18 mai 2011

Bali : côté mer

Avant de terminer notre séjour au Sud de Bali, nous décidons d’explorer l’Est de l’île toujours en scooter.
Cette région est probablement la plus belle de l’île : les routes traversent de superbes plaines de rizières, encore plus beau qu’au Vietnam avec le volcan Agung en arrière plan et la végétation luxuriante (cocotiers, hibiscus…) qui entoure les rizières.
Les paysans ont façonné les vallées et y ont dessiné des terrasses de rizières dont certaines sont très étroites ; ici, chaque mètre carré compte ! la terre est fertile grâce aux volcans et permet jusqu’à 3 récoltes annuelles de riz, des rendements records.
L’île mérite bien son surnom « d’île bénie des dieux » !


Sur les conseils d’Isabelle et Jean-Pierre (un couple que nous avons rencontré au Laos), nous dénichons un logement au cœur des rizières près du bourg de Tirtagangga.
Pour y accéder, il faut suivre un sentier le long d’une rivière au cœur de champs de riz, puis monter un escalier de rochers afin de rejoindre les bungalows au sommet d’une colline.
Les 4 bungalows sont entourés d’un très beau jardin fleuri (la propriétaire a la main verte). Nous sommes les seuls occupants ce qui va nous permettre de négocier un bon prix (8€ la nuit en bungalow).
Bonne surprise : la salle de bain est à ciel ouvert avec une douche entourée de bougainvillées.

De la terrasse de notre bungalow, le cadre est tout simplement magnifique : la vue s’étend sur les champs et terrasses de rizières en face de nous et en arrière plan, le majestueux volcan Agung qui semble surveiller toute la région. Très certainement le plus beau panorama que nous ayons eu de notre chambre d’hôtel (encore plus beau que celui de Vilcabamba en Equateur).

Tirtagangga est également connu pour son palais aquatique : un bel endroit formé de fontaines et de bassins où touristes et locaux peuvent se baigner.


Le lendemain, nous reprenons la route vers la côte. Nous arrivons en fin de matinée à la ville d’Amed au Nord Est de Bali.
Ici, la côte est une succession de petites criques de plages de sable noir et de galets. Pas top pour se baigner malgré la température de l’eau (30°C) et l’absence de vagues mais idéal pour le snorkelling et la plongée.
Le grand nombre d’hôtels et le petit nombre de touristes présents nous permet de négocier un très bon prix (10€) pour une chambre confortable (enfin une douche chaude, la clim, des draps blancs…) éloignée de la route avec vue sur la mer et la piscine. Un très bon plan !

La plongée à Amed est idéale pour les débutants car il suffit de s’éloigner de quelques mètres de la plage pour voir des centaines de poissons.
Nous choisissons plutôt de faire du snorkelling au niveau d’une épave japonaise que nous repérons grâce aux nombreux enfants qui y pêchent.
Les coraux sont très beaux, colorés et en bon état. Les poissons sont très nombreux mais assez peu variés. Nous nageons au cœur de milliers de poissons couleur jaune citron !
L’évolution du banc de poisson est fascinante à regarder : il ondule comme une vague à la surface des coraux dans une symétrie quasi parfaite.

Le lendemain, vers 7h du matin, nous nous rendons à la plage pour le retour des bateaux de la pêche. Ceux-ci arrivent progressivement et sont arrimés sur la plage.
Les bateaux sont ici des embarcations étroites et profondes avec des balanciers de chaque côté. La coque est blanche et bleue et les voiles triangulaires sont colorées.
Les couleurs sont belles au soleil, un spectacle très photogénique !

La pêche est une activité masculine. Les femmes, elles, ramassent les poissons pêchés : il s’agit de thons de petite taille.
Le travail est communautaire : nous voyons les pêcheurs s’entraider pour remorquer les bateaux sur la plage et pour démêler les filets.


Nous quittons Amed en fin de matinée et longeons la côte jusqu’à la ville de Candi Dasa.
L’unique route côtière est sauvage et calme (pas de camions, peu de circulation) ; au fur et à mesure de notre avancée, l’état de la chaussée se dégrade (trous, graviers, bosses) nous obligeant à ralentir voire stopper. Ce n’est pas grave car le paysage est beau : d’un côté, de beaux panoramas sur les criques sauvages et de l’autre, le mont Seraya, le volcan « vert » de l’île qui ressemble aux volcans de l’île de Mooréa en Polynésie.


Au pied du mont Agung, se tient le plus important temple de Bali : le temple de Besakik.
Ce temple présente la particularité d’être constitué de pagodes ayant des toits en chaume empilés les uns aux autres et dont le nombre varie selon la caste qui y prie. La pagode royale aura bien entendu une dizaine de toits, alors que la pagode des pauvres, seulement un.
La perspective qu’offrent ces pagodes est du plus bel effet avec l’océan et le volcan en arrière plan.

Nous avons failli ne pas aller à ce temple !
En effet, le matin même, Christophe se rend compte que son scooter a disparu, ou plutôt, qu’il a pris la veille au soir le scooter du propriétaire du magasin internet. Deux scooters qui fonctionnent avec la même clé !
Nous procédons à l’échange de scooter au poste de police de Klungkung et faisons connaissance avec la famille qui tient le café internet. Lui est un passionné d’informatique qui a monté en moins d’un an le magasin avec une quinzaine de boxes de connexion.
Sa charmante sœur s’occupe des comptes. Le matin même, elle présente des offrandes aux dieux (nourriture, fleurs) dans de petits paniers en palme tressé. Ce cérémonial est pratiqué chaque jour par les commerçants hindous de Bali. Ainsi les trottoirs sont jalonnés de paniers d’offrandes colorés.


C’est donc au Sud-Est de l’île que nous terminons notre séjour et notre voyage.
La majorité des 7 millions de touristes qui vont à Bali ne connaissent que les villes de Kuta, Legian et Seminyak, 3 villes qui n’en sont en fait qu’une.
Elles sont situées en bordure de la plus grande et plus belle plage de Bali : une plage de plusieurs kilomètres de l’aéroport jusqu’après Seminyak.



Avis aux amateurs de plages désertes, de repos et de tranquillité, fuyez Kuta !
Cette ville est une succession de magasins pour touristes, de restos, de boîtes plus bruyantes les unes que les autres. Le trafic automobile est en permanence embouteillé (même en basse saison touristique) avec tous les inconvénients que génèrent les problèmes de circulation (bruits, pollution…).

La ville s’est développée de manière anarchique sans plan d’aménagement. Des hôtels crasseux côtoient des résidences haut de gamme. Les piétons mais aussi les scooters et voitures circulent dans des rues beaucoup trop étroites (un réel danger pour les piétons !).
Ces rues tournent dans tous les sens comme pour éviter de traverser des propriétés déjà installées.

Et cela continue de construire ! à divers endroits de la ville, les grues travaillent jours et nuits pour terminer au plus vite les programmes hôteliers avant le début de la saison touristique (dans moins de 2 mois). En passant devant les chantiers, il est permis de douter de la qualité et de la durabilité des bâtiments construits à la va-vite vite et attaqués par le climat marin.


Kuta est très fréquenté par les jeunes surfeurs australiens. Cela se comprend : Bali est desservi en direct d’Australie par les compagnies aériennes low cost, la vie est moins chère ici (60$ pour une chambre glauque dans un backpacker australien contre 20$ dans un bungalow tout confort) et les vagues sont bonnes autant pour les apprentis surfeurs à Legian Beach que pour les surfeurs plus chevronnés à l’extrémité sud de l’île (plage de Balangan).

Ici, la mode vestimentaire est labellisée Rip Curl, Billabong ou Quicksilver.
Les scooters ont des systèmes permettant de transporter les planches de surfs. Les bars organisent des concours de bières (le gagnant est celui qui en boit le plus, à l’entonnoir !) et les boîtes de nuit de Legian Street font du racolage à coup de décibels.


Heureusement que la plage est belle.
Elle est intelligemment protégée du bruit de la ville par un haut mur. C’est une plage de sable blanc (ou gris selon l’endroit) et fin voire même très fin, attention au matériel électronique !
Selon les endroits et la journée, les vagues sont plus ou moins hautes et fortes. L’eau est limpide et vraiment chaude et agréable.
Ici plus qu’ailleurs, les touristes sont sollicités au mieux chaque minute au pire toutes les 20 secondes par des vendeurs de tous poils. Tout se vend à Bali : du cerf volant bateau aux montres, lunettes de soleil, paréos… et bien sûr l’inévitable massage.
Le vendeur pose la question rituelle « where you from ! ». Nous leur répondons « France » : au mieux ils disent « Zidane », sinon ils font mine d’être étonnés et passent leur chemin.

Le meilleur moment pour aller à la plage, c’est vers 17h avant le coucher du soleil.
La plage se remplit alors de balinais qui rejoignent les touristes : les uns jouent au foot, les autres regardent le soleil couchant accrochés à leur portable ; un spectacle étonnant et un soleil rouge à l’horizon, cela ne s’oublie pas !


Si Kuta a une ambiance jeune et beauf, Seminyak est l’anti Kuta : c’est une ville branchée fréquentée par de nombreux européens.
Les resorts de Seminyak sont haut de gamme (genre bungalow avec piscine avec vue directe sur la mer) et les magasins de fringues font penser à ceux du Faubourg Saint Honoré parisien.

En soirée, il est très agréable de profiter du coucher du soleil au bar Kudeta (bar lounge avec cocotiers et vue plongeante sur la plage, bel endroit chicos) puis dîner dans l’un des nombreux restaurants offrant des cuisines du monde entier à moins d’opter pour l’ambiance feutrée et romantique du restaurant du Licollanda, un superbe endroit face à la mer fort bien mis en valeur par des éclairages nocturnes.

C’est du vécu, pas très routard il est vrai mais le voyage se termine ainsi par une note… plus luxueuse et glamour.



Toutes les photos de Bali sont ici !

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