18 janvier 2011

A la découverte des rituels bouddhistes version Thaïlandaise


Comme vous l’aurez compris, les temples bouddhistes sont aussi nombreux en Thaïlande et sûrement en Asie en général que les églises en Amérique du Sud. Dans les deux cas avec une ferveur qui n’existe plus dans nos pays développés.

Il nous a semblé intéressant de vous faire partager nos compréhensions issues de notre expérience des temples bouddhistes thaïlandais. Il s’agit d’un enseignement sur le tas puisque nous ne sommes pas en voyage organisé avec un guide. Nous ne garantissons pas une exactitude à 100% et certaines remarques sont à ranger au rayon des anecdotes.

Nos remarques s’appliquent au bouddhisme Theravada ou « Petit Véhicule » que l’on rencontre en Thaïlande mais aussi en Birmanie et au Cambodge.

Tout d’abord, on marche pieds nus dans l’enceinte d’un temple … on a bien dit pieds nus ! Christophe a essayé de garder ses chaussettes mais en vain. Le nombre de tongs à l’entrée est un bon indicateur de la fréquentation qui vous attend à l’intérieur ! Comme pour les valises sur le tapis roulant des bagages à l’aéroport, il est important de savoir repérer facilement ses chaussures. Et croyez nous, rien ne se ressemble plus que des centaines d’imitation de tongs « havaianas ». Les temples les plus fréquentés ont développé un système de casiers, plus ou moins gratuits suivants les lieux.

Les shorts/bermudas sont également interdits ! Si vous êtes pris au dépourvu, on vous prêtera un sur-pantalon ou une sorte de drap jupe, moyennant finance. Au vu de la chaleur ambiante, nous vous recommandons vivement les pantalons en 2 ou 3 parties qui peuvent se transformer en bermudas sitôt en dehors du temple.

Au fait, en thaïlandais, un temple se dit « Wat » (autant vous le dire dés le départ pour éviter quelques répétitions).

On accède au temple par des escaliers, plus ou moins monumentaux, qui sont gardés par des dragons.

Le Wat ne consiste pas en un seul édifice. Ce serait trop facile ! C’est un ensemble complexe de monuments religieux.

Tout d’abord, le Chédi ou Stupa, une tour-reliquaire contenant des reliques (cheveux, dents …) de Bouddha, d’un saint homme ou d’un personnage royal. Il est en forme de dôme ou de cloche surmonté d’un empilement de parasols en or. Il peut-être d’inspiration indienne, cambodgienne … Nous n’arrivons pas encore à toutes les différencier. Les reliques contenues dans le Chédi sont souvent à l’origine de la construction du Wat.

Le Bot, salle rectangulaire à nef unique avec des bas-côtés, réservée aux seuls religieux et où se pratiquent la psalmodie des textes, les ordinations. Elle est délimitée par huit bornes, plus ou moins hautes et ouvragées. C’est souvent ce qui nous permet à nous, simple badaud, de la différencier du Vihara.

Le Vihara, salle rectangulaire où moines et fidèles se réunissent pour écouter les sermons. Elle contient des images de Bouddha ainsi que les objets sacrés du temple.

Le Sala, sorte de grand hall dans lequel les moines se réunissent le matin et le soir pour la psalmodie des textes sacrés. On peut y circuler librement, parler, dormir, prendre ses repas …

Les toits des salles sont toujours en double pente parfois avec plusieurs niveaux. Ils sont ornés de « chofas » dorés aux extrémités des pignons. Ils représentent le plus souvent des serpents (« naga ») ou des oiseaux (« hamsas »).
La couleur des toits a aussi une signification. Elle n’est pas purement décorative. Les temples royaux comme celui du Grand Palais à Bangkok ont des toits bleus.


Une fois à l’intérieur des bâtiments vous serez littéralement cernés par Bouddha … en effet, il y a toujours un Bouddha version XXL au fond au centre (comme Jésus sur sa croix au niveau de l’autel dans les églises) mais il n’est jamais tout seul … levez la tête, tournez la tête à gauche, à droite, une image ou une statue de Bouddha n’est jamais loin !

Bouddha peut avoir quatre attitudes, ayant différentes symboliques :
-      Debout – Le pardon
-      Assis – La méditation
-      Couché – La mort et l’atteinte du Nirvana
-      Marchant – Très rare, innovation de l’école de Sukhothai (XIII-XVème siècle)
Non, nous ne sommes pas en train de « dresser » Bouddha.

Bouddha est toujours représenté jonché sur des fleurs de lotus qui symbolisent la pureté.

Bouddha est quasi toujours recouvert d’or. Si l’or n’est pas votre tasse de thé, mieux vaut vous abstenir.

Les visages de Bouddha ont évolué au cours du temps en fonction des influences. Les sourcils, le nez, la bouche, la rondeur du visage … évoluent mais Bouddha a toujours de grandes oreilles (pour mieux vous entendre mon enfant - non ça c’est le chaperon rouge, ne nous trompons pas d’histoire), symbole de la sagesse.

Comme si les statues de Bouddha ne suffisaient pas, on a aussi les statues « body gards » de Bouddha … à gauche l’intelligence et à droite le pouvoir … pour les non initiés, elles ressemblent à celles de Bouddha à s’y méprendre sauf qu’elles n’ont pas de bouton de lotus ou de flamme (symbole de force spirituelle) sur le sommet de la tête.

Les gestes de Bhoudda nous semblent innombrables et ont chacun des significations différentes. On en recense apparemment plus de 40.

