Déjà plusieurs semaines que nous sommes rentrés en France ; il nous faut revenir aux dures réalités quotidiennes, le fameux "boulot, métro, dodo" mais les souvenirs de notre voyage resteront longtemps gravés dans nos têtes.
Nous serons ravis de vous faire partager notre aventure avec photos (lorsque notre disque dur sera réparé!) et anecdotes autour d'un verre.
Merci à tous ceux qui nous ont suivis sur ce blog et qui nous ont encouragés lors de notre voyage !
Et à bientôt pour de nouvelles aventures...
16 juin 2011
30 mai 2011
L’Indonésie : bilan et impressions
Nous sommes restés plus de 3 semaines à Java et Bali, voici le bilan de notre séjour :
Nous avons aimé :
- Le volcan Kawah Ijen de Java et ses porteurs de soufre.
- La région Nord Est de Bali : Tirtagangga et ses rizières en terrasses, Amed et ses plages.
- La richesse artistique et artisanale d’Ubud.
Nous avons moins aimé :
- La circulation automobile intense sur les routes de Bali et l’urbanisation souvent incontrôlée de l’île.
- Kuta, sa circulation infernale, sa pollution sonore et visuelle.
Et nous?
C’est la fin du voyage. Notre séjour en Indonésie a été moins « sportif » que ceux réalisés au Laos ou en Birmanie par exemple.
Il nous fallait recharger les batteries, être d’attaque pour affronter Paris !
Question santé, l’infection au bras de Stéphane n’est plus qu’un lointain souvenir. Christophe a rechuté en scooter (le pauvre !) : il a des cicatrices à sa jambe gauche comme la droite (plus de jaloux !).
Question moral, chacun se prépare dans sa tête au retour en France.
Christophe prend divers rendez-vous (amis, famille, médicaux) et s’attend à un retour tendu au sein de son entreprise le 1er juin prochain.
Stéphane lui ne pense pas vraiment à son retour professionnel, il faut dire que ses derniers jours à Bali ont été des plus agréables et dépaysants.
Ce qui frappe le visiteur qui entre pour la première fois à Java ou Bali, c’est la densité très élevée d’habitants de ces îles. Il y a du monde partout, que des maisons le long des routes, cela grouille dans les villes et le réseau routier paraît saturé.
Ce que nous avons apprécié tant à Java qu’à Bali, c’est le fait que les indonésiens parlent l’anglais (langue qu’ils apprennent dès le plus jeune âge à l’école).
Nous allons enfin pouvoir communiquer avec les habitants !
Les indonésiens sont souriants, rient souvent en groupe. Ils aiment plaisanter tout en restant respectueux.
En parcourant les rues en ville ou à la campagne, nous avons été étonnés par l’oisiveté des hommes.
Ces messieurs sont assis sur les bords de route le plus souvent en groupe à discuter de tout et de rien. C’est très pratique lorsque nous cherchons notre route : ils s’empressent de nous indiquer la bonne direction.
Ce sont les femmes qui travaillent, dans les rizières à planter le riz, au marché ou à la maison.
Physiquement, nous sommes surpris par la petite taille des indonésiens et leur minceur : des poids plumes ! Ils ont un teint de peau bronzé qui se rapproche de celui des hindous.
D’ailleurs, à Bali où l’hindouisme est majoritaire, nous nous sommes parfois cru en Inde (les temples, les vêtements portés par les croyants…).
Du point de vue économique, le niveau de vie des indonésiens est plus élevé que celui des pays d’Asie du Sud-Est. Cela est lié aux richesses naturelles du pays : producteur de pétrole, de riz thé ou café et de bois.
Le sol indonésien est riche et fertile grâce aux volcans avec en prime un climat tropical humide et ensoleillé.
Cela dit, le salaire mensuel moyen d’un indonésien (environ 150 à 300 euros) est encore loin du niveau occidental.
Le coût du séjour touristique en Indonésie.
Malgré son relatif développement économique, l’Indonésie n’est pas un pays cher : notre budget moyen par jour et par personne est d’environ 22 euros.
Quelques exemples de prix :
Nuit d’hôtel, la chambre double : de 80 à 120 0000 roupies / à 6.5 à 10 euros : c’est encore plus cher à Kuta, il faut négocier !. La propreté des logements n’est pas top (surtout les salles de bains). Les chambres sont dépouvues de télé (exit TV5Monde) et de clim. La douche est froide (ici on dit « cool water ») à l’hôtel comme chez les particuliers.
Bus : env. 50 000 dongs / 1,9 euro par heure.
Scooter : 30 à 40 000 roupies / 2.5 à 3 euros la journée: c’est donné ! et l’essence est vraiment bon marché (0,5€/litre).
Restaurants : comme dans tous les pays traversés, il y a la resto locale, les warungs, qui servent des plats (le plus souvent des boulettes de viande accompagnées de soupe et riz, à moins de préférer l’omelette) pour 10 000 roupies / euro, et les resto touristiques où les prix peuvent beaucoup monter (voire même rejoindre les prix européens à Seminyak).
Musées et autres lieux touristiques : de 20 à 40 000 roupies / 1.5 à 3 euros.
Contrairement à ce qu’affirment des gardes, l’entrée des temples est gratuite, seule une donation est demandée.
La négociation fait partie de la culture indonésienne. Il faut acheter le produit au moins la moitié de sa valeur annoncée en commençant la négo par le tiers de la valeur du produit.
Si le vendeur crie « Banqueroute » en souriant, c’est dans la poche !
L’artisanat de Java, c’est essentiellement la fabrication de masques en bois et le Batik, une institution locale !
Nous avons visité à Yogyakarta une école artistique qui forme à la création de Batik.
Le Batik est un procédé d’impression très ancien : les parties du tissu qui ne doivent pas être colorées sont enduites de cire. Le tissu est plongé dans un bain de colorant (naturel ou chimique selon la valeur du Batik) puis la cire est enlevée par grattage du tissu chauffé. Pas aussi facile lorsque le tissu comporte plusieurs couleurs…
L’artisanat de Bali est d’une grande richesse notamment auprès d’Ubud. Les balinais ont un savoir faire du travail du bois exceptionnel : il faut à tout prix ramener des objets sculptés en bois, petits meubles, masques, marionnettes…
Fabriqués au nord de l’île, les objets en rotins (boîtes, paniers…) sont réalisés avec finesse.
Il est également possible de s’intéresser aux bijoux en argent, aux huiles essentielles et aux Sarungs (étoffes colorés utilisés au cours des cérémonies religieuses).
Au cours de la dernière quinzaine, le sac de Stéphane s’est vite rempli d’objets !
- Superficie : 2 028 000 km² ; 5 160 km d’est en ouest et 1 760 du nord au sud (environ quatre fois l'étendue de la France).
- Nombre d'îles : l'archipel indonésien, le plus vaste de la planète, compte 18 306 îles, dont environ 6 000 habitées.
- Nombre d'îles : l'archipel indonésien, le plus vaste de la planète, compte 18 306 îles, dont environ 6 000 habitées.
- Population : 243 000 000 habitants.
- Âge moyen, espérance de vie : 27 et 70 ans.
- Capitale : Jakarta. Plus de 9 millions d'habitants.
- Autres grandes villes : Yogyakarta (Java), Surabaya (Java), Medan (Sumatra), Macassar (Sulawesi), Denpasar (Bali).- Âge moyen, espérance de vie : 27 et 70 ans.
- Capitale : Jakarta. Plus de 9 millions d'habitants.
- Monnaie : roupie indonésienne (1€ = 12 200Rp le 1er/05/11)
- PIB : 276 milliards d'euros.
- Langues : le bahasa indonesia (langue officielle), proche du malais, et 250 langues ethniques et dialectes. Anglais utile.
- Régime politique : république dotée d'un régime présidentiel. Président élu en septembre 2004 : Susilo Bambang Yudhoyono (surnommé SBY).
