant ils sont nombreux.
Les temples de Luang Prabang ont un toit constitué de plusieurs décrochements (comme à Vientiane) qui descend presqu’au niveau du sol ce qui donne une allure ramassée au bâtiment.
Les façades externes et internes des temples sont décorées de dessins dorés (obtenus par pochoirs) sur fond rouge parfois noir.
A l’entrée des temples, des poteaux en bois dorés sont des piliers auxquels étaient attachés les éléphants.
Nous avons aimé la sobriété du Wat Xien Thong, un temple construit en 1560 et fort bien conservé.
Sur la façade arrière de la chapelle, nous admirons la belle mosaïque de verre colorée qui représente l’arbre de l’Illumination (ou arbre de la Bodhi).
Le Wat Sene Soukharam, ou temple des « 100 000 trésors » (nombre de pierres précieuses dont il est doté) contient un Bouddha aux formes contemporaines de 8 m de haut qui implore la pluie.
A la base du Mont Phu Si (qui offre un panorama étendu sur la région lorsque le temps est dégagé, ce qui n’était pas le cas lors de notre passage), le Wat Tham Phusi est un temple original car construit dans la roche. En entrant dans une petite grotte, nous découvrons avec surprise des images de Bouddha.

Les monastères sont nombreux à Luang Prabang, les moines également. Lors des visites de temples, nous les voyons assis à discuter ou à jouer avec leurs portables : ils ne semblent pas être surmenés de travail…
Chaque matin, le moine, qui n’a pas le droit de travailler (le veinard) va faire l’aumône (le reras) dans les rues auprès des commerces, des habitants… Au Cambodge ou en Birmanie, nous avions vu l’aumône des moines par groupe de 2-3.
A Luang Prabang, ce rituel est devenu un spectacle hollywoodien inscrit au programme touristique des tours organisés.
Vers 6 h (il faut se lever tôt !), les cortèges de moines (de 10 à 50 monks) sortent des monastères et défilent dans la rue principale. Les habitants mais surtout des touristes déposent alors une boulette de riz gluant ou un fruit dans la sébile de chaque moine sous l’objectif de plusieurs dizaines de touristes photographes.
Certains touristes asiatiques prennent des poses diverses devant les moines… affligeant.
En quelques minutes, la sébile du moine est pleine de riz. Alors celui-ci redonne le surplus aux gamins de rue qui regroupent le tout dans des cartons pour une destination inconnue… Une organisation qui manque totalement d’authenticité, une conséquence du tourisme de masse.


A Luang Prabang, il ne faut pas manquer de visiter le Palais Royal (édifice récent du début du siècle qui a seulement abrité deux rois dont un jamais couronné).
Ce Palais est un élégant bâtiment d’inspiration coloniale française entouré d’un beau parc paysager au bord du Mékong : les différentes salles du bâtiment sont aérées, sobres (murs blancs avec frises jaunes) et lumineuses.
Nous avons bien aimé la salle de réception du roi décorée aux murs de superbes peintures de style art déco représentant des scènes de la vie villageoise laotienne.
Les chambres à coucher du roi et de la reine (laquelle ? il avait 15 femmes !) étonnent par leur sobriété et les meubles contemporains. Il y a aussi la très belle salle à manger d’inspiration française (toute la vaisselle, de la porcelaine de Limoges, a été gracieusement offerte par la France !).
Dans la salle de réception du secrétaire du roi, sont entreposés les cadeaux des pays étrangers. Les américains ont offert une pierre de la lune ainsi que le drapeau du Laos qui a touché la lune ! Les russes, radins, ont offert des pin’s…


Nous quittons avec regret Luang Prabang et son night market (vente d’artisanat made in China), sa rue de restos buffet bon enfant et son atmosphère conviviale de vacances.
En route pour le Nord du pays !



17 mars 2011

Rando moto au Plateau des Bolovens

Après Don Khong, nous avions prévu de nous rendre à la ville de Champassak, mais c’est sans compter sur notre chauffeur de bus qui n’en fait qu’à sa tête et nous dépose plus de 10 km plus au Nord !
Nous décidons alors de monter jusqu’à Paksé proche.