Nous comprenons qu’à chaque jour de la semaine correspond un bouddha différent (attitude et geste). Voici une ébauche d’analyse encore incomplète.
-      Dimanche – Debout – Regardant au loin – Les mains croisées au niveau du nombril
-      Lundi – Debout ou En marche – La main droite levée, paume en avant – L’apaisement ou le pardon
-      Mardi – Couché – La mort et l’atteinte du Nirvana
-      Mercredi matin - ?
-      Mercredi soir – ?
-      Jeudi – Assis – Les deux mains reposent l’une sur l’autre, paumes vers le ciel, la main droite sur la main gauche – Les jambes sont pliées en tailleur dans la position du Lotus - La méditation
-      Vendredi – Debout – La contemplation
-      Samedi – Assis sous la protection de 5/7 serpents – La méditation

En fonction de leur jour de naissance, les thaïlandais prient des Bouddhas différents. Vous remarquerez que la semaine bouddhiste compte 8 jours, le mercredi étant toujours divisé en deux.

Il est à noter qu’à chaque jour de la semaine correspond aussi une couleur différente. Nous ignorons les correspondances, sauf pour le jaune qui correspond au lundi. Pour la petite histoire, le roi actuel Rama IX est né un lundi, c’est pourquoi le drapeau royal est jaune et la plupart de ses portraits omniprésents sont sur fond jaune !


Maintenant que vous êtes familiers avec les lieux, voici quelques rituels bouddhistes que nous avons réussi à identifier au fur et à mesure de nos visites.

Tout d’abord, devant les statues de Bouddha, on s’assoit et on prie en se prosternant. Ca ressemble un peu à la prière des musulmans. Christophe fatigué d’interminables visites de temples a voulu essayer pour se reposer mais il s’est vite fait remettre en place. Il n’avait pas assez observé la posture à adopter. Il convient de s’assoir sur les genoux car les pieds ne doivent en aucun cas faire face à bouddha ce qui est considéré comme une offense. Cette position s’avère pour nous très vite inconfortable.

Il est de bon ton de recouvrir bouddha d’une feuille d’or, surtout si on lui demande une faveur. Certains bouddhas deviennent méconnaissables croulant sous les couches d’or successives. Pour d’autres, on peut supposer que les moines prélèvent les feuilles d’or au fur et à mesure de leur besoin en trésorerie.
L’endroit où est déposée la feuille d’or n’est pas anodin. Il peut s’agir du front, du cœur, des genoux, des pieds … à chaque emplacement sa signification.

Dans certains temples, il existe des « arbres » avec des clochettes en bronze ou cuivre auxquelles sont suspendues des feuilles d’or en forme de feuille d’arbre de la Bodhi (ficus religiosa). On achète la clochette/feuille d’or, on inscrit son nom et son année de naissance, puis on la dépose auprès de Bouddha. Le lendemain, les clochettes/feuilles d’or sont déposées et remises en circulation … pas bête les moines !

Nous avons également assisté à la libération de petits oiseaux en cage. Il semblerait que leur rendre la liberté porte bonheur. Geste détourné de sa signification originelle puisque de nos jours les oiseaux sont élevés exprès pour perpétuer la coutume !

Enfin les processions … le plus impressionnant à voir. Les pratiquants font trois fois le tour du Chédi en marchant dans le sens des aiguilles d’une montre avec dans leurs mains : 3 bâtons d’encens (gentillesse, sagesse, ?), une bougie (philosophie) et une fleur le plus souvent de Lotus. Le premier tour par respect pour Bouddha, le deuxième par respect pour la philosophie bouddhiste et le troisième et dernier par respect pour les moines. Le chiffre 3 a beaucoup d’importance dans le bouddhisme. D’ailleurs, lorsqu’ils « sonnent » les gongs, c’est toujours par salves de 3 coups.



On a oublié de préciser que Bouddha est aussi une cash machine ! A la différence des touristes, les locaux ne payent peut-être pas l’entrée mais les donations sont fortement recommandées … vous ne pouvez pas louper les urnes transparentes, les coffres forts, les « arbres » à billets, les « étendoirs » à billets … un peu comme si les voix du Seigneur pardon de Bouddha étaient impénétrables à moins de donner de l’argent !

Même une fois sortie des temples, vous êtes poursuivis par Bouddha. En effet, les amulettes de bouddha en pendentif sont partout : au cou des thaïlandais, dans les voitures …

Les moines ne sont pas confinés dans les temples, vous les rencontrez partout : les rues, les restaurants, les bus et avions (ils ont des places réservées) …
Ils sont vêtus de « robes » orange (foncé pour les moines des campagnes et clair pour ceux des villes).

16 janvier 2011

L’effervescence asiatique à Bangkok


Nous voici en Thaïlande, un pays aussi grand et peuplé que la France.

Le nouvel aéroport international de Bangkok est immense, aussi grand que son nom (Suvarnabhumi).
Il faut traverser un long, très long couloir avant de parvenir à la douane puis à la réception des bagages où nous attendent les parents de Stéphane.

Stéphane est ravi de voir ses parents en très bonne forme après un périple « marathon » réussi de 15 jours au Vietnam, Laos et Cambodge.
Ce sont nos premiers visiteurs depuis le début de notre tour du monde ; ils vont nous accompagner en Thaïlande pendant une vingtaine de jours.

Notre premier hôtel se trouve à quelques kilomètres de l’aéroport, près d’une autoroute (très pratique pour une arrivée à 22 h mais bruyant).
C’est un 2 * avec piscine et free wifi.
Il surpasse en terme de confort les backpackers d’Australie pour un prix 3 fois moindre.
Que nous sommes heureux d’être en Asie !

Nous recherchons le lendemain un hôtel plus central car nous nous rendons compte de la taille gigantesque de Bangkok, une capitale de 10 millions d’habitants très étendue.
La circulation est très dense : la ville concentre 90% des voitures de Thaïlande.

Nous installons finalement notre camp de base dans un hôtel du Groupe Accor, juste à côté de l’Ambassade de France. On ne peut pas faire plus patriotique !