- Religions : l'Indonésie est le premier pays musulman du monde, avec environ 200 millions de croyants (87 % de la population). Il y a plusieurs minorités chrétiennes, catholiques et protestantes (9 % au total), notamment en pays toraja (Sulawesi), en pays minahasa (nord-est de Sulawesi), à Sumatra (les Bataks du lac Toba), à Flores, au Timor et aux Moluques. Le bouddhisme (surtout la diaspora chinoise) et l'animisme sont toujours vivaces. Les Balinais sont majoritairement hindouistes.
- Sites classés au patrimoine de l'Unesco : Borobudur (Java) ; Prambanan (Java) ; le site des premiers hommes de Sangiran (Java) ; le parc national d'Ujung Kulon (Java) ; les forêts tropicales ombrophiles (Sumatra) ; le parc national de Komodo (Petites Îles de la Sonde) ; le parc national de Lorentz (Papouasie).
18 mai 2011
Bali : côté mer
Avant de terminer notre séjour au Sud de Bali, nous décidons d’explorer l’Est de l’île toujours en scooter.
Cette région est probablement la plus belle de l’île : les routes traversent de superbes plaines de rizières, encore plus beau qu’au Vietnam avec le volcan Agung en arrière plan et la végétation luxuriante (cocotiers, hibiscus…) qui entoure les rizières.
Les paysans ont façonné les vallées et y ont dessiné des terrasses de rizières dont certaines sont très étroites ; ici, chaque mètre carré compte ! la terre est fertile grâce aux volcans et permet jusqu’à 3 récoltes annuelles de riz, des rendements records.
L’île mérite bien son surnom « d’île bénie des dieux » !
Sur les conseils d’Isabelle et Jean-Pierre (un couple que nous avons rencontré au Laos), nous dénichons un logement au cœur des rizières près du bourg de Tirtagangga.
Pour y accéder, il faut suivre un sentier le long d’une rivière au cœur de champs de riz, puis monter un escalier de rochers afin de rejoindre les bungalows au sommet d’une colline.
Les 4 bungalows sont entourés d’un très beau jardin fleuri (la propriétaire a la main verte). Nous sommes les seuls occupants ce qui va nous permettre de négocier un bon prix (8€ la nuit en bungalow).
Bonne surprise : la salle de bain est à ciel ouvert avec une douche entourée de bougainvillées.
De la terrasse de notre bungalow, le cadre est tout simplement magnifique : la vue s’étend sur les champs et terrasses de rizières en face de nous et en arrière plan, le majestueux volcan Agung qui semble surveiller toute la région. Très certainement le plus beau panorama que nous ayons eu de notre chambre d’hôtel (encore plus beau que celui de Vilcabamba en Equateur).
Tirtagangga est également connu pour son palais aquatique : un bel endroit formé de fontaines et de bassins où touristes et locaux peuvent se baigner.
Le lendemain, nous reprenons la route vers la côte. Nous arrivons en fin de matinée à la ville d’Amed au Nord Est de Bali.
Ici, la côte est une succession de petites criques de plages de sable noir et de galets. Pas top pour se baigner malgré la température de l’eau (30°C) et l’absence de vagues mais idéal pour le snorkelling et la plongée.
Le grand nombre d’hôtels et le petit nombre de touristes présents nous permet de négocier un très bon prix (10€) pour une chambre confortable (enfin une douche chaude, la clim, des draps blancs…) éloignée de la route avec vue sur la mer et la piscine. Un très bon plan !
La plongée à Amed est idéale pour les débutants car il suffit de s’éloigner de quelques mètres de la plage pour voir des centaines de poissons.
Nous choisissons plutôt de faire du snorkelling au niveau d’une épave japonaise que nous repérons grâce aux nombreux enfants qui y pêchent.
Les coraux sont très beaux, colorés et en bon état. Les poissons sont très nombreux mais assez peu variés. Nous nageons au cœur de milliers de poissons couleur jaune citron !
L’évolution du banc de poisson est fascinante à regarder : il ondule comme une vague à la surface des coraux dans une symétrie quasi parfaite.
Le lendemain, vers 7h du matin, nous nous rendons à la plage pour le retour des bateaux de la pêche. Ceux-ci arrivent progressivement et sont arrimés sur la plage.
Les bateaux sont ici des embarcations étroites et profondes avec des balanciers de chaque côté. La coque est blanche et bleue et les voiles triangulaires sont colorées.
Les couleurs sont belles au soleil, un spectacle très photogénique !
La pêche est une activité masculine. Les femmes, elles, ramassent les poissons pêchés : il s’agit de thons de petite taille.
Le travail est communautaire : nous voyons les pêcheurs s’entraider pour remorquer les bateaux sur la plage et pour démêler les filets.
Nous quittons Amed en fin de matinée et longeons la côte jusqu’à la ville de Candi Dasa.
L’unique route côtière est sauvage et calme (pas de camions, peu de circulation) ; au fur et à mesure de notre avancée, l’état de la chaussée se dégrade (trous, graviers, bosses) nous obligeant à ralentir voire stopper. Ce n’est pas grave car le paysage est beau : d’un côté, de beaux panoramas sur les criques sauvages et de l’autre, le mont Seraya, le volcan « vert » de l’île qui ressemble aux volcans de l’île de Mooréa en Polynésie.
Au pied du mont Agung, se tient le plus important temple de Bali : le temple de Besakik.
Ce temple présente la particularité d’être constitué de pagodes ayant des toits en chaume empilés les uns aux autres et dont le nombre varie selon la caste qui y prie. La pagode royale aura bien entendu une dizaine de toits, alors que la pagode des pauvres, seulement un.
La perspective qu’offrent ces pagodes est du plus bel effet avec l’océan et le volcan en arrière plan.
Nous avons failli ne pas aller à ce temple !
En effet, le matin même, Christophe se rend compte que son scooter a disparu, ou plutôt, qu’il a pris la veille au soir le scooter du propriétaire du magasin internet. Deux scooters qui fonctionnent avec la même clé !
Nous procédons à l’échange de scooter au poste de police de Klungkung et faisons connaissance avec la famille qui tient le café internet. Lui est un passionné d’informatique qui a monté en moins d’un an le magasin avec une quinzaine de boxes de connexion.
Sa charmante sœur s’occupe des comptes. Le matin même, elle présente des offrandes aux dieux (nourriture, fleurs) dans de petits paniers en palme tressé. Ce cérémonial est pratiqué chaque jour par les commerçants hindous de Bali. Ainsi les trottoirs sont jalonnés de paniers d’offrandes colorés.
C’est donc au Sud-Est de l’île que nous terminons notre séjour et notre voyage.
La majorité des 7 millions de touristes qui vont à Bali ne connaissent que les villes de Kuta, Legian et Seminyak, 3 villes qui n’en sont en fait qu’une.
Elles sont situées en bordure de la plus grande et plus belle plage de Bali : une plage de plusieurs kilomètres de l’aéroport jusqu’après Seminyak.
Avis aux amateurs de plages désertes, de repos et de tranquillité, fuyez Kuta !
Cette ville est une succession de magasins pour touristes, de restos, de boîtes plus bruyantes les unes que les autres. Le trafic automobile est en permanence embouteillé (même en basse saison touristique) avec tous les inconvénients que génèrent les problèmes de circulation (bruits, pollution…).
La ville s’est développée de manière anarchique sans plan d’aménagement. Des hôtels crasseux côtoient des résidences haut de gamme. Les piétons mais aussi les scooters et voitures circulent dans des rues beaucoup trop étroites (un réel danger pour les piétons !).
Ces rues tournent dans tous les sens comme pour éviter de traverser des propriétés déjà installées.
Et cela continue de construire ! à divers endroits de la ville, les grues travaillent jours et nuits pour terminer au plus vite les programmes hôteliers avant le début de la saison touristique (dans moins de 2 mois). En passant devant les chantiers, il est permis de douter de la qualité et de la durabilité des bâtiments construits à la va-vite vite et attaqués par le climat marin.
