19 décembre. Hervey Bay - Fraser Island.
Nous arrivons vers 2h du matin au camping d’Hervey Bay.
La pluie « shower » n’a pas cessé de tomber ces dernières heures : le terrain où nous plantons notre tente est bien humide, les piquets s’enfoncent bien !
Hervey Bay est une station balnéaire très étendue et la base de départ pour aller à l’île Fraser.
Nous avons choisi de visiter cette île en self-guided safari en 4x4, pas si « self » que cela puisque nous serons encadrés par un guide multi-tatoué sosie de l’acteur Anthony Hopkins.
Notre groupe est formé de 4 voitures 4x4 blanches de 7 passagers chacune.
Lorsque nous entrons dans la salle pour la présentation vidéo du safari, nous sommes surpris par la jeunesse des participants : 20-25 ans, nous sommes des vieillards par rapport à eux !
Nous sommes les seuls conducteurs de notre voiture et nos passagers sont 3 suissesses germaniques et 2 taïwanaises : ces jeunes femmes ne feront pas preuve d’efficacité et d’organisation au cours de 3 prochains jours ! lenteur et inefficacité en cuisine, vaisselle, rangement …
Bien que la carrosserie de notre 4x4 soit en bon état, le moteur qui affiche 330 000 km au compteur est … un peu usé : le passage à la 3ème vitesse est particulièrement difficile ! Et à l’arrière, les passagers sont multi-secoués à chaque bosse.
Patrimoine mondial de l’Unesco, Fraser Island est l’île de sable la plus grande au monde : 120 km de long / 15 km de large. L’île est recouverte d’une épaisse forêt d’eucalyptus et de pins mais aussi de lacs d’eau douce et de marais.
Le versant Est de l’île rappelle la côte landaise : c’est une longue plage bordée d’une dune et battue par les vagues. A la différence des Landes, cette plage n’est pas un lieu de farniente et de baignade mais plutôt une autoroute à 4x4 avec des panneaux de limitation de vitesse (80km/h).
Chaque année, 350 000 visiteurs visitent Fraser Island : nous entrons en pleine période touristique.
Autant dire qu’il y a beaucoup de monde sur l’île : sur la plage, c’est un défilé permanent de 4x4 et bus des tours opérateurs et les lacs sont pris d’assaut par les baigneurs …
De ce fait, l’île perd de son côté sauvage : le « pompon », c’est le déjeuner dans la forêt dans un enclos entouré d’une haute grille afin de nous protéger des dingos, sorte de chien sauvage à l’agressivité reconnue.
Premier défi pour Stéphane, conducteur de la 1ère journée : entrer en marche arrière dans un petit ferry et coller le 4x4 contre les autres voitures en évitant l’escalier et la rambarde, tout cela avec une visibilité à l’arrière quasi nulle et un membre d’équipage du ferry qui crie des instructions de manœuvre incompréhensibles à tous « non native speaker » !
Arrivés au débarcadère du ferry, nous entrons dans la forêt et les choses sérieuses commencent !
La route de sable forestière est complètement défoncée ! trous avec eau, racines, bosses, le 4x4 est complètement secoué et manque plus d’une fois d’être ensablé !
Nous parvenons à la plage est : le sable humide (marée basse) permet de conduire plus rapidement mais lorsque nous traversons des bancs de sable sec, le 4x4 devient vite incontrôlable (dérapage voire ensablage de la Toyota).
Stéphane a peur de retourner la voiture qui s’incline parfois dangereusement. Il prend moins de plaisir que Christophe (conducteur de la 2ème et 3ème journée) qui apprécie conduire sur sable et traverser les cours d’eau (avec l’eau jusqu’aux points hauts des grandes roues du 4x4) sous le soleil ou sous une pluie battante.
Lors des 3 jours de safari, nous nous baignons dans le lac MacKenzie, un beau point d’eau entouré de forêts de conifères.
Nous passons devant l’épave du bateau Maheno : ce bateau navette s’est échoué en 1935 sur la plage. Etrange impression que de voir cette carcasse rouillée attaquée par les vagues et le vent …
Le lac Wabby plus au nord est lové entre une grande dune de sable et une épaisse forêt. L’eau du lac est de couleur verte : superbe dégradé de vert entre le rivage et l’extrémité du lac. Sans doute le plus bel endroit de l’île ! Nous le traverserons de long en large à la nage.
Champagne Pools sont les seuls lieux de baignade en eau salée de l’île : il s’agit de deux piscines naturelles (trous dans la roche). Malheureusement, la météo capricieuse ne nous permettra pas d’en profiter.
Indian Head est un promontoire rocheux (avancée dans l’océan Pacifique) qui offre une très belle vue sur les criques environnantes ainsi que sur les fonds marins (raies, requins, tortues).
Faire un safari sur l’île Fraser est une expérience intéressante (mais pas inoubliable) pour ceux qui aiment conduire des 4x4 dans des conditions difficiles voire extrêmes.
Deux jours de safari auraient été largement suffisants car l’île est limitée en terme de points d’intérêts et beaucoup trop touristique.
23 décembre. Brisbane
Brisbane est la 3ème plus grande ville d’Australie avec 2 millions d’habitants.
C’est une cité aux infrastructures modernes qui s’est développée autour de sa rivière : les gratte-ciel sont nombreux mais les tours sont moins hautes et audacieuses qu’à Sydney.
La ville est plutôt calme (malgré l’intense circulation des autoroutes urbaines) et propre.
Ce qui frappe le visiteur, ce sont les efforts réalisés par la municipalité en matière de transport urbain : pistes cyclables et pour piétons, réseau dense de bus en souterrain car le centre ville est piétonnier.