Le centre historique est en permanence embouteillé car il est dépourvu de métro. Pour s’y rendre, il nous faut prendre le ferry public (attention à l’arnaque du ticket journalier pour les touristes, nous sommes tombés dans le piège la 1ère fois – 150 Bats contre seulement 14 Bats pour un ticket one-way) qui longe la rivière ou alors prendre un taxi et ne pas être pressé …

Bangkok est construite sur d’anciens marais : le sol est instable et ne permet pas la construction d’ouvrages souterrains d’où les autoroutes et métros aériens. De même, dans un grand nombre d’immeubles les parkings se situent aux premiers étages et non en sous-sol ; dans les constructions récentes, les architectes ont essayé de les rendre les plus discrets possibles…
D’ailleurs la ville s’est enfoncée de 1 mètre au cours de la dernière décennie.
Nous sommes médusés par la taille et l’importance des ponts qui traversent la ville : la quantité de béton nécessaire pour construire ces mastodontes a dû être phénoménale.

Autres caractéristiques de Bangkok : le bruit et la pollution liés à l’importante circulation automobile. L’air est, à certains endroits, irrespirable et nous comprenons pourquoi certains habitants portent des masques.
Dans la rue, il est fréquent de sentir de mauvaises odeurs de putréfaction. L’écologie n’est pas la priorité des thaïlandais (nous le verrons par la suite dans le Sud) : les cours d’eau sont remplis de détritus et certains trottoirs sont de véritables poubelles.

Mais tout ceci ne doit pas éclipser l’accueil et la gentillesse des habitants, toujours en train de sourire. « Smile » est leur devise !
Le salut traditionnel est le « Wai », les deux mains jointes en baissant la tête comme pour prier. Un salut utilisé comme slogan publicitaire par la compagnie aérienne Thaï !


A la fin de nos trois séjours à Bangkok (mi-janvier avec les parents de Stéphane, début février avant notre départ pour la Birmanie et fin février avant notre départ pour le Cambodge), nous avons une vue d’ensemble de la ville et pouvons la diviser en cinq quartiers distincts.

Commençons tout d’abord par le centre historique, entouré d’eau afin de prévenir les invasions étrangères (à gauche une boucle de la rivière Chao Phraya et à droite des canaux aménagés par l’homme) et qui regroupe les principaux temples et musées de la ville. C’est le quartier le plus touristique. Nous avons dû faire des choix car impossible de visiter tous les temples.

Le Wat Pho : c’est un très grand temple, le plus grand de Bangkok, et sans doute le plus beau ; en tout cas notre préféré.
Nous y avons vu un très grand Bouddha (45 m de longueur et 15 m de hauteur) couché en bois doré dans un bâtiment trop petit pour accueillir une statue de cette dimension. La position couchée est celle qui précède le Nirvana.
Près du Bouddha couché, dans des couloirs, nous observons des alignements de Bouddhas assis : plus de 394 tous différents !
A proximité du temple doré, nous apercevons de très beaux Chédis : ce sont des tours qui abritent des reliques de personnalités.
Ce temple est un lieu de vie puisqu’il accueille un centre de massage et un café.

Nous sommes surpris par la surabondance d’éléments dorés (montants des portes, cloches, éléments décoratifs des toits, bouddhas… très brillants au soleil, port de lunettes de soleil indispensable !) ainsi que la finesse des sculptures en bois.
Ce temple, comme tous ceux vus en Thaïlande, est en très bon état (restauration récente).
La richesse des lieux contraste avec la pauvreté de certains quartiers de la ville : la religion est essentielle en Thaïlande qui compte 95% de bouddhistes.
On peut apprécier cette architecture un peu trop chargée et « kitsch » destinée à impressionner le croyant. Ce n’est pas trop la tasse de thé de Stéphane …

Le Grand Palais : ce complexe construit en 1867 par le roi de l’époque regroupe plusieurs temples dont le Wat Phra Kaeo (le plus connu de Thaïlande) ainsi que le Palais, des musées … (d’ou un ticket d’entrée assez prohibitif – 9 €).

Nous admirons le Chédi tout en or (carrelage 14 carats selon notre guide) magnifique au soleil. Il abrite le sternum du Bouddha. Près du Chédi, nous observons la bibliothèque faite de panneaux en bois finement sculptés.

Le Wat Phra Kaeo (beau bâtiment au toit coloré en bleu et rouge comme un tapis) abrite le fameux Bouddha d’Emeraude : une statuette en jade peu visible car haute de seulement 66 cm au sommet d’un trône de 11 m !). Petite mais coquette : elle possède 3 tenues (or, diamants, pierres précieuses… rien n’est trop beau … chaque tenue vaut plusieurs millions d’euros) que le roi en personne change à chaque saison.
Ce Bouddha fait l’objet d’un véritable pèlerinage de la part des thaïlandais.

Autour du temple, des fresques racontent l’histoire des rois Rama (la dynastie actuellement au pouvoir), une belle bande dessinée pour passer le temps !
La décoration du temple est bien trop chargée et colorée. Néanmoins, nous aimons les statues de démon à tête de singe qui entourent certains Chédis dorés et les impressionnantes statues de monstres gardiens des portes du temple.

Chaque roi y est allé de sa construction et, au final, nous trouvons tout cela un peu fouillis. De plus, notre visite a été malheureusement gâchée par le trop grand nombre de touristes présents (des cars entiers d’asiatiques et d’européens).

Le Wat Mahathat : un temple dont le calme contraste avec l’agitation du Grand Palais proche.
C’est un beau temple plutôt sobre, avec des alignements de Bouddhas.
Ce dimanche lors de notre visite, nous avons rencontré des garçons et filles vêtus de rose en train de déjeuner : c’est le catéchisme version bouddhiste.


Toujours dans le quartier historique, Christophe s’est rendu au Musée National. L’ensemble est composé de plusieurs édifices dont évidemment un temple ! C’est sans doute une bonne préparation à la visite ultérieure des temples et de la Thaïlande en général : deux salles sont dédiées à l’histoire du pays et les autres pavillons exposent les merveilles de l’art Thaïlandais.