Kuta est très fréquenté par les jeunes surfeurs australiens. Cela se comprend : Bali est desservi en direct d’Australie par les compagnies aériennes low cost, la vie est moins chère ici (60$ pour une chambre glauque dans un backpacker australien contre 20$ dans un bungalow tout confort) et les vagues sont bonnes autant pour les apprentis surfeurs à Legian Beach que pour les surfeurs plus chevronnés à l’extrémité sud de l’île (plage de Balangan).
Ici, la mode vestimentaire est labellisée Rip Curl, Billabong ou Quicksilver.
Les scooters ont des systèmes permettant de transporter les planches de surfs. Les bars organisent des concours de bières (le gagnant est celui qui en boit le plus, à l’entonnoir !) et les boîtes de nuit de Legian Street font du racolage à coup de décibels.
Heureusement que la plage est belle.
Elle est intelligemment protégée du bruit de la ville par un haut mur. C’est une plage de sable blanc (ou gris selon l’endroit) et fin voire même très fin, attention au matériel électronique !
Selon les endroits et la journée, les vagues sont plus ou moins hautes et fortes. L’eau est limpide et vraiment chaude et agréable.
Ici plus qu’ailleurs, les touristes sont sollicités au mieux chaque minute au pire toutes les 20 secondes par des vendeurs de tous poils. Tout se vend à Bali : du cerf volant bateau aux montres, lunettes de soleil, paréos… et bien sûr l’inévitable massage.
Le vendeur pose la question rituelle « where you from ! ». Nous leur répondons « France » : au mieux ils disent « Zidane », sinon ils font mine d’être étonnés et passent leur chemin.
Le meilleur moment pour aller à la plage, c’est vers 17h avant le coucher du soleil.
La plage se remplit alors de balinais qui rejoignent les touristes : les uns jouent au foot, les autres regardent le soleil couchant accrochés à leur portable ; un spectacle étonnant et un soleil rouge à l’horizon, cela ne s’oublie pas !
Si Kuta a une ambiance jeune et beauf, Seminyak est l’anti Kuta : c’est une ville branchée fréquentée par de nombreux européens.
Les resorts de Seminyak sont haut de gamme (genre bungalow avec piscine avec vue directe sur la mer) et les magasins de fringues font penser à ceux du Faubourg Saint Honoré parisien.
En soirée, il est très agréable de profiter du coucher du soleil au bar Kudeta (bar lounge avec cocotiers et vue plongeante sur la plage, bel endroit chicos) puis dîner dans l’un des nombreux restaurants offrant des cuisines du monde entier à moins d’opter pour l’ambiance feutrée et romantique du restaurant du Licollanda, un superbe endroit face à la mer fort bien mis en valeur par des éclairages nocturnes.
C’est du vécu, pas très routard il est vrai mais le voyage se termine ainsi par une note… plus luxueuse et glamour.
Toutes les photos de Bali sont ici !
Cette région est probablement la plus belle de l’île : les routes traversent de superbes plaines de rizières, encore plus beau qu’au Vietnam avec le volcan Agung en arrière plan et la végétation luxuriante (cocotiers, hibiscus…) qui entoure les rizières.
Les paysans ont façonné les vallées et y ont dessiné des terrasses de rizières dont certaines sont très étroites ; ici, chaque mètre carré compte ! la terre est fertile grâce aux volcans et permet jusqu’à 3 récoltes annuelles de riz, des rendements records.
L’île mérite bien son surnom « d’île bénie des dieux » !
Sur les conseils d’Isabelle et Jean-Pierre (un couple que nous avons rencontré au Laos), nous dénichons un logement au cœur des rizières près du bourg de Tirtagangga.
Pour y accéder, il faut suivre un sentier le long d’une rivière au cœur de champs de riz, puis monter un escalier de rochers afin de rejoindre les bungalows au sommet d’une colline.
Les 4 bungalows sont entourés d’un très beau jardin fleuri (la propriétaire a la main verte). Nous sommes les seuls occupants ce qui va nous permettre de négocier un bon prix (8€ la nuit en bungalow).
Bonne surprise : la salle de bain est à ciel ouvert avec une douche entourée de bougainvillées.
De la terrasse de notre bungalow, le cadre est tout simplement magnifique : la vue s’étend sur les champs et terrasses de rizières en face de nous et en arrière plan, le majestueux volcan Agung qui semble surveiller toute la région. Très certainement le plus beau panorama que nous ayons eu de notre chambre d’hôtel (encore plus beau que celui de Vilcabamba en Equateur).
Tirtagangga est également connu pour son palais aquatique : un bel endroit formé de fontaines et de bassins où touristes et locaux peuvent se baigner.
Le lendemain, nous reprenons la route vers la côte. Nous arrivons en fin de matinée à la ville d’Amed au Nord Est de Bali.
Ici, la côte est une succession de petites criques de plages de sable noir et de galets. Pas top pour se baigner malgré la température de l’eau (30°C) et l’absence de vagues mais idéal pour le snorkelling et la plongée.
Le grand nombre d’hôtels et le petit nombre de touristes présents nous permet de négocier un très bon prix (10€) pour une chambre confortable (enfin une douche chaude, la clim, des draps blancs…) éloignée de la route avec vue sur la mer et la piscine. Un très bon plan !
La plongée à Amed est idéale pour les débutants car il suffit de s’éloigner de quelques mètres de la plage pour voir des centaines de poissons.
Nous choisissons plutôt de faire du snorkelling au niveau d’une épave japonaise que nous repérons grâce aux nombreux enfants qui y pêchent.
Les coraux sont très beaux, colorés et en bon état. Les poissons sont très nombreux mais assez peu variés. Nous nageons au cœur de milliers de poissons couleur jaune citron !
L’évolution du banc de poisson est fascinante à regarder : il ondule comme une vague à la surface des coraux dans une symétrie quasi parfaite.
Le lendemain, vers 7h du matin, nous nous rendons à la plage pour le retour des bateaux de la pêche. Ceux-ci arrivent progressivement et sont arrimés sur la plage.
Les bateaux sont ici des embarcations étroites et profondes avec des balanciers de chaque côté. La coque est blanche et bleue et les voiles triangulaires sont colorées.
Les couleurs sont belles au soleil, un spectacle très photogénique !
La pêche est une activité masculine. Les femmes, elles, ramassent les poissons pêchés : il s’agit de thons de petite taille.
Le travail est communautaire : nous voyons les pêcheurs s’entraider pour remorquer les bateaux sur la plage et pour démêler les filets.
Nous quittons Amed en fin de matinée et longeons la côte jusqu’à la ville de Candi Dasa.
L’unique route côtière est sauvage et calme (pas de camions, peu de circulation) ; au fur et à mesure de notre avancée, l’état de la chaussée se dégrade (trous, graviers, bosses) nous obligeant à ralentir voire stopper. Ce n’est pas grave car le paysage est beau : d’un côté, de beaux panoramas sur les criques sauvages et de l’autre, le mont Seraya, le volcan « vert » de l’île qui ressemble aux volcans de l’île de Mooréa en Polynésie.
Au pied du mont Agung, se tient le plus important temple de Bali : le temple de Besakik.
Ce temple présente la particularité d’être constitué de pagodes ayant des toits en chaume empilés les uns aux autres et dont le nombre varie selon la caste qui y prie. La pagode royale aura bien entendu une dizaine de toits, alors que la pagode des pauvres, seulement un.
La perspective qu’offrent ces pagodes est du plus bel effet avec l’océan et le volcan en arrière plan.
Nous avons failli ne pas aller à ce temple !
En effet, le matin même, Christophe se rend compte que son scooter a disparu, ou plutôt, qu’il a pris la veille au soir le scooter du propriétaire du magasin internet. Deux scooters qui fonctionnent avec la même clé !