Brisbane est un modèle à suivre en transport fluvial : des navettes catamarans « city cat » relient les différents quartiers de la ville via la rivière, ces navettes sont confortables, rapides et offrent même le wifi !
Dernière nouveauté, la mise en marche du Velib de Decaux : les stations ont été récemment inaugurées mais les vélos sont encore peu utilisés et pour cause, il pleut sans arrêt !
Lors de notre séjour à Brisbane, nous aurons un temps pourri, au mieux nuageux et gris au pire pluie dense.
Une méga dépression traverse la côte Est du pays. Les pluies parfois torrentielles provoquent des inondations et coupures de routes.
Nous avions prévu de camper prochainement, cela va être humide !
Nous apprendrons plus tard que le nord est de l’Australie (Etat du Queensland) est touché par des inondations d’une ampleur exceptionnelle : un territoire grand comme la France et l’Allemagne réunis est sous l’eau, 200 000 personnes ont été évacuées, la ville de Rockhampton est devenue une île entourée d’eau.
Nous fêtons Noël tranquillement avec un repas gastronomique préparé dans la cuisine de notre backpacker. Au menu, crevettes à la mayonnaise, bœuf accompagné de pommes croquettes et d’haricots verts et un apple pie (gâteau aux pommes) typiquement british au dessert.
C’est un sentiment étrange qui nous anime : c’est en effet notre premier Noël éloigné de notre famille, un Noël avec une météo certes pluvieuse mais avec des températures élevées. Nous perdons nos repères …
Nous sommes étonnés par le faible nombre de décorations de noël en ville et même dans les magasins (quasi inexistantes). Les australiens pourtant majoritairement catholiques ne fêtent pas avec le même éclat la nativité que les européens. C’est surtout pour eux une occasion supplémentaire de lever le verre … parfois un peu trop !
La météo est idéale pour découvrir les musées de Brisbane et faire les soldes !
Les soldes débutent ici dès le 26 décembre : nous avons compris pourquoi les magasins étaient vides à la veille de Noël, les australiens attendent les soldes pour acheter.
Stéphane en profite pour acheter une nouvelle paire de sandalette très confortable afin de remplacer sa paire de basket usée.
Difficile de s’y retrouver avec les jours fériés : boxing day (1er jour des soldes) placé selon le désir des autorités locales mais aussi 2-3 jours non travaillés après le nouvel an. Cela ne nous arrange pas car beaucoup de magasins et service publics ferment ces jours là.
Les musées majeurs de Brisbane sont regroupés au niveau du Culturel Center, un complexe associant culture (Queensland Art Gallery), centre d’informations (méga bibliothèque avec accès free à internet) mais aussi divertissements (fête foraine, marché de Noël riquiqui et l’incontournable lagon = piscine extérieure avec barbecue).
Le tout construit avec une architecture novatrice (les musées sont une réussite : espaces lumineux, forte utilisation du verre et de l’acier), bâtiments entourés de verdure au bord de la rivière et à deux pas du centre ville, une réussite !
Le Queensland Art Gallery est d’un intérêt inégal : sculptures de différentes époques de corps d’hommes et de femmes. Surprise de retrouver ici une œuvre de Rodin.
Mais aussi une exposition d’un artiste consacrée au surf (des vidéos montrent des jeunes surfeurs en train de scier en deux leurs planches, intérêt ?).
Les tableaux de la période impressionniste méritent le détour. Les peintres australiens (qui nous sont inconnus) ont été formés en France ou Grande Bretagne.
Le Queensland Gallery of Modern Art présente une exposition ludique et interactive dont le thème est l’art au 21ème siècle, une belle réussite !
Nous avons été marqués par les œuvres suivantes :
- une piscine dans laquelle nous pouvons entrer (il faut voir les photos pour comprendre !),
- un mur de photos représentant les séjours d’appartements de Shangai (quelle diversité !),
- un mur de rubans de couleurs imprimés de souhaits « I wish … ». Chaque visiteur peut emmener un ruban (et un seul !) de son choix. A la place, il glisse un papier où il écrit le souhait de son choix ... ce dernier sera peut-être imprimé sur un ruban pour de prochains visiteurs à l’appréciation du musée,
- une volière géante, créée dans une salle du musée à l’aide de cintres et de sable, dans laquelle l’artiste amplifie le bruit de petits oiseaux qui volent en liberté : le résultat est un son grave et envoûtant,
- une immense table (elle semble infinie) où les visiteurs peuvent construire les œuvres de leur choix en briques lego blanches … il semblerait que beaucoup de visiteurs aient des dons dignes des plus grands architectes !
- les hits de M. Jackson chantés en simultané par 12 de ses fans,
- des sculptures « bouddhistes » avec au sommet du crâne une représentation de la pensée du personnage (un bébé, un poisson rouge …),
- des ateliers de création d’oiseaux en papier pour les enfants,
- un toboggan en acier et verre qui permet de descendre du 1er étage au rez-de-chaussée en glissant sur des sortes de « sac à patate ». Même les adultes s’y mettent ! …
Le 13 février 2008, le Premier ministre australien Kevin Rudd s’est excusé auprès des populations aborigènes pour tous les dommages causés par la colonisation britannique.
Une œuvre relate cette épisode : le mot « SORRY » écrit avec des vieilles peintures, assiettes, vieux objets…
C’est bien simple, nous resterons plus de 3 heures dans ce musée/exposition sans nous en apercevoir !
Voilà le genre d’initiative qui manque en France … Mais pour cela, il faudrait de gros moyens financiers et des mécènes généreux…
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