Malheureusement, le musée est un peu fouillis et vieillot ; Christophe passe sans doute à côté de nombreuses informations… une visite guidée est recommandée mais voilà seulement une le matin à 9h30 !

Côté histoire, nous avons retenu que la Thaïlande a eu quatre capitales successives : Sukhothai (9 rois), Ayutthaya (34 rois), Thonburi (1 roi) et Bangkok (9 rois), des villes qui sont situées de plus en plus vers le sud du pays montrant l’extension de l’empire birman.

Côté richesses, Christophe a surtout aimé la salle des masques et figurines de théâtre, la salle des instruments de musique (des xylophones géants où chaque touche est un gong différent – malheureusement impossible d’en jouer) et la salle des chariots funéraires royaux.


A voir rapidement au centre historique, la rue piétonnière Khao San Road : restaurants et boutiques pour touristes se succèdent dans une petite rue. C’est bruyant, peu intéressant et le coin attire les adeptes du tourisme sexuel.


En bordure du centre historique, il ne faut pas manquer le Wat Saket, plus connu sous le nom de Golden Mount. Il s’agit du premier gratte-ciel de Bangkok ! Une sorte de montagne artificielle de plus de 60 mètres de haut au sommet de laquelle trône un Chédi couvert d’or et étincelant au soleil. Du haut du toit terrasse, au pied du Chédi, nous avons une vue panoramique époustouflante sur Bangkok.


L’ancienne capitale de la Thaïlande, Thonburi, se trouve à l’ouest du centre historique.
C’est maintenant un quartier de Bangkok que nous découvrons à travers les canaux qui le sillonnent, c’est la fameuse balade des Khlongs.
Nous avons parcouru les canaux à bord d’un Long Trail (Longue Queue) : il s’agit d’une pirogue d’une dizaine de places dotée d’un énorme moteur (moteur de voiture) très bruyant et vibrant en fonctionnement.
C’est une balade agréable : nous voyons de part et d’autre des maisons en bois sur pilotis, plus ou moins anciennes et bringuebalantes, des commerces, des temples, des maisons fleuries.
Nous nous sommes arrêtés au Musée des Barges Royales. Il s’agit d’un vaste hangar sur l’eau où sont exposées 8 barges royales, très décorées et sculptées. Nous en échangerions bien une avec notre Long Trail qui nous attend à la sortie !


Au Nord du centre historique, se situe un quartier plus récent, qui abrite quelques monuments intéressants au milieu d’un parc fort agréable.

Le Wat Benchamabophit : c’est un joli temple en marbre gris de Carrare plutôt sobre qui date du début du 20ème siècle (la majorité des temples que nous visitons sont récents ou ont changé de structure suite aux rénovations successives). Nous remarquons les lions en marbre aux sexes proéminents.

Le Vimanmek Mansion : la plus grande demeure en bois teck au monde est une résidence royale (maintenant inhabitée) qui surprend par la luminosité des pièces (nombreuses ouvertures vitrées qui donnent sur de beaux jardins). Le bois, omniprésent, confère un côté colonial à la maison. Plusieurs dizaines de pièces meublées se visitent : salons, salle à manger, salle de bal, chambre et salle de bain du roi… Beaux meubles d’époque, collections de tableaux plus ou moins réussis… C’est le château de Versailles de Thaïlande !
Beaucoup de visiteurs heureusement éclatés en petits groupes.

L’Anantasamakthom Trone Hall : à proximité de la maison de teck.
Il ne faut pas être découragé par l’architecture extérieure massive (à la soviétique) de ce bâtiment tout en marbre gris. A l’intérieur, le musée rassemble une collection d’objets réalisés par des artisans thaïlandais sous le patronage de la Princesse.
Nous y découvrons des trônes royaux finement sculptés en or ou en argent (jusqu’à 2 ans de travail par une centaine d’artisans), de magnifiques maquettes de bateaux (barges royales), des tapis aux motifs verts (réalisés à partir d’ailes de scarabées !), des figurines en bois d’ivoire …
La conception de chaque œuvre est expliquée et commentée par des films. Ce musée est un véritable hommage à l’artisanat thaïlandais.
Compte tenu de la quantité d’or, des heures de travail, de la minutie… nous pourrions imaginer que ces objets ont été réalisés il y a plusieurs siècles… Pas du tout, ils ont été terminés récemment afin de fêter les 60 ans de règne du roi Bhumibol Adulyadej ou plus simplement Rama IX.
C’est probablement notre visite la plus inattendue à Bangkok !



A l’Est du centre historique, s’étend la ville moderne, bien desservie par les transports publics, construite de manière anarchique (les gratte-ciel les plus modernes côtoient les bidonvilles) et qui regroupe les centres commerciaux, ambassades …

Nous faisons un tour dans trois des centres commerciaux majeurs de Bangkok : le Siam Discovery (magasins très occidentaux, prix peu attractifs), le Siam Center (centre très fashion; nous dînerons dans un restaurant barbecue à la mode japonaise tout jaune) et le Siam Paragon (le centre des marques de luxe : Hermès, L. Vuitton … et Zara ?). Nous sommes surpris par la surabondance des couleurs et des lumières : les asiatiques aiment les couleurs « relevées » : même la confiture à la fraise est fluo !

Christophe visite également le musée d’art moderne … très peu d’œuvres permanentes … mais beaucoup d’expositions temporaires… Parmi les expositions du moment, une rétrospective photo des pays et lieux visités par la Princesse en 2010 ; pas d’œuvres modernes mais c’est tout de même très intéressant.
Imaginons que le centre Georges Pompidou propose 2-3 salles remplies de magnifiques photos retraçant les visites diplomatiques du couple Nicolas Sarkozy-Carla Bruni !