Nous procédons à l’échange de scooter au poste de police de Klungkung et faisons connaissance avec la famille qui tient le café internet. Lui est un passionné d’informatique qui a monté en moins d’un an le magasin avec une quinzaine de boxes de connexion.
Sa charmante sœur s’occupe des comptes. Le matin même, elle présente des offrandes aux dieux (nourriture, fleurs) dans de petits paniers en palme tressé. Ce cérémonial est pratiqué chaque jour par les commerçants hindous de Bali. Ainsi les trottoirs sont jalonnés de paniers d’offrandes colorés.
C’est donc au Sud-Est de l’île que nous terminons notre séjour et notre voyage.
La majorité des 7 millions de touristes qui vont à Bali ne connaissent que les villes de Kuta, Legian et Seminyak, 3 villes qui n’en sont en fait qu’une.
Elles sont situées en bordure de la plus grande et plus belle plage de Bali : une plage de plusieurs kilomètres de l’aéroport jusqu’après Seminyak.
Avis aux amateurs de plages désertes, de repos et de tranquillité, fuyez Kuta !
Cette ville est une succession de magasins pour touristes, de restos, de boîtes plus bruyantes les unes que les autres. Le trafic automobile est en permanence embouteillé (même en basse saison touristique) avec tous les inconvénients que génèrent les problèmes de circulation (bruits, pollution…).
La ville s’est développée de manière anarchique sans plan d’aménagement. Des hôtels crasseux côtoient des résidences haut de gamme. Les piétons mais aussi les scooters et voitures circulent dans des rues beaucoup trop étroites (un réel danger pour les piétons !).
Ces rues tournent dans tous les sens comme pour éviter de traverser des propriétés déjà installées.
Et cela continue de construire ! à divers endroits de la ville, les grues travaillent jours et nuits pour terminer au plus vite les programmes hôteliers avant le début de la saison touristique (dans moins de 2 mois). En passant devant les chantiers, il est permis de douter de la qualité et de la durabilité des bâtiments construits à la va-vite vite et attaqués par le climat marin.
Kuta est très fréquenté par les jeunes surfeurs australiens. Cela se comprend : Bali est desservi en direct d’Australie par les compagnies aériennes low cost, la vie est moins chère ici (60$ pour une chambre glauque dans un backpacker australien contre 20$ dans un bungalow tout confort) et les vagues sont bonnes autant pour les apprentis surfeurs à Legian Beach que pour les surfeurs plus chevronnés à l’extrémité sud de l’île (plage de Balangan).
Ici, la mode vestimentaire est labellisée Rip Curl, Billabong ou Quicksilver.
Les scooters ont des systèmes permettant de transporter les planches de surfs. Les bars organisent des concours de bières (le gagnant est celui qui en boit le plus, à l’entonnoir !) et les boîtes de nuit de Legian Street font du racolage à coup de décibels.
Heureusement que la plage est belle.
Elle est intelligemment protégée du bruit de la ville par un haut mur. C’est une plage de sable blanc (ou gris selon l’endroit) et fin voire même très fin, attention au matériel électronique !
Selon les endroits et la journée, les vagues sont plus ou moins hautes et fortes. L’eau est limpide et vraiment chaude et agréable.
Ici plus qu’ailleurs, les touristes sont sollicités au mieux chaque minute au pire toutes les 20 secondes par des vendeurs de tous poils. Tout se vend à Bali : du cerf volant bateau aux montres, lunettes de soleil, paréos… et bien sûr l’inévitable massage.
Le vendeur pose la question rituelle « where you from ! ». Nous leur répondons « France » : au mieux ils disent « Zidane », sinon ils font mine d’être étonnés et passent leur chemin.
Le meilleur moment pour aller à la plage, c’est vers 17h avant le coucher du soleil.
La plage se remplit alors de balinais qui rejoignent les touristes : les uns jouent au foot, les autres regardent le soleil couchant accrochés à leur portable ; un spectacle étonnant et un soleil rouge à l’horizon, cela ne s’oublie pas !
Si Kuta a une ambiance jeune et beauf, Seminyak est l’anti Kuta : c’est une ville branchée fréquentée par de nombreux européens.
Les resorts de Seminyak sont haut de gamme (genre bungalow avec piscine avec vue directe sur la mer) et les magasins de fringues font penser à ceux du Faubourg Saint Honoré parisien.
En soirée, il est très agréable de profiter du coucher du soleil au bar Kudeta (bar lounge avec cocotiers et vue plongeante sur la plage, bel endroit chicos) puis dîner dans l’un des nombreux restaurants offrant des cuisines du monde entier à moins d’opter pour l’ambiance feutrée et romantique du restaurant du Licollanda, un superbe endroit face à la mer fort bien mis en valeur par des éclairages nocturnes.
C’est du vécu, pas très routard il est vrai mais le voyage se termine ainsi par une note… plus luxueuse et glamour.
Toutes les photos de Bali sont ici !
8 mai 2011
Bali : côté terre
Bali est une petite île, l’une des plus petites de l’archipel indonésien (140 km d’est vers l’Ouest et 80 km du Nord au Sud). Sa taille est inversement proportionnelle à sa notoriété !
Et pourtant, elle offre une grande variété de paysages : plusieurs volcans, des plateaux de rizières, les plages du Nord pour le snorkelling et les plages du Sud pour le surf…
De quoi occuper pleinement nos 20 derniers jours de voyage !
Bali à la forme d’une poule (l’animal fétiche de Stéphane) qui pond un œuf !
Il y a 3 pôles touristiques majeurs à Bali :
- Ubud : ville au Centre-Est de l’île, pôle culturel fréquenté par les touristes français et européens. Nous y séjournerons plus d’une semaine.
- La région d’Amed et de Tirtagangga au Nord-Est de l’île. Nous y séjournerons ½ semaine.
- Kuta, Legian et Seminyak : villes au Sud de l’île au bord de la plus belle plage de Bali et fréquentée par les surfeurs australiens. Nous y terminerons notre voyage.
Pour atteindre la ville d’Ubud du débarcadère de Gilimanuk (Ouest de Bali), nous prenons un bus local adapté aux tailles locales. Au lieu de 4 sièges par rangée, le bus en a 5 : du jamais vu en un an de voyage ! Mieux vaut ne pas être gros, même Stéphane est à l’étroit !
La clim est défaillante : il fait très chaud dans le bus. Heureusement que nous faisons la connaissance d’une famille canadienne en mini tour du monde de 6 mois avec trois enfants. Nous discutons de nos expériences en Asie, le trajet de 3h passe plus vite !
Nous passons notre première nuit à Ubud dans un beau losmen (maison chez l’habitant) d’une famille hindouiste. Malheureusement, la salle de bain n’est vraiment pas propre, nous changeons donc dès le lendemain pour un bungalow plus haut de gamme et au même prix (vive la saison creuse !).
Depuis notre arrivée en Indonésie, nous avons constaté que le standard de propreté des hébergements bon marché est souvent bien inférieur à celui des autres pays asiatiques que nous avons traversés.
Les salles de bain sont souvent crasseuses, malodorantes et sont des repères à moustiques. Les WC n’ont pas de chasse d’eau, il faut utiliser la louche ! Quant aux lits, nous doutons de la propreté des draps… nous dormons dans nos draps de soie et taie d’oreiller.
Même lorsque nous dormirons chez l’habitant, nous serons surpris par la relative malpropreté des toilettes…
Ubud est très touristique, un tourisme plus intellectuel que sportif (il n’y a pas de plage).
Dans les rues principales d’Ubud, se succèdent des boutiques de fringues (mélange étonnant de vêtements haut de gamme et de contrefaçons), de souvenirs, de restaurants et de « convenience store » (superettes ouvertes 24h/24).
Malgré cela, la ville est agréable à visiter : l’atmosphère est calme et sereine en soirée lorsque la circulation des voitures a diminué. Et la région environnante est particulièrement belle et verdoyante.