Paksé est la 2ème plus grande ville du Laos et la plaque tournante commerciale du Sud (importations de produits de la Thaïlande proche).
Pendant que Christophe part visiter le temple Wat Phou (la passion des pierres !), Stéphane visite le centre ville. Il n’y a pas grand-chose à voir à Paksé.
Surprise : au cœur du marché, un supermarché Tang Frères ! Les fondateurs de la chaîne de magasins du 13ème arrondissement parisien sont originaires du Laos…

Wat Phou est un mini Angkor (un seul temple !), construit à la même époque. C’est une super mise en bouche s'il est visité avant Angkor sinon … Oubliant le déjà vu des pierres, le charme réside dans la construction à flanc de colline (magnifiques perspectives) et les frangipaniers qui ont pris possession des lieux.


Paksé est la base idéale pour explorer le plateau des Bolovens tout proche.
Dès le lendemain, nous louons une moto (une Suzuki de 100 cm3).
Le sac de Stéphane est entre les jambes du conducteur, Christophe porte son propre sac et nos duvets sont dans la corbeille avant. Et c’est parti les Bolovens !

Les débuts sont… chaotiques : les motos locales ont la forme d’un scooter mais sont dotées de vitesses que l’on change avec un système de pédale au pied, assez déroutant au départ. Autre curiosité, le frein est au même niveau que l’accélérateur (= poignée du guidon à tourner) : plus d’une fois nous freinons et accélérons en même temps.
Nous commençons à prendre de l’assurance laissant la ville derrière nous.

Le plateau des Bolovens est une vaste région agricole connue pour ses plantations de cafés, de thés mais aussi de riz (ce n’est pas le bon moment : les rizières sont à sec), bananes…
C’est une belle région aux routes pittoresques, dotées de cascades sauvages, de villages typiques que nous parcourons pendant 4 jours avec la liberté qu’offre la moto.

Nous choisissons de faire le circuit dans le sens inverse de celui proposé par l’office du tourisme de Paksé : c’est moins de touristes, plus de tranquillité.


Nous commençons par les chutes de Tad Fan, hautes mais peu impressionnantes.
Nous préférons les belles chutes de Tad Yuang très photogéniques au soleil couchant.
Nous traversons des plantations de caféiers tout en fleurs (grappes blanches) et de théiers : l’ouvrière coupe les jeunes feuilles vertes des arbustes qui seront ensuite séchées au soleil.
Nous dormons dans une guesthouse tenue par une chinoise (intraitable sur les prix) dans la ville de Pakxong.

Le 2ème jour, nous passons d’une belle route bitumée à une piste de terre. Et quelques dizaines de kilomètres plus loin, c’est la chute ! notre moto dérape sur un tas de terre et la poignée du frein se casse. Plus de peur que de mal.
Heureusement qu’il y a un village à 3 km pour réparer notre frein. Nous nous y rendons à vitesse réduite, en utilisant au maximum le frein moteur. Le jeune mécano est plein de bonne volonté mais n’est pas très débrouillard : nous faisons le travail à sa place et en plus il nous réclame de l’argent !
L’heure tourne (déjà 15 h) et il nous faut repartir avant que la tombée de la nuit (rouler de nuit sur une piste cabossée, une expérience qui ne nous tente pas).
La terre rouge vole au passage des camions : nous sommes plus terreux que les concurrents du Dakar !
Au fur et à mesure du trajet, la piste se rétrécit. Nous entrons dans la forêt, plus personne autour de nous. Le chemin est très beau (nous traversons des forêts, des villages isolés : c’est le plus bel endroit des Bolovens) mais n’arrête pas de descendre : c’est un peu l’inquiétude car le câble de notre frein est usé, il ne faut pas trop le solliciter…
Nous parvenons enfin à la route bitumée en fin d’après-midi avant le coucher du soleil.
Nous nous arrêtons au village de Sékong, notre étape de nuit.

Le 3ème jour, la route est belle jusqu’au village de Ban Beng : les maisons sont toutes en bois sur pilotis. Les animaux de la ferme (poules, animal fétiche de Stéphane, cochons, canards…) déambulent autour des chiens et chats endormis. Les adultes sont cachés, c’est l’heure de la sieste ? Les enfants s’amusent autour de la fontaine du village.
Nous arrivons en cours d’après midi à Tad Lo : ce sont 3 belles chutes avec terrasses d’eau et tout autour, la forêt luxuriante et quelques bungalows malheureusement trop proches.
Le coin est touristique mais les visiteurs sont discrets.
Nous nous baignons dans une des cascades, c’est trop bon !
Notre bungalow, en retrait, est très sommaire : une hutte de paille avec deux lits & moustiquaires et une vue imprenable sur les chutes et le village ; c’est notre logement le moins cher en 10 mois, 3 € !