Au milieu de ce centre ville bruyant, la maison de Jim Thompson, nous apparait comme un havre de paix.
J. Thompson était un agent secret de la CIA (mystérieusement disparu en 1967) qui a remis au goût du jour la soie thaïlandaise (la boutique proche vend de coûteux objets en soie).
Il a aménagé sa demeure en juxtaposant 6 maisons traditionnelles thaïlandaises en teck et montées sur pilotis ; des maisons qui se visitent maintenant, un parcours agréable dans un jardin tropical un peu sombre.
Ce Monsieur avait beaucoup de goût : beaux meubles, belles gravures aux murs, très belle chambre à coucher avec un belvédère. Que du bois ! même les clous ou les portants des fenêtres sont en bois.


Coincé entre le centre historique et la ville moderne, il ne faut pas manquer le Chinatown.
Sur notre plan, deux grandes rues principales. Dans la réalité, d’innombrables et interminables petites ruelles étroites aux milles échoppes de bijoux, tissus, babioles … le « made in china » dans toute sa splendeur … nous ne savons plus où donner de notre tête.
Les Chinois représentent environ 17% de la population Thaïlandaise.

Christophe a eu l’occasion de revenir au Chinatown pour le nouvel an chinois, le 3 février 2011. L’atmosphère est très différente. Tous les magasins ont le rideau tiré, la circulation est quasi inexistante …
Par contre, les rues sont bondées de monde … En journée, se succèdent les danses du dragon, les défilés colorés, et en soirée, place au théâtre, danses costumés, feu d’artifices sans oublier un grand marché en plein air, genre grande braderie de Lille du « made in china » … Le rouge couleur de la chance pour les Chinois est omniprésent (lampions, vêtements, décorations murales …).

Ce soir là, au détour d’une rue, Christophe tombe par hasard sur un déploiement de policiers digne de la visite d’un chef d’état. En fait, tout le monde attend la visite de la Princesse qui doit se rendre à un spectacle traditionnel chinois dans le cadre des festivités du nouvel an.
Après une demi-heure d’attente … là voilà enfin … Interdiction d’approcher de trop près, pas de photos … La foule est en émoi et quelle déception quand Christophe découvre une femme au physique quelconque, habillée comme vous et moi mais surtout aux cheveux grisonnants ! Il avait oublié que puisque le Roi a 84 ans, la Princesse doit avoisiner les 55 ans !
Cette rencontre fortuite sera, pour les quelques étrangers présents (qui se comptent sur les doigts des deux mains), l’occasion de manger des mets locaux gratuitement … aux frais de la Princesse !

Le calendrier Chinois compte 12 signes : 2010 était sous le signe du Tigre, 2011 est celui du Lapin …

Australie : bilan et impressions




Nous sommes restés 7 semaines en Australie (notre séjour le plus long dans un pays).

Nous avons aimé :

- Les îles Whitsundays en voilier et l'île Magnetic et ses magnifiques criques,
- La qualité de vie à Sydney, ville proche de la mer et des montagnes,
- l'effervescence culturelle de Melbourne, ville jeune cosmopolite et futuriste.


Nous avons moins aimé :

- la météo, la pluie et encore la pluie (même si nous avons évité les zones inondées que vous avez pu voir au journal télévisé)
- le prix démesuré de certains hébergements (le camping à 50 euros la nuit passe mal...) et la généralisation du Wifi payant,
- le manque d'endroits vraiment sauvages dans lesquels il est possible de se rendre sans passer par un tour.


Et nous ?

Après un coup de fatigue à Cairns, nous avons bien résisté à la chaleur tropicale du nord Queensland (jusqu'à 40 degrés) puis à la pluie abondante.
Nous n'avons pas été piqués par des méduses, ni mangés par les crocodiles !
Nous avons attrapé le virus sportif australien : chaque matin au réveil, 90 minutes de jogging pour Christophe et des séries de pompes et d’abdos pour Stéphane.
Et avec cela, un régime riche en fruits, légumes et laitages !


Voyager en Australie, ce n’est pas vraiment l’aventure. : le pays présente peu de risques pour les voyageurs. Tout est organisé, encadré, avec peu de surprises au final.
Dans les parcs et milieux naturels, pas de sentiers sans barrières et les panneaux « interdiction de… sinon amende de… » sont très présents.
Dans les villes, les rues sont propres, chaque trottoir a sa bordure anglaise, chaque maison a son petit jardin bien entretenu.
Nous n’avons pas ressenti d’insécurité en Australie et la police y est très discrète.


En Australie, ancienne colonie britannique, le mode de vie est très « British » : la conduite à gauche, les déjeuners sandwich, les pubs (et le « binge drinking » chez les jeunes adultes), l’architecture victorienne des maisons et l’organisation des villes …

La nourriture, très industrielle, y est aussi mauvaise qu’au Royaume Uni : les yoghourts contiennent tous de la gélatine porcine et même le lait est complémenté en vitamines.
Les produits frais (fruits & légumes et produits laitiers) sont très chers.
Les petits déjeuners sont typiquement anglais : beans, toasts, jus de fruits et céréales avec fruits coupés (le must pour Christophe).


Les Australiens sont assez « bourrins » : ils boivent beaucoup (la bière surtout les week-ends).
Ils sont assez individualistes et s’intéressent peu aux autres. 

Bières vendues à la palette...
Avec le gerbeur dans le magasin, transport plus rapide!




Le culte du corps est particulièrement développé notamment dans les grandes villes.
Les australiens que nous avons rencontrés à Sydney ou Melbourne sont jeunes, sportifs, adeptes de sport en salles et de surfs. C’est la Californie puissance 10 !
Il faut dire que tout motive pour la pratique des sports de plein air : une météo clémente toute l’année (les températures ne descendent pas sous les 6°C à Sydney), la proximité de la mer et des équipements sportifs collectifs de qualité (parcours santé, machines de fitness en plein air)…


Du point de vue économique, l’Australie est la 12ème puissance économique mondiale et affiche une croissance enviable de 3,5% en 2010 et un taux de chômage particulièrement bas (5,5%). C’est le plein emploi et, de ce fait, les jeunes étrangers avec leur fameux visa travail/tourisme d’un an ont toutes les difficultés pour trouver un job.
La croissance de l’Australie est tirée par les exportations avec les pays asiatiques. Signe de la bonne santé économique de l’Australie, depuis peu, le dollar australien est à parité avec le dollar US.