La ville est le centre culturel majeur de Bali, de nombreux peintres et sculpteurs vivent ici.
Nous avons visité le musée Nekka : une très belle propriété dans un jardin luxuriant, presque paradisiaque.
Nous sommes impressionnés par la richesse des œuvres exposées, tant d’artistes pour une si petite île ! Beaucoup de peintures sont empreintes d’un certain érotisme, c’est notamment le cas de portraits de balinaises (ou de balinais) et de certaines sculptures audacieuses.
Plusieurs tableaux représentent les habitants dans les travaux des champs. Les balinaises y sont à moitié dévêtues comme c’était le cas à l’arrivée des premiers colons néerlandais. Aujourd’hui encore, nous avons croisés lors de nos balades en scooter de vieilles dames marchant seins nus dans la rue.
Ubud sera notre point de départ pour rayonner dans les alentours jusqu’aux régions Nord et Est de Bali. Nous louons deux scooters (nos blessures aux genoux étant cicatrisées, nous n’avons pas envie de rechuter !) à un loueur surexcité et nous voilà partis sur les routes !
Le scooter est le meilleur moyen de circuler dans l’île car les transports publics (Bemo : sorte de camion-van) sont longs, peu confortables et ne vont pas partout.
De plus, les tarifs de location sont bon marché (3€ la journée) et l’essence est vendue par la compagnie pétrolière nationale Pertamina à un prix dérisoire (0,4€ le litre).
Le scooter offre la liberté d’aller et de s’arrêter où l’on veut.
Malheureusement, la plupart des routes de Bali sont bien chargées en camions et voitures. Il semble que le trafic routier s’est beaucoup accru ces dernières années.
Comme c’est souvent le cas sur les îles, les gens roulent (trop) vite, les voitures doublent en queue de poisson et le chargement de certains camions menace de tomber sur le véhicule qui les précède.
Il faut une conduite sportive qui n’est pas de tout repos.
Heureusement que les routes sont globalement en bon état et que nous commençons à avoir une bonne expérience du scooter après le Vietnam et le Laos !
Notre première étape de 2 jours nous conduit au Nord de l’île aux abords du volcan Batur.
La route qui monte vers le Nord est jalonnée de boutiques d’artisans qui vendent aux touristes, mais surtout aux exportateurs, des objets dérivés du bois (sculptures, meubles, objets de déco…) ; nous sommes étonnés par le grand nombre de magasins.
Nous traversons des villages où chaque maison/famille est un atelier de sculpture, de peinture, de ferronnerie…
Stéphane achètera une marionnette de Pinochio en bois, sculptée, peinte et montée en chaîne par toute la famille dans le jardin.
Les objets sont plutôt élaborés avec goût, inspirés de la culture balinaise et occidentale.
Sur la route, nous nous arrêtons à Tampaksiring, un village connu pour ses deux temples.
Le temple du Gunung Kawi se trouve au fond d’une très belle vallée de rizières. Pour y accéder, nous passons avec succès le poste de paiement de pseudo frais d’entrée (le monument est d’accès gratuit) sans payer. Puis nous descendons un long escalier au milieu des rizières jusqu’au temple, des mausolées de plusieurs mètres de haut taillés dans le roc. Simple et beau.
Le 2ème temple se situe près de la source de Tirta Empul, une source qui jaillit du fond d’un bassin (remous de sable gris au fond du bassin) et qui fait l’objet d’un pèlerinage : après des offrandes au temple, nous voyons les pèlerins se laver dans des bassins d’eau sacrée.
Nous arrivons en fin d’après midi au lac Batur à 1400 m d’altitude (temps frisquet mais dégagé).
Au village de Penelokan, la vue sur le lac Batur entre les volcans Batur et Abang est magnifique.
Nous dormons au village d’Air Panas, près du lac (après une descente nocturne en scooter aussi périlleuse que dangereuse).
Nous nous levons trop tard pour grimper au sommet du volcan Batur. Pas grave, nous faisons le tour du lac et traversons des petits villages tranquilles dont la pêche et la culture maraichère constituent la principale activité. Une bien belle région calme, un autre Bali.
Sur les conseils de l’office du tourisme d’Ubud, nous nous rendons à une cérémonie de crémation à quelques km au Nord de la ville.
Nous suivons un cortège avec, en tête, un taureau en bois et tissu porté par une dizaine de jeunes balinais. Puis, avance une tour de quelques 4 m de haut dans laquelle se trouve le corps du défunt dans un linceul blanc. La tour est trop haute et son déplacement provoque la rupture des fils électriques, les voisins vont être contents !
En fin de cortège, suivent un orchestre et les membres de la famille et amis. L’ambiance est bon enfant, presque joyeuse, les enfants sont nombreux ; cela contraste avec nos enterrements.
La crémation hindouiste est le début d’une nouvelle vie pour l’âme du défunt libérée de son enveloppe charnelle.
Nous admirons les sarungs brodés d’or portés par la famille et les habitants du village.
La cérémonie orchestrée par le prêtre tout de blanc vêtu est simple : le corps du défunt est introduit dans le taureau avec des offrandes de la famille et amis ainsi que des effets personnels.
Puis, le corps du taureau est refermé et le bûcher est allumé sous le regard intrigué des enfants.
Non loin de là, les hommes jouent à des jeux d’argent (de nombreux billets circulent entre les joueurs).
Nous quittons la cérémonie au moment où un violent orage se déclare.
Au bord de la route, nous sommes surpris par le grand nombre de cages en osier dans lesquelles sont enfermés des coqs. Il s’agit d’animaux en préparation pour de futurs combats de coqs, un sport national officiellement interdit mais dans les faits très largement pratiqué.
Les coqs sont enfermés dès l’âge de 3 mois dans les cages, et ce, pendant 2 ans afin d’accroître leur agressivité et leur instinct de tueur. Si Brigitte était là…
Nous avons vu un combat de coq à proximité du lieu de crémation.
L’organisation des combats est assez folklo : les propriétaires restent sur le ring pendant la durée du combat, un combat débute alors que le précédent est à peine terminé…
Avant le combat, les spectateurs parient en criant le nom du coq favori et en levant le bras.
Drôle d’ambiance moins feutrée que celle du combat de coqs d’Ayacucho au Pérou.
Les sommes pariées peuvent être importantes : jusqu’à plusieurs mois de salaire ! plus qu’ailleurs, les indonésiens sont frappés par le virus du jeu.
En rentrant à Ubud, nous testons le massage local dans un spa proche de notre hôtel, très relaxant après une journée de marche et de moto. Le prix lui est bien sur modique (5€ de l’heure).
Après Bali côté terre, nous avons hâte de voir les plages de l’île et de nous baigner !
Et pourtant, elle offre une grande variété de paysages : plusieurs volcans, des plateaux de rizières, les plages du Nord pour le snorkelling et les plages du Sud pour le surf…
De quoi occuper pleinement nos 20 derniers jours de voyage !
Bali à la forme d’une poule (l’animal fétiche de Stéphane) qui pond un œuf !
Il y a 3 pôles touristiques majeurs à Bali :
- Ubud : ville au Centre-Est de l’île, pôle culturel fréquenté par les touristes français et européens. Nous y séjournerons plus d’une semaine.
- La région d’Amed et de Tirtagangga au Nord-Est de l’île. Nous y séjournerons ½ semaine.
- Kuta, Legian et Seminyak : villes au Sud de l’île au bord de la plus belle plage de Bali et fréquentée par les surfeurs australiens. Nous y terminerons notre voyage.
Pour atteindre la ville d’Ubud du débarcadère de Gilimanuk (Ouest de Bali), nous prenons un bus local adapté aux tailles locales. Au lieu de 4 sièges par rangée, le bus en a 5 : du jamais vu en un an de voyage ! Mieux vaut ne pas être gros, même Stéphane est à l’étroit !