Le 4ème jour aux aurores, nous nous rendons à un petit village près des chutes.
C’est un beau village traditionnel : les maisons en bois ont été construites autour d’une grande place herbeuse au centre de laquelle se trouve une hutte sanctuaire probablement utilisée pour les rites religieux.

C’était la nuit de pleine lune et une fête annuelle a été organisée.
Les buffles ont déjà été sacrifiés lorsque nous entrerons dans le village vers 6h du matin. A divers endroits, les hommes s’activent à découper les carcasses en petits morceaux qui seront ensuite grillés et servis au cours de la matinée. Voir des pattes ou des têtes de buffles et sentir l’odeur du sang frais n’est pas très appétissant de si bonne heure.

Aussi, nous prenons de la hauteur et partons pour une randonnée d’une heure à dos d’éléphants. C’est une expérience inoubliable que de progresser dans la forêt sur un éléphant. Celui-ci est chevauché par un dresseur qui le dirige par appuis des pieds aux oreilles, la zone sensible du pachyderme.
Quelle différence de taille et de poids entre l’animal et son maître !
Notre éléphant est âgé de 32 ans. Il fait preuve d’une grande souplesse dans sa démarche. Lors de la traversée de la rivière : aux endroits où nous glissions hier (rochers patinoire à cause de la mousse), les pattes de l’éléphant épousent les formes des rochers et ne dérapent pas !
Notre éléphant est très gourmand : après avoir fini son premier régime de bananes de la journée (plus de 200 kg consommés par jour), il s’attaque aux feuilles de bambous de la forêt. Sa trompe lui permet de saisir des objets aussi fins qu’une petite banane ou une branche d’arbre. Sa puissance lui permet aussi de dégager un arbre tombé au cours de la nuit sur le sentier.
Nous sommes invités à chevaucher l’animal sur l’avant : étonnant que de sentir les os des pattes de l’éléphant bouger, de toucher le poil dru. La position est confortable… mais sur courte durée.

Après une pause au village de Banko Phoung dont les habitants ont la singularité de confectionner des cercueils de leur vivant et aussi de tisser en utilisant leurs mains et pieds comme métier à tisser, nous arrivons aux chutes de Phaxuam Cliff : encore de belles cascades mise en valeur par l’action d’un homme tombé amoureux de cet endroit.
Il a construit un superbe hôtel restaurant (intégration parfaite dans le site) et il y fait travailler des locaux. C’est un bel exemple de tourisme participatif. On visite également un village reconstitué mais habité, où l’on peut observer les habitations des différentes ethnies du pays. Le bambou et le bois sont omniprésents.


Nous retrouvons Paksé en fin de journée.
Le temps pour nous de prendre une douche, de dîner sur le pouce et nous voici dans le VIP bus de nuit pour Ventiane.
Le bus de fabrication chinoise est doté de vrais lits mais… à la taille chinoise, c’est-à-dire court et étroits. Trop court pour les jambes de Stéphane qui n’a aucune envie de voyager les jambes pliées. Il déménage donc au fond du bus (les seules places restantes). Mais les secousses et le bruit (réparation au scotch de la fenêtre cassée) l’empêcheront de dormir une grande partie de la nuit. Christophe profite donc d’un lit double à lui tout seul mais ne dormira pas beaucoup gêné par la climatisation située juste au dessus de son nid.




14 mars 2011

4000 îles au Laos !