Le coût du séjour touristique en Australie.
Le niveau de vie en Australie s’accroît et il est probablement plus élevé qu’en France. L’Australie est un pays cher pour le routard.

Quelques exemples de prix :
Nuit d’hôtel, la chambre double : autour de 60 dollars / 45 euros. C’est le prix minimum d’une chambre en backpacker (plus ou moins délabré). Pour du moyen de gamme, il faut plutôt tabler sur un budget de 80-100 dollars.
Camping : 20-25 dollars / 15-19 euros pour un emplacement tente souvent situé à l’extrémité du camping (les campings australiens favorisent la promiscuité : les bungalows et caravanes sont très proches les uns des autres, sans aucune séparation). A noter que les cuisines des campings sont souvent bien équipées (réfrigérateur, bouilloire, barbecue, toasteur…).
Taxi : très chers, pour une petite course 10 dollars / 7 euros.
Restaurants : chers, 20 dollars / 15 euros / personne, d’où l’intérêt de profiter des cuisines des backpackers.
Les courses au supermarché : les prix sont similaires aux prix français sauf les fruits et légumes, laitages, viande de porc et de poulet qui sont très chers (le kg de pomme de terre vaut de l’or en Australie lol). La viande de veau et de bœuf est très bonne et bon marché (à condition d’éviter la viande aux hormones). 
Parcs nationaux et musées : entrée gratuite (sauf à Fraser Island et Whitsunday Islands).
Cinéma : 18-20 dollars / 13-15 euros.

Les déplacements en avion low cost (compagnies Jet Star et Virgin Blue) sont au même prix voire moins chers que le bus à condition de se déplacer hors période de vacances scolaires.

L’artisanat typiquement australien est assez pauvre : rien mise à part les peintures dessinées par les aborigènes et quelques objets comme les boomerangs et instruments de musique aborigènes (dont le fameux didgeridoo … instrument de musique à vent fabriqué à partir d’un tronc d’eucalyptus creusé plus ou moins naturellement par les termites et dont l’embouchure est en cire d’abeille … la longueur qui varie de 1m à 1m80 ne nous permettra pas d’en ramener un en souvenir !).


- Superficie : 7 686 800 km² (environ 14 fois la France). La plus grande île du monde forme un continent à elle seule.
- Population : 22 364 000 habitants (estimation 2009), concentrés essentiellement dans les villes de la côte est. 86 % des Australiens vivent en ville. Sydney et Melbourne regroupent à elles seules près de 40 % de la population du pays (plus de 3 millions d'habitants chacune).
- Capitale : Canberra.
- Densité : 2,6 hab./km².
- Régime : démocratie fédérale. C'est une fédération de 6 États et 2 Territoires (Territoire du Nord et Territoire de la capitale australienne), membre du Commonwealth.
- Souverain : Élisabeth II d'Angleterre.
- Premier ministre : Julia Gillard (travailliste ; depuis juin 2010).
- Monnaie : le dollar australien (1€ = 1,30$A - 01/2011).
- Religion : anglicains, catholiques romains ; minorités unitarienne, presbytérienne, orthodoxe et baptiste ; 10 % de non-chrétiens.
- Population et ethnies : les Australiens blancs sont historiquement originaires de Grande-Bretagne et d'Irlande. Mais depuis la Seconde Guerre mondiale, des communautés d'origine grecque et italienne ont vu le jour. Plus récemment, de nombreux Asiatiques se sont installés en Australie.
Les aborigènes sont les premiers Australiens. Durant plusieurs siècles, ils ont été expulsés de leurs terres par les colons blancs, quant ils n'étaient pas massacrés.
- Sites inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco : la Grande Barrière de corail, le parc national de Kakadu, la région des lacs Willandra, les îles Lord Howe, la zone de nature sauvage de Tasmanie, les forêts humides Gondwana de l'Australie, le parc national d'Uluru-Kata Tjuta, les tropiques humides de Queensland, la baie Shark (Australie-Occidentale), l'île Fraser, les sites fossilifères de mammifères d'Australie (Riversleigh -Naracoorte), l'île Macquarie, les îles Heard et McDonald, la région des montagnes Bleues, le parc national de Purnululu, le Palais royal des expositions et jardins Carlton, l'opéra de Sydney.

10 janvier 2011

Sydney dernière !


C’est notre dernière escale à Sydney avant de quitter l’Australie.

Nous décidons initialement de changer de quartier de résidence et de connaître "Sydney plage" à Bondi Beach.
Situé à l’Est de la ville en bord de mer, c'est un quartier très select (belles demeures, magasins chics) et cher : nous allons crever le plafond tarifaire avec un logement à 90 dollars ! 90 dollars pour un backpacker bruyant et quasi insalubre (moquette crasseuse …).

L'activité est intense sur la plage : les surfeurs cohabitent avec les joggeurs et les cours de fitness. Tout le monde se met au sport, de l'adolescent à la mère de famille dans son survêtement Nike dernier cri.
Nous envions la qualité de vie des habitants de Sydney, avoir toutes les facilités qu'offre une grande ville, la proximité de la mer et des montagnes ...
Nous rencontrons dans le métro 3 surfeurs en tongs avec leurs planches enduites de cire (pour glisser sur la vague mais pas sur la planche !), ce n'est pas dans métro parisien que nous croiserions des planches de surf!

Le lendemain, échaudés par la qualité de notre logement, nous changeons de quartier et choisissons un backpacker (Maze Backpacker) proche de la gare centrale, très pratique pour se rendre à Blue Mountains.

Inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco, les Blue Mountains sont une chaîne montagneuse dont le nom vient de la vapeur qui flotte au dessus des forêts d'eucalyptus ; il s'agit d’une l'huile volatile émise par les arbres.

 
Nous nous y rendons en train de banlieue, 2h de trajet à traverser la banlieue tentaculaire de Sydney.
Nous nous arrêtons à Katoomba, principale et charmante petite ville du parc.

Lorsque nous arrivons au canyon, nous sommes émerveillés par le panorama : devant nous la forêt dense d'eucalyptus au ton vert bleuté et, à notre gauche, 3 rochers roses (the Three Sisters : 3 rochers de plusieurs centaines de mètres de hauteur et autour, le vide!).
Après avoir laissé nos affaires au camping proche, nous partons pour 6h de randonnée dans la forêt. Nous empruntons le sentier haut qui surplombe le canyon. Nous profitons ainsi d'une succession de points de vue aménagés : l'occasion d'admirer les falaises constituées par l'empilement de couches successives de grès durant plusieurs millions d'années.
Sur le trajet du camping, nous traversons de belles propriétés avec de grands jardins : les résidences secondaires de riches habitants de Sydney.

Notre dernière étape à Sydney, c'est la traversée de la baie en ferry jusqu'à la baie Watson.
C'est une balade en bateau très agréable qui permet d'admirer sous tous les angles l'Opéra House de Sydney entouré de voiliers et de rejoindre une presqu'île rocheuse.
C'est un bon plan pas cher (ces ferries sont utilisés par les habitants comme transport en commun) pour découvrir la baie.

Nous terminons notre séjour australien ce dimanche 16 janvier.
Nous décollons en Boeing 747 de Qantas vers Bangkok : un vol de 9h pendant lequel nous faisons la connaissance d'un couple toulousain qui font également un tour du monde dans le même sens (et presque les mêmes dates) que nous.
Pendant le vol, Stéphane se passionne pour le film "The Social Network", l'histoire du fondateur du réseau social Facebook.
A la découverte d’un nouveau continent : l’Asie, une première pour nous deux.

2 janvier 2011

South Coast


Nos 14h de bus entre Sydney et Melbourne se passent agréablement : entre deux siestes, nous observons des paysages de campagne vallonnée.
En milieu de journée, le bus fait une pause à la capitale Camberra, une ville d’aspect froid dont le centre fourmille d’immeubles récents.


Melbourne est la 3ème ville australienne avec plus de 3,8 millions d’habitants. C’est une ville qui se distingue par son effervescence culturelle : concerts, expo, musées, opéra… il y a beaucoup à voir et à faire ici !

Le centre ville est traversé par la rivière Yarra. Au niveau de chaque rive, des gratte-ciel rivalisent d’audace et d’hauteur comme c’est le cas dans les villes « jeunes ».
L’architecture de certains bâtiments publics surprend : le Federation Square est un ensemble de bâtiments cubiques qui entourent une place pavée au cœur de la ville. Un écran géant diffuse en permanence reportages et sports. Dans deux des cubes, nous visiterons les musées de l’image (qui relate l’évolution de l’image de l’invention du cinéma à l’internet ; exposition ludique où il est possible de tester des effets spéciaux surprenants) et le musée de l’art de l’état de Victoria (peintures contemporaines, exposition d’autoportraits et de photos de paysages transformés).

Melbourne est dotée de nombreux parcs, dont l’inévitable Botanic Garden, ainsi que d’espaces verts et des lacs, idéal pour la pratique du jogging ou de la voile.
Autre particularité de la ville, son côté cosmopolite : beaucoup d’asiatiques mais aussi des indiens, des italiens et des français qui sont ici plus nombreux qu’à Sydney.


Nous avons choisi l’état de Victoria et la région de Melbourne pour travailler dans une ferme biologique.
Pourquoi cette étape ? Après plus de 6 mois à vadrouiller, nous ressentions le besoin de poser quelque temps nos sacs et d’avoir une activité nous permettant de côtoyer des australiens. Car nous avons traversé en Australie des régions très touristiques et nous avons surtout fréquenté des backpackers anglais, allemands… mais peu d’australiens.

Sur les conseils de Laetitia et Pierrick (que nous avions rencontrés en Argentine à la Péninsule Valdez), nous avons adhéré à l’association WWOOF (Willing Workers On Organic Farm).
Le principe est simple : le wwoofer est accueilli dans la ferme biologique de son choix (plus de 2000 sont référencées dans un livret fourni au moment de l’inscription).
Il est nourri et logé (mais pas rémunéré) en échange de travaux dans la ferme.

Nous avons sélectionné une ferme de 33 hectares à une heure de train de Melbourne. La propriété est située au cœur de la Yarra Valley, une belle vallée constituée de prairies d’élevage et de forêts. Malheureusement, la forêt proche de notre ferme a été touchée par un grand incendie il y a 2 ans.

Dans notre ferme, il y a des animaux : 16 poules pondeuses, environ 30 moutons et agneaux, des bœufs, deux chiens (si vieux qu’ils dorment en permanence) et un superbe cheval blanc de 23 ans (sans arrêt en train de quémander des carottes à manger).

Nous sommes accueillis par Hazel, australienne de 47 ans qui travaille seule à la ferme depuis une dizaine d’années. Elle délègue aux wwoofers certaines tâches qu’elle ne peut plus faire du fait de son mal de dos.
Hazel est une femme de caractère, directive, assez peu patiente et peu tolérante mais toujours disponible pour répondre à nos questions et bonne cuisinière.

Au cours de notre séjour de 5 jours, nous allons ramasser les œufs et nourrir les poules, couper les mauvaises herbes avec le fil coupe herbe (un engin que Stéphane adore !), planter des plants de tomates et de pastèques, ramasser l’ail (une manœuvre très délicate : ne pas séparer la tige des bulbes) et les pommes de terre, déraciner des muriers sauvages et bien sûr, désherber.