La clim est défaillante : il fait très chaud dans le bus. Heureusement que nous faisons la connaissance d’une famille canadienne en mini tour du monde de 6 mois avec trois enfants. Nous discutons de nos expériences en Asie, le trajet de 3h passe plus vite !
Nous passons notre première nuit à Ubud dans un beau losmen (maison chez l’habitant) d’une famille hindouiste. Malheureusement, la salle de bain n’est vraiment pas propre, nous changeons donc dès le lendemain pour un bungalow plus haut de gamme et au même prix (vive la saison creuse !).
Depuis notre arrivée en Indonésie, nous avons constaté que le standard de propreté des hébergements bon marché est souvent bien inférieur à celui des autres pays asiatiques que nous avons traversés.
Les salles de bain sont souvent crasseuses, malodorantes et sont des repères à moustiques. Les WC n’ont pas de chasse d’eau, il faut utiliser la louche ! Quant aux lits, nous doutons de la propreté des draps… nous dormons dans nos draps de soie et taie d’oreiller.
Même lorsque nous dormirons chez l’habitant, nous serons surpris par la relative malpropreté des toilettes…
Ubud est très touristique, un tourisme plus intellectuel que sportif (il n’y a pas de plage).
Dans les rues principales d’Ubud, se succèdent des boutiques de fringues (mélange étonnant de vêtements haut de gamme et de contrefaçons), de souvenirs, de restaurants et de « convenience store » (superettes ouvertes 24h/24).
Malgré cela, la ville est agréable à visiter : l’atmosphère est calme et sereine en soirée lorsque la circulation des voitures a diminué. Et la région environnante est particulièrement belle et verdoyante.
La ville est le centre culturel majeur de Bali, de nombreux peintres et sculpteurs vivent ici.
Nous avons visité le musée Nekka : une très belle propriété dans un jardin luxuriant, presque paradisiaque.
Nous sommes impressionnés par la richesse des œuvres exposées, tant d’artistes pour une si petite île ! Beaucoup de peintures sont empreintes d’un certain érotisme, c’est notamment le cas de portraits de balinaises (ou de balinais) et de certaines sculptures audacieuses.
Plusieurs tableaux représentent les habitants dans les travaux des champs. Les balinaises y sont à moitié dévêtues comme c’était le cas à l’arrivée des premiers colons néerlandais. Aujourd’hui encore, nous avons croisés lors de nos balades en scooter de vieilles dames marchant seins nus dans la rue.
Ubud sera notre point de départ pour rayonner dans les alentours jusqu’aux régions Nord et Est de Bali. Nous louons deux scooters (nos blessures aux genoux étant cicatrisées, nous n’avons pas envie de rechuter !) à un loueur surexcité et nous voilà partis sur les routes !
Le scooter est le meilleur moyen de circuler dans l’île car les transports publics (Bemo : sorte de camion-van) sont longs, peu confortables et ne vont pas partout.
De plus, les tarifs de location sont bon marché (3€ la journée) et l’essence est vendue par la compagnie pétrolière nationale Pertamina à un prix dérisoire (0,4€ le litre).
Le scooter offre la liberté d’aller et de s’arrêter où l’on veut.
Malheureusement, la plupart des routes de Bali sont bien chargées en camions et voitures. Il semble que le trafic routier s’est beaucoup accru ces dernières années.
Comme c’est souvent le cas sur les îles, les gens roulent (trop) vite, les voitures doublent en queue de poisson et le chargement de certains camions menace de tomber sur le véhicule qui les précède.
Il faut une conduite sportive qui n’est pas de tout repos.
Heureusement que les routes sont globalement en bon état et que nous commençons à avoir une bonne expérience du scooter après le Vietnam et le Laos !
Notre première étape de 2 jours nous conduit au Nord de l’île aux abords du volcan Batur.
La route qui monte vers le Nord est jalonnée de boutiques d’artisans qui vendent aux touristes, mais surtout aux exportateurs, des objets dérivés du bois (sculptures, meubles, objets de déco…) ; nous sommes étonnés par le grand nombre de magasins.
Nous traversons des villages où chaque maison/famille est un atelier de sculpture, de peinture, de ferronnerie…
Stéphane achètera une marionnette de Pinochio en bois, sculptée, peinte et montée en chaîne par toute la famille dans le jardin.
Les objets sont plutôt élaborés avec goût, inspirés de la culture balinaise et occidentale.
Sur la route, nous nous arrêtons à Tampaksiring, un village connu pour ses deux temples.
Le temple du Gunung Kawi se trouve au fond d’une très belle vallée de rizières. Pour y accéder, nous passons avec succès le poste de paiement de pseudo frais d’entrée (le monument est d’accès gratuit) sans payer. Puis nous descendons un long escalier au milieu des rizières jusqu’au temple, des mausolées de plusieurs mètres de haut taillés dans le roc. Simple et beau.
Le 2ème temple se situe près de la source de Tirta Empul, une source qui jaillit du fond d’un bassin (remous de sable gris au fond du bassin) et qui fait l’objet d’un pèlerinage : après des offrandes au temple, nous voyons les pèlerins se laver dans des bassins d’eau sacrée.
Nous arrivons en fin d’après midi au lac Batur à 1400 m d’altitude (temps frisquet mais dégagé).
Au village de Penelokan, la vue sur le lac Batur entre les volcans Batur et Abang est magnifique.
Nous dormons au village d’Air Panas, près du lac (après une descente nocturne en scooter aussi périlleuse que dangereuse).
Nous nous levons trop tard pour grimper au sommet du volcan Batur. Pas grave, nous faisons le tour du lac et traversons des petits villages tranquilles dont la pêche et la culture maraichère constituent la principale activité. Une bien belle région calme, un autre Bali.
Sur les conseils de l’office du tourisme d’Ubud, nous nous rendons à une cérémonie de crémation à quelques km au Nord de la ville.
Nous suivons un cortège avec, en tête, un taureau en bois et tissu porté par une dizaine de jeunes balinais. Puis, avance une tour de quelques 4 m de haut dans laquelle se trouve le corps du défunt dans un linceul blanc. La tour est trop haute et son déplacement provoque la rupture des fils électriques, les voisins vont être contents !
En fin de cortège, suivent un orchestre et les membres de la famille et amis. L’ambiance est bon enfant, presque joyeuse, les enfants sont nombreux ; cela contraste avec nos enterrements.
La crémation hindouiste est le début d’une nouvelle vie pour l’âme du défunt libérée de son enveloppe charnelle.
Nous admirons les sarungs brodés d’or portés par la famille et les habitants du village.
La cérémonie orchestrée par le prêtre tout de blanc vêtu est simple : le corps du défunt est introduit dans le taureau avec des offrandes de la famille et amis ainsi que des effets personnels.
Puis, le corps du taureau est refermé et le bûcher est allumé sous le regard intrigué des enfants.
Non loin de là, les hommes jouent à des jeux d’argent (de nombreux billets circulent entre les joueurs).
Nous quittons la cérémonie au moment où un violent orage se déclare.
Au bord de la route, nous sommes surpris par le grand nombre de cages en osier dans lesquelles sont enfermés des coqs. Il s’agit d’animaux en préparation pour de futurs combats de coqs, un sport national officiellement interdit mais dans les faits très largement pratiqué.
Les coqs sont enfermés dès l’âge de 3 mois dans les cages, et ce, pendant 2 ans afin d’accroître leur agressivité et leur instinct de tueur. Si Brigitte était là…
Nous avons vu un combat de coq à proximité du lieu de crémation.
L’organisation des combats est assez folklo : les propriétaires restent sur le ring pendant la durée du combat, un combat débute alors que le précédent est à peine terminé…
Avant le combat, les spectateurs parient en criant le nom du coq favori et en levant le bras.
Drôle d’ambiance moins feutrée que celle du combat de coqs d’Ayacucho au Pérou.
Les sommes pariées peuvent être importantes : jusqu’à plusieurs mois de salaire ! plus qu’ailleurs, les indonésiens sont frappés par le virus du jeu.