Notre passage frontière Thaïlande-Cambodge avait été mémorable. Nous n’oublierons pas également notre entrée au Laos !
Ici, nous avons affaire à des douaniers cambodgiens et laotiens véreux. Tous les moyens sont bons pour pigeonner le touriste : par exemple la taxe du dimanche à payer pour tamponner notre passeport.
Côté Cambodge, nous refusons fermement de payer les 2$ demandés et nous réussissons ! le tampon est gratuit.
Côté Laos, le fonctionnaire est plus têtu et refuse obstinément de tamponner notre passeport malgré nos menaces (montrez moi le texte officiel, donnez moi un reçu, quel est votre nom, je veux parler au boss…).
Résignés et dégoûtés, après une demi-heure de pourparlers, nous payons finalement les 2$ demandés sous peine de ne pas pouvoir reprendre le bus…


Nous sommes à l’extrême Sud du Laos, dans la région dite des 4000 îles.
Ici, le lit du fleuve Mékong est très large, jusqu’à 14 km de largeur pendant la saison des pluies !
Le fleuve se divise en une multitude de bras entourant des milliers d’îles et d’îlots recouverts d’une végétation tropicale luxuriante.

Les îles sont paisibles et l’atmosphère est hors du temps. C’est l’endroit idéal pour… ne rien faire !
Nous choisissons de séjourner dans deux îles habitées : Don Det proche de la frontière et Don Khong grande île plus au Nord.

Au cours du trajet bateau vers l’île de Don Det, nous avons notre premier coucher de soleil au Laos : les reflets rouges-orangés du soleil sur le Mékong sont tout simplement magnifiques. Les pêcheurs en équilibre sur les pirogues lancent leurs filets dans l’eau…

Nous arrivons à l’embarcadère de Don Det : c’est une plage de sable entourée de guesthouses et de restaurants.
L’île est petite et son charme tient à la proximité avec les rives boisées des îles voisines. En se promenant, il est possible d’apercevoir sur l’eau calme du Mékong l’ombre des grands arbres.
Ici, tout invite au farniente et au laisser aller : les hamacs dans chaque guesthouse, la chaleur, la plage et l’eau tiède du fleuve…

Malheureusement, l’île est victime de son succès et du développement anarchique des guesthouses : au Nord et sur la rive Est de Don Det, les logements se sont multipliés comme des petits pains.
Aux dires des voyageurs qui connaissaient le Don Det d’il y a quelques années, l’île a perdu de son âme et de son authenticité : trop de monde, trop de touristes.
L’accueil s’en ressent : les commerçants sont désagréables. Ils ne sourient pas, ne remercient pas voire ne répondent même pas à nos questions ; ce comportement nous rappelle notre escale à San Pedro d’Atacama au Chili.

Les touristes ici sont jeunes, majoritairement d’origine anglo-saxonne (comme en Australie) et sont attirés par le charme des lieux mais aussi par les tarifs imbattables des guesthouses : 4 à 5 $ la nuit dans un bungalow au bord du Mékong.
L’inconvénient est que cette clientèle boit (la Beer Lao coule à flot) et se drogue (du soft cannabis aux substances « happy » au menu dans certains bars : substances hallucillogènes plus ou moins exotiques).

Tout cela n’est pas trop notre truc : nous nous éloignons donc de l’agitation du Nord de l’île et trouvons un bungalow en contreplaqué tenu par une famille laotienne. Nous aurons également nos habitudes au restaurant voisin : peu fréquenté, bon et original. Nous goûtons ainsi un succulent « pumpkin burger », un curry aux lentilles … ça nous change du riz !
Nous restons 2 jours à Don Det : une journée de vélo et une journée de bateau.

En vélo, nous parcourons l’île sur toute sa longueur et profitons de très beaux points de vue sur les rives.
La maison laotienne typique, en bois, est construite sur pilotis : de cette manière, les mauvais esprits ne montent pas dans la maison.
Les habitants vivent au rythme tranquille du Mékong : après un réveil matinal (merci les coqs !), les femmes s’activent aux tâches ménagères diverses. Puis, la famille se retrouve sous la maison (au niveau des pilotis) pour déjeuner, dormir (activité majeure ici) ou discuter.
La nuit venue, tout le monde monte dans la pièce principale pour dormir. Les enfants dorment avec leurs parents sur des nattes tressées à même le sol.

Nous rejoignons l’île de Don Khône via un beau pont de pierre de 150 m de long construit par les français à la fin des années 20. Ce pont a été utilisé pour le transport de marchandises via une petite ligne de chemin de fer de la liaison Saigon-Vientiane.