Nous travaillons de 4 à 6 heures par jour avec des pauses toutes les 2 heures, ce n’est pas le bagne ! Le job est assez physique (couper le bois à la hache demande pas mal de force) mais moins difficile et plus varié que les travailleurs de ferme classique : ceux qui sont accroupis toute la journée à ramasser des fraises ou ceux qui se brûlent la peau des bras à cueillir les mangues ne diront pas le contraire.
Et il est bon d’avoir une activité manuelle certes routinière mais simple permettant de laisser son esprit voyager, de penser aux pays visités et à ceux qui nous attendent.


Le bio est plus difficile que les cultures dites conventionnelles : pas de pesticides, ni d’herbicides ou fongicides… que du naturel et du manuel …
Afin de limiter l’opération fastidieuse du désherbage, l’astuce consiste à recouvrir la terre d’une bonne couche de paille.
Afin d’accroître les rendements (plus faible du fait de l’absence d’engrais chimiques), il faut associer certaines plantes avec d’autres. Par exemple, les plants de tomates apprécient la proximité avec le trèfle, légumineuse qui enrichit le sol en composés organiques en fixant l’azote de l’air.
En bio, il faut éviter les alignements de végétaux tous identiques (plus vulnérables aux attaques de parasites et aux maladies). Très différent des potagers traditionnels dont nous avons l’habitude où les légumes se succèdent par rangées … comme dit Hazel, ici ce n’est pas un rayon de supermarché pour les parasites !


Au cours de notre séjour, nous mangeons des fruits et légumes du jardin : des pêches et abricots juteux et savoureux, des fèves (pour la première fois de notre vie !), laitues, carottes et brocolis au goût typé, un régal ! Christophe qui adore le « vert » est aux anges … trêve de riz, pâtes et pommes de terre pendant une semaine !
Mais également beaucoup d’œufs frais : les 16 poules pondent jusqu’à 12 œufs par jour.

Nous dormons dans la grange voisine, au milieu des outils agricoles : tracteurs, tondeuses, cisailles …


L’état de Victoria manque cruellement d’eau, surtout en été.
Comme la majorité des propriétés de l’état, la ferme est autosuffisante en eau. L’eau de pluie des toits est collectée dans de vastes citernes et celle-ci est utilisée pour boire et se laver. Il faut juste ne pas gaspiller l’eau : mini douches de quelques dizaines de secondes (attention Christophe, Hazel veille !).
Lorsque les citernes sont vides, l’eau en bouteille prend le relais.

Ces 5 jours ont été agréables et reposants.
Seul regret : ne pas avoir davantage travaillé auprès des animaux, par exemple traire des vaches ou tondre des moutons. Manque de chance, Hazel élève des vaches et des moutons uniquement pour alimenter son barbecue … En fait, peu de fermes biologiques australiennes sont exclusivement consacrées à l’élevage car la majorité des fermes sont de petites propriétés tenues par d’anciens hippies qui souhaitent être autosuffisants en produits agricoles (sans chercher à les revendre).


Justement, nous verrons au marché voisin de San Andrews de nombreux hippies et autres babas cool. En parcourant les allées de ce marché, nous avons l’impression de retourner aux années 70 : les jeunes et moins jeunes sont habillés de vêtements en tissus amples, légers et très colorés et portent de grandes et rondes lunettes de soleil (mode été 2010 en France).
Assez surprenant en Australie où tout est souvent assez conventionnel.
Cela dit, les huiles essentielles et autres onguents naturels vendus dans ce marché sont très chers, même les hippies ont la fibre du commerce.


De retour à Melbourne, nous décidons de faire, en 2 jours, la Great Ocean Road en louant une voiture de location.
Cette route, construite par l’armée au cours de la 1ère guerre mondiale, longe sur 100 km la côte Sud entre Torquay (à une centaine de kilomètres de Melbourne) et Portland.




Cette route est réputée comme étant l’une des plus belles routes côtières au monde. Mais sans doute, les australiens s’enthousiasment un peu vite. Certes, c’est une belle route qui longe de  grandes plages de surfs, qui traverse des villages très touristiques, qui passe des chaînes de montagnes et des falaises.
Mais nous avons déjà roulé sur des routes encore plus belles et plus sauvages.


Malheureusement, la météo ne sera pas des plus favorables : 2 jours de temps gris et de pluies abondantes. Après le Queensland, l’état de Victoria va être frappé par d’importantes inondations, les plus importantes depuis le début du 20ème siècle.
Malgré la pluie, de nombreux surfeurs sont dans l’eau ; il faut dire que l’océan est déchaîné.
La surf-coast est reconnue pour ses nombreux spots de surf avec des vagues pouvant atteindre 5 m de haut …


Nous nous arrêtons longtemps au lieu dit « Les 12 apôtres » : il s’agit de rochers en grès hauts de 30 mètres isolés et battus par les vagues. Sous l’assaut de l’océan, la falaise recule et des pans de roches chutent régulièrement. Les rochers eux résistent davantage avant de sombrer.
Malgré le ciel sombre, la couleur beige jaune des falaises tranche avec la couleur grise de l’océan. Le panorama est superbe, bien plus grand que les rochers d’Etretat !


Nous rentrons à Sydney par avion via l’aéroport low cost de Melbourne (un hangar où tout est fait pour réduire les coûts) : par avion, c’est le même prix que le trajet fait en bus mais beaucoup plus court (90 minutes au lieu de 14 h !).

1 janvier 2011

Bonne Année ! Happy New Year ! Feliz Ano Nuevo !





Nous vous souhaitons à tous, lecteurs réguliers ou irréguliers, une bonne et heureuse année 2011 !

Une bonne santé bien sûr ! mais aussi de bonnes surprises, beaucoup de succès et de nombreux voyages !
Activez-vous avant que l’augmentation du prix du pétrole ne rende les vols aériens trop coûteux !