En rentrant à Ubud, nous testons le massage local dans un spa proche de notre hôtel, très relaxant après une journée de marche et de moto. Le prix lui est bien sur modique (5€ de l’heure).
Après Bali côté terre, nous avons hâte de voir les plages de l’île et de nous baigner !
Zola à Java
Après avoir grimpé le volcan Cotopaxi en Equateur au début de notre voyage, nous avons eu envie de revoir des volcans. Nous avons choisi les volcans Bromo et le Kawah Ijen à l’Est de Java.
Pour y accéder, deux solutions : la compliquée qui consiste à prendre différents bus et/ou trains (avec multiples changements à la clé) et la simple et finalement économique : passer par une agence et voyager en minibus.
Nous savions que le trajet serait long pour se rendre au volcan Bromo (11h le 1er jour) mais nous ne nous doutions pas qu’il serait aussi éprouvant.
Pendant tout le trajet, notre chauffeur, pris d’une frénésie sans limite, a conduit le minibus comme un chauffard, collant aux véhicules trop lents, doublant des voitures alors que la file de droite n’était pas libre, klaxonnant en permanence…
Stéphane a bien essayé de la raisonner, en vain.
Ajoutons à cela une clim défaillante et une banquette dure, nous sommes arrivés de nuit et sur les rotules à Cemoro Lawang, le village le plus proche du volcan.
Juste le temps de dîner dans la sympathique auberge, et nous nous couchons rapidement car la nuit sera courte.
Réveil à 4h du matin ; nous nous dirigeons en jeep vers le mont Penanjakan. A 2770 m d’altitude, il ne fait pas chaud, pour le plus grand bonheur des loueurs de blousons !
Avec notre lampe, nous grimpons à pied les derniers mètres vers le sommet.
En haut, déjà beaucoup de touristes à attendre le lever du soleil.
Celui-ci va progressivement apparaître dévoilant un fantastique panorama à nos pieds : au premier plan, le cratère du Bromo qui émet en permanence une épaisse fumée (cendres).
A côté du Bromo, le volcan Batok, mont terreux et inactif.
Au 2ème plan, le majestueux volcan Semeru qui crache de la fumée toutes les 30 minutes.
Le paysage autour des volcans n’est qu’un désert de cendres noires sans végétation.
Nous nous dirigeons en jeep vers le cratère du Bromo en traversant le désert de cendres. Malheureusement, les gardiens du parc nous empêchent de grimper au sommet du cratère pour cause de gaz toxiques. Néanmoins, la vue de la montagne crachant des cendres au soleil est impressionnante.
De retour au village, nous sommes harcelés par les conducteurs de chevaux pour nous louer leur monture. A l’auberge, un petit déjeuner buffet nous attend. Enfin un petit déj. copieux au soleil et avec vue plongeante sur le volcan Bromo, que demander de mieux !
Ici, la cendre est omniprésente. A peine balayé, le sol redevient poussiéreux et sale.
Avis aux maniaques, ne pas venir vivre près du Bromo !
La terre est noire et fertile autour du volcan : lorsque nous quittons la région pour l’Est de Java, nous traversons des champs d’oignons, de laitues, de maïs…
Le trajet en direction du volcan Kawah Ijen est bien plus agréable et plus court (5 h) que celui de la veille.
Par contre, les derniers km dans la forêt sont redoutables : la route est complètement défoncée et notre minibus (qui n’est pas un 4x4) manque à plusieurs reprises de heurter des camions roulant en sens inverse. D’ailleurs, un de nos voisins, anglais, tombe malade et se couche dès notre arrivée à notre pension.
Nous passons la nuit dans une plantation de café arabica, un lieu calme au confort spartiate.
Un groupe de français de Chamonix nous rejoint en soirée, dont une charmante et bavarde dame : nous connaîtrons l’essentiel de sa vie en moins de 5 min !
Le lendemain vers 7h, nous commençons la grimpette vers le cratère qui culmine à 2400 m d’altitude. Le chemin de terre monte dans la jungle dense. Nous croisons des porteurs de soufre qui redescendent vers le village avec leur cargaison.
Le volcan Kawah Ijen est le principal lieu de production du soufre en Indonésie. Celui-ci est notamment utilisé pour le raffinage du sucre.
Plus de 800 hommes parcourent une quinzaine de km (2 voyages) chaque jour avec plus de 80 kg de soufre sur les épaules.
Pendant la montée, nous nous lions d’amitié avec deux porteurs : le très souriant « Bouddhi » (Christophe le surnomme volontairement Bouddha) et le sympathique « Ahmad ».
Ils nous accompagnent jusqu’en bas du cratère (ce qui est interdit pour raisons de sécurité, mais tout le monde y va…), à l’endroit où le soufre est extrait.
C’est le plein soleil et le paysage est splendide.
La roche rouge des parois du cratère contraste avec le lac aux eaux turquoises d’où éclatent des bulles d’acide chlorhydrique (mieux vaut ne pas s’y baigner !).
Le soufre jaune vif est extrait d’une carrière à ciel ouvert au moyen d’un simple burin. Un épais nuage de vapeur de soufre s’échappe en permanence de la carrière et enveloppe les porteurs selon l’orientation du vent. L’air est irrespirable dans le nuage (les yeux et bronches piquent) et pourtant, les hommes travaillent sans masque à gaz, avec simplement un linge humide dans la bouche.
Les pains de soufre sont déposés dans des paniers à balanciers et les porteurs remontent le chemin escarpé chargés de quelques 80kg (certains font ce trajet en tongs !).
80kg rapportent environ 4€…
A la longue, les épaules des porteurs sont couvertes d’abcès. A respirer des émanations toxiques à longueur de journée, l’espérance de vie des porteurs est faible…
Ce travail de forçat nous rappelle les très dures conditions de travail dans les mines de Potosi en Bolivie, le soleil en plus. Les touristes sont majoritairement français : ce volcan a été popularisé par une émission de Nicolas Hulot.
Lorsque nous remontons vers le sommet du cratère, nous entrons à plusieurs reprises dans le nuage de soufre, quinte de toux assurée !
C’est marqués par ce que nous avons vu que nous quittons cette région et l’île de Java.
Après Java, nous voici à Bali que nous atteignons après seulement 1 h de ferry.
3 mai 2011
Les temples de Java
Le moral est bon même si nous appréhendons un peu le retour en France avec son lot de bonnes et de moins bonnes surprises.
Notre dernier pays est l’Indonésie : un vaste archipel de plus de 17 000 îles, dont Bali et Java.
Nous commencerons notre séjour à Java, le cœur du pays, l’île la plus peuplée avec plus de 120 millions d’habitants.
Le voyage de Beijing à Jakarta est bien long : une journée d’avion avec une escale de presque 3h à Hong-Kong.
A notre arrivée à Jakarta, nous sommes surpris par la chaleur tropicale humide qui règne ici : il est vrai que nous sommes presqu’au niveau de l’Equateur.
En ce moment, c’est la saison sèche à Java : il fait chaud en matinée et il tombe des trombes d’eau l’après midi ; les orages sont très violents ici, bon à savoir avant de visiter ou de randonner.
Jakarta est une capitale de 9 millions d’habitants, bruyante, polluée par une circulation intense et offrant finalement que peu de centres d’intérêts.
Nous ne prévoyons pas d’y rester plus d’une journée d’autant plus que notre hôtel, situé au cœur du quartier routard de la ville, n’est vraiment pas terrible : sanitaire commun à la propreté douteuse et chambre étouffante car non aérée.
De Jakarta, nous ne verrons que le Monas ainsi que deux musées.
Le Monas est une sorte de colonne carrée de 132 m de haut en marbre blanc avec à son extrémité, une flamme sculptée en or : ce n’est pas une réussite esthétique !
Ce monument est sensé symboliser l’unité nationale ; il est surnommé par les habitants « l’érection finale de Soekarno’s » du nom de l’ancien dictateur à l’origine de cette œuvre.
Sous le Mona’s, le musée d’histoire nationale vaut le coup d’œil : en 48 tableaux (faits de personnages en cire dans des décors peints) nous avons un aperçu (orienté) de l’histoire du pays. Le chemin vers l’indépendance contre les néerlandais a été long : nombreuses guerres, intervention des japonais et des anglais, unification progressive du pays…
Le musée national, visité par Christophe, présente une riche collection d’objets en provenance des différentes ethnies du pays : beau mais très répétitif et ennuyeux.
L’Indonésie est le premier pays musulman au monde (87% de la population soit 200 millions de croyants).
Les signes de la présence de l’islam sont nombreux sur Java : les nombreuses mosquées éparpillées en ville et dans la campagne, les salles de prière dans les lieux publics (les hôtels et les stations d’essence en ont une), les jeunes femmes voilées…
L’islam semble coexister pacifiquement avec les autres religions minoritaires tel que l’hindouisme, le bouddhisme, le catholicisme (Jakarta possède des églises coloniales léguées par les néerlandais). C’est un bel exemple de tolérance au moment où la place de l’islam est actuellement en débat en France.
Pour nous rendre à Yogyakarta (notre prochaine étape à Java), nous choisissons le train.
Nous avons le choix entre 3 classes : une fois n’est pas coutume, nous optons pour la 1ère classe, la plus chère car les autres classes (économique et business) autorise la cigarette dans des wagons non climatisés. Difficile de dormir avec l’odeur du tabac dans les narines.
Le train est confortable, aéré avec des soutes à bagages à porte au dessus des sièges comme dans les avions. Il y a même des douches dans les toilettes !
Notre train part à l’heure (20h) de Jakarta et arrive (hélas) à l’heure à Yogyakarta : à 4h du matin…
Difficile à cette heure matinale de trouver un hôtel. Nous sommes fatigués, la nuit a été d’autant plus courte que Stéphane a regardé un film (Poséidon) pendant le trajet.
La gare est étonnamment très animée et bruyante vu l’heure : nous décidons finalement de chercher un hôtel au quartier de Sosro proche. Et au moment où nous quittons la gare vers 5h, la pluie se met à tomber !
Après avoir réveillé plusieurs hôteliers, nous jetons notre dévolu sur une chambre aérée (à la propreté limite : cafard vu dans la salle de bain) dans notre budget.
Yogyakarta (ou Yogya plus intimement) est la ville la plus visitée de Java pour plusieurs raisons : sa proximité avec deux temples majeurs et le volcan Merapi, son statut de ville royale avec un palais et son quartier attenant, sa vocation commerciale (idéal pour l’achat de souvenirs).
Malgré sa taille (plus d’un million d’habitants), la ville est agréable à visiter : il suffit de sortir des grands axes encombrés, d’utiliser le réseau de bus très pratique et rapide.
Nous restons plusieurs jours à Yogya, repos et culture au programme !
La ville s’est construite autour de l’avenue Malioboro, une sorte de Champs Elysées local qui relie la gare ferroviaire au palais royal.
L’artère Malioboro est un marché bruyant et animé de jour comme de nuit pour les touristes. Et pourtant, les articles vendus sont très quelconques…
A l’extrémité de l’avenue, se tient le Kraton ou palais du Sultan. Entourée d’un haut mur (genre forteresse), la demeure est sobre, simple et plaisante à visiter avec son côté colonial (voir la salle de bal et ses vitraux colorés, le superbe miroir français).
L’actuel Sultan (n°10 de la dynastie) y habite. Le Sultan est un personnage important ici : il est le gouverneur de la province du centre-Java mais son prestige dépasse ses fonctions officielles.
Il fait travailler plus ou moins directement plus de 5000 personnes qui sont logées gratis autour du palais. Il est agréable de se perdre dans les ruelles proches, les petites maisons y sont charmantes, l’activité de quartier est très dense. Et nous profitons d’un buffet gargantuesque dans une très belle villa avec danse indonésienne traditionnelle au programme, le tout pou un prix canon !
Il fait chaud à Yogya : pour se rafraîchir, le Sultan n’a que quelques centaines de mètres à faire pour se rendre au Water Palace.
Le lieu, restauré par les portugais, a belle allure : 3 piscines de couleur bleue du plus bel effet. Dans un des bassins, se baignait la femme légitime. Les concubines avaient droit à un autre bassin. Le Sultan pouvait observer discrètement toutes ses femmes du 2ème étage d’un pavillon placé entre les bassins. Puis il choisissait une des femmes pour des jeux d’adultes au 1er étage.
Si le Sultan n°1 avait une cinquantaine de femmes à sa disposition, le Sultan n°9 n’en n’avait plus que 5. Le Sultan actuel (le n°10) n’est fidèle qu’à une seule femme, il faut bien vivre avec son temps !
La polygamie est possible en Indonésie mais dans les faits, elle est rare car elle nécessite l’accord écrit de la femme légitime et… beaucoup d’argent.
Profitant d’une météo pluvieuse, nous faisons quelques courses dans l’hyper Carrefour (magasins bien implantés en Indonésie) de la ville.
La décoration intérieure est clonée sur celles des magasins français. Ce sont les produits vendus qui sont intéressants et les prix sont jusqu’à moitié moins cher qu’en France.
Par exemple, le rayon riz est très vaste. Nos boîtes de 1kg feraient pâle figure face aux sacs de 10, 20 ou 30 kg vendus ici.
C’est également le cas du rayon bébé (avec de nombreuses démonstratrices), des centaines de modèles de tongs (la chaussure indonésienne par excellence), des noodles à toutes les sauces.
Des curiosités : les légumes surgelés vendus en vrac (se servir de petit pois surgelés avec une louche !), des poches plastiques pour conditionner l’huile (jusqu’à 5 l) ou la lessive, le savon bactéricide solide…
Il est imaginable que certains produits ou conditionnements puisse faire leur apparition en France assez rapidement.
Avant de quitter Yogya pour l’Est de Java, nous visitons deux temples situés à quelques km de la ville tous deux classés au patrimoine mondial de l’Unesco :Borobudur et Prambanan.
Borobudur est le plus grand monument bouddhique au monde, idéalement situé dans une vallée fertile (terre du volcan Merapi), vastes étendues de rizières et de palmiers arrosées par des cours d’eau.
Le monument est une pyramide basse de 9 étages, construite en petits blocs de pierre volcanique sombre (plus de 1 600 000 blocs !) et doté de plus de 300 statues de Bouddha et de bas reliefs.
La restauration de l’édifice est particulièrement réussie. Contrairement à Angkor, les sculptures sont bien visibles et racontent une histoire, encore faudrait-il savoir laquelle…
Nous arrivons de bonne heure (7h) à Borobudur et pourtant il y a déjà beaucoup de monde, essentiellement des lycéens indonésiens dont l’unique obsession est d’être pris en photo avec nous.
En une matinée, plus d’une trentaine de photos !
Au sommet du monument, un grand Stûpa vide (sorte de cloche) est entouré de plusieurs dizaines de beaux Stûpas percés de trous en forme de losange et abritant un Bouddha ? Pour sa beauté et son harmonie, c’est notre terrasse préférée à Borobudur !
Prambanan est un site regroupant plusieurs centaines de temples hindous et bouddhistes.
Le plus impressionnant de tous est le Candi Prambanan : il s’agit d’un ensemble de tours en forme d’épis de maïs, subitement dressées vers le ciel.
Le temple a été construit en petits blocs de pierre volcanique noire (l’édifice semble encore plus fragile que Borobudur à cause de sa hauteur élevée) et a été restauré ces dernières années.
Chaque tour représente une divinité de l’hindouisme.
Pour l’explication des différentes sculptures, il faudrait se plonger dans la mythologie hindouiste… à prévoir lors d’un prochain voyage en Inde.
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