L’île de Don Khône est plus étendue que Don Det, plus calme et sauvage aussi : nous y rencontrons plusieurs couples français et suisses en vacances en Asie pour plusieurs mois, l’occasion de partager expériences et vécus autour d’un verre.
Le principal centre d’intérêt de Don Khône, ce sont les belles chutes de Li Phi à l’Ouest de l’île. Plus que la taille des chutes (peu hautes), c’est le cadre sauvage qui mérite le détour : la jungle cohabite avec les rochers de pierre colorés et, au pied des chutes, nous découvrons une belle plage de sable. Ces chutes rappellent à Stéphane les chutes Victoria en Zambie, en version réduite bien sûr !


Le lendemain, nous louons pour la journée (au tarif d’1/2 journée !) une pirogue traditionnelle en bois.
Sous un soleil caniculaire, nous partons à l’assaut du Mékong !
L’embarcation est très instable (mieux vaut ne pas se mettre debout !), elle n’avance pas droit et elle prend l’eau (il faut sans arrêt écoper). Les débuts sont laborieux mais nous trouvons vite un bon rythme de croisière.
Qu’il est agréable de circuler entre les îles et les roseaux ! Certains îlots sont transformés en jardins potagers : tomates, laitues… Nous croisons une vieille dame qui rame pour se rendre à son potager … et soudain retentit une sonnerie de téléphone et nous la voyons répondre au téléphone. Le progrès va trop vite…
Nous observons un pêcheur poser des filets dans les joncs.
Nous restons une bonne heure avec 5 laotiens : au milieu du Mékong, ils remplissent une grande barque de pierres grâce à un système d’aspiration (long tuyau percé). Ces galets seront ensuite ramenés sur les îles et destinés à la construction d’autres guesthouses et restaurants… Nous qui pensions avoir rencontré nos premiers orpailleurs ! Nous les quittons au moment de leur déjeuner; au menu sticky rice et brochette d’œufs. 

Faute d’avoir prévu notre pique nique, nous accostons sur une île toute proche. Aucun touriste alors que nous sommes juste en face de Don Det. Seulement un village et un temple avec ses moines évidemment. Faute de restaurant, nous allons de maisons en maisons en quémandant à manger avec la langue des signes. Nous mangeons finalement sous une maison à pilotis une sorte de soupe au poulet à un prix défiant toute concurrence.
Le bonus de cette belle journée en bateau, c’est le coucher du soleil (petit soleil furtif derrière la brume) sur le Mékong ; nous ne nous en lassons pas !


Pour aller à l’île de Don Khong, notre étape suivante plus au Nord, nous prenons : un bateau, un bus et un autre bateau ; plus économique qu’un bateau direct mais plus long !
Don Khong est la plus grande des îles (elle mesure 18 km de long et 8 km de large) : si grande que nous n’avons pas la sensation d’être sur une île.

Nous dénichons une belle guesthouse proche du fleuve : c’est une ancienne villa en teck avec une agréable véranda pourvue de canapés, endroit idéal pour se reposer après une bonne marche.
Comme les logements sont un poil plus cher sur l’île, la clientèle est plus âgée et l’ambiance plus paisible.
De la terrasse où nous déjeunons, nous avons une vue unique sur le Mékong. Le paysage ressemble à la Loire à hauteur d’Amboise : un fleuve large avec des bancs de sable et des îlots.

Dans le village de Ban Khong où nous sommes, il y a… des temples.
Le Wat Phouang Keo possède un gigantesque Bouddha doré et protégé par un serpent à sept têtes, impressionnant.
Nous aimons davantage le Wat Xieng Vang : un beau temple avec ses gouttières dragons mais qui semble abandonné tant il est en mauvais état. De l’entrée du temple, la vue est unique sur le Mékong… 
Près du temple, nous croisons des villageois en train de préparer une fête.
Pendant que les femmes travaillent (coupent la viande et des légumes), les hommes sont assis et boivent de l’alcool de riz, vive l’égalité homme-femme ! Les hommes puis à leur tour les femmes nous invitent à trinquer avec eux. Nous ne pouvons refuser. C’est sans goût et très fort.
Sur les conseils du Lonely et avec l’aide du coq voisin, nous nous rendons au marché du village vers 6 h du mat. C’est un petit marché coloré (rouge des piments, vert des salades, jaune des fleurs…) et animé (tout le village s’y retrouve) : bien sympathique pour commencer la journée. 
Christophe, plus téméraire sur le plan culinaire, teste deux ou trois spécialités locales, bon mais assez